Comme les témoins le savent, je le répète pour le compte rendu, conformément à l'article 83.1 du Règlement, nous poursuivons les consultations prébudgétaires en vue du budget de 2018. Il y a ici six témoins.
Bienvenue. Merci d'être là. De plus, je veux remercier ceux d'entre vous — je crois que vous êtes la plupart dans ce cas — à avoir présenté des mémoires avant la date limite de la mi-août.
Nous allons commencer par M. Atkinson, de l'Association canadienne de la construction.
Je dois dire aussi que si vous pouviez limiter votre déclaration à environ cinq minutes, ce serait utile, et nous aurions ainsi plus de temps pour les questions des membres.
Monsieur Atkinson, la parole est à vous.
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Merci, monsieur le président.
Pour commencer, je tiens à remercier tous les membres du Comité de donner à l'Association canadienne de la construction l'occasion de comparaître devant vous dans le cadre de vos consultations prébudgétaires annuelles.
L'Association canadienne de la construction, l'ACC, représente environ 20 000 entreprises membres différentes qui exercent des activités dans le secteur de la construction non résidentielle sur l'ensemble du territoire canadien.
Vous avez notre mémoire. Cette année, nous avons mis l'accent sur trois domaines principaux: appuyer la formation en apprentissage et accroître la mobilité de la main-d'oeuvre, accroître le rendement de l'industrie au moyen d'incitatifs fiscaux et créer un système plus efficace pour le financement des infrastructures aux échelons provinciaux et municipaux.
Je vais commencer par parler de la formation en apprentissage. Très rapidement, l'ACC, comme le gouvernement fédéral, aimerait que plus d'employeurs participent à la formation en apprentissage. Cependant, selon Statistique Canada, 99 % des entreprises qui oeuvrent dans le secteur de la construction au Canada sont des petites entreprises. En outre, 60,4 % sont des micro-entreprises qui comptent moins de cinq employés.
La vraie question ou le vrai défi, pour nous, c'est de savoir de quelle façon nous pouvons inciter ces PME à participer au processus d'apprentissage. L'ACC croit que nous devrions nous inspirer d'un programme d'incitation fiscale efficace utilisé au Royaume-Uni qui incite précisément les petites et moyennes entreprises à participer à une première expérience d'apprentissage. Nous croyons que le gouvernement fédéral est le mieux placé pour faire la même chose en améliorant le crédit d'impôt pour la création d'emploi d'apprenti déjà en place.
Pour ce qui est de soutenir la mobilité des travailleurs, la plupart des employeurs remboursent un employé, une fois qu'il est embauché, s'il doit déménager. Cependant, qu'arrive-t-il dans les situations où il n'y a pas une telle indemnisation ou dans les situations où les prestataires d'AE ont besoin d'aide pour voyager et chercher du travail? Les syndicats des métiers de la construction estiment que les gens de métier peuvent engager des frais de mobilité non remboursables de 3 500 $ par année, ce qui représente un obstacle important pour la recherche d'un emploi à l'extérieur d'un marché du travail local. Selon nous, une modification de la politique de l'AE afin de permettre aux travailleurs de la construction au chômage qui reçoivent des prestations d'AE d'obtenir une avance de leurs prestations approuvées pour les aider à chercher un emploi à l'extérieur de leur région locale serait une très bonne mesure incitative pour favoriser la mobilité de la main-d'oeuvre.
Troisièmement, en ce qui concerne la déduction pour amortissement, nous recommandons que le taux d'amortissement permis pour les actifs de la catégorie 38 — les machines mobiles, qui sont souvent à moteur diesel dans l'industrie de la construction, pour déplacer la terre, compacter le sol ou faire des travaux d'excavation — soit augmenté et passe de 30 % à 50 % afin de mieux refléter la réelle durée de vie productive de ces actifs. En fait, il arrive que, dans le cadre de projets, on ne permette pas ce type d'équipement sur un chantier si les machines ont plus de trois ou quatre ans, et ce, pour des raisons environnementales seulement, ou en raison des émissions de diesel.
Ensuite, en ce qui concerne les programmes d'infrastructure fédéraux, il faut simplifier le processus d'approbation des demandes en mettant en place un guichet unique pour les demandeurs, les « demandeurs » étant principalement des administrations municipales et des gouvernements provinciaux. En 2016-2017, Infrastructure Canada à lui seul gérera 15 programmes d'infrastructure différents.
Nous croyons qu'il faut moderniser le Fonds de la taxe sur l'essence pour s'assurer qu'il suit non seulement le rythme de l'inflation, mais aussi la croissance de la population, puisque les attributions ont été fondées sur le recensement, et que ce dernier est seulement réalisé tous les cinq ans environ.
Pour ce qui est de l'innovation dans le domaine de la construction, nous soutenons la demande d'Innovations en construction Canada, qui a demandé l'élaboration et la mise en oeuvre d'une stratégie d'innovation globale pour le secteur de la construction. Vous avez déjà entre les mains le mémoire prébudgétaire d'ICC.
Pour terminer, je ne peux m'empêcher de vous parler rapidement des réformes proposées de l'imposition des entreprises qui visent les sociétés privées sous contrôle canadien. Puisque 99 % des entreprises membres de l'ACC sont des petites entreprises, elles seront très touchées par ces propositions, et il faut donc cesser les beaux discours de part et d'autre afin de tenir des consultations significatives, plutôt que de travailler en fonction d'une date limite arbitraire. Ces consultations doivent avoir lieu avant l'adoption de toute réforme. Il n'est pas approprié de dire qu'il y aura un critère de raisonnabilité pour les employés de la famille pour ensuite aller négocier avec l'ARC après coup... c'est quelque chose qu'on a déjà connu et une expérience qu'on ne veut pas reproduire.
Cela dit, monsieur le président, j'ai conclu mon exposé et je serai heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Honorables membres du Comité, je tiens à vous remercier de m'avoir invité à comparaître devant vous aujourd'hui dans le cadre des consultations prébudgétaires en vue du budget de 2018. Je m'appelle Patrick Leclerc et je suis le président-directeur général de l'Association canadienne du transport urbain, communément appelée l'ACTU.
L'ACTU est la porte-parole d'influence du secteur du transport public à l'échelle canadienne. Nous représentons les agences de transport en commun dans l'ensemble du pays, les fournisseurs, les manufacturiers, les agences gouvernementales, des organisations de recherche et des organisations affiliées.
Je tiens tout d'abord à remercier le gouvernement et les parlementaires, incluant les membres de ce comité, de leur soutien indéfectible et sans précédent au transport en commun. Les effets bénéfiques des investissements accrus dans le transport collectif partout au pays se font déjà sentir. Les réseaux de transport transforment les investissements en projets concrets. Ceux-ci contribuent à rendre nos collectivités plus prospères, écologiques et équitables, mais surtout, à y améliorer la qualité de vie des citoyens.
[Traduction]
Le Fonds pour l'infrastructure de transport en commun, le FITC, a fourni un financement à court terme pouvant atteindre 3,4 milliards de dollars pour soutenir la remise en état et la modernisation des systèmes de transport en commun. Beaucoup d'engagements ont déjà été pris dans le cadre de la première phase du FITC. Même si la plupart des projets seront réalisés dans les délais prescrits, le temps nécessaire pour conclure les négociations bilatérales et approuver les listes de projets, le caractère complexe des projets d'infrastructure de transport en commun, le processus d'approvisionnement et la saison de construction limitée ont entraîné certains retards. Malheureusement, certains projets ne seront pas terminés avant la date limite établie du 31 mars 2019. Par conséquent, l'ACTU demande instamment au gouvernement de confirmer que tous les fonds affectés aux collectivités durant la première phase du Fonds pour l'infrastructure de transport en commun resteront réservés aux transports en commun et assortis des mêmes conditions et critères de financement après la date limite d'achèvement des projets de mars 2019.
[Français]
Une fois terminée la première phase du Fonds pour l'infrastructure de transport en commun, le gouvernement fédéral investira dans les transports collectifs plus de 20 milliards de dollars sur une période de 12 ans. De tels investissements doivent s'appuyer sur des données fiables de l'industrie afin que nous puissions objectivement évaluer et mesurer l'effet des investissements gouvernementaux.
L'ACTU est reconnue internationalement pour son leadership, son expérience et son expertise en matière de collecte et d'analyse de données relatives à l'industrie canadienne du transport en commun. En effet, nous réalisons le plus important programme de collecte de données liées au transport en commun au Canada, et ce, depuis plusieurs décennies. Nous recueillons annuellement plus de 1 300 données uniques pour chaque réseau de transport membre de l'ACTU, ce qui représente environ 98 % de l'achalandage dans l'ensemble du pays.
[Traduction]
Vu le besoin de prendre des décisions fondées sur des données probantes et l'expérience et l'expertise de l'ACTU, qui dirige le plus important programme national de données sur les transports en commun, nous recommandons au gouvernement de créer un partenariat avec nous pour définir des mesures du rendement exhaustives. Nous lui suggérons aussi de demander à l'ACTU de faire le suivi, de réaliser des analyses et de produire des rapports au gouvernement, d'une façon harmonisée, sur les progrès et les résultats de l'industrie relativement aux investissements dans les transports en commun.
Nous avons aussi à l'oeil la création d'une stratégie sur les changements climatiques. L'une des façons les plus efficaces de réduire les émissions associées au transport de passagers, c'est de mesurer la contribution directe et indirecte des transports en commun à la réduction des émissions de GES grâce au transfert modal, à la réduction de la congestion et à la densification. Nous recommandons au gouvernement de distinguer clairement le transfert modal des véhicules à occupant unique vers des options de déplacement plus durables — la marche, le vélo, les transports en commun, le covoiturage et le partage de véhicules pour n'en nommer que quelques-uns — en tant qu'objectif clé et mesure du rendement des investissements fédéraux dans les transports en commun visant à réduire les émissions de GES.
Enfin, monsieur le président, le secteur canadien de la fabrication de matériel pour les transports en commun est une réussite remarquable. Nos fabricants d'autobus et de véhicules ferroviaires et leurs fournisseurs mènent le marché des transports en commun nord-américains. L'industrie canadienne des transports en commun soutient près de 75 000 emplois de haute qualité bien rémunérés. Cependant, l'industrie note avec une grande inquiétude l'application accrue de la mesure protectionniste « Buy America » dans le secteur de l'approvisionnement en transport en commun aux États-Unis. Nous croyons que le gouvernement doit tirer parti des discussions commerciales actuelles avec les États-Unis pour s'assurer que le secteur canadien des transports en commun bénéficie d'un accès équitable au marché américain, surtout à une époque où le gouvernement canadien fait des investissements record dans ce domaine. Il est essentiel que nous traitions notre secteur de la fabrication de matériel de transport en commun comme un secteur stratégique qu'il faut défendre, protéger et promouvoir.
