:
Merci beaucoup, monsieur le président. Bonjour mesdames et messieurs. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de venir vous parler aujourd'hui.
Le Congrès du travail du Canada est la plus importante centrale syndicale au pays qui représente trois millions de travailleurs d'un bout à l'autre du Canada. Dans le bref laps de temps dont je dispose, je me concentrerai sur les sections 5, 6 et 7 de la partie 4 touchant le Supplément de revenu garanti, le Régime de pensions du Canada, les changements apportés aux règles en matière d'insolvabilité et les modifications apportées à la Loi canadienne sur les sociétés par actions. J'aborderai également la question du crédit canadien pour la formation.
Je tiens tout d'abord à féliciter le gouvernement pour une mesure budgétaire qui n'est pas incluse dans le projet de loi , c'est-à-dire les étapes initiales en vue de la mise en œuvre d'un régime national d'assurance-médicaments au Canada. Les syndicats du Canada sont impatients d'assister à l'introduction d'un système universel à payeur unique dans ce pays afin de combler les importants écarts de couverture et de faire face à la crise occasionnée par l'abordabilité des médicaments qu'affrontent les Canadiens.
Concernant les prestations de retraite, le projet de loi autorise l'inscription proactive des cotisants au RPC âgés de 70 ans et plus. Le Congrès du travail du Canada est favorable à cette initiative qu'il considère comme une mesure très positive. Le projet de loi modifie également la Loi sur la sécurité de la vieillesse afin d'améliorer le supplément de revenu garanti et les indemnités pour les personnes âgées à faible revenu.
L'extension de l'exemption sur le revenu gagné du SRG au revenu d'un travail autonome, l'augmentation de la pleine exemption et l'introduction d'une exemption partielle supplémentaire constituent des améliorations notables qui feront réellement la différence dans la vie des travailleurs âgés à faible salaire.
Cependant, la récupération fiscale du SRG continuera de s'appliquer à partir du premier dollar du RPC et du revenu de pension, du revenu de REER, de prestations d'assurance-emploi et de tout autre revenu à la retraite. Sur ces sources de revenu, un taux effectif marginal d'imposition de 75 % ou plus continue de s'appliquer. C'est pour cette raison que le CTC exhorte le gouvernement à entreprendre une révision complète de l'exemption sur le revenu gagné du SRG dans le contexte de toutes les sources de revenu au moment de la retraite.
En ce qui a trait aux changements apportés aux règles sur l'insolvabilité, à notre avis, les modifications apportées par le projet de loi à la Loi sur la faillite et l'insolvabilité ainsi qu'à la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies sont inadéquats et traduisent une occasion manquée d'empêcher les adhérents à un régime à prestations déterminées et les retraités de subir l'injustice que représente la suppression de leurs prestations lorsque les promoteurs deviennent insolvables.
Le projet de loi modifiera la Loi sur la faillite et l'insolvabilité pour permettre à un tribunal de la faillite de déterminer si un rachat d'actions ou un paiement de dividendes effectué dans l'année précédant la date de la faillite a été fait par une entreprise insolvable ou a eu pour conséquence d'entraîner l'insolvabilité de la société. Dans l'affirmative, le tribunal peut désormais permettre au syndic autorisé de récupérer ces sommes. Cependant, cette disposition n'aurait pas empêché le versement de dividendes au montant de 1,4 milliard de dollars approuvé par la direction de Sears Canada dans les années ayant précédé la déclaration de faillite et la liquidation en 2017, en dépit du déficit du régime de pensions à la liquidation.
Les sociétés ne sont toujours pas tenues d'aviser l'organisme de réglementation des régimes de retraite, et encore moins de demander l'autorisation de l'organisme de réglementation si un promoteur dont le régime de pensions affiche un déficit fait un versement de dividendes ou entreprend un rachat d'actions qui représente un risque pour la sécurité des prestations.
Pour atténuer ce risque, l'année dernière, l'Ontario a introduit un régime visant à rendre obligatoire la divulgation de certains événements, et les autorités de réglementation aux États-Unis et au Royaume-Uni se sont dotées de pouvoirs comparables. Le gouvernement fédéral peut et doit aller beaucoup plus loin pour protéger les cotisants d'un régime contre l'insolvabilité. Le mouvement syndical exhorte le gouvernement d'attribuer aux demandes de pension de retraite un statut superprioritaire en cas de faillite ou d'introduire l'obligation d'assurer les régimes de pension de concert avec les provinces et les territoires.
Maintenant, concernant l'apprentissage continu, le projet de loi promulgue le crédit canadien pour la formation, qui fait partie de la nouvelle allocation canadienne pour la formation. Le CTC salue l'adoption de cette allocation à vie pour la formation. Toutefois, nous entretenons quelques inquiétudes, notamment parce que le nouveau crédit impose une limite de quatre semaines aux programmes de formation et qu'il exige 600 heures de travail pour devenir admissible. Nous nous inquiétons également du faible taux de remplacement des prestations de soutien à la formation de l'assurance-emploi et aussi du fait que le crédit pour la formation ne couvre pas plus de la moitié des frais de cours ou d'inscription; ces contraintes limiteront l'efficacité de ces prestations et l'accès à ces allocations pour les travailleurs précaires à bas salaire qui en ont le plus besoin.
Concernant l'adoption de mesures relatives à la transparence salariale, le projet de loi modifie la Loi canadienne sur les sociétés par actions afin d'exiger que les entreprises immatriculées au fédéral divulguent les renseignements prescrits concernant le bien-être des employés, des employés retraités et pensionnés ainsi que sur la diversité des directeurs et des cadres dirigeants.
Le CTC est d'avis que ces renseignements devraient inclure le ratio de la rémunération des directeurs et cadres dirigeants comparativement à la rémunération de l’employé médian. Ils devraient également inclure la rémunération totale de l'employé et les prestations de retraite et salaires reçus par les pensionnés médians, ainsi que l'état du financement du régime de pensions.
Merci, monsieur le président. Mon temps est écoulé. Je suis prêt à répondre à toutes vos questions.
J'aimerais vous remercier, monsieur le président, et mesdames et messieurs du Comité, de nous offrir l'occasion de comparaître aujourd'hui concernant le projet de loi .
J'aimerais mentionner que cette initiative est l'objectif principal et la mission de Lutsel K’e. Nos aînés nous ont chargés de créer et de protéger le territoire traditionnel entourant notre communauté dans les Territoires du Nord-Ouest.
La première fois que le gouvernement a invité l'ancien chef et aîné, Pierre Catholique, à venir ici pour présenter une déclaration comme celle que je fais aujourd'hui... C'était il y a plus de 40 ans. À l'époque, la communauté et les aînés n'étaient pas prêts à réclamer un parc. Aujourd'hui, après nous être renseignés, et grâce à la diligence raisonnable dont les membres de notre communauté ont fait preuve, et à la création d'un partenariat avec le Canada et les Territoires du Nord-Ouest, nous sommes désireux de créer une réserve de parc national sur notre territoire traditionnel. C'est la raison de notre présence ici aujourd'hui.
La Première Nation Lutsel K’e Dene travaille en vue de protéger Thaidene Nëné depuis plus de 40 ans.
La Première Nation Lutsel K’e Dene s'est dotée des objectifs suivants concernant Thaidene Nëné: reconnaître et affirmer les droits des Autochtones, les responsabilités et les relations issues de traités avec les gouvernements du Canada et des Territoires du Nord-Ouest; protéger le paysage naturel et culturel de Thaidene Nëné pour toujours et pour les générations futures; partager l'intendance et le pouvoir de gestion avec le Canada, utiliser un modèle de premier ordre dans le pays et dans le monde; et favoriser une économie durable fondée sur la conservation, la culture et le tourisme.
La principale raison pour laquelle nous souhaitons protéger notre terre est que nous voulons que les enfants de nos enfants aient la possibilité d'adopter et de conserver le mode de vie déné. Cela leur confère la certitude qu'ils seront protégés de cette manière, pour conserver notre culture et notre identité.
Pour notre part, nous avons fait tout le nécessaire pour établir le Thaidene Nëné, et atteindre ces objectifs. Nous avons conclu des ententes de création avec le Canada et les Territoires du Nord-Ouest, amélioré nos propres capacités en matière de gestion, démarré la planification à l'échelle locale du tourisme et obtenu des engagements des secteurs public et privé relativement à du financement durable à long terme pour nos responsabilités en matière d'intendance, ainsi que notre rôle de gardien.
Récemment, nous avons tenu un vote de ratification pour déterminer si notre communauté approuvait notre intention d'aller de l'avant. Nous avons obtenu un taux de participation très élevé. En effet, le 18 février 2019, 88 % de nos membres ont voté en faveur de la création de Thaidene Nëné.
Nous voulons que Thaidene Nëné soit créé maintenant afin que nous puissions conserver l'impulsion d'aller de l'avant, et remplir les objectifs partagés. Le projet de loi respecte notre vision et nos objectifs, et nous encourageons l'adoption sans heurts de ce projet de loi afin de consacrer Thaidene Nëné dans une loi avant la période d'incertitude que les élections prochaines pourraient créer. Les engagements financiers à long terme de LKDFN, la création d'emplois à long terme et les possibilités économiques associées à Thaidene Nëné en dépendent.
Je tiens à remercier Steven Nitah, notre négociateur en chef, de même que notre équipe de négociation. Ils œuvrent à ce projet depuis pas mal de temps — plus de 10 ans, et même peut-être que c'est plus près de 17 ans. Je voudrais le féliciter ainsi que toute l'équipe pour l'excellent travail qu'ils ont accompli pour les membres de notre communauté. Je parle au nom de ma communauté, la Première Nation Lutsel K’e Dene dans les Territoires du Nord-Ouest.
J'aimerais donner l'occasion à Steven de vous dire quelques mots.
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Mahsi cho, monsieur le président, et
mahsi cho, chef et mesdames et messieurs.
Je voudrais aussi vous remercier de nous fournir l'occasion de partager la bonne nouvelle qu'est la création de Thaidene Nëné. Comme l'a fait remarquer le chef Marlowe, nous avons travaillé avec diligence avec les deux niveaux de gouvernements pendant un certain nombre d'années pour créer Thaidene Nëné ensemble. Thaidene Nëné est le résultat d'une mission et d'une vision qui nous ont été confiées par les aînés, dont la majorité sont décédés depuis que nous avons reçu le mandat. En tant que négociateur en chef, j'étais chargé d'assumer le rôle de leadership au nom de la communauté pendant toutes ces années.
Nous avons commencé à travailler pour de bon en 2000, après avoir signé l'accord de gouvernance des terres et des ressources de l'Akaitcho le 25 juillet 2000. Les aînés de l'époque nous avaient demandé d'aller de l'avant pour protéger le cœur de notre terre natale — non pas le territoire en entier de notre terre natale, mais son cœur. À l'époque, ils avaient indiqué une superficie de 55 000 kilomètres carrés comme un secteur d'intérêt.
En 2006, le chef de l'époque, Addie Jonasson a signé un protocole d'entente avec la ministre de l'Environnement de l'époque, Rona Ambrose, députée du Parti conservateur. Cela nous a permis de pousser nos recherches et de faire preuve de diligence eu égard aux pratiques exemplaires à l'échelle mondiale et au Canada. Nous aurions pu choisir des partenaires différents pour notre relation concernant la création de Thaidene Nëné, mais nous avons choisi le Canada parce que nous avons déjà signé un traité avec le Canada. Nous avons accepté de partager les terres et les ressources et la responsabilité de les partager et d'en tirer parti. En 2010, alors que j'étais le chef, j'ai signé l'accord-cadre avec le regretté Jim Prentice, qui était le ministre de l'Environnement de l'époque, afin d'amorcer les négociations officielles. Dans notre culture, nous n'avons jamais eu vraiment de structure politique qui aurait été dirigée par un grand chef, en tant que tel. Les dirigeants sont choisis pour des raisons particulières. À cette époque, les aînés et la communauté m'avaient désigné pour que j'assume le rôle de leadership et que j'amorce les négociations en vue de l'établissement des relations nécessaires à la création de Thaidene Nëné.
Aujourd'hui, Thaidene Nëné est un modèle de conservation. C'est également un modèle de réconciliation entre les Autochtones et les gouvernements du pays, collectivement entre nous et la terre, et c'est aussi une forme de réconciliation économique. Des investissements considérables seront injectés dans notre communauté où 18 emplois à temps plein seront créés. Nous allons travailler en collaboration avec Parcs Canada à la gestion et à l'exploitation de Thaidene Nëné sur un pied d'égalité, et assumer une responsabilité commune. Un montant de 32 millions de dollars sera investi dans ce secteur pendant les 12 premières années, d'environ 3 millions de dollars par année par la suite pour l'exploitation et la gestion de Thaidene Nëné.
Thaidene Nëné est un superbe exemple de réconciliation dans ce pays. En fait, Thaidene Nëné a été utilisé par le Canada et par de nombreuses nations autochtones du pays à titre d'exemple de la manière dont les relations doivent être établies avec les gouvernements de la Couronne. Ensemble, nous avons créé le modèle de relation qui sera utilisé et reproduit par beaucoup d'un bout à l'autre du pays. En fait, notre exemple contribue à accélérer l'établissement de relations entre les gouvernements autochtones et les gouvernements de la Couronne ainsi que la création de secteurs marins et terrestres protégés afin d'aider le Canada à atteindre son objectif d'Aichi pour la biodiversité qui est de 17 %.
Avec Thaidene Nëné, nous sommes fins prêts. Les conditions sont bonnes. Nous nous trouvons dans la position de signer et de créer Thaidene Nëné en juillet, cet été. Comme l'a mentionné le chef, nous avons obtenu le financement nécessaire pour assurer l'indépendance de LKDFN et pour agir à titre de véritable partenaire dans la gestion, l'exploitation et la gouvernance de Thaidene Nëné. Nous possédons la capacité d'aller de l'avant et de diversifier notre économie. Nous nous trouvons dans les Territoires du Nord-Ouest, et notre territoire traditionnel s'étend sur 280 000 kilomètres carrés. Un parc national de 14 000 kilomètres carrés, auquel s'ajoute une zone protégée de 12 000 kilomètres carrés ne représente qu'une petite partie de notre territoire.
Nous ne sommes pas contre le développement. Nous avons des relations avec toutes les industries minières de notre territoire. Nous avons signé des ententes avec Diavik, BHP et De Beers.
Thaidene Nëné a fait l'objet d'une évaluation poussée au titre de la LCRMD qui a permis d'établir les frontières définitives que nous voyons aujourd'hui. Toutes les régions à haut potentiel d'exploitation minière ont été exclues de la zone d'intérêt. Les zones qui demeurent inconnues sur le plan géologique ont également été exclues de Thaidene Nëné. Nous avons fait en sorte de positionner Lutsël K’e de manière à pouvoir participer tant à l'économie des ressources non renouvelables que des ressources renouvelables.
Thaidene Nëné offrira une base économique continue, stable et à long terme à la communauté et contribuera en même temps à créer un climat de certitude pour les investissements à l'extérieur de Thaidene Nëné dans notre territoire.
Il s'agit d'un formidable modèle de réconciliation dans ce pays, et d'un formidable modèle de relations en matière de conservation entre les gouvernements autochtones et les gouvernements de la Couronne, que ce soit au niveau fédéral ou au provincial. Nous avons signé un accord de création avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, et nous avons contribué à l'élaboration de la proposition législative qui a été soumise à l'examen de la population des Territoires du Nord-Ouest lors d'audiences publiques tenues par le Comité permanent du développement économique et de l'environnement des Territoires. Ces audiences se tiennent au moment où l'on se parle. Nous espérons qu'elles permettront de transformer cette proposition législative en loi au cours de la prochaine session de l'Assemblée législative, en mai, afin que nous puissions tous approuver l'entente d'établissement et célébrer la création et l'établissement de Thaidene Nëné.
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
Mahsi cho
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Bonjour monsieur le président, et mesdames et messieurs du comité des finances.
L'énoncé économique et mise à jour budgétaire de l'automne introduit notamment des mesures destinées à favoriser la compétitivité et l'abordabilité et signale que le gouvernement a franchi les premières étapes pour répondre aux préoccupations des contribuables. Nous croyons toutefois que le Canada doit faire davantage.
Depuis plus de 60 ans, MNP s'est consacré à favoriser la réussite de ses clients. Aujourd'hui, nous desservons plus de 180 000 entreprises et 19 000 exploitations agricoles partout au Canada. Nous sommes la troisième entreprise en importance de services fiscaux au pays.
Nos clients se demandent comment faire pour que leurs entreprises demeurent compétitives. De plus, ils se démènent pour venir à bout de la complexité croissante et du fardeau administratif que représente le système fiscal. Ils s'interrogent sur le coût de la vie au Canada dans l'avenir, surtout pour la prochaine génération.
Sur le plan de la compétitivité, nous remarquons que le budget et le projet de loi contiennent plusieurs améliorations au chapitre des déductions pour amortissement, de la recherche scientifique et du développement expérimental, de même que des modifications législatives à l'article 143 qui favorisent l'équité sur le plan fiscal, et des déductions pour les petites entreprises, dans le secteur agricole et des pêches. Ce sont là d'importants changements et initiatives pour améliorer la compétitivité. Il convient de mentionner, cependant, le décalage entre les nouvelles déductions pour amortissement accéléré et la récente réforme fiscale des États-Unis. En effet, elles ne vont pas suffisamment loin pour offrir aux entreprises canadiennes un avantage concurrentiel.
Par ailleurs, nous continuons de recommander d'abaisser le taux combiné d'imposition des sociétés à un taux plus modeste de 20 %, et le taux combiné d'imposition des particuliers en dessous de 50 %. Avec un taux d'imposition marginal le plus élevé de 53,5 %, le Canada se situe au quatrième rang des pays de l'OCDE à ce chapitre, ce qui nuit à notre compétitivité.
Concernant la déduction pour les petites entreprises, nous sommes ravis que le gouvernement ait corrigé les conséquences imprévues des modifications législatives de 2016 pour les industries de l'agriculture et des pêches. Cependant, d'autres secteurs de l'industrie avaient aussi été touchés par inadvertance. Nous exhortons le gouvernement à veiller à ce que les entreprises en démarrage et les entreprises du secteur privé canadiennes ne soient pas assujetties au plafonnement proposé des options d'achat d'actions accordées aux employés. Ces entreprises comptent sur les options d'achat d'actions pour attirer et retenir les talents dans leurs années de formation, et supprimer l'accès aux options d'achat d'actions nuirait sévèrement à leur capacité de compétitionner sur le marché mondial.
L'abordabilité est de toute évidence un sujet d'inquiétude croissant pour les Canadiens. Il s'agit d'une question qui fait quotidiennement les manchettes. MNP réalise une étude trimestrielle d'envergure nationale sur l'abordabilité qui montre que juste un peu moins de la moitié des familles canadiennes se situent à 200 $ de l'insolvabilité financière tous les mois. Pour tenter de s'attaquer à ce problème, le budget et le projet de loi comprennent les mesures suivantes: aide ciblée pour les acheteurs d'une première maison, un crédit canadien pour la formation et une mesure incitative visant à rendre les véhicules à émission zéro plus abordables.
Nous félicitons le gouvernement d'avoir mis l'accent sur ces domaines et sommes convaincus que ces mesures pourraient être encore améliorées. Nous constatons que de nombreux accédants à la propriété comptent sur leurs parents pour les aider à réunir la mise de fonds initiale. Les parents font souvent face à des répercussions fiscales pour pouvoir le faire. Nous suggérons que d'autres mesures d'encouragement soient envisagées afin d'aider les parents, par exemple en utilisant leur propre REER pour le régime d'accession à la propriété de leurs enfants. Autrement, le gouvernement pourrait envisager de simplifier les prêts entre personnes apparentées en lien avec l'achat d'une maison.
Les gouvernements font de grands efforts pour rendre l'éducation abordable. Le crédit canadien pour la formation aide notre future main-d’œuvre et fait en sorte que les travailleurs obtiennent la formation dont ils ont besoin. Toutefois, les coûts de l'éducation demeurent un fardeau pour bien des familles. Nous recommandons l'adoption de crédits d'impôt pour frais de scolarité complets, plutôt que le montant actuel plafonné à 5 000 $ par année.
Concernant les véhicules à émission zéro, les mesures d'encouragement aident les entreprises, mais pourraient par inadvertance nuire à leurs employés. En effet, ces véhicules sont généralement plus coûteux, et les frais pour droit d'usage imposés aux employés qui les conduisent pourraient devenir un problème d'abordabilité.
Nous sommes ravis que le gouvernement se soit engagé à tenir des consultations sur le transfert d'entreprises entre générations tout en protégeant l'intégrité et l'équité du système fiscal. Dans le cadre de nos activités, nous constatons que bien des familles s'interrogent sur le meilleur moyen d'effectuer la transition de leur entreprise. Dans notre mémoire, nous relatons le dilemme de Tracy et Marc qui doivent choisir entre vendre leur boulangerie à leur fille ou à un tiers. Le système fiscal les pénalise injustement s'ils décident de vendre leur entreprise à leur fille.