Le gouvernement du Canada devrait par conséquent tenter d'assurer un accès plus équitable aux entreprises canadiennes dans le cadre des processus d'approvisionnement liés au transport en commun aux États-Unis en exigeant que les composantes canadiennes bénéficient d'un traitement national dans le calcul de l'exigence protectionniste « Buy America ».
[Français]
Merci, monsieur le président.
:
Bonjour et merci de nous donner l'occasion de comparaître devant le Comité. Je m'appelle Harriett McLachlan. Je suis la directrice adjointe par intérim de Canada sans pauvreté. Je suis accompagnée aujourd'hui de Michèle Biss, coordonatrice de l'éducation juridique et de la mobilisation communautaire de l'organisation.
Pour ceux qui ne le savent pas, notre organisation, Canada sans pauvreté, est un organisme de bienfaisance apolitique sans but lucratif qui vise à mettre fin à la pauvreté au Canada. L'organisme a été créé en 1971 à la suite du congrès des pauvres, un rassemblement national de personnes à faible revenu, comme l'Organisation nationale anti-pauvreté, l'ONAP. Depuis ce temps, le conseil d'administration de Canada sans pauvreté est composé uniquement de personnes qui ont connu la pauvreté.
Au Canada, 4,8 millions de personnes, soit une personne sur sept, vivent dans la pauvreté, y compris 1,2 million d'enfants. La pauvreté, l'itinérance et l'insécurité alimentaire touchent aussi de manière disproportionnée les groupes marginalisés dans tout le pays, y compris les personnes handicapées, les chefs de famille monoparentale, les femmes, les personnes racialisées, les Autochtones et les jeunes LGBTQ2S.
Même si, dans le budget de 2018, il faut trouver des solutions au taux stupéfiant de pauvreté au pays, le Canada a aussi l'obligation légale de lutter contre les violations des droits de la personne que représentent la pauvreté, l'itinérance et l'insécurité alimentaire. En tant que pays signataire du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et d'autres traités sur les droits de la personne, le Canada a l'obligation en vertu du droit international visant les droits de la personne à respecter le droit à un logement, à de la nourriture, à un travail, à la santé et à un niveau de vie adéquat. Le respect de ces obligations liées aux droits de la personne serait aussi un important pas vers l'avant, vers le respect de notre engagement et vers l'actualisation des objectifs de développement durable des Nations unies.
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Nous recommandons 11 mesures immédiates que le gouvernement peut prendre pour soutenir la participation économique des gens au Canada. Ces mesures permettraient aussi d'appliquer la recommandation des organes conventionnels des Nations unies. Nos recommandations sont les suivantes:
Premièrement, mettre en oeuvre, dans le budget de 2018, une approche axée sur les droits de la personne qui exige une analyse de l’effet des dépenses sur les groupes marginalisés notamment les femmes, les personnes handicapées et les personnes racialisées ainsi que des mesures concrètes pour concrétiser l’égalité et la non-discrimination.
Deuxièmement, garantir que la stratégie canadienne de réduction de la pauvreté à venir adopte une approche axée sur les droits de la personne dotée de fonds suffisants dans le budget de 2018.
Troisièmement, augmenter le montant des paiements de transfert aux provinces et territoires en affectant des fonds suffisants à l’aide sociale, et indiquer que les paiements sont subordonnés aux taux établis à des niveaux qui répondent à un niveau de vie satisfaisant.
Quatrièmement, rétablir la norme nationale qui protège les réfugiés d’une exigence minimale en matière de résidence avant qu'ils puissent toucher des prestations d’aide sociale.
Cinquièmement, établir des normes salariales nationales pour assurer un salaire suffisant indexé selon l’indice des prix à la consommation.
Sixièmement, accroître les dépenses fédérales dans la garde d’enfants dans le but ultime d’atteindre le point de référence international consistant à dépenser au moins 1 % du PIB dans l’éducation et la garde des jeunes enfants d’ici 2020.
Septièmement, veiller à l’indexation de l’Allocation canadienne pour enfants et à ce que des conditions soient posées pour empêcher les provinces et territoires de récupérer la prestation.
Huitièmement, élaborer un régime national d’assurance-médicaments qui fournisse des médicaments sur ordonnance économiques à peu de frais ou gratuitement.
Neuvièmement, consacrer un financement suffisant pour mettre en oeuvre une politique nationale de droit à l’alimentation avec la collaboration particulière des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Dixièmement, garantir qu’un financement suffisant est consacré dans le budget de 2018 à une stratégie nationale du logement fondée sur les droits qui applique diverses mesures stratégiques solides.
Enfin, augmenter l’impôt sur les gains en capital sur les profits générés par la vente de résidences secondaires et mettre en oeuvre une taxe sur l’investissement étranger dans des biens et verser les recettes dans des options de logements abordables pour régler le problème de la financiarisation du logement et la perception du logement en tant que produit plutôt que droit de la personne.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur ces recommandations, nous conseillons aux membres du Comité de consulter le modèle de plan anti-pauvreté de la campagne Dignité pour touTEs, qui a été élaboré après une consultation productive auprès de personnes ayant connu la pauvreté.
Nous serons heureuses de répondre à vos questions à ce sujet. Merci.
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Merci au président et aux membres du Comité de nous donner l'occasion de présenter, aujourd'hui, nos points de vue sur le budget de 2018.
Nous travaillons tous les deux pour la Fédération de l'habitation coopérative du Canada, une association qui réunit des coopératives de logement de partout au pays, l'endroit qu'un quart de millions de Canadiens considèrent comme leur chez-soi. Au nom de notre organisation, je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour discuter de nos recommandations pour aider à soutenir le gouvernement fédéral dans le cadre de ses efforts pour régler la crise nationale du logement et accroître la productivité et la compétitivité de l'économie canadienne.
Les Canadiens demandent à leur gouvernement des logements plus abordables. Dans les marchés partout au pays, les ménages à revenu faible et moyen ont de la difficulté à trouver une habitation abordable dans un contexte où les prix ont explosé et où il manque d’options de logement. Pour bon nombre de Canadiens, la productivité commence à la maison, et l'absence d'options de logements abordables est un obstacle à l'inclusion sociale et économique. Nous croyons que nos trois recommandations peuvent aider à commencer à régler la crise du logement.
Je vais céder la parole à mon collègue, Douglas Wong, qui vous présentera ces recommandations.
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Premièrement, le gouvernement fédéral doit protéger les 20 000 ménages à risque qui vivent dans des coopératives d'habitation. Le gouvernement s'est déjà engagé à respecter cette priorité à un certain nombre d'occasions, qui remontent jusqu'avant les dernières élections. L'heure est venue de prendre des mesures concrètes qui protégeront l'abordabilité à long terme de ces logements pour ceux qui en ont le plus besoin.
Il faut absolument que ces nouvelles mesures soient associées au même niveau et à la même portée de soutien, pour garantir que le même nombre de ménages sont soutenus à l'avenir, et que ces ménages bénéficient du même niveau d'aide financière. Les ménages à faible revenu ont besoin de certitude maintenant et ne peuvent pas attendre jusqu'à l'année prochaine pour une mise à jour sur l'état de ce programme crucial.
Deuxièmement, les coopératives de partout au Canada sont prêtes à en faire plus avec leurs actifs. En seulement quelques années, les coopératives ont mobilisé plus de 100 millions de dollars en renouvellement des immobilisations, participant ainsi à leur économie locale et créant des emplois. L'un des principaux outils que les coopératives ont utilisés pour mettre en branle leur processus de renouvellement des actifs a été le prépaiement de leur hypothèque détenue par la SCHL. Ces hypothèques ont été signées à des taux d'intérêt allant de 8 à 11 %. Ces taux étaient appropriés dans les années 1970, mais, aujourd'hui, ils minent le renouvellement des immobilisations et la création d'emplois.
Nous demandons au gouvernement d'accélérer et d'améliorer les options permettant aux coopératives de payer d'avance leur hypothèque à intérêts élevés détenue par la SCHL. Cette solution toute simple permettrait aux coopératives de consacrer des centaines de millions de dollars à des activités de revitalisation de logements abordables, de façon à protéger leurs unités de logements abordables pour les décennies à venir.
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Merci de nous donner l'occasion de comparaître aujourd'hui.
L'AFCAMV est un réseau de 13 facultés de formation et de recherche de niveau mondial disséminé sur tout le territoire. Ensemble, nous sommes un moteur de l'élaboration et de l'adoption d'innovations dans le secteur de l'alimentation, de l'agriculture et de la médecine vétérinaire. Nos travaux ont beaucoup évolué au cours des 20 dernières années. Nous travaillons maintenant de façon hautement interdisciplinaire et harmonisons de près notre travail avec les défis de la société dans le domaine de la santé, de l'alimentation et de l'environnement. Nous fournissons des données scientifiques et des ressources humaines formées pour que le public continue de faire confiance à la capacité du pays de protéger nos systèmes alimentaires. Nous sommes un réseau puissant d'universités qui s'intéressent à l'alimentation, une importante ressource dont il faut mieux tirer parti. Pourquoi est-ce que j'affirme une telle chose? Premièrement, le Canada a besoin des gens que nous formons. Nos diplômés, que ce soient des gens d'ici ou des ressortissants étrangers, se trouvent quasiment tous un emploi. On estime qu'il y a quatre emplois pour chacun de nos diplômés. Nous devons investir dans les gens pour réaliser la croissance du secteur agroalimentaire, appuyé par les exportations, que nous savons possible.
Dans le domaine de la recherche et de l'innovation, nous donnons la priorité à l'application de nos découvertes par les industries agroalimentaires et nous assurons la sécurité de nos systèmes alimentaires. J'ai quelques exemples: améliorer la résistance aux maladies des animaux destinés à l'alimentation, ce qui réduit le besoin d'utiliser des antimicrobiens et protège les humains de la résistance aux antimicrobiens, tout en fournissant aux entreprises génétiques canadiennes un excellent avantage sur le marché international; améliorer l'efficience des plantes, des cultures et des animaux, tout comme leur qualité et leur sécurité, par exemple, pour réduire l'impact sur les changements climatiques des pratiques des cultures agricoles.
On a récemment demandé aux Canadiens de partout au pays ce qu'ils pensaient des priorités en matière de recherche et d'innovation dans les universités. Les répondants ont mentionné, aux trois premiers rangs, la santé, le besoin de nourrir une population grandissante et les changements climatiques. Ces sujets sont ceux auxquels nous nous intéressons.
Que pouvons-nous faire pour vous? Le rapport Barton affirme que l'établissement d'une main-d'oeuvre bien formée et la création d'un écosystème d'innovations aideront à « libérer le potentiel [...] dans le secteur agroalimentaire ». Nous sommes assurément d'accord. De pair avec les entreprises agroalimentaires, grâce à une meilleure formation et de meilleures activités de recherche et d'innovation, nous pouvons renforcer la marque canadienne liée à des aliments salubres et nutritifs envisagée dans « La voie vers la prospérité » de M. Barton.
Je vais maintenant céder la parole à M. Dufour, qui présentera nos recommandations précises.
:
Monsieur le président, membres du Comité, bonjour.
Nous soumettons trois propositions.
La première proposition concerne les fonds de contrepartie. On sait très bien que les petites et moyennes entreprises sont très innovatrices, mais qu'elles ont de la difficulté à investir autant que le font les grands conseils ou à payer les frais indirects de recherche. Nous vous demandons donc d'aider ces entreprises en augmentant le financement des fonds de contrepartie, pour qu'elles soient capables d'investir davantage en recherche-développement qu'elles ne le font présentement. Les PME peuvent investir, par exemple, 2 000 $ ou 5 000 $ dans la R-D, mais elles pourraient être beaucoup plus innovatrices si on les aidait davantage. Il est certain que les grandes entreprises peuvent payer les fonds de contrepartie des grands programmes, qui peuvent aller jusqu'à un million de dollars, ce que ne peuvent pas faire les PME.
Il y a un autre élément par rapport à cela, et c'est le pourcentage reconnu de de contributions en nature dans les programmes de contrepartie. Nous voudrions que ce pourcentage soit plus élevé parce que ces entreprises ont souvent la possibilité de faire une contribution en fournissant des produits, du personnel ou des équipements quelconques. Cela pourrait pourrait les aider à être encore plus innovantes.
Le deuxième point concerne la formation. Depuis plusieurs années, nous élaborons plusieurs cours et programmes de formation à distance, mais peu de ces employés y assistent. Nous comprenons très bien qu'il en soit ainsi, étant donné les questions de coût et de disponibilité, de même que le fait que les cours soient données à l'université ou ailleurs. Cela ne correspond pas nécessairement à leur capacité de se déplacer.
Par conséquent, nous proposons que vous appuyiez ces employés en créant un fonds spécial visant à donner de la formation sur les sites de production. Les universités sont prêtes à le faire. Nous avons déjà des séminaires et du matériel. Nous pourrions améliorer encore davantage la capacité d'innovation si les employés des PME pouvaient suivre de la formation sur place plutôt que de devoir se rendre à l'université.
Troisièmement, en ce qui a trait au soutien à l'innovation, nous vous proposons de créer un réseau national d'excellence en innovation. Toutes nos facultés déjà impliquées dans l'innovation pourraient à la fois transférer une bonne partie de ces connaissances et en acquérir d'autres. Depuis quelques années, un grand chemin a été fait en matière de mégadonnées, mais les entreprises ont besoin de nos connaissances pour pouvoir bien comprendre comment elles peuvent s'en servir dans l'innovation. Par exemple, il y a les biotechnologies. Ce sont des éléments importants.
Je vous remercie beaucoup. Jeffrey va prendre le relais.
:
En résumé, quelles mesures devrions-nous prendre pour aider à doubler la croissance de notre PIB dans le domaine agroalimentaire?
Premièrement, il faut investir dans les gens. Les membres de l'AFCAMV peuvent fournir les capacités humaines requises pour innover dans le secteur agroalimentaire. Nous pouvons aider à mettre au point des politiques pour renforcer la capacité dans le secteur agroalimentaire et vétérinaire, y compris en ce qui a trait à la meilleure façon d'attirer les meilleurs talents de l'étranger pour soutenir l'économie canadienne.
Deuxièmement, il faut financer la recherche fondamentale et appliquée dans le secteur agroalimentaire. Il faut en faire une priorité claire et assumée dans tous les organismes de financement fédéraux.
Enfin, les réseaux d'innovation doivent inclure les entreprises et les universités. Aucun des deux secteurs ne peut tout faire seul. L'AFCAMV est un réseau renouvelé au sein des universités, mais il a besoin de meilleurs et de solides partenariats avec le gouvernement et l'industrie. Nous avons besoin de plateformes comme celles des réseaux de centres d'excellence pour y arriver.
Monsieur le président, merci beaucoup. Nous serons heureux de répondre à vos questions sur nos propositions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je m'appelle C.J. Helie. Je suis vice-président exécutif de Spiritueux Canada.
L'industrie canadienne des spiritueux est une industrie locale qui emploie des Canadiens travaillants de partout au pays et qui est fière d'acheter les meilleures céréales produites pas nos agriculteurs canadiens. Dans plusieurs régions du pays, la période des récoltes est déjà bien entamée, et nos maîtres distilleurs ont hâte de pouvoir plonger leurs mains et leur nez remarquablement bien entraîné dans le fruit de ces récoltes.
[Français]
Fabriqués avec de l'orge, du maïs, du seigle et du blé produits localement, les spiritueux canadiens et notre produit phare, le whisky canadien, sont en mesure de rivaliser avec les meilleurs produits du monde entier. Il importe d'être compétitif et d'avoir du succès, oui, mais pas avec les deux mains attachées dans le dos.
Nos compagnies membres sont les principaux producteurs qui s'approvisionnent localement en grains et transforment ceux-ci en produits de la plus grande qualité et à forte valeur ajoutée. Notre industrie date d'avant la Confédération et a la réputation internationale de faire du grand whisky.
[Traduction]
Depuis peu, toutefois, nous nous sentons comme le « canari dans la mine de charbon ». Malheureusement, le canari est mort, et très peu de personnes y ont porté attention, et aucune leçon n'a été tirée. Le ministère des Finances, jadis reconnu pour son professionnalisme et son expertise, a malheureusement perdu le contact avec les Canadiens qui travaillent dur.
Dans de nombreux cas, les avis donnés par le ministère aux ministres et aux membres, de nos jours, semblent largement se limiter à la redistribution de la richesse tout en faisant abstraction des principes les plus élémentaires de la création de richesse. Les représentants du ministère des Finances, qui se réfugient derrière le principe du secret lié au budget, ont essentiellement érigé des murs pour s'isoler, et il est maintenant extrêmement difficile pour les créateurs de richesse — qu'ils soient grands, moyens ou petits — de tenir un vrai dialogue avec ces représentants. Cette malheureuse dynamique est particulièrement présente dans le cas de la politique liée à la taxe d'accise.
Les 1er avril 2018, en vertu d'une douteuse disposition incluse dans le budget fédéral de l'année dernière, les droits reliés aux boissons alcoolisées augmenteront en fonction de l'indice des prix à la consommation. C'est assurément insensé, mais, malheureusement, ce n'est pas un poisson d'avril.
Vu la manière dont la taxe d'accise s'applique sur les vins canadiens, la mesure budgétaire constitue un manquement clair et net par le Canada à ses obligations associées au commerce international. En raison du manque de consultation du ministère des Finances avec Affaires mondiales Canada ou d'autres experts en commerce, nous comprenons que toute la structure de la taxe d'accise reliée aux boissons alcoolisées fera maintenant partie de la renégociation de l'ALENA, qu'elle fera l'objet d'une attention particulière dans la nouvelle mesure de règlement des différends de l'AECG et qu'elle servira de catalyseur à une éventuelle contestation près de l'OMC par différents partenaires commerciaux majeurs du Canada.
Certains ont dit que l'augmentation de sept cents applicable à une bouteille de spiritueux l'année dernière — en passant, c'est 21 ¢ au prix de détail, est insignifiante et que l'augmentation automatique de cette année le sera aussi. Cependant, comme les données probantes fournies au Comité par les représentants du ministère des Finances eux-mêmes le montrent, aucune analyse n'a été réalisée par les personnes responsables de soutenir ces prétentions. Malheureusement, la réalité est que, pour les spiritueux, l'augmentation annuelle automatique de la taxe d'accise resserre d'un cran le carcan imposé à l'industrie canadienne des spiritueux. Sa difficulté à respirer menace maintenant sa survie même.
En fait, notre industrie ressent déjà un coup de froid évident au chapitre des investissements. Le sentiment qui prévaut est tout simplement que le Canada n'est plus ouvert à l'investissement dans notre secteur.
[Français]
Les spiritueux canadiens et la franchise de notre produit phare, le whisky canadien, doivent maintenant affronter des vents de face encore plus forts. Ces vents ont récemment repoussé le whisky canadien derrière les whiskys écossais, américain et irlandais sur les marchés internationaux.
Nous croyons, bien respectueusement, que les spiritueux canadiens, en tant que produits agroalimentaires canadiens transformés à la plus haute valeur ajoutée, faits ici avec des céréales cultivées ici, méritent mieux que d'être pressés comme des citrons par des taxes abusives, lesquelles comptent pour 80 % du prix de détail d'une bouteille de spiritueux.
[Traduction]
Une réforme réelle et progressive des taxes doit être plus qu'un simple exercice pour prélever plus. Il faut s'appuyer sur des principes solides et transparents, comme la justice, l'équité et la compétitivité à l'échelle mondiale. La structure actuelle de la taxe d'accise et son indexation automatique mal avisée faillissent à respecter ces principes de base. Nous espérons que le Comité recommandera deux rajustements de la structure de la taxe d'accise. Premièrement, l'élimination immédiate de la clause d'indexation automatique pour la bière, le vin et les spiritueux présentée dans le budget de l'année dernière. Deuxièmement, l'adoption d'un taux de taxes réduit pour les 100 000 premiers litres d'alcool pur vendu au Canada pour tout producteur de spiritueux, une mesure semblable à ce qui existe déjà pour la bière. Un marché intérieur rentable est essentiel à toute réussite internationale. De plus, les réinvestissements continus dans les installations, les gens, l'innovation touchant les produits, la prospection de marchés et le maintien de la franchise applicable à notre whisky canadien sont des prérequis indispensables au maintien d'une industrie nationale des spiritueux durable. Les Canadiens vont toujours apprécier et boire des spiritueux. La question consiste à savoir si ceux-ci seront fabriqués par des Canadiens à partir d'intrants canadiens et si les exportations de spiritueux canadiens continueront d'être créatrices de richesse et d'emplois au pays.
Merci. Je serais heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leurs présentations.
Je vais poser ma première question à MM. Ross et Wong.
Je veux simplement dire que, dans ma circonscription et Montréal en général, on a eu la chance, historiquement, d'avoir plusieurs coopératives d'habitation. Celles-ci sont extrêmement appréciées, ce sont de beaux milieux de vie et, généralement, les familles y sont très bien et elles sont très satisfaites.
Dans votre présentation, vous avez mentionné que les ententes, ou ce qu'on appelle le programme de financement intérimaire, qui prolongeaient les accords d'exploitation prendront fin au mois de mars 2018. Depuis quelques années, beaucoup de gens vivant dans des coopératives qui ont été bâties et fondées il y a 20, 25 ou 30 ans vivent dans l'incertitude et se demandent toujours s'il y aura une augmentation massive du prix de leur loyer si aucune mesure n'est prise par le gouvernement fédéral.