En résumé, nous demandons au gouvernement de s'engager à introduire des politiques et des mesures fiscales qui rendront les entreprises canadiennes plus concurrentielles et amélioreront l'abordabilité pour les Canadiens. En même temps, il faut s'assurer que ces mesures soient simples et ne viennent pas alourdir la rançon des affaires au Canada.
Les politiques fiscales doivent être équitables, prévisibles et empreintes de certitude.
Ensemble, il nous reste beaucoup de travail à accomplir et nous sommes impatients de collaborer avec vous pour assurer la compétitivité et l'abordabilité canadiennes.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Et merci à vous, mesdames et messieurs du Comité et autres participants.
Je m'appelle Vivian Krause et je comparais en tant que citoyenne.
Je suis venue vous parler des modifications apportées à loi, plus particulièrement de celles qui touchent les organismes de bienfaisance enregistrés.
Durant la majeure partie de ma vie professionnelle, j'ai travaillé avec les organisations caritatives, pendant une décennie pour les Nations unies et pendant plus d'une décennie avec des organismes de bienfaisance enregistrés, ici au Canada. J'ai effectué des recherches poussées sur le financement des organismes de bienfaisance voués à l'environnement et leurs campagnes. Les commentaires que je vous présente aujourd'hui s'inspirent de ma propre expérience dans le secteur des organismes de bienfaisance et de mes recherches sur le sujet.
Dans le budget de 2019, plusieurs changements sont apportés à la loi concernant la conduite et les privilèges des organismes de bienfaisance enregistrés. Les principaux changements visent l'élimination des restrictions quantitatives qui s’appliquent actuellement aux activités politiques des organismes de bienfaisance et l'introduction d'une nouvelle catégorie d'organismes qui bénéficieront désormais des privilèges des organisations caritatives — les organisations journalistiques.
J'aimerais offrir un certain contexte à la discussion entourant ces changements. Pour résumer brièvement, le principal point que j'aimerais faire valoir est que ces changements ne font qu'effleurer des enjeux mineurs, tandis que les enjeux importants ne sont pas abordés. Et c'est précisément de ces enjeux majeurs que je souhaiterais vous parler.
Il y a plusieurs années, je suis venue témoigner pour la première fois devant un comité de la Chambre des communes sur le financement que les organisations écologiques américaines recevaient, et continuent de recevoir, en retour de leur participation à une initiative anti-pipeline bien financée appelée Campagne contre les sables bitumineux. En réaction, le gouvernement fédéral a alloué plusieurs millions de dollars dans son budget de 2012 pour permettre aux dirigeants d'organismes de bienfaisance de mener des vérifications et de faire de l'éducation en vue d'améliorer la conformité en regard de la participation des organismes de bienfaisance à des activités politiques.
Ce qui me préoccupait au départ, ce n'était pas l'activisme contre les sables bitumineux. C'était plutôt ce que je voyais comme une forme de corruption « ordinaire ». Dans un cas, le président d'un organisme avait versé plus d'un million de dollars à son entreprise personnelle.
Dans le cadre de mon premier témoignage, en 2012, j'avais exhorté le gouvernement à apporter des changements à la Loi de l'impôt sur le revenu afin d'accroître les exigences imposées aux organismes de bienfaisance relativement à la production des états financiers.
Au cours des sept dernières années, j'ai continué d'observer ce qui se passe dans le secteur des organismes de bienfaisance. Je me retrouve aujourd'hui encore plus convaincue que des changements doivent être apportés à notre système caritatif pour améliorer sa résistance à la fraude. J'en suis venue à cette conclusion en me fondant sur l'analyse que j'ai faite d'un système d'octroi de subventions qui avait cours dans un réseau d'organismes de bienfaisance administrés par un avocat de Vancouver. Cette personne prétendait publiquement sur son site Web avoir créé 650 organismes de bienfaisance et avoir accordé des dons de charité d'une valeur supérieure à deux milliards de dollars.
En 2017 et 2018, j'ai passé en revue les déclarations d'impôt sur le revenu canadiennes d'environ 130 de ces organismes. Les revenus des organismes se chiffraient à 1,1 milliard de dollars au total. D'après mon analyse, moins de 10 % de cette somme était dépensé pour des dons de charité. Sur le montant de 1,1 milliard de dollars, 600 millions provenaient de dons assortis d'un reçu aux fins de l'impôt. À ma connaissance, le montant consacré aux dons de charité ne correspond pas aux revenus déclarés, il manque environ un demi-milliard de dollars.
À l'automne 2017, j'ai transmis les résultats de mes recherches sur ce dossier au Globe and Mail. L'une de leurs journalistes d'enquête, Kathy Tomlinson, a examiné mon travail et a poursuivi les recherches de son côté. Ses constatations ont été publiées en une du Globe and Mail en octobre 2017.
Comme le rapportait le Globe and Mail, l'organisme de charité qui se trouve au centre de ces magouilles se nomme la fondation CHIMP. D'après l'analyse que j'ai faite des déclarations d'impôt sur le revenu de CHIMP, l'organisme aurait accordé environ 100 millions de dollars à un réseau d'organismes de bienfaisance. Si cet argent avait été dépensé pour des dons de charité, ce serait une bonne chose, mais ce n'est pas ce qui s'est produit. Au contraire, ces organismes ont redistribué la majeure partie du montant de 100 millions entre eux-mêmes et l'ont ensuite remis à CHIMP.
Si vous me le permettez, je vais vous illustrer ce stratagème, parce qu'il est un peu difficile à comprendre. Donc, CHIMP donne un montant de 100 millions de dollars à un groupe d'organismes de bienfaisance, ce qui est très bien, sauf que ce qui s'est produit ensuite, c'est que les organismes en question ont redonné l'argent, et l'ont redistribué à la ronde, jusqu'à ce que finalement la somme revienne dans les goussets de CHIMP.
J'ai découvert un autre exemple de ce stratagème. En fait, le premier que j'ai trouvé ne visait qu'un montant de 3 millions de dollars. Il s'agissait de Tides Canada, un organisme de bienfaisance de Mississauga que je qualifierais de fausse organisation caritative parce qu'il se contentait de recevoir de l'argent d'un autre organisme se trouvant à Pawtucket, dans le Rhode Island, faisait voyager l'argent jusqu'à Vancouver, puis le remettait à la Tides Foundation, à San Francisco et retour à Pawtucket. Au cours du processus, l'organisme de bienfaisance de Mississauga a délivré des reçus aux fins d'impôt pour trois millions de dollars en dons de charité au Canada qui n'ont jamais eu lieu.
Tout notre secteur de la bienfaisance est exposé à ce genre d'abus en raison de ce que j'appellerais des organismes de bienfaisance fictifs. Lorsque les organismes en question font l'objet d'une vérification individuelle, le stratagème est pratiquement impossible à déceler. Il faut avoir un portrait d'ensemble pour comprendre ce qui se passe vraiment.
J'aimerais suggérer qu'accroître les exigences en matière de divulgation et de transparence serait un moyen efficace de réduire le risque et de décourager ce genre d'abus dans le secteur des organismes de bienfaisance.
Une autre mesure efficace pour décourager la fraude consisterait à rendre accessible au public une base de données consultable en ligne. En fait, plusieurs de ces bases de données existent déjà, en particulier celle de Mark Blumberg et une autre créée par une entreprise appelée Ajah. L'accès à celle Mark Blumberg est gratuit, contrairement à celle d'Ajah. Même si elle est très bien faite, les frais d'accès sont assez onéreux pour la majorité des Canadiens qui les trouveraient prohibitifs. Une combinaison d'exigences plus rigoureuses en matière de divulgation des renseignements et d'une base de données consultable accessible au public en ligne serait très efficace pour empêcher ce genre de stratagème d'évasion fiscale parce qu'avec le système actuel, c'est vraiment trop facile.
En terminant, j'aimerais prendre quelques instants, si vous me le permettez, pour signaler au Comité certains enjeux importants eu égard au résultat final des vérifications controversées de l'activité politique, vérifications qui avaient été amorcées en 2012, sous le précédent gouvernement, et à la manière dont l'actuel gouvernement s'en est occupé par la suite.
En 2016, l'ARC a déclaré que 42 organismes de bienfaisance faisaient l'objet d'une vérification dans le cadre de soi-disant vérifications de l'activité politique. Dans son rapport, l'ARC a indiqué que sur les 42 organismes vérifiés, 41 affichaient des lacunes sur le plan de la conformité. J'ai une reproduction du graphique établi par l'ARC elle-même. Un seul organisme n'a révélé aucune anomalie.
Lorsque l'actuel gouvernement est arrivé au pouvoir, le a qualifié ces vérifications de « harcèlement politique » dans la lettre de mandat de la ministre nationale du revenu, et la finalisation des vérifications de l'activité politique a été suspendue. La loi concernant les limites imposées à l'activité politique a été modifiée rétroactivement. Si j'ai bien compris, les vérifications ont été finalisées conformément à la nouvelle loi, ou sont en train de l'être.
En pratique, cela signifie que certains organismes de bienfaisance qui auraient pu voir leur statut révoqué s'en tireront à bon compte étant donné que la loi a été changée rétroactivement. En 2012, lorsque l'on a commencé à faire tout un plat du financement étranger de l'activisme anti-pipeline, l'organisme sur la sellette était Tides Canada, établi à Vancouver. Tides Canada a réitéré à maintes reprises n'avoir commis aucun acte répréhensible, mais selon ses états financiers, la vérification effectuée par l'ARC de la Tides Canada Initiatives Society n'est toujours pas résolue, et ce, sept ans après avoir débuté en 2011. Cela me donne à entendre que l'ARC n'a pas complètement exonéré Tides Canada, comme celle-ci voudrait bien le laisser croire. En outre, d'après les états financiers de Tides Canada, la vérification n'aurait visé que les exercices financiers 2008 et 2009. Cela m'incite à me demander pourquoi la vérification de l'organisme de bienfaisance au centre de toute l'histoire n'a pas porté sur les années pertinentes.
L'une des constatations signalées par l'ARC était une non-conformité grave sans lien avec l'activité politique, incluant un « avantage injustifié ». C'est précisément ce qui m'inquiétait au sujet du versement d'environ 400 000 $ au président d'une organisation écologique. Ultérieurement, la personne ayant reçu ce paiement, M. Gerald Butts, est devenu le secrétaire principal du . M. Butts a confirmé par l'intermédiaire de Twitter qu'il avait bien reçu cette somme à titre d'indemnité de départ après sa démission volontaire.