Un nouvel échéancier s'en vient. Quelles seront vos revendications à ce sujet? Pour beaucoup de gens, et notamment pour beaucoup de gens qui vivent dans la pauvreté, le logement est la principale dépense. Une fluctuation du coût du logement aura un énorme impact sur la capacité des familles d'acheter des vêtements pour leurs enfants, de faire l'épicerie, et j'en passe.
Que demandez-vous, concrètement, au gouvernement canadien afin de rassurer ces familles?
:
C'est la question à un million de dollars, voire à un milliard de dollars.
Un des éléments que nous avons retenus de notre examen des traités des Nations unies est que le Canada a l'obligation d'affecter une quantité adéquate de ressources au respect de ses obligations en matière de droits de la personne.
En fait, dans le cadre de nombreuses discussions avec des organismes, dont le Centre canadien de politiques alternatives — qui, comme vous le savez probablement, crée un budget fédéral alternatif —, nous avons examiné diverses façons d'augmenter les recettes et d'orienter nos dépenses affectées aux programmes sociaux. Évidemment, une façon d'y arriver est de mener une réforme fiscale et d'aller chercher les recettes dont nous avons besoin.
Un élément très intéressant qui découle de certains traités des Nations unies, c'est que, selon la mise à jour financière de février et les chiffres connexes, nos dépenses relatives aux programmes sociaux en tant que pourcentage de notre produit intérieur brut sont à leur plus bas depuis 1949, croyez-le ou non. Si nous les augmentions de 1 %, nous générerions beaucoup de recettes, ou beaucoup de fonds seraient libérés et pourraient être affectés à nos obligations en matière de droits de la personne.
Les traités internationaux en matière de droits de la personne nous obligent à utiliser les ressources adéquates à l'accomplissement de nos obligations.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais remercier tous les témoins qui se sont présentés aujourd'hui.
Les documents que vous avez soumis sont très intéressants et soulèvent plusieurs questions d'importance. Quelques-uns se recoupent plus que d'autres, mais je les ai trouvés très intéressants.
Je vais poser des questions aux représentants de la Fédération de l'habitation coopérative du Canada et de Canada sans pauvreté parce que leurs propositions se rejoignent un peu.
Je dois cependant déclarer un petit conflit d'intérêts en ce qui concerne la Fédération. Il y a 25 ans, quand j'ai commencé à travailler, je partageais le même poste que mon épouse dans une coopérative de logement. J'ai vu de mes propres yeux à quel point il était important qu'il y ait une mixité de logements et surtout des logements abordables. Cela donne de la dignité aux personnes, mais au-delà de cet aspect, il y a un bénéfice économique très clair.
Je vais reprendre ce qu'a dit Mme Biss ou la question posée par mon cher collègue du NPD, M. Boulerice: comment peut-on aborder ces questions? À l'inverse, comment peut-on ne pas s'intéresser à la question du logement, surtout dans un pays comme le Canada?
Messieurs Ross et Wong, vous parlez de la valeur certaine d'avoir des logements de qualité dans un environnement mixte. Certains vont payer le prix du marché, mais il y en a d'autres qui vont payer un certain pourcentage de leur revenu annuel, s'il n'est pas très élevé.
Pouvez-vous parler davantage de votre expérience et de l'importance d'offrir un bon logement à tout le monde?
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins qui sont ici avec nous aujourd'hui.
Je veux d'abord aborder la question du logement et plus particulièrement l'exposé de la Fédération de l'habitation coopérative du Canada. Vous avez fait un travail remarquable pour faire avancer les choses. Je crois que vous avez de très bonnes recommandations qui pourraient bien s'appliquer partout au Canada et particulièrement d'où je viens, dans les Territoires du Nord-Ouest. C'est l'administration que je représente.
Les ententes d'exploitation pour les logements sociaux nous posent problème depuis de nombreuses années, et la situation se détériore. Les problèmes sont particulièrement créés dans certains secteurs de nos collectivités. Nous avons de la difficulté à augmenter notre parc de logements, et cela ne fait qu'exacerber encore davantage le problème. Évidemment, la population ne veut pas que les accords de financement soient bien équilibrés pour nous. L'ancien gouvernement nous versait 1,8 million de dollars par année pour le logement. Nous ne pouvons pas faire grand-chose avec cela.
Cette situation a obligé notre gouvernement à investir au-delà de ses moyens; 8 % de notre budget est consacré au logement, et ces chiffres sont probablement parmi les plus élevés au Canada. Je crois que le pourcentage le plus élevé au Canada revient au Nunavut, avec 13 %. Les problèmes qui découlent de cette situation sont nombreux, car maintenant, 70 % du budget du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest est affecté aux services sociaux, ce qui inclut le logement.
J'ai discuté plus tôt avec M. Wong. Nous comptons trois coopératives d'habitation dans les Territoires du Nord-Ouest. Elles semblent fonctionner très bien, mais nous n'en comptons que trois. Je ne sais pas si cela est attribuable au financement limité ou à autre chose. Je ne sais pas si l'on fait bien la promotion des coopératives dans le Nord. Je me demande si le Nunavut ou le Yukon ont tenté de mettre en place des coopératives.
Je veux également savoir si le concept des coopératives a été envisagé ou mis à l'essai dans les collectivités autochtones. Nous avons de graves problèmes dans le Nord, car notre programme de logement n'est pas régi par le ministère des Affaires autochtones et du Nord. Nous comptons des collectivités autochtones.
Nous pourrions peut-être discuter un peu de cette question.
J'ai une petite question pour l'Association canadienne de la construction. Je suis heureux que vous abordiez la question de la mobilité de la main-d'oeuvre. C'est un problème dans le Nord. La plupart de nos collectivités sont accessibles uniquement par avion. Il peut y avoir une mine de diamants à 500 kilomètres de la collectivité, mais elle ne sert pas à grand monde si personne ne peut s'y rendre. Nous continuons de trouver des solutions à ce problème, et j'apprécie vraiment votre recommandation.
Notre transport en commun est limité. Nous avons un autobus dans le Nord, et il est à Yellowknife. On appelle cela du « transport en commun ». De plus, le gouvernement fédéral est responsable de nombreuses infrastructures. Le gouvernement du Canada est responsable de toutes les routes des Territoires du Nord-Ouest.
Selon vous, quelles mesures devrions-nous inclure dans le budget 2018 pour que les projets d'infrastructure du Nord du Canada, particulièrement dans les régions éloignées, soient financés adéquatement?
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Il y a de tout. Leur sort n'est pas différent de celui des petites et moyennes entreprises qui sont également les principaux acteurs d'autres industries.
Beaucoup d'entre elles sont les entreprises familiales qui poursuivent leurs activités d'une génération à l'autre, mais compte tenu du vieillissement de la population que nous observons au Canada, la relève des entreprises familiales pose de plus en plus problème. Je suis convaincu que de nombreuses autres industries vivent la même situation.
La valeur dépend du secteur d'activités de l'entreprise. Il est évident qu'une cour remplie de ferraille perdra partiellement de sa valeur, si vous avez saisi mon exposé sur la déduction pour amortissement, mais cela dépend réellement du secteur de la construction, de la taille de l'entreprise, etc. Il y a beaucoup de fusions et d'acquisitions dans notre industrie et je crois que cela est assez courant dans d'autres domaines.
Nous voyons de tout, mais la situation est la même pour toutes les industries composées de PME en ce qui a trait à la relève et à la liquidation d'une entreprise. C'est très semblable.
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Merci, monsieur le président, et merci à nos témoins.
Je suis désolé, monsieur Atkinson, mais c'est encore une question pour vous. L'industrie de la construction est vraiment florissante dans la circonscription de Brampton-Est, et on y construit beaucoup de nouvelles habitations. Quand j'ai été élu, sa population était de 100 000 personnes. En deux ans, elle est passée à 122 000, et elle devrait atteindre 135 000 ou 140 000 d'ici les prochaines élections.
Comme vous le savez, l'économie se porte très bien cette année, avec la création de 400 000 nouveaux emplois. D'après vous, quel est le problème principal qui se pose pour l'industrie de la construction actuellement que nous pourrions aider à régler grâce au budget 2018? Nous avons reçu beaucoup de commentaires de la part d'un grand nombre de promoteurs à échelle locale, et il semble que le manque de main-d'oeuvre soit un problème majeur pour eux.
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C'est vrai, et ça ne se limite pas qu'à notre industrie. Quand on parle de pénuries de main-d'oeuvre, on parle essentiellement de la perte du talent et de l'expérience. Ce n'est pas une question d'effectifs physiques, mais une question de connaissance et d'expérience qui nous quittent.
Pour vous donner une idée de ce dont nous avons besoin, ConstruitForce Canada croit que nous aurons besoin au cours des 10 prochaines années d'environ 250 000 nouveaux travailleurs pour remplacer ceux qui prendront leur retraite sous peu. C'est une difficulté constante, mais je crois que notre industrie est en mesure de la surmonter. Nous essayons de trouver des façons d'innover dans notre secteur qui vont, avec un peu de chance, atténuer le problème.
L'un des principaux problèmes dans notre secteur tient au fait qu'il est difficile de déterminer d'où va venir la demande à long terme. C'est pour cette raison qu'il est très important pour nous que tous les ordres de gouvernement aient des programmes d'infrastructure à long terme.
Évidemment, il se peut que le programme évolue d'une année à l'autre en fonction de la situation budgétaire, mais au moins les projets à long terme vous permettent de vous adapter trois, quatre, ou dans le meilleur des cas cinq ans à l'avance, et de cette façon l'industrie de la construction n'a pas à réagir très rapidement lorsqu'un projet est interrompu, est annulé ou reprend.
Je crois que ce que les gouvernements fédéral et provinciaux ainsi que les administrations municipales devraient faire, puisqu'ils sont de gros clients de l'industrie de la construction, c'est de s'assurer de mettre en place des plans d'immobilisations à long terme qui sont assez flexibles pour s'adapter aux besoins, bien sûr, et sur lesquels l'industrie peut compter.
:
Monsieur le président, membres du comité, je tiens à vous remercier de me donner la possibilité de m'adresser à vous aujourd'hui.
[Traduction]
Je m'appelle Geneviève Moineau, et je travaille comme pédiatre au Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario. Je suis aussi professeure titulaire à l'Université d'Ottawa, et je suis ici en tant que présidente et directrice générale de l'Association des facultés de médecine du Canada, l'organisation porte-parole de la médecine universitaire au Canada et qui représente le partenariat des 17 facultés de médecine canadiennes.
Nous formons les médecins et les chercheurs en santé de demain et nous représentons des milliers de chercheurs, de titulaires de doctorat et de stagiaires à l'échelle du pays.