Si les vérifications de l'activité politique visaient à faire du « harcèlement politique », comme les qualifiait le , dans ce cas, bien entendu, il aurait été justifié de les qualifier de cette manière. Mais comme nous le savons maintenant, d'après les résultats de ces vérifications, tels qu'ils ont été déclarés par l'ARC, ce n'était pas le cas. Cela nous permet de nous interroger sur les raisons ayant poussé le premier ministre à qualifier ces vérifications de quelque chose qu'elles n'étaient pas ainsi que sur les raisons pour lesquelles ces vérifications ont été suspendues jusqu'à ce que la loi soit réécrite, de manière rétrospective. Si on en juge d'après la manière dont ces vérifications ont été traitées, il se pourrait que des organismes de bienfaisance et des personnes en aient bénéficié. Certains de ces organismes de bienfaisance et de ces personnes évoluent très près du Cabinet du Premier ministre et de son ancien secrétaire principal. Par conséquent, je pense que le traitement accordé à ces vérifications soulève de graves questions qui méritent une réponse.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur McLeod.
Un bon projet permet toujours de rassembler les gens, et Thaidene Nëné est un bon projet. Thaidene Nëné a certainement réuni, du côté des Autochtones en tout cas, les descendants des ancêtres afin d'assurer la protection de la terre de nos ancêtres. Thaidene Nëné signifie terre des ancêtres.
Le processus a rassemblé les gens, non seulement pour Thaidene Nëné et ce que nous avons l'intention d'en faire. Nous allons créer Thaidene Nëné tous ensemble, et nous allons en bénéficier tous ensemble, et nous allons créer une économie de conservation autour de tout cela.
Cette relation se traduit également par une relation de travail avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, le gouvernement du Canada, le territoire de l'Akaitcho — dont Thaidene Nëné est une desserte — et la Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest. Nous travaillons actuellement collectivement à l'élaboration du plan d'utilisation des terres dans le sud-est des Territoires du Nord-Ouest.
Nous sommes sur le point de finaliser l'ébauche d'un plan qui sera mis au point par le gouvernement du territoire de l'Akaitcho et la Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest. Nous travaillons à l'élaboration et à la création, avec Thaidene Nëné, de ce que j'aime appeler un plan de relations territoriales pour le sud-est des Territoires du Nord-Ouest qui créera de la certitude pour tout le monde: de la certitude pour les investisseurs et certainement pour les gouvernements autochtones et leurs rôles et responsabilités. Nous travaillerons à la mise sur pied d'un conseil de gestion relevant de la vallée du Mackenzie pour prendre des décisions au nom de tous les résidants de la région.
Nous espérons disposer d'un plan d'utilisation des terres final qui contribuera aussi à la finalisation de l'entente sur les terres et les ressources avec le gouvernement de l'Akaitcho et de l'entente sur les terres et les ressources avec la Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest.
Merci.
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Je vous remercie de la question.
MNP s’intéresse vivement à toute la question du transfert intergénérationnel d’entreprises parce que nous avons souvent affaire à des entreprises gérées par leur propriétaire. C’est l’un des problèmes auxquels ils doivent faire face le temps passant. Comment doivent-ils s’y prendre pour transférer l’entreprise à la génération suivante?
Nous avons cité dans notre mémoire l’exemple de Marc et de Tracy, qui désirent transférer leur boulangerie, d’une valeur de 2,7 millions de dollars, à leur fille. Dans un tel cas, beaucoup de parents imprudents vont devoir payer des impôts alors que leur fille devra également en acquitter. Ce transfert de propriété fera l’objet d’une double imposition. Sur une entreprise d’une valeur de 2,7 millions de dollars, ils pourraient devoir payer 1,8 million de dollars en impôts, au taux en vigueur en Ontario, ce qui est très dissuasif. S’ils décident plutôt de vendre leur commerce à un important consolidateur, ils ne devront payer que des impôts inférieurs à 10 % de la valeur du commerce, parce qu’ils pourront profiter de leur exemption pour gains en capital et que la transaction pourra être financée par l’argent se trouvant dans l’entreprise.
Cela fait maintenant un certain temps que nous demandons que les transferts intergénérationnels soient traités sur les mêmes bases que les transferts à des tierces parties sans lien de dépendance. Il est injuste que, dans une entreprise, nous ne puissions transférer la propriété à la génération suivante sans avoir à subir un taux d’imposition exorbitant. Le mieux que nous pouvons faire, en planifiant au mieux les choses, est d’arriver à un taux d’imposition d’environ 27 %, qui laisse moins d’argent à la disposition des parents pour leur retraite que s’ils avaient vendu leurs biens à une tierce partie sans lien de dépendance.
Nous savons que le gouvernement se penche sur cette question, et nous nous en félicitons. Nous pensons que c’est très important. Il faut corriger la situation. Nous ne voulons pas qu’on adopte des règles si rigoureuses et si sévères qu’il soit quasiment impossible à n’importe quelle entreprise de les respecter.
Nous voulons que ces règles soient suffisamment souples pour permettre le transfert à la prochaine génération d’une façon efficace. Elles devront contribuer à permettre de conserver l’entreprise privée, à favoriser la croissance de la classe moyenne et à offrir des emplois aux travailleurs canadiens.
Avez-vous quelque chose à ajouter à ce sujet?
:
Avec le temps, il est devenu de plus en plus compliqué de produire une déclaration de revenus au Canada. Ce n’est pas seulement le gouvernement actuel, mais aussi les gouvernements précédents qui ont rendu les choses beaucoup plus complexes au Canada et nous pouvons voir que cela remonte, disons, à 2015. Des modifications très complexes ont été apportées à l’article 55, si bien qu’il est très difficile pour de nombreuses entreprises de se structurer et d’envisager la meilleure formule possible pour la conduite de leurs affaires, à cause des nombreuses zones grises caractérisant leurs activités.
Il est compliqué de structurer et de classer et c'est complexe pour les particuliers. Le revenu des sociétés déterminé a changé en 2016. Nous avons apporté une correction pour les agriculteurs et les pêcheurs cette année, mais beaucoup d’autres entreprises sont encore touchées. Il y a probablement eu des conséquences imprévues. Je vais vous parler d'une de ces conséquences dans une minute, si c’est possible.
Un geste aussi simple que de vendre une maison au Canada est aussi complexe. Avec les changements qui ont été apportés pour régler certains des problèmes qui se posent avec les maisons et les résidences principales à Vancouver, par exemple, ou à Toronto, il faut maintenant en déclarer le produit. En gros, il est très difficile pour une personne de produire elle-même sa déclaration de revenus et de bien faire les choses, compte tenu de la complexité du système actuel.
Aux environs du 29 avril, par exemple, j’ai reçu un courriel d’une personne que je n’ai jamais rencontrée qui a trouvé mon nom sur Internet et qui posait une grande question alambiquée sur la vente de sa maison. Elle se demandait ce qu'elle devait inscrire sur sa déclaration de revenus et comment la produire. Je lui ai recommandé de trouver un comptable qui l'aiderait, parce que cela dépassait sa capacité de le faire elle-même.
Pour revenir au revenu des sociétés déterminé, par exemple, il y a des entreprises au Canada qui sont également touchées par ces changements qui, selon nous, étaient involontaires et qui visaient à tenir compte de la multiplication de la déduction accordée aux petites entreprises.
Si une entreprise de vente d'ordinateurs, par exemple, a un client qui est une entreprise de marketing et que cette entreprise de marketing a, disons, trois propriétaires, dont l’un est apparenté au propriétaire de l'entreprise d'informatique, cette entreprise d’informatique pourrait perdre l’accès à sa déduction pour petite entreprise sans même le savoir. Il ne s’agit pas d’une multiplication de la déduction accordée aux petites entreprises, mais elle serait visée par ces règles.
Je pense qu’il y a des problèmes de complexité et de conformité, parce que c'est tellement compliqué.
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Merci à tous d’être ici.
Avant de passer aux questions, je tiens à vous féliciter pour la création du parc Thaidene Nëné.
Je sais que cela a pris beaucoup de temps et que c’est un processus auquel vous n’avez pas renoncé comme Première Nation. Il faut de la persévérance et de l'acharnement au travail, alors félicitations, Steven, pour la négociation et la création du parc. Cela n’a pas dû être facile.
Vous avez parlé, entre autres, du travail que vous continuez de faire avec les sociétés minières et de l’importance de l’exploration minière dans les Territoires du Nord-Ouest en particulier, mais en général dans le Nord. Le fait de donner accès au crédit d’impôt pour exploration minière aux jeunes sociétés minières, aux sociétés d'exploration, si vous voulez, a été une mesure très importante. J’ai parlé à certains de ces entrepreneurs la semaine dernière et ils m’ont dit à quel point c’est important pour eux dans leurs efforts pour trouver ces gisements de minéraux très riches là-bas en se déplaçant de plus en plus au nord.
L’une des choses qu’il est important de souligner, à mon avis, c’est que nous ne parviendrons pas à réaliser une économie verte, à adopter l’innovation et la technologie d’une économie sobre en carbone, sans cette exploration minérale, parce que les minéraux sont si importants pour cette économie. Je vous remercie donc du travail que vous faites et je vous félicite.
Il y a beaucoup de choses dont je veux parler et je ne sais pas exactement de combien de temps je dispose. Ai-je cinq ou sept minutes?
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D’accord. Ce sera rapide.
Kim, nous avons déjà discuté ensemble et j'aimerais revenir à deux ou trois choses dont vous avez parlé.
Je dois dire que j’aime la formule du mémoire de MNP; les bons coups y sont soulignés et des pistes de réflexion pour aller plus loin y sont recommandées.
En ce qui concerne le Crédit d'impôt canadien pour la formation et votre paragraphe sur ce que nous pouvons mieux faire concernant l’éducation postsecondaire, je tiens à souligner la période de grâce de six mois sans intérêt qui a été ajoutée dans le budget de 2019 pour les étudiants, une mesure qui vient en aide aux parents également, puis la réduction du taux d’intérêt.
Vous avez donné quelques exemples, dont celui d’une entreprise de l’Ontario. J’aimerais simplement souligner que tandis que nous allions de l'avant avec l'adoption de la période de grâce sans intérêt, l'Ontario a pris du recul. Il y a parfois un manque d’harmonisation entre les provinces et le gouvernement fédéral. Si nous faisons un pas en avant et qu'une province comme l’Ontario recule d'un pas, il est difficile pour les parents et les étudiants de comprendre quelles sont leurs possibilités. Je tenais à le mentionner.
Vous avez aussi parlé des mesures d’abordabilité du logement. Vous avez parlé des parents qui viennent souvent en aide à leurs enfants pour l'achat de leur première propriété. Il y a 15 ans, nous avons aidé notre fille à acheter son premier condo au centre-ville de Toronto. Elle avait des droits de cotisation à un REER grâce au travail qu’elle avait fait en tant qu’étudiante. En fait, nous lui avons prêté 15 000 $ pour qu’elle puisse cotiser à son REER afin de pouvoir l’emprunter et le rembourser pendant la période prévue de neuf ans. Il faut parfois faire preuve d’un peu de créativité, mais c’est, pour les parents, un moyen d’aider qui procure un avantage au jeune ou à l’acheteur d’une première maison en lui permettant d’utiliser les REER.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Francis Bradley et je suis le chef de l'exploitation de l'Association canadienne de l'électricité, ou ACE.
L'ACE est le porte-parole national de l'industrie de l'électricité. Nos membres comprennent des entreprises de production, de transport et de distribution, ainsi que des fournisseurs de technologie et de services partout au pays.
Le secteur emploie 81 000 Canadiens et contribue au PIB du Canada à hauteur de 30 milliards de dollars. Plus de 80 % de la production d'électricité au Canada est assurée sans émissions, ce qui en fait l'un des secteurs les plus propres du monde. En fait, depuis 2005, le secteur de l'électricité au Canada a réduit de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre.
[Traduction]
L’électricité jouera un rôle essentiel dans la transition du Canada vers une économie sobre en carbone. Le secteur de l’électricité est particulièrement bien placé pour faire progresser l’énergie propre au Canada et les mesures prévues dans le projet de loi y contribuent.
[Français]
Le budget fédéral de 2019 et l'Énoncé économique de l'automne 2018 comprenaient un certain nombre de mesures importantes pour le secteur de l'électricité.
[Traduction]
Les mesures annoncées dans le budget pour encourager l’achat et l’utilisation de véhicules électriques aideront à électrifier le secteur des transports, une solution facile pour réduire considérablement les émissions de GES. Elles arrivent à point nommé, car les véhicules électriques font de plus en plus partie des attentes des consommateurs, notamment pour des raisons qui vont au-delà des avantages environnementaux.
Grâce aux mesures incitatives à l’achat par les consommateurs et aux radiations commerciales, il y aura plus de véhicules électriques sur les routes et le financement pour mettre en place des stations de recharge dans les milieux de travail, les immeubles résidentiels et les espaces de stationnement public permettra de s’assurer que tout le monde a un endroit où les brancher.
L’investissement budgétaire dans les mesures d’efficacité énergétique des bâtiments, qui sera administré par la Fédération canadienne des municipalités, est un grand pas en avant. Notre secteur est toujours très heureux lorsque les clients peuvent trouver de nouvelles façons d’utiliser moins notre produit et de l’utiliser plus efficacement. Les utilisateurs des bâtiments y trouvent de réels avantages et la nécessité d'agrandir les réseaux électriques se fait moins pressante. Un kilowatt non utilisé coûte moins cher que d'en produire un nouveau.
Notre industrie était également heureuse de voir que le budget prévoit la création du nouveau Centre canadien d’information sur l’énergie, un dépôt central de données nationales sur l’énergie qui regroupera diverses sources en un seul site Web facile à utiliser.
Au total, des fonds de près de 1,5 milliard de dollars ont été inclus dans les nouvelles dépenses consacrées à ces importantes initiatives.
La cybersécurité, toutefois, reçoit également un financement important dans le budget. Les cyberattaques constituent une menace de plus en plus importante. C’est ce que nous constatons dans notre secteur et cette initiative nous aide à suivre le rythme.
Au-delà du budget, l’ACÉ est très heureuse de constater que le gouvernement va de l’avant avec son premier projet de loi sur la modernisation de la réglementation, d’autant plus qu’il prévoit des modifications à la Loi sur l’inspection de l’électricité et du gaz qui faciliteront l’implantation massive de nouvelles technologies comme les bornes de recharge rapide pour véhicules électriques et les lampadaires adaptatifs.
Ce n’est un secret pour personne que la technologie évolue, souvent, beaucoup plus vite que la législation et les compteurs d’électricité en sont un exemple.
[Français]
L'Association canadienne de l'électricité est impatiente de travailler avec Innovation, Sciences et Développement économique Canada ainsi qu'avec Mesures Canada afin de déterminer l'ordre de priorité de certains des premiers domaines d'intérêt, dans le but de permettre la mise au point de technologies, comme la charge rapide des véhicules électriques à courant continu, qui sont essentielles à l'avenir de l'énergie propre au Canada. Les Canadiens peuvent ainsi faire les choix qu'ils souhaitent en matière d'énergie propre.
En résumé, le projet de loi prévoit des améliorations qui permettront aux Canadiens de faire des choix plus durables, de tirer parti des nouvelles technologies, de réduire les coûts et de renforcer l'aspect pratique. Au cœur de tous ces avantages se trouve le réseau d'électricité du Canada, qui est sûr, durable et fiable. Nous avons hâte de travailler avec le gouvernement pour continuer à tirer parti de ces avantages.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous.
[Français]
Nous sommes heureux d'avoir cette possibilité d'explorer le budget de 2019 et particulièrement les outils qu'il accorde aux gouvernements municipaux pour les aider à bâtir une meilleure vie pour les familles et les travailleurs de notre pays.
[Traduction]
Je m’appelle Carole Saab. Je suis la directrice des politiques et des affaires publiques de la Fédération canadienne des municipalités. Je suis accompagnée aujourd’hui de mon collègue, Chris Boivin, qui est le directeur général du Fonds municipal vert de la FCM.
Les 2 000 municipalités membres de la FCM représentent plus de 90 % de l'ensemble de la population canadienne. Ce sont les gouvernements qui sont les plus près des besoins et des défis quotidiens des gens. Quand le gouvernement fédéral collabore directement avec elles, les municipalités offrent des solutions rentables qui fonctionnent. C’est pourquoi les gouvernements qui se sont succédé ont pris des mesures pour permettre aux municipalités d’en faire plus pour les Canadiens, des mesures comme le financement du transport en commun par répartition qui permet déjà aux villes de prendre en main l'élargissement du réseau.
Malgré cela, le budget de 2019 se démarque comme un point tournant. Le budget renforce notre partenariat fédéral-municipal afin d'améliorer la qualité de vie.
[Français]
Ce budget fortifie notre partenariat fédéral-municipal, car c'est le moyen le plus sûr d'améliorer les conditions de vie de nos concitoyens.
[Traduction]
Par exemple, le budget prévoit des investissements sans précédent dans l’infrastructure à large bande en milieu rural. Cette initiative donne suite aux conseils urgents et de première ligne de la FCM et de nos municipalités membres en milieu rural.
Je souligne que le projet de loi promulgue une loi pour la Stratégie nationale sur le logement, une priorité générationnelle pour nos collectivités.
Le budget s’appuie également sur les transferts au titre du Fonds de la taxe sur l’essence, le FTE. La FCM a collaboré avec les gouvernements qui se sont succédé pour lancer le FTE, en faire un outil permanent et l’indexer à un taux de 2 %. C’est notre outil de financement des infrastructures le plus fiable. Les municipalités peuvent transformer chaque dollar en résultats concrets, comme l’amélioration des routes, des ponts et du transport en commun; de meilleurs systèmes d’approvisionnement en eau, de gestion des déchets et de l’énergie et de meilleurs endroits où vivre, travailler et élever nos familles.
Dans le canton de Clearview, en Ontario, les fonds du FTE ont alimenté un nouveau service de transport en commun abordable permettant aux résidents de se rendre à l'épicerie, au parc, à la maison de retraite, à l'école et à la clinique.
À Granisle, en Colombie-Britannique, l'installation d'une nouvelle chaudière à biomasse permet de réduire les émissions et d'économiser en chauffant le bureau municipal, l’aréna, l’école primaire, la piste de curling, la caserne de pompiers, le bureau des travaux publics et le centre d’information touristique.
[Français]
La Ville de Terrebonne, au Québec, construit un sentier moderne et sécuritaire pour les piétons et les cyclistes à côté d'une rue très fréquentée, grâce au financement prévisible à long terme de la taxe sur l'essence.
[Traduction]
Le Fonds de la taxe sur l’essence est la preuve que la vie des Canadiens s'améliore quand ce sont les gens de l'endroit qui ont les outils en main.
La taille du FTE est son point faible. Chaque année, il y a des projets clés qui ne sont pas financés. Le budget de 2019 le reconnaît en doublant les transferts au titre du FTE de cette année pour faire avancer plus de projets locaux. Bref, avec ce budget, le gouvernement redouble d'efforts en ce qui concerne la collaboration directe avec les municipalités pour atteindre les objectifs nationaux en matière d’économie et de qualité de vie. Il n’y a ni retards ni obstacles. Cette initiative propulse directement des projets qui améliorent la vie des Canadiens.
[Français]
Ce même principe, sur lequel se fonde l'objectif de fournir des outils directement aux Canadiens, est au coeur d'un deuxième élément du budget de 2019. Depuis deux décennies, le Fonds municipal vert, ou FMV, de la Fédération canadienne des municipalités, ou FCM, a financé 1 250 projets locaux de développement durable. Ces projets ont permis d'éliminer 2,5 millions de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre et ont permis aux citoyens de notre pays de jouir d'une vie plus sûre et plus abordable.
Il faut aussi préciser que nous avons obtenu ces résultats concernant le FMV tout en préservant chaque dollar reçu du gouvernement fédéral.
[Traduction]
Dans le budget de 2019, le gouvernement élargit sensiblement la mission de la FCM qui consiste à promouvoir l’efficacité énergétique au moyen du Fonds municipal vert, et il élargit les programmes de la FCM qui renforcent la capacité municipale de gestion des actifs. Concrètement, cela signifie des bâtiments communautaires plus écologiques qui coûtent moins cher à exploiter, qu’il s’agisse de logements sociaux, de bibliothèques ou d’arénas municipaux. Cela signifie également qu’il sera plus abordable pour les familles qui travaillent fort de rénover leur maison grâce à des programmes de financement locaux intelligents qui réduiront également leur facture d’énergie. Cela signifie aussi de bons emplois dans les collectivités partout au Canada. Encore une fois, cela veut dire travailler directement avec les municipalités afin d'obtenir des résultats pour les Canadiens.
Naturellement, nous voulons que le projet de loi d’exécution du budget soit adopté afin que d'importants travaux puissent progresser, mais nous voulons que le principe que ce budget met en œuvre continue de guider le gouvernement fédéral du Canada à l’avenir. C’est le principe de la collaboration directe entre les ordres de gouvernement pour améliorer la vie des gens.
Au nom de notre présidente, Vicki-May Hamm, et des 2 000 membres de la FCM, je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer et je suis impatiente de répondre à vos questions.
:
Je m’appelle Brendan Marshall et je suis vice-président, Affaires économiques et du Nord.