Le Canada doit réinvestir dans la recherche et l'innovation dans le domaine de la santé afin d'offrir un meilleur soutien aux futurs chefs de file du domaine. Ces mesures contribueront à améliorer la santé des Canadiens et l'économie du Canada, en plus d'aider le pays à retrouver son rôle de leader sur la scène mondiale en ce qui a trait à la recherche et à l'innovation dans le domaine de la santé. Selon un sondage publié la fin de semaine dernière par Abacus, 96 % des Canadiens croient qu'il est important pour le gouvernement fédéral de soutenir la recherche de nouveaux médicaments et les innovations prometteuses en santé. Neuf Canadiens sur dix croient qu'il est important que le gouvernement fédéral soutienne financièrement les jeunes chercheurs.
Les retombées financières de la recherche en santé sont très importantes. Notre Étude sur l'impact économique des facultés de médecine canadiennes, menée en 2014 — sur les facultés de médecine, les hôpitaux universitaires et les hôpitaux de recherche — montre que le réseau dégage un impact économique de 66 milliards de dollars, ce qui représente 3,5 % du PIB canadien et nous aide à créer 300 000 emplois dans l'ensemble du pays.
Le Canada est à l'avant-garde de l'innovation et des découvertes en santé. Vers la fin des années 1980, alors que je suivais ma formation de pédiatre, certains de mes patients sont morts de fibrose kystique. J'ai aussi de jeunes patients qui sont morts du VIH. De nos jours, ça n'arrive plus en pédiatrie grâce aux découvertes des chercheurs canadiens et aux traitements qu'ils ont élaborés.
Nos chercheurs essaient maintenant de trouver une façon de traiter les maladies du coeur et de guérir, grâce aux cellules souches, la maladie d'Alzheimer.
Au cours des dernières années, le Canada a commencé à perdre du terrain. En Europe, beaucoup de pays ont réinvesti massivement dans la recherche et le développement dans le domaine de la santé. Même aux États-Unis, en 2017, le Congrès a un financement supplémentaire à hauteur de 2 milliards de dollars pour les National Institutes of Health. Aux États-Unis, le montant par habitant investi dans la recherche est de 110 $ actuellement, tandis qu'au Canada, le montant par capita n'équivaut qu'à un tiers de cela.
[Français]
C'est pourquoi il est important de mettre en oeuvre les recommandations du rapport Naylor, et ce, en investissant 485 millions de dollars sur quatre ans dans la recherche menée par des chercheurs; en offrant 300 millions de dollars par année à la Fondation canadienne pour l'innovation; et en rehaussant l'appui fourni aux stagiaires et aux jeunes chercheurs.
[Traduction]
Les stagiaires des programmes de M.D.-Ph. D. sont un groupe clé, car ce sont eux qui ont le mieux réussi à mettre au point de solides activités de recherche en santé qui ont mené à des innovations et à la prestation de meilleurs soins pour les Canadiens. Ils sont les futurs chefs de file de la recherche en santé au Canada.
Lorsque le gouvernement précédent a été au pouvoir, les Instituts de recherche en santé du Canada, ou IRSC, ont coupé de 2,6 millions de dollars le financement fédéral pour les programmes de soutien offerts à ces stagiaires. Dans les faits, le programme a été complètement éliminé. Ces fonds étaient utilisés uniquement pour les années de formation consacrées aux Ph. D. Nous savons que les gouvernements provinciaux offrent déjà un soutien financier généreux pour la formation médicale. Les fonds pour ces trois années de formation consacrées au Ph. D. aidaient ces personnes très intelligentes à consacrer toute leur énergie à la formation dont ils avaient besoin, puisqu'elles n'avaient pas à se chercher une autre source de revenu. L'argent est utilisé pour payer le logement et les repas, ainsi que d'autres dépenses liées à la formation. Sans fonds du gouvernement fédéral pour ce programme, le nombre d'étudiants comme ceux-là va diminuer, et certains autres programmes devront devoir être éliminés complètement.
En conclusion, l'AFMC demande au gouvernement fédéral d'appuyer la science fondamentale et les découvertes issues de la recherche en santé en rétablissant immédiatement le financement annuel de 2,6 millions de dollars pour le programme de M.D.-Ph. D. L'investissement dans la formation et le perfectionnement de ces jeunes chercheurs cliniques permettra de stimuler nos activités de recherche et d'innovation. Non seulement ces mesures rehausseront la réputation du Canada comme chef de file mondial, mais en plus elles nous permettront d'accroître notre prospérité et assureront une meilleure santé à tous les Canadiens.
[Français]
Je vous remercie beaucoup.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie au nom de tous les jeunes Canadiens de nous donner l'occasion de témoigner devant vous aujourd'hui.
Si nous voulons jeter les bases d'un Canada productif et compétitif, nous devons investir dans les enfants et les jeunes Canadiens. Grands Frères Grandes Soeurs du Canada est une organisation qui fournit des programmes de mentorat aux jeunes Canadiens depuis plus de 100 ans. Actuellement, l'organisation dessert 1 100 collectivités, avec 108 organismes membres.
Le mentorat des jeunes peut être défini comme une relation bilatérale dynamique axée sur l’enfant ou le jeune dans le but de leur inculquer les bases du leadership et de l’engagement civique et communautaire. Le mentorat peut prendre plusieurs formes, du soutien informel jusqu’à une forme de mentorat formel et structuré, en passant par tout ce qu’il y a entre les deux. Les objectifs ou l’intention qui sous-tendent le mentorat sont axés sur le cheminement de carrière, le rendement scolaire, l’épanouissement personnel, la croissance culturelle ou religieuse et l’acquisition de compétences de vie. Le mentorat peut se faire dans divers contextes: dans la collectivité, à l’école, sur le lieu de travail ou en ligne. Il peut se faire en séance individuelle ou, dans certains cas, en groupe. Il est toutefois clair que le mentorat des jeunes Canadiens peut changer le cours de leur vie et, de ce fait, changer l’avenir de nos collectivités. C’est ainsi que nous créons une meilleure société dans laquelle les enfants, les jeunes et les adultes peuvent vivre, travailler, jouer, prendre une part active, prospérer et devenir des citoyens productifs.
Un grand nombre d’enfants et de jeunes Canadiens ont de la difficulté à surmonter les obstacles érigés par la société et à affronter les facteurs d’adversité dans leur vie, comme des conditions de vie préjudiciables, de la violence familiale, des facteurs de risque relatifs à la santé mentale, des problèmes avec leur identité ou des difficultés scolaires. La situation dans laquelle ces enfants et ces jeunes se trouvent n’a rien à voir avec leurs valeurs personnelles ni avec la personne qu’ils peuvent devenir. Dans le domaine de la neuroscience, ces circonstances préjudiciables ou ces difficultés sont appelées « stress toxique ». Le stress toxique a un impact sur le développement cérébral des enfants et, si on ne les aide pas, nos enfants et nos jeunes Canadiens n’arrivent jamais à réaliser leur plein potentiel dans leur vie. Dans de nombreux cas, on verra apparaître des troubles du comportement et des troubles psychosociaux chez ces jeunes qui les empêcheront de terminer l’école ou d’entreprendre des études postsecondaires, de trouver un emploi et de contribuer à la société. Pire encore, ils finissent par tomber dans l’engrenage de la pauvreté et du crime et peuvent même être atteints de troubles de santé mentale. Le coût, autant pour le jeune que pour la société, est considérable.
Cependant, tout n'est pas noir. Grâce au mentorat et au soutien d'un mentor, nous pouvons atténuer ou même éliminer complètement ces risques et aider les jeunes à réaliser tous leurs rêves. Selon des études en neuroscience, le mentorat — une relation bilatérale — peut réparer les dommages causés par le stress toxique entraîné par les difficultés que vivent des centaines de milliers, voire des millions, de jeunes Canadiens.
Selon le Center on the Developing Child de l’Université Harvard, « les enfants qui réussissent bien malgré des difficultés graves ont vécu au moins une relation stable et étroite avec un adulte bienveillant ». Aujourd'hui plus que jamais, les jeunes Canadiens dans notre société doivent surmonter de plus en plus de difficultés et d’adversité comme la pauvreté, le manque de sécurité dans leur collectivité et les problèmes de santé mentale. Selon les statistiques, un peu plus de jeunes Autochtones et de jeunes appartenant à une minorité ethnoraciale sont aux prises avec ces difficultés — ou stresseurs toxiques, comme on les appelle en neuroscience —, et les jeunes de minorités ethnoraciales représentent la population affichant la plus forte croissance au Canada.
Ce genre de difficultés ont souvent des effets préjudiciables sur la réussite scolaire, les perspectives d’emploi et la qualité de vie des jeunes Canadiens. Par exemple, les jeunes Autochtones et les jeunes qui ont immigré récemment au Canada sont moins susceptibles de poursuivre des études universitaires, parce que leurs attentes sont moins élevées et qu’ils ont eu moins d’occasions d’apprentissage et moins d’options d’enseignement postsecondaire. Cependant, il est possible, grâce au mentorat, de réorienter leur trajectoire de vie. De nombreuses études le prouvent.
En 2013, un groupe d'experts-conseils a participé à nos programmes de mentorat dans le cadre d'une étude sur les jeunes. L'étude a montré que la probabilité d'obtenir un emploi à l'âge adulte augmentait de 17 % chez les jeunes de nos programmes. En outre, ils étaient plus nombreux à hauteur de 13 % à donner à des oeuvres de charité, et le nombre de jeunes qui faisaient du bénévolat dans la collectivité était supérieur de 50 % par rapport à la population générale. Parmi ceux qui ont été interrogés dans le cadre de l'étude, 63 % avaient un diplôme d'études postsecondaires, 47 % occupaient un poste supérieur dans leur entreprise et 13 % gagnaient un revenu supérieur à leurs homologues. En outre, 80 % des personnes sondées ont affirmé qu'elles avaient décidé d'adopter un mode de vie sain après avoir participé à un programme de mentorat, et 96 % ont déclaré être heureuses.
En ce qui concerne l'industrie et la compétitivité, sans ces bases, nous n'aurons pas d'adultes sains qui pourront travailler dans toutes ces industries.
Si nous voulons que le Canada ait du succès dans l'économie mondiale moderne, nous devons fournir aux jeunes du mentorat qui les incitera à rester à l'école, qui leur permettra de trouver un emploi et à contribuer à la société en tant que citoyens productifs. Le mentorat leur donne la confiance dont ils ont besoin pour accomplir de grandes choses.
Le mentorat aide les enfants démunis à combler l'écart entre eux et les nantis. Il encourage également les enfants de tous les groupes socioéconomiques à rester à l'école et à réaliser leur potentiel. Le mentorat, en transformant la trajectoire de vie des Canadiens, est donc clairement un moyen clé pour encourager la réussite scolaire et renforcer la productivité et la prospérité du Canada
:
Oui, il reste seulement certains passages importants à la dernière page. Je vais me dépêcher.
Le mentorat des jeunes est une approche efficace et peu coûteuse qui aide le Canada à prospérer. L'étude du rendement social de l'investissement que j'ai mentionnée plus tôt a révélé un rendement de 18 à 23 $ pour chaque dollar investi dans le mentorat, grâce à l'imposition des revenus supérieurs, au bénévolat et aux dons aux œuvres de bienfaisance. Le mentorat a de nombreux impacts positifs.
Il est vrai que les jeunes Canadiens sont aux prises avec de plus en plus de difficultés complexes dans la société d'aujourd'hui, et d'innombrables jeunes Canadiens ont de la difficulté à surmonter ces obstacles de la société. Dans la situation actuelle, le mentorat pour les jeunes n'est pas seulement un atout, c'est une intervention nécessaire si l'on veut améliorer la productivité et la prospérité du Canada.
Nous demandons donc un investissement de 20 millions de dollars sur trois ans pour soutenir une approche de mentorat pancanadien afin de renforcer nos collectivités et d'accroître la prospérité du Canada. L'investissement permettrait d'améliorer les perspectives d'emploi des jeunes ainsi que le parcours de vie des jeunes Autochtones. Cela aiderait aussi à améliorer la santé mentale et le bien-être des jeunes Canadiens, à accroître les liens entre les jeunes immigrants, les jeunes réfugiés et les familles et à améliorer la qualité et les moyens du mentorat auprès des jeunes — y compris le bénévolat et les réseaux d'organismes de soutien pour les jeunes Canadiens — à l'échelle du pays.
Je vais m'arrêter ici. Je vous demanderais seulement d'imaginer les millions de Canadiens qui doivent vivre avec des stresseurs toxiques, et le genre de personnes qu'ils pourraient devenir si on investit dans ces programmes. Imaginez aussi l'impact sur la productivité et la prospérité du Canada.
Merci. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
:
Bon après-midi et merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des finances de nous avoir invitées à participer à vos consultations prébudgétaires.
L'Association canadienne des centres de sciences est un réseau national formé de 50 centres de sciences, musées des sciences, planétariums, aquariums et organismes de vulgarisation scientifique. Ensemble, nos membres attirent chaque année plus de huit millions de Canadiens.
Si je suis ici aujourd'hui, c'est en vue de représenter nos partenaires de l'initiative pour mettre en valeur les femmes dans les domaines des STIM: Ingenium, les musées des sciences et de l'innovation du Canada, et Research2Reality, une organisation qui valorise les scientifiques de calibre international effectuant des travaux de recherche novateurs et d'avant-garde au Canada. L'objectif de l'initiative est d'accroître le nombre de femmes qui poursuivent des carrières dans le domaine des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques — les domaines des STIM — et qui y restent.
Vous nous avez demandé de répondre à deux questions: quelles mesures fédérales aideraient les Canadiens à être plus productifs et quelles mesures fédérales aideraient les entreprises canadiennes à être plus productives et compétitives? Je ne vais pas répéter ce qui se trouve dans le mémoire que nous vous avons envoyé, mais je vais vous expliquer plus largement comment la diversité dans les domaines des STIM aiderait le Canada à être plus productif.
Pour être productif, le Canada doit innover, et pour innover, il a besoin d'un plus grand nombre de diplômés en sciences et en génie, et pour former un plus grand nombre de scientifiques et d'ingénieurs professionnels, nous avons besoin d'un plus grand bassin de candidats. À cette fin, nous devons examiner quels groupes renoncent à ces parcours professionnels, en particulier les Autochtones et les femmes.
Nous demandons au Comité permanent des finances d'encourager le gouvernement à mettre en oeuvre les recommandations présentées par le Conseil des académies canadiennes en 2014 afin de bâtir une culture scientifique solide au Canada. Nous voulons mettre l'accent sur la recommandation deux, soit encourager l'inclusivité dans le domaine des sciences. Les femmes représentent actuellement plus de la moitié des diplômés de niveau postsecondaire, et pourtant elles comptent pour moins du tiers des diplômés dans les domaines des STIM. En 20 ans, de 1991 à 2011, la proportion de femmes qui occupent un poste exigeant un diplôme universitaire dans un domaine scientifique a peu augmenté, passant de 18 à 23 % seulement, et seulement 1 % des étudiants de premier cycle en 2016 inscrits à un programme de génie avaient déclaré être Autochtones. Parallèlement, les journaux sont remplis d'articles sur la pénurie de travailleurs professionnels — en particulier les ingénieurs — qui nous guette.
Il y a des raisons pour lesquelles il manque de diversité dans ces domaines. Ce n'est pas nouveau, et nous devons prendre des mesures pour régler le problème. Notre culture ne favorise pas la diversité, et le Canada a désespérément besoin que les Canadiens poursuivent ces carrières pour demeurer compétitifs à l'échelle mondiale. Comment pouvons-nous motiver les Autochtones à s'engager dans une carrière dans le domaine des STIM si le contexte culturel ne soutient pas ces aspirations? Comment pouvons-nous encourager les femmes à rester dans le domaine des STIM quand elles doivent continuellement surmonter des obstacles cachés et d'autres plus évidents?
La bonne nouvelle, c'est que nous pouvons prendre un virage culturel qui n'est pas axé seulement sur les problèmes individuels. Nous pouvons changer la perception de tous les Canadiens afin qu'ils s'attendent de façon subconsciente à ce que les domaines scientifiques accueillent la diversité et les opinions différentes. Ce changement de perception doit commencer au niveau culturel, dans les maisons, dans les salles de classe, dans les établissements postsecondaires, dans les laboratoires et sur le terrain, au sein des gouvernements et dans les salles de réunion.
Il y a actuellement de bons exemples de programmes qui aident à tisser les liens entre des mentors dans le domaine des sciences et le public canadien en général. Le financement provient d'organismes subventionnaires et cible habituellement les jeunes filles ou les jeunes Autochtones en leur offrant de modestes subventions. Malheureusement, il s'agit actuellement d'une approche disparate, sans portée ni coordination pancanadiennes. Ce genre d'approche manque d'efficience, ne permet aucune économie d'échelle et ne fait rien pour modifier la perception du public. Je suis donc ici pour mettre en lumière l'occasion exceptionnelle que nous avons, à l'échelle du pays, de soutenir notre engagement communautaire massif dans le domaine des sciences, par exemple les centres de sciences, afin de réaliser cette transformation importante dans la culture canadienne.
Il est temps de saisir cette occasion critique. Nous vous implorons donc de soutenir notre recommandation de financer des programmes comme le nôtre afin de changer la culture du Canada et de promouvoir la diversité dans les domaines des STIM afin d'accroître notre productivité nationale et notre compétitivité internationale.
Je vous remercie à nouveau de nous avoir donné l'occasion de nous adresser à vous aujourd'hui. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
D'abord, monsieur le président, mesdames et messieurs, bon après-midi et, de nouveau, merci de nous permettre de comparaître devant le Comité.
Comme vous le savez, je représente le Congrès du travail du Canada, soit la plus grande centrale syndicale au pays. Nous sommes la voix de 3,3 millions de travailleurs partout au pays, des syndicats nationaux et internationaux, aux échelons provincial et territorial, et 100 conseils du travail de district de partout au pays.
Le CTC a présenté un mémoire détaillé dans le cadre de la consultation prébudgétaire du Comité. Je ne serai pas en mesure de parler de l'éventail complet des questions soulevées aujourd'hui dans le mémoire, mais je parlerai surtout de deux questions: l'équité fiscale et la garde d'enfants.
En ce qui concerne l'équité fiscale, la réforme fiscale doit s'attaquer à deux questions: l'équité fiscale et l'augmentation de la capacité fiscale pour soutenir des investissements dans le logement, les collectivités autochtones et les programmes sociaux, comme les soins de santé et la garde d'enfants. J'accueille le plan du gouvernement fédéral visant à bloquer certaines des échappatoires dont peuvent se prévaloir des personnes touchant un revenu très élevé.
Cette proposition fiscale est un premier pas important vers une plus grande équité du système fiscal canadien. Les règles fiscales actuelles permettent à quelqu'un qui gagne 300 000 $ d'économiser plus d'impôt que ce que le travailleur canadien moyen gagne en une année. C'est fondamentalement injuste.
Le mouvement syndical soutient la proposition du gouvernement fédéral de s'attaquer à trois façons dont certains utilisent des SPCC pour éviter des taux d'imposition plus élevés. Au sujet de la répartition des revenus, les personnes à revenu élevé qui possèdent des SPCC peuvent fractionner leurs revenus ou les répartir entre les membres de la famille qui ont des revenus inférieurs, en leur versant des salaires ou des dividendes pour profiter de taux d'imposition plus bas. C'est quelque chose que d'autres familles de travailleurs ne peuvent pas faire.
En ce qui concerne l'exploitation des gains de capital, les personnes à revenu élevé qui possèdent des SPCC peuvent se verser des gains de capital, dont seulement 50 % sont imposés en fonction du taux d'imposition du revenu des particuliers, plutôt que des dividendes qui sont assujettis à des impôts plus élevés.
Pour ce qui est des placements passifs, les SPCC offrent aux Canadiens les plus fortunés un autre avantage fiscal auquel d'autres Canadiens n'ont pas accès, soit plus de capital pour leur portefeuille de placement. Les détenteurs de SPCC peuvent placer leurs revenus dans des entreprises de façon à ce qu'ils soient imposés à un taux d'imposition des entreprises plus bas, ce qui leur laisse plus de capital pour investir dans des placements passifs comme des fonds communs de placement. Des taux d'imposition plus bas pour les entreprises visent à encourager les investissements et la création d'emplois, et non pas à aider les Canadiens les plus fortunés à profiter au mieux de leur portefeuille de retraite.
Cette forme d'évitement fiscal coûte au gouvernement fédéral plus de 500 millions de dollars par année. Les impôts servent à payer les services essentiels sur lesquels nous comptons, comme la sécurité physique, la sécurité alimentaire, les soins de santé, l'éducation et le secours aux sinistrés, et les Canadiens s'attendent à ce que chacun paie sa juste part.
Si difficile que puisse avoir été ce processus, les réformes ne peuvent pas s'arrêter ici. Nous devons nous assurer que les sociétés dont le revenu se situe dans la frange du 1 % paient elles aussi leur juste part, ce qui signifie de renforcer de façon vigoureuse les restrictions sur les paradis fiscaux et l'évasion fiscale des sociétés. Cela supposerait d'éliminer les échappatoires fiscales régressives et inefficaces en annulant les déductions pour options d'achat d'actions, d'incorporer pleinement les gains de capital dans les revenus imposables, d'annuler la déduction pour actions accréditives, d'imposer les entreprises de commerce électronique étrangères tout autant que les fournisseurs canadiens, d'augmenter les impôts pour les banques et les services financiers qui ont reçu, au cours des 10 dernières années et demie, des bénéfices exceptionnels en raison des réductions de l'impôt des sociétés, d'introduire l'impôt sur la fortune et de rendre l'impôt sur le revenu beaucoup plus progressif.