Comme j’ai déjà travaillé pour un député, je suis en mesure d’apprécier votre travail. Le Parlement peut parfois être mal compris, mais soyez assurés que votre travail est très important pour notre pays.
Je vous remercie de me donner l’occasion de comparaître devant le comité et de participer à cet important exercice de consultation prébudgétaire.
L’Association minière du Canada, ou AMC, est le porte-parole national de l’industrie canadienne de l’exploitation minière et du traitement des minéraux. Elle représente plus de 40 membres qui travaillent dans les domaines de l’exploration minérale, de l’exploitation minière, de la fonte et de la fabrication de produits semi-finis.
En 2017, l’industrie minière a contribué à hauteur de 97 milliards de dollars au PIB du Canada, employait 630 000 travailleurs et représentait 20 %, soit 97 milliards de dollars, de la valeur globale des exportations canadiennes. Proportionnellement, le secteur minier est le plus grand employeur d’Autochtones du secteur privé. Le Canada est le chef de file du financement minier mondial, la majorité des sociétés minières publiques du monde étant cotées à la Bourse de Toronto.
Historiquement, le secteur a contribué à bâtir le Canada, au sens propre comme au sens figuré, puisqu’il occupe une place importante dans notre tissu culturel. Le secteur minier canadien est largement reconnu à l’échelle internationale pour ses pratiques exemplaires, et nos connaissances et notre expertise sont très recherchées.
Ces dernières années toutefois, le secteur a eu de la difficulté à attirer des investissements. La valeur totale des projets prévus et en cours de construction de 2018 à 2028 a diminué de 55 % depuis 2014, passant d’un total de 160 milliards de dollars à 72 milliards de dollars. Seulement quatre nouveaux projets miniers ont été soumis à une évaluation environnementale fédérale en 2018. C’étaient toutes des mines d’or.
Au cours des cinq dernières années, le Canada a perdu plus de terrain qu’il en a gagné dans les produits dont il est parmi les cinq premiers producteurs mondiaux. En 2017, les dépenses en immobilisations dans l’industrie minière canadienne ont représenté 4,4 % du total du Canada. C’est une valeur de 11,7 milliards de dollars. Cela représente une baisse de 0,5 % d’une année sur l’autre, et c’est la cinquième année consécutive que les dépenses en immobilisations diminuent.
À une période où les investissements mondiaux dans le secteur minier augmentent, le Canada ne suit pas la cadence. Bien qu’il reste beaucoup de travail à faire, le budget de 2019, qui s’appuie sur les mesures de l’Énoncé économique de l’automne 2018, propose plusieurs mesures pour commencer à relever les défis auxquels notre secteur est confronté.
Dans le Nord canadien, l’exploitation minière est le plus important moteur du secteur privé, employant directement 8 % de la population totale du territoire. Toutefois, le secteur y est beaucoup plus coûteux à exploiter. Il en coûte de deux à deux fois et demie plus cher pour construire la même mine de métaux précieux ou de base dans le Nord que dans une région centrale, et 70 % de cette différence de coût est attribuable au déficit d’infrastructure.
L’avenir de l’industrie minière canadienne se trouve de plus en plus dans les régions éloignées et nordiques, mais il ne se concrétisera pas si nous ne remédions pas au déficit d’infrastructure. L’engagement de renouvellement à hauteur de 400 millions de dollars de l’affectation du Fonds national des corridors commerciaux aux régions de l’Arctique et du Nord est une bonne nouvelle et une réponse directe à une recommandation de l’AMC.
De plus, la création d’un fonds universel pour la large bande, capitalisé à 1,7 milliard de dollars et mobilisant plus de 3 milliards de dollars par l’entremise de la Banque de l’infrastructure du Canada, est également la bienvenue. L’accès universel à Internet haute vitesse dans les collectivités et les industries rurales, éloignées et nordiques contribue à améliorer l’efficacité opérationnelle des sites miniers et à réduire les coûts.
Sur le plan de l’innovation, la déductibilité fiscale immédiate proposée pour certains véhicules sans émission est une première étape positive pour favoriser l’électrification de l’industrie minière. Pour l’avenir, l’AMC s’engage à collaborer avec les décideurs d’Environnement et Changement climatique Canada et Finances Canada afin d’élargir la portée de la disposition de manière à inclure tous les véhicules déployés dans les opérations minières, y compris l’équipement lourd en surface et souterrain.
De plus, la somme de 100 millions de dollars destinée au Fonds stratégique pour l’innovation à l’appui des activités du Réseau d'innovation pour les ressources propres, ou CRIN, est la bienvenue. Cet investissement appuiera des technologies propres révolutionnaires et des solutions de réduction des émissions qui mèneront à une production d’énergie plus propre, de la source à l’utilisation finale.
Sur le plan de la compétitivité des investissements, le régime fiscal du Canada a pris du retard par rapport à ses concurrents internationaux au cours des dernières années. Les budgets de 2012 et de 2013 ont entraîné la réduction ou l'élimination de plusieurs crédits d’impôt directs et indirects liés à l’exploitation minière. Plus récemment, les réformes de la Tax Cuts and Jobs Act des États-Unis ont sensiblement réduit la compétitivité fiscale du Canada dans le secteur minier par rapport aux États-Unis.
Dans l’Énoncé économique de l’automne 2018, le gouvernement a proposé plusieurs mesures qui amélioreront la compétitivité des investissements dans les secteurs canadiens des mines et de la fabrication de métaux. Parmi ces mesures, mentionnons l’incitatif à l’investissement accéléré, qui permettra aux sociétés minières de déduire trois fois le coût admissible des actifs nouvellement acquis au cours de l’année où l’investissement est effectué; la prolongation du crédit d’impôt pour l'exploration minière pour une période de cinq ans, qui offre une plus grande certitude en matière d’investissement pour l’exploration minière en début de croissance; et le fait de permettre aux entreprises d’amortir immédiatement le coût total de l’équipement de production d’énergie propre.
Bien que l’AMC appuie l’amélioration continue de la compétitivité fiscale du secteur minier canadien, y compris l’harmonisation de la retenue d’impôt sur les dividendes avec celle de nos concurrents, ces mesures constituent avant tout une plateforme positive sur laquelle nous pouvons bâtir.
Je vous remercie de m'avoir écouté. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, membres du Comité. Je vous remercie de me permettre de comparaître devant le Comité. Je m’appelle Kim Moody. Je suis comptable professionnel agréé et directeur des services de conseil en matière de fiscalité canadienne chez Moodys Gartner Tax Law, à Calgary. J’ai une très longue expérience au service de la profession fiscale canadienne, ayant occupé divers postes de direction.
Comme vous le savez, le projet de loi est un texte législatif de 367 pages qui renferme des mesures fiscales et non fiscales. En conséquence, mes brefs commentaires se limiteront à mon domaine de pratique, c’est-à-dire la fiscalité, et plus particulièrement au contenu fiscal ou à l’absence de contenu fiscal du projet de loi C-97 en ce qui concerne le budget du 19 mars.
Du point de vue fiscal, il y avait dans le budget un contenu assez bon, comme les changements apportés aux règles sur le revenu de société déterminé; les modifications des règles sur le changement d’utilisation prévues à l’article 45 de la Loi de l’impôt sur le revenu; et des changements positifs aux régimes enregistrés d’épargne-invalidité, même s'il reste fort à faire dans ce domaine, surtout en ce qui concerne le recours à une fiducie pour des personnes handicapées.
Toutefois, je crois que le budget et le projet de loi sont dignes de mention pour deux grandes raisons, soit pour ce qu'ils ne contiennent pas et pour les incitatifs fiscaux pour le journalisme. En conséquence, je limiterai mes commentaires à ces deux points.
Qu’est-ce qui n'est pas dans le budget et le projet de loi ? Premièrement, il faut des mesures ciblées et générales pour régler les problèmes de concurrence. Certains ont soutenu vigoureusement que l’amortissement fiscal accéléré pour le matériel de fabrication et de transformation et certains équipements écologiques ainsi que les demandes d’amortissement accéléré pour la première année présentées dans la Mise à jour économique de l’automne ont permis de résoudre ou d'atténuer de beaucoup le problème de la concurrence avec nos amis américains qui bénéficient d’un ensemble massif de réformes fiscales, mais j'affirme vigoureusement que ce n’est pas le cas.
Je vis et je vois tous les jours des entreprises privées canadiennes qui se démènent pour demeurer concurrentielles. Bon nombre d’entre elles étendent leurs activités aux États-Unis et apportent des capitaux avec eux. Après 11 mois pendant lesquels le gouvernement a dit qu’il ne réagirait pas de façon impulsive à la réforme fiscale américaine, l’Énoncé économique de l’automne, qui a instauré des mesures d’amortissement accéléré, a été fort décevant.
Comme l’ont écrit Jack Mintz et Philip Bazel dans la Revue fiscale canadienne le mois dernier:
Dans l’ensemble, une réforme beaucoup plus approfondie de l’impôt des sociétés et des particuliers était nécessaire pour régler les nombreux problèmes de compétitivité soulevés par la réforme fiscale américaine pour le Canada. L’amortissement accéléré ne portait que sur un ensemble restreint de problèmes, et pas nécessairement les bons.
Je suis d’accord. Ils étaient nombreux à attendre des mesures additionnelles dans le budget du 19 mars, mais ils ont encore une fois été déçus. Il n’y avait rien. Pour être clair, l’ensemble des mesures de réforme fiscale publiées par les États-Unis est historique à tous les égards pour les entreprises américaines. Quel que soit l'angle sous lequel on les examine, y compris mon expérience anecdotique avec les clients de ma société, elles ont une incidence négative importante sur la capacité qu'ont les entreprises canadiennes de demeurer concurrentielles.
Des réductions des taux d’imposition des sociétés et des particuliers auraient dû figurer en tête de liste des facteurs à prendre en considération pour assurer la compétitivité.
La deuxième omission importante du budget et du projet de loi concerne le fait que le gouvernement n’a pas annoncé qu’il prendrait l’initiative de procéder à un examen et à une réforme exhaustifs de la fiscalité.
Comme vous le savez, et je suis sûr que vous l’avez entendu à maintes reprises, de nombreux organismes crédibles comme CPA Canada, la Chambre de commerce du Canada et d’autres demandent depuis longtemps un regard nouveau et complet sur la façon dont le Canada perçoit les revenus nécessaires pour assurer le fonctionnement d'un bon gouvernement. Je suis d’accord. La dernière fois que le Canada a procédé à un examen complet de ses régimes fiscaux, c’était dans le cadre de la Commission royale d’enquête sur la fiscalité, qui a publié en 1966 son rapport historique en six volumes assorti de recommandations, après environ quatre années d’études.
Je suis sûr que certains d’entre vous n’étaient même pas nés lorsque cette commission a publié son rapport. Pour ma part, je ne l'étais pas. Ces recommandations ont été étudiées et débattues pendant une longue période après leur publication, et c’est en fin de compte ce qui a donné lieu à bon nombre des changements fondamentaux apportés dans le cadre de la réforme fiscale de 1972.
Bien que des études limitées — et une tentative gênante de réforme découlant des propositions fiscales du 18 juillet 2017 concernant les sociétés privées — aient été réalisées depuis 1972, rien de global n’a été entrepris depuis la commission royale. En conséquence, depuis 1972, notre Loi de l’impôt sur le revenu est devenue une mosaïque de changements. Cependant, une mosaïque peut rapidement devenir trop chargée et complexe, et il ne fait aucun doute que c'est effectivement le cas de notre actuelle Loi de l’impôt sur le revenu, trop chargée et trop complexe. Il est temps de renouveler notre mosaïque.
À ceux qui disent qu’il faut faire attention à ce qu’on souhaite ou, pire encore, que le Canada n’est pas prêt pour une révision ou une réforme fiscale globale, je dis que les Canadiens sont beaucoup plus intelligents et bien intentionnés que vous le croyez. Le Canadien moyen veut simplement un régime fiscal qui profite à tous. Il est temps que cette importante initiative soit entreprise et il est extrêmement décevant qu'il n'en soit pas question dans le budget.
Deuxièmement, il y a les incitatifs fiscaux pour le journalisme. Comme vous le savez — et je ne répéterai pas les mesures budgétaires parce que vous les connaissez tous —, ces mesures sont horribles et menacent la liberté de presse au pays, étant donné la probabilité que certains médias au pays soient incités à recevoir ces bonbons fiscaux et peut-être à renvoyer l'ascenseur aux grands donateurs.
Comme l’a récemment déclaré l'éminent journaliste Andrew Coyne dans son article paru dans le Financial Post du 20 mars 2019 au sujet de ces mesures, il y a un nombre illimité d’objections à ce que le gouvernement se mette en tête de soutenir des organismes d’information en difficulté, à savoir que le fait d'accepter de l’argent des gens dont nous couvrons les activités nous placera inévitablement et en permanence en situation de conflit d’intérêts, et il poursuit sa critique. Je suis tout à fait d’accord avec lui.
Ne pouvez-vous pas voir à quel point c’est dangereux et à quel point ces soi-disant incitatifs sont truffés de problèmes, tout comme l'est le fait qu'un soi-disant groupe indépendant choisisse les gagnants et les perdants et le fait d'utiliser un régime fiscal anormalement complexe pour administrer ces instruments d’endoctrinement? Notre secteur caritatif est déjà aux prises avec d’importants problèmes fiscaux, comme nous l’a dit le premier groupe de témoins ce matin, et il est grand temps de procéder à un examen et à une réflexion approfondis. Ces incitatifs ajouteront une nouvelle catégorie d’organismes de bienfaisance qui aggraveront sans aucun doute ces problèmes.
Même si je reconnais que l’industrie journalistique de notre pays éprouve certes des difficultés et que les Canadiens ont besoin d’articles de presse impartiaux et véridiques, peut-être qu'un examen approfondi de ce que d’autres pays font pour essayer de protéger, de soutenir et de préserver cette industrie cruciale devrait être mené avant que ces propositions mal avisées ne soient mises en oeuvre. Il me semble que la chose cruciale qui a énormément nui à l’industrie journalistique de notre pays, c’est plutôt le fait que des géants de l’Internet comme Google et Facebook ont siphonné d’énormes sommes de publicité dans les journaux de notre pays sans produire de contenu original.
Est-il temps de cibler ces entreprises comme l’a fait la France? La France a récemment proposé une taxe de 3 % sur les revenus en France des géants de l’Internet. Lorsque les propositions ont été publiées, le ministre français des Finances a déclaré que la taxe devrait permettre de recueillir environ 500 millions d’euros, mais que cette somme devrait augmenter rapidement. Il a également dit que la taxe ne touchera pas les entreprises qui vendent directement leurs propres produits en ligne. Elle touchera surtout les entreprises qui utilisent les données des consommateurs pour vendre de la publicité en ligne.
Le ministre français des Finances a déclaré: « C’est une question de justice pour nos concitoyens: ce sont les données des consommateurs qui font les profits de ces grandes entreprises du numérique et ce sont ces profits qui échappent aujourd’hui largement à l'impôt. » Il est difficile de nier qu’il y a un problème avec les géants d’Internet qui utilisent des données personnelles des consommateurs pour ensuite déployer leur publicité en ligne. Au-delà des préoccupations évidentes que cela soulève en matière de protection de la vie privée, de telles méthodes font beaucoup de tort à nos journalistes canadiens.
Une taxe comme celle de la France va-t-elle régler les problèmes de l’industrie journalistique de notre pays? Probablement pas. Dans un article paru dans le Wall Street Journal du week-end dernier, on souligne à quel point la situation de l’industrie de la presse est désastreuse aux États-Unis. Il me semble que l’industrie canadienne est dans la même situation. En conséquence, une réponse ciblée qui s’attaque aux causes profondes des problèmes de l’industrie serait encourageante.
En ce qui concerne les incitatifs fiscaux actuels pour le journalisme prévus dans le projet de loi , ces prétendus incitatifs n'ont pas leur place dans notre démocratie.
Merci de m'avoir écouté. Je serai maintenant heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour, monsieur le président et membres du comité.
J’aimerais commencer par souligner que nous nous trouvons actuellement en territoire algonquin.
Je m’appelle Lisa McDonald et je suis directrice exécutive de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs, que beaucoup d’entre vous connaissent sous le nom d’ACPE. Je suis accompagnée aujourd’hui de ma collègue Lesley Williams, directrice des politiques et des programmes.
Je vous remercie de me donner l’occasion de présenter des commentaires au nom de l’industrie minière. L’ACPE est le porte-parole national du secteur canadien de l’exploration et de l'exploitation minières et représente près de 8 000 membres. Notre travail est axé sur le soutien d’une industrie minière responsable et concurrentielle.
L’industrie canadienne de l’exploration et de l’exploitation minières génère d’importantes retombées économiques et sociales dans les collectivités éloignées, les communautés autochtones et les villes, employant plus de 600 000 travailleurs et contribuant au PIB à hauteur de 96,5 milliards de dollars par année. Il s’agit du plus grand employeur industriel d'Autochtones du secteur privé, toutes proportions gardées, et d’un partenaire clé des entreprises autochtones.
J’aimerais vous donner un bref aperçu de l’exploration minière au Canada. L’exploration minière est un processus de collecte d’information par étapes fondé dans l’espoir de découvrir un gisement minéral économiquement viable. Les petites sociétés d’exploration font la majeure partie de ce travail d’exploration de base à haut risque et à haut rendement au Canada, ce qui mène à de nouvelles découvertes. Elles trouvent les mines de l’avenir. Ces entreprises constituent un élément clé de l’écosystème minier, représentant plus de 70 % de toutes les découvertes faites au Canada. Essentiellement, sans nouvelles découvertes par l’exploration, il n’y aura pas de nouvelles mines.
Les petites sociétés d’exploration sont de petites entreprises. Elles exploitent des projets avec des budgets et des calendriers limités. La plupart ne génèrent pas de revenus et financent leurs activités en obtenant des fonds auprès d’investisseurs, principalement en émettant des actions.
L’industrie minière canadienne fait face à une forte concurrence mondiale pour attirer des investissements. Il est de plus en plus difficile d’obtenir des investissements pour financer les activités d’exploration. Le financement est très instable et difficile à obtenir en raison de la concurrence croissante, et il est en déclin général depuis un certain nombre d’années.
Divers facteurs influent sur les décisions prises par les investisseurs au sujet de l’endroit où investir dans les projets et par les entreprises au sujet de l’endroit où explorer et exploiter des mines dans des pays concurrents.
Comme industrie qui exerce ses activités partout au pays et qui génère d’importantes retombées économiques et sociales, il est essentiel que le secteur minier ait les moyens de tirer parti de façon responsable des ressources naturelles du Canada tout en étant capable de soutenir la concurrence mondiale.
De concert avec de nombreuses autres mesures stratégiques, des politiques fiscales efficaces à l’appui d’un secteur solide de l’exploration et de l’exploitation minières aideront à soutenir la compétitivité de l’industrie minière du Canada. L’un de ces outils fiscaux est le crédit d’impôt pour l'exploration minière, ou CIEM. L’inclusion d’un renouvellement quinquennal dans le budget de 2019 a été largement célébrée par le secteur minier. Comme vous le savez peut-être, il s’agit du premier renouvellement pluriannuel du CIEM depuis sa création en 2000, et c’est une mesure que l’ACPE préconisait depuis longtemps.
Le renouvellement du CIEM sur cinq ans assurera une stabilité à long terme aux sociétés d’exploration, y compris le financement et la planification de programmes d’exploration pluriannuels. Les sociétés d’exploration et les investisseurs doivent avoir la certitude qu’ils peuvent financer non seulement l’année en cours de leurs programmes d’exploration, mais aussi toute exploration subséquente nécessaire pour évaluer pleinement le potentiel minier d’une propriété donnée. Il procurera également un sentiment de stabilité aux fournisseurs et aux fournisseurs de services, ainsi qu’aux villes et aux collectivités nordiques et autochtones de partout au Canada dont la croissance, les possibilités d’emploi et le commerce local reposent sur l’exploration et l’exploitation minières.
Les actions accréditives et le CIEM se sont avérés des outils efficaces pour recueillir des fonds au cours des 18 dernières années, y compris durant les périodes difficiles. Le succès de ces outils fiscaux se manifeste sous la forme des nombreux projets d’exploration financés par le financement accréditif qui sont devenus des mines, comme la mine Éléonore au Québec, la mine d’or New Afton en Colombie-Britannique et la mine Meadowbank au Nunavut, pour n’en nommer que quelques-unes.
De plus, l’avenir de l’industrie minière au Canada se trouve de plus en plus dans les régions éloignées et nordiques. Ces régions vivent une conjoncture économique et une situation géographique qui ont plusieurs conséquences sur leur capacité d’exploiter le vaste potentiel d’exploitation minière, particulièrement en ce qui concerne les coûts.
Les mesures prévues dans le budget de 2019 qui visent le Nord du Canada sont importantes. Nous accueillons favorablement le financement supplémentaire pour les programmes de développement économique du Nord et les mesures visant à améliorer la formation professionnelle et l’éducation, particulièrement pour les peuples autochtones.