Parmi les engagements du gouvernement dans le programme de 2015, mentionnons la génération de quelque 2 milliards de dollars d'ici 2018 au moyen de l'élimination d'allégements fiscaux injustes. Dans le budget de 2017, on a refusé de franchir ce pas et on a plutôt prévu que les revenus resteraient essentiellement stables entre 2016-2017 et 2017-2018.
Nous espérons que le budget de 2018 s'attaquera à certains de ces allégements fiscaux les plus régressifs et coûteux qui favorisent des avantages fiscaux profitant de façon disproportionnée à un petit groupe de personnes touchant un revenu élevé.
Le Comité a demandé que les mémoires présentés dans le cadre de ce processus abordent deux questions très importantes: quelles mesures fédérales aideraient les Canadiens à être plus productifs et quelles mesures fédérales aideront les entreprises canadiennes à être plus productives et compétitives?
La réponse à ces deux questions est une stratégie nationale sur la garde d'enfants qui renferme les principes clés de l'universalité, de la qualité supérieure et de la compétitivité.
Le CTC soutient un investissement public élargi dans un programme de garde d'enfants abordable, universel et de qualité supérieure comme façon de stimuler la croissance économique et de rehausser la croissance de la productivité de la main-d'oeuvre du secteur privé, tout en améliorant le développement de l'enfant et les résultats sur le marché du travail pour les mères, et, bien sûr, les familles en entier.
Le budget de 2017 prévoit l'affectation, dès l'année prochaine, de quelque 7 milliards de dollars sur 10 ans pour investir dans l'apprentissage préscolaire et la garde d'enfants. Un engagement fédéral fort nécessaire et ambitieux à l'égard d'un programme de garde d'enfants universel, de qualité supérieure et public au Canada est tout autant nécessaire que faisable. Le financement fédéral pour la garde d'enfants pourrait être décuplé, ce qui permettrait d'augmenter considérablement le nombre de places offertes en garderie et de réduire les frais, car l'augmentation de la participation des mères au marché du travail et des impôts connexes compense le coût du programme.
À ce jour, les engagements pris par le gouvernement sont beaucoup trop conservateurs. Les dépenses du Canada en matière d'éducation des jeunes enfants et de garde d'enfants — soit seulement 82 $US par enfant en 2015 — demeurent les plus basses parmi les économies avancées. Le gouvernement fédéral a aussi omis de se conformer aux ordres du législateur et du Tribunal canadien des droits de la personne et d'éliminer l'écart dans le financement des services d'aide à l'enfance pour les enfants autochtones.
Le CTC s'unit à d'autres sociétés et organisations civiles pour prier instamment le gouvernement fédéral de respecter cette obligation et de mettre fin à la discrimination contre les enfants et les jeunes autochtones partout au pays.
Je serai heureux de répondre à toute question au nom du Comité.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président. J'en suis vraiment reconnaissant.
CropLife Canada est l'association commerciale nationale qui représente les fabricants, les concepteurs et les distributeurs de produits novateurs en matière de phytologie, y compris des produits antiparasitaires et la biotechnologie végétale visant des usages agricoles et urbains et des établissements de santé publique. Nous sommes déterminés à protéger la santé des personnes et l'environnement. Nous croyons que le moteur de l'innovation est la recherche continue.
CropLife Canada est un membre de CropLife International, fédération mondiale qui représente l'industrie de la phytologie et un réseau d'associations régionales et nationales dans 91 pays.
Notre mission est de permettre à l'industrie de la phytologie d'apporter aux agriculteurs et au public les avantages de ses technologies.
Monsieur le président, il n'y a jamais eu de meilleur moment que maintenant pour renforcer et rehausser l'avantage concurrentiel du Canada dans le domaine agricole. De fait, ce potentiel immense de l'agriculture canadienne a été reconnu dans le budget de 2017 et par le Conseil consultatif en matière de croissance économique présidé par Dominic Barton. Le conseil de M. Barton a effectué un travail remarquable. À notre avis, la vision qu'il a définie pour l'économie canadienne est la bonne, et les intervenants du secteur de l'agriculture s'enthousiasment de voir notre industrie recevoir de la reconnaissance parce qu'elle est un moteur économique clé et une source de croissance future.
Les buts sont très nobles. Le document parle d'augmenter la part des exportations agricoles mondiales du Canada, la faisant passer à 8 % par rapport à ses 5,7 % actuels, ce qui ferait du Canada le deuxième exportateur agricole mondial après les États-Unis.
Dans le secteur agroalimentaire, le rapport Barton propose de doubler notre part des exportations mondiales, la faisant passer à 5,6 % par rapport aux 2,8 % actuels. De toute évidence, cela exigerait des augmentations au chapitre de la productivité et de la compétitivité de l'agriculture et de l'agroalimentaire canadiens.
À notre avis, ces augmentations de la productivité et de la compétitivité ne proviendront que d'initiatives stratégiques ambitieuses et importantes du gouvernement fédéral. CropLife Canada et ses membres estiment que, pour que l'agriculture canadienne puisse atteindre les buts décrits dans le rapport Barton, il est impératif que le gouvernement fédéral prenne les mesures suivantes.
D'abord, il doit réviser les mandats de l'Agence canadienne d'inspection des aliments et de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire pour y intégrer des questions touchant la promotion de l'innovation canadienne. Presque toute l'innovation sur laquelle repose l'agriculture canadienne comme moteur de croissance est, au final, réglementée par ces deux agences. À l'heure actuelle, toutefois, leur mandat n'englobe pas la compétitivité des agriculteurs canadiens et des entreprises agroalimentaires à l'échelle mondiale ni le besoin de commercialiser rapidement des innovations sans compromettre la sécurité. Ces deux agences jouent un rôle crucial pour ce qui est de promouvoir et d'adopter de nouvelles technologies, et il est impératif que leur mandat respectif tienne compte de ce fait.
Soyons clairs. Sans l'adoption d'une approche pangouvernementale à l'égard du rapport Barton et l'intégration de ses buts dans le mandat des agences de réglementation importantes, il est fort peu probable que le Canada réussisse jamais à atteindre les buts décrits. Le rapport Barton ne se résumerait qu'à des belles paroles et à des souhaits chers, et ce serait fort dommage étant donné le travail d'avant-garde qu'il renferme.
Ensuite, monsieur le président, il doit continuer de miser sur l'élargissement des accords commerciaux multilatéraux et bilatéraux en mettant un accent particulier sur la question des barrières non tarifaires. Dans l'ensemble du Canada, 9 fermes sur 10 dépendent des exportations. Cela représente 210 000 fermes et comprend une majorité de fermes dans chaque province. Toutefois, la baisse des tarifs aux quatre coins du monde s'accompagne souvent d'une hausse des barrières non tarifaires, ce qui a souvent un effet désastreux sur les exportations agricoles du Canada. Il sera essentiel de lutter contre les barrières non tarifaires et d'insister pour faire valoir les normes réglementaires scientifiques afin d'améliorer la position concurrentielle de l'agriculture canadienne à l'échelle mondiale.
Ces recommandations sont entièrement conformes au programme d'innovation du gouvernement du Canada, particulièrement à l'engagement de faciliter la conduite des affaires, aux buts définis dans le budget de 2017 et au programme commercial du gouvernement. CropLife Canada presse le gouvernement du Canada de prendre les mesures nécessaires afin que nous puissions, en collaboration avec l'industrie et les agriculteurs, continuer de stimuler l'avantage du Canada et d'améliorer la productivité et la compétitivité dans l'ensemble des secteurs agricole et agroalimentaire du Canada.
Monsieur le président, je vous remercie encore une fois de nous avoir invités ici aujourd'hui. Nous sommes impatients de participer à la discussion avec les membres du Comité, et avec quatre minutes et 30 secondes, j'ai réussi à ne pas dépasser vos cinq minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
L'Association des chemins de fer du Canada représente 50 exploitants de chemins de fer marchandises et voyageurs, dont les 6 transporteurs ferroviaires de classe I, y compris le CN et le CP, et 40 chemins de fer locaux ou régionaux d'intérêt local, de même que de nombreux fournisseurs de services voyageurs et de banlieue, dont VIA Rail et GO Transit, et des chemins de fer touristiques, dont le Rocky Mountaineer, de renommée mondiale.
Je vais me concentrer sur le transport des marchandises et l'importance d'une solide infrastructure de chaîne d'approvisionnement, mais j'aimerais rappeler au Comité que plus de 80 millions de personnes utilisent le transport ferroviaire chaque année pour aller travailler ou pour partir en vacances, réduisant ainsi les émissions et la congestion routière, ainsi que l'usure des routes et des autoroutes du Canada. Nous espérons que le gouvernement donnera le feu vert au plan de services ferroviaires à forte fréquence de VIA Rail, qui cherche à établir des voies réservées pour les services ferroviaires voyageurs entre la ville de Québec, Montréal, Ottawa et Toronto.
En ce qui a trait au transport des marchandises, les chemins de fer canadiens sont un moteur économique, permettant aux entreprises canadiennes d'être concurrentielles sur la scène internationale. L'année dernière, ils ont acheminé quelque 280 milliards de dollars de marchandises canadiennes partout au Canada, aux États-Unis et sur les marchés internationaux. Cette dernière année seulement, les chemins de fer de classe I ont investi plus de 4 milliards de dollars dans leur réseau continental, ce qui représente environ 22 % de leurs revenus. C'est la part des revenus réinvestis dans l'infrastructure la plus importante de toute industrie que je connaisse.
Ces investissements sont essentiels pour maintenir la sécurité, la rapidité, la capacité et le niveau de service du réseau. Et par-dessus tout, ces investissements bénéficient aux clients. Comme je l'ai précisé dans notre mémoire prébudgétaire, nous recommandons que le gouvernement offre une déduction pour amortissement accéléré afin d'encourager les chemins de fer à investir encore plus dans les voies ferrées et les biens connexes, telles que définies sous la catégorie 1 des règlements de la Loi de l'impôt sur le revenu.
J'aimerais aujourd'hui attirer votre attention sur un élément spécifique de notre secteur, les chemins de fer d'intérêt local. Ce sont des chemins de fer qui exploitent normalement moins de 100 milles de voies, et dont le revenu annuel est de moins de 250 millions de dollars. Les chemins de fer d'intérêt local font partie intégrante du réseau ferroviaire du Canada, offrant des services essentiels aux communautés régionales et éloignées. Ils utilisent des voies à faible densité, alimentant le trafic vers les chemins de fer de classe I. Ils offrent des services à de nombreux clients, des usines de pâtes et papiers aux fabricants d'automobiles, avec un lien essentiel vers les marchés mondiaux par l'intermédiaire des chemins de fer de classe I. Fonctionnant sur des distances relativement courtes, les chemins de fer d'intérêt local sont en concurrence directe avec le secteur subventionné du camionnage, qui a accès à une infrastructure financée par les fonds publics.