Un autre élément intéressant du budget de 2019, ce sont les engagements à investir dans divers types d'infrastructure, par exemple dans le Fonds national des corridors commerciaux et l'hydroélectricité dans les Territoires du Nord-Ouest. À cause de l'important déficit d'infrastructure dans les régions éloignées, il peut en coûter six fois plus pour lancer un projet d'exploration et 2,2 fois plus pour construire une nouvelle mine. C'est pourquoi un pourcentage disproportionnellement élevé de gisements minéraux connus ne sont toujours pas exploités dans les Territoires du Nord-Ouest, comparativement aux régions non éloignées.
Il est impératif de régler les problèmes liés aux coûts élevés d'exploitation dans les régions éloignées et nordiques du Canada afin d'encourager l'investissement dans les minéraux et la mise en œuvre de projets et d'accroître les possibilités de développement économique des collectivités nordiques et autochtones. Il est nécessaire d'établir un programme d'infrastructure à long terme, doté de fonds suffisants et bien coordonné pour remédier à la pénurie d'infrastructure de transport et d'énergie dans le Nord. Cela permettait d'exploiter le potentiel de la région, tout en stimulant l'activité économique.
Nous nous en voudrions de ne pas faire remarquer que, même si les politiques fiscales sont un moyen de stimuler la compétitivité du secteur des minéraux, il est absolument essentiel, pour assurer le succès de notre secteur, de mettre en place d'autres mécanismes législatifs et stratégiques, comme la loi proposée sur l'évaluation d'impact et la création du poste d'ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises. Ces décisions stratégiques doivent être prises conjointement afin que le Canada ne perde pas de possibilités de développement au profit de sociétés minières étrangères plus compétitives et ne soit pas privé des retombées générées par ces projets.
En dernier lieu, je tiens à remercier le Comité d'avoir inclus la recommandation visant la prolongation pluriannuelle du CIEM dans son rapport au ministre des Finances. Il ne fait aucun doute que votre comité y est pour beaucoup dans ce renouvellement pluriannuel.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Pour être bref, je dirais que les entreprises n'investissent pas tant qu'elles n'ont pas l'assurance de pouvoir mettre un projet en œuvre. Si elles ont l'assurance qu'elles pourront lancer un projet, elles n'investissent pas avant d'avoir la certitude que leur projet de construction ou d'exploitation leur rapportera de l'argent.
On entend certains arguments au sujet de notre compétitivité fiscale, et je pense que ce sont des arguments solides à bien des égards, mais il est très important de les nuancer.
Ma collègue Kim a dit que nous sommes nettement désavantagés par rapport aux États-Unis, et je crois que dans certains secteurs, c'est tout à fait vrai. Dans le secteur minier, ce n'est pas tellement avec les États-Unis que nous sommes en concurrence, mais avec d'autres pays qui exploitent des mines d'or. Cet argument ne s'applique donc pas directement à nous, mais plutôt au secteur pétrolier et gazier. Comme nous représentons également des membres de ce secteur, nous sommes sensibles à ce problème.
Les mesures annoncées dans l'énoncé économique de l'automne sont bien accueillies parce que, pendant longtemps, on a peu cherché à améliorer la compétitivité de l'industrie canadienne au moyen de la fiscalité.
Les budgets de 2012 et 2013 ont éliminé les crédits d'impôt directs et indirects accordés au secteur minier. Les mesures proposées à l'automne montrent qu'il est nécessaire de faire davantage. Ces mesures sont-elles suffisantes? Non, je dirais qu'elles ne suffisent pas à elles seules à colmater la fuite des investissements hors du pays dans les secteurs des mines, du gaz et du pétrole, mais je pense que c'est un premier pas dans la bonne direction.
Nous avons répondu positivement à cette annonce, dans un contexte où il y a encore du travail à faire, et nous tenons également à collaborer en ce sens avec les gouvernements pour nous assurer que nos secteurs demeurent compétitifs. Je pense que personne autour de cette table, toute allégeance politique confondue, ne souhaite que je revienne ici l'an prochain vous annoncer que nous avons encore perdu 10, 15 ou 20 milliards de dollars en projets, parce que c'est que je n'ai cessé de faire depuis cinq ans.
Travaillons ensemble pour éviter que cela se produise dans le futur.
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Merci beaucoup. Je veux poser une question à Lisa, de l'ACPE. Francis, vous pourriez également donner votre avis.
En début de semaine, nous avons entendu le gouverneur de la Banque du Canada et il a notamment parlé de l'investissement étranger direct. Je tiens à souligner qu'il y a quelques mois, le groupe Bloomberg a fait savoir que l'IED avait augmenté de 51,3 milliards de dollars l'année dernière, selon les données de Statistiques Canada. C'est le total annuel le plus élevé depuis 2015.
Malgré le plafonnement de l'investissement dans les sables bitumineux, on constate que l'IED se porte bien dans d'autres secteurs de l'économie. J'aimerais justement parler de ces secteurs, dont l'un est du ressort de l'ACPE et de l'Association canadienne de l'électricité.
Il y a quelques mois, à l'ACPE, les secteurs minier et nucléaire ont discuté, pour la toute première fois, du déploiement de petits réacteurs modulaires pour produire de l'énergie ainsi que de la suppression du diesel de leur panier énergétique. Comme nous le savons tous, certaines mines ont électrifié leurs opérations au Canada.
Dans votre mémoire, vous parlez du fonds stratégique pour l'innovation et vous dites qu'il pourrait favoriser la production d'une énergie plus propre dans le secteur minier. Une réunion très intéressante a eu lieu à Toronto; elle a attiré au même endroit, pour la toute première fois, 150 participants, notamment des avocats et des représentants des secteurs financier, minier et nucléaire, venus discuter de l'électrification du secteur minier.
Lisa, pouvez-vous nous dire comment nous pourrions aider, selon vous... Je sais que le crédit d'impôt pour l'exploration minière était colossal, mais la prochaine étape changera la donne. Francis, vous pouvez-vous nous parler de l'électrification.
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Oui, nous étions dans le même groupe, Kim.
Auparavant, on avait adopté l'attitude « pas dans ma cour » et ensuite, on a bâti n'importe quoi n'importe où, peu importe ce qui se trouvait à proximité. Encore une fois, les intervenants de l'Association minière du Canada tiennent à préciser que le type de combustible leur importe peu. En effet, nous ne faisons aucune discrimination en ce qui concerne les produits de l'extraction dans notre pays. Nous sommes d'avis que nous devons examiner toutes les solutions. Nous avons une industrie de l'énergie nucléaire de calibre mondial, de l'extraction en Saskatchewan au raffinement en Ontario, en passant par la production d'énergie dans plusieurs provinces et territoires.
Avec l'arrivée des petits réacteurs nucléaires modulaires, les entités qui sont actuellement hors réseau ont une excellente occasion d'obtenir de l'énergie propre à plus bas prix. Il y a de nombreux avantages, car il n'y a pratiquement aucune émission et les coûts sont peu élevés. On peut amener cette technologie dans des régions du pays qui, si l'on se fie aux progrès actuels, ne seront probablement pas reliées à une infrastructure énergétique de mon vivant.
Le potentiel est énorme, et il faut donc que cette initiative soit gérée de façon appropriée. Nous sommes d'avis que le gouvernement du Canada devrait jouer un rôle important dans ce domaine. D'après ce que je comprends, des prototypes de cette technologie sont censés être mis à l'essai dans les installations de Chalk River. L'AMC continuera de suivre la situation.
Nous avons également fortement encouragé le gouvernement à veiller à obtenir une grande participation autochtone dans ce projet pilote et dans toutes les étapes de cette initiative, peu importe où elle nous mènera.
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Merci, monsieur le président.
Eh bien, nous pouvons miser sur l'économie des effets de retombée ou nous pouvons investir dans les gens.
Comme vous le savez, la directrice générale du Fonds monétaire international est Christine Lagarde. Il y a quelques années, en parlant positivement du Canada — et cette tendance se poursuit dans l'évaluation du Canada par le FMI —, elle a déclaré que lorsqu'on ouvre un grand chantier de construction, des gens y travaillent, des salaires sont payés, des revenus sont dépensés et cela permet d'entrer dans un cercle vertueux qui peut avoir un résultat positif net.
Ma question s'adresse aux représentants de la Fédération canadienne des municipalités. Je vous remercie d'être ici et je vous remercie du travail que vous accomplissez.
Nous observons que le gouvernement provincial de l'Ontario tarde à effectuer des investissements dans l'infrastructure. Nous voulons établir un partenariat. Nous voulons travailler avec les municipalités. Nous voulons travailler avec le gouvernement de Doug Ford pour financer l'infrastructure pour les Canadiens. Toutefois, comme je l'ai dit, nous observons une série de retards liés à l'évaluation de projets présentés par les municipalités, ce qui entraîne, au bout du compte, des retards dans les décisions liées à ces demandes.
Dans quelle mesure est-il essentiel que le gouvernement de l'Ontario et tous les gouvernements provinciaux — je viens de l'Ontario, et je me concentrerai donc sur le gouvernement de cette province — prennent ces décisions et fassent avancer les choses?
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Essentiellement, je pense que le potentiel est énorme, et bien que l'infrastructure soit un obstacle, ce n'est certainement pas le seul.
Je pense qu'un des obstacles est lié à l'accroissement de l'autonomie des habitants du Nord en matière de prise de décisions par rapport à leur propre avenir. Par le passé, les formules des programmes de financement des infrastructures, qui étaient fondées sur une allocation par habitant, étaient préjudiciables aux collectivités du Nord.
Il faut toutefois féliciter le gouvernement actuel de s'être écarté de ce modèle et d'avoir adopté une formule par habitant bonifiée assortie de dérogations pour les infrastructures nordiques, ce qui permet à notre région du pays de lutter à armes égales avec ses concurrents pour l'exploitation de ressources limitées.
Au-delà des politiques et des programmes — nous pourrions en parler longtemps aujourd'hui, ce que je suis heureux de faire, non seulement en tant que professionnel, mais aussi en tant que promoteur du développement responsable du Nord canadien —, la population du sud du pays doit cesser d'entretenir une vision bucolique du Nord canadien.
Ce n'est pas un vaste parc d'une superficie de 3,4 millions de kilomètres carrés. C'est un milieu de vie. Des gens y naissent et y grandissent. Il y a des familles. Des personnes y élèvent leurs enfants. Nous ne pouvons pas continuer de prendre des décisions unilatérales sur cette région du pays en fonction de ce qu'elle représente pour nous, sans même considérer sur un pied d'égalité le point de vue de ses habitants.
Je dirais que c'est un élément fondamental à la tenue d'un dialogue équilibré...