Considérons les chemins de fer d'intérêt local d'un point de vue de politique publique: ils sont largement autofinancés, utilisant des voies et une infrastructure privées, dont leurs propres ponts et passages à niveau. Leurs concurrents, principalement le camionnage, mais aussi le transport maritime, utilisent des autoroutes et des voies navigables financées par le gouvernement. Le transport maritime est particulièrement durable. Cependant, les chemins de fer sont beaucoup plus efficients que le camionnage. En moyenne, le transport ferroviaire est quatre fois plus efficace sur le plan énergétique que le transport routier, produisant moins de gaz à effet de serre et d'autres polluants.
De plus, le transport ferroviaire est plus sûr que le transport routier. Le transport des marchandises par train au lieu de camions permettra d'enlever des camions des autoroutes et de faire des économies sur l'entretien des routes. Un seul train de marchandises retirera environ 300 camions de notre réseau de routes et d'autoroutes très utilisé. Pourtant, le camionnage est subventionné, parce qu'il utilise l'infrastructure publique. Et l'on prévoit maintenant utiliser des camions automatisés en pelotons.
Encore une fois, d'un point de vue de politique publique, il me semble que la société demande aux décideurs du gouvernement de faciliter la transition vers un avenir durable. Offrir des conditions égales pour que les chemins de fer d'intérêt local puissent faire concurrence aux camions est une manière intelligente de le faire. Aller de l'avant avec le plan de services ferroviaires à forte fréquence de VIA Rail en est une autre.
L'honorable David Emerson, lors du récent examen de la Loi sur les transports au Canada, a recommandé la création d'un programme de financement dédié aux chemins de fer d'intérêt local et, il y a seulement deux semaines, devant le Comité permanent des transports, il a rappelé l'urgence d'investir dans l'infrastructure des chemins de fer d'intérêt local afin de maintenir ce lien vital de la chaîne d'approvisionnement.
C'est pour cette raison que l'ACFC recommande que le gouvernement crée un programme de financement des immobilisations afin de soutenir les investissements dans l'infrastructure des chemins de fer d'intérêt local. Dans notre mémoire, nous suggérons un montant et quelques modalités pour ce fonds. Nous faisons également d'autres suggestions, et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
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Nous proposons deux ou trois choses.
Premièrement, en ce qui concerne la déduction pour amortissement, si les choses s'accéléraient de la façon dont elles se sont accélérées dans d'autres secteurs, les entreprises réagiraient et investiraient dans la construction de nouvelles voies. Et vous constateriez que ce serait vraiment bien plus avantageux pour les exploitants de lignes sur courte distance, qui sont nombreux à avoir des réseaux de rails légers. S'ils pouvaient installer des rails lourds, qui sont littéralement plus lourds, la capacité de ces exploitants augmenterait immédiatement; en effet, ils doivent, aujourd'hui, ne remplir que partiellement les conteneurs qui circulent sur leurs voies, parce qu'ils n'ont pas une infrastructure ferroviaire suffisante pour plus de poids.
En encourageant les investissements dans les chemins de fer, vous obtiendriez immédiatement une augmentation de la capacité, ce qui se traduirait par une productivité accrue, partout sur le réseau. Notre deuxième proposition, qui serait avantageuse pour les consommateurs — et elle est probablement liée de plus près à l'exemple que vous avez donné —, c'est que le gouvernement réaffecte les revenus dérivés du carbone vers un programme accessible aux clients des compagnies de chemin de fer. Un client éventuel des compagnies de chemin de fer pourrait ainsi demander du financement pour que son usine soit reliée à l'infrastructure ferroviaire, par exemple. Le gouvernement pourrait ensuite obtenir des crédits, en raison de la réduction des gaz à effet de serre, et s'en servir pour investir. Ce crédit ne serait accordé que si le réseau ferroviaire remplaçait de manière continue le réseau de camionnage.
Ce type de programme existe déjà au Québec. Il a donné de très bons résultats, puisqu'il a réduit les émissions de gaz à effet de serre et entraîné une augmentation de la clientèle des compagnies de chemin de fer. Prenons par exemple l'industrie des produits forestiers. À l'heure actuelle, 50 % seulement des produits forestiers, à destination des scieries et des entreprises du même type, circulent sur les voies ferrées. L'Association des produits forestiers s'est engagée au nom de ses membres à réduire les émissions de gaz à effet de fer grâce au transport ferroviaire. C'est un magnifique exemple de la clientèle qui bénéficierait directement d'un programme de ce type.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également nos invités d'avoir pris le temps de venir nous exposer leur point de vue.
Monsieur Bourque, j'aimerais d'abord émettre un commentaire. Je suis un partisan du train. J'ai d'ailleurs pris un train de VIA Rail ce matin pour faire le trajet entre Montréal et ici. Je veux simplement souligner que, dans plusieurs municipalités, les chemins de fer du CP ou du CN traversent la ville, ce qui entrave parfois le transport actif des citoyens et citoyennes. C'est un problème qui, chez nous, est assez fréquent. Malheureusement, vos membres ne sont pas toujours très ouverts à l'idée d'accroître le nombre de passages à niveau, ce qui crée certaines difficultés.
Messieurs Yussuff et Luff, il est évident que l'idée d'un plan national de garderies résonne favorablement aux oreilles des néo-démocrates. Les députés québécois trouvent ce plan d'autant plus intéressant qu'ils vivent l'expérience des CPE depuis quelques années et que les résultats sont positifs. Ils le sont pour les enfants, mais également pour les parents. En effet, ceux-ci — les mères davantage que des pères, il faut l'admettre — peuvent retourner sur le marché du travail. L'économiste Pierre Fortin a estimé que cela avait en effet permis à 70 000 femmes de retourner sur le marché du travail. Cela augmente notre productivité collective. C'est également très positif pour ces femmes en ce qui a trait à leur autonomie financière.
Selon vous, l'impact d'un plan fédéral de garderies publiques serait-il équivalent dans l'ensemble du pays?
À votre avis, quelles répercussions positives cela aurait-il sur l'économie en général?
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Elles sont de deux types. Ce système permettrait à coup sûr d'augmenter la participation des femmes à l'économie. Les statistiques sont éloquentes. Je crois que c'est le Québec qui affiche le taux de participation des femmes à l'économie le plus élevé. Et cela est dû en grande partie à l'existence d'un programme de garde d'enfants qui aide les femmes à voir les besoins de leurs enfants comblés pendant qu'elles travaillent. Nous avons observé une hausse de la productivité qui en a découlé et nous avons constaté aussi une croissance économique générale, qui tient aussi à leur contribution.
Le gouvernement provincial récupère chaque cent qu'il a consacré à ce programme, étant donné que ces femmes paient un impôt sur leur revenu et que cette cotisation à l'assiette fiscale dépasse l'investissement du gouvernement. Et de plus, pour les enfants... l'éducation préscolaire est un principe fondamental, nous allons tous à l'école pour apprendre. Et elle peut aider les enfants à prendre un bon départ dans la vie, à assurer leur avenir. Fait plus important encore, elle les traite tous de la même façon et leur donne tous la même chose... et, à long terme, cela débouchera sur une société plus égalitaire.
Le Québec a agi dans une large mesure sans l'aide du gouvernement fédéral. Je crois que ce que le gouvernement cherche à faire, ici, c'est à coup sûr d'inciter les autres provinces à investir davantage dans le réseau des garderies du pays. Cela donnerait un élan formidable à notre économie, un élan vers l'avenir. En outre, ça aiderait les enfants. Nous voulons qu'ils aient des bases solides, de l'enfance à l'âge adulte. Cela atténuerait en outre le stress des familles qui ont de la difficulté à trouver un bon service de garde et qui se demandent quoi faire de leurs enfants.
Je suis père moi-même, et je sais d'expérience que si ma conjointe et moi-même n'avions pas réussi à trouver un service de garde pour notre enfant, je ne pourrais pas faire ce que je fais, mon horaire ne me permettant pas d'envoyer mon enfant à la garderie, en sachant que quelqu'un viendrait l'y chercher à la fin de la journée.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bon après-midi, tout le monde.
Je remercie grandement tous ceux et celles qui ont témoigné devant le Comité permanent des finances. Ils ont tous présenté des idées et des recommandations très intéressantes au Comité.
Docteure Moineau, j'ai bien entendu votre message concernant l'investissement dans les sciences et dans la recherche, comme l'a mentionné dans le rapport Naylor. Je pense que vous avez entièrement raison de dire que cela va apporter beaucoup au Canada en ce qui a trait à sa capacité à être plus innovateur et plus concurrentiel et à livrer des services de santé vraiment importants pour notre pays.
[Traduction]
Monsieur Coleridge, j'ai trouvé que votre exposé sur le mentorat et les services offerts par Grands Frères Grandes Soeurs du Canada... Vous demandez peu, et ce que vous demandez peut en accomplir beaucoup. Nous savons que quand les jeunes sont exposés grâce à vous à un mode de vie différent, à une vie meilleure, quand ils ont quelqu'un à qui se confier, avec qui ils peuvent établir une relation à long terme, une relation de mentorat... Je l'ai constaté de mes propres yeux, je sais comment ça fonctionne à Gatineau. Je tiens à saluer vos collègues de Gatineau.
[Français]
Les Grands Frères et Grandes Soeurs de l'Outaouais font un travail exceptionnel pour les jeunes du pays et, surtout, comme vous l'avez mentionné, pour les nouveaux arrivants, ce qui est très important.
Mesdames Deschenes et Corbeil, vous avez beaucoup fait pour vulgariser la science. Tout comme je l'ai fait avec M. Coleridge, je vous remercie. Vous donnez l'exemple aux jeunes, surtout aux jeunes femmes, afin qu'elles travaillent dans un domaine des sciences. C'est très important. On pourrait certainement investir davantage à ce chapitre.
Messieurs Yussuff et Luff, j'apprécie beaucoup que vous ayez pris le temps de reconnaître les avantages fiscaux inhérents à notre système. Il est important que nous ayons une discussion sur ce sujet afin de bien explorer la question de l'équité fiscale.
[Traduction]
Monsieur Prouse, je ne sais pas ce que vous avez fait dans une vie antérieure pour avoir un lien avec notre président, mais, quoi qu'il en soit, merci d'être venu. Nous sommes en mesure d'apprécier ce que fait CropLife. C'est encore une fois la même chose que dans le cas de l'Association des facultés de médecine du Canada ou de l'Association des centres de sciences. Je le répète, nous avons là une occasion d'investir dans la recherche et le développement, en particulier dans le secteur agricole et agroalimentaire. C'est très important. Comme l'a dit mon collègue, M. Kmiec, c'était très utile.
[Français]
Enfin, il y a vous, monsieur Bourque, de l'Association des chemins de fer du Canada. J'apprécie votre recommandation relative à la déduction pour amortissement accéléré, qui peut mener à des investissements dans la construction de chemins de fer et contribuer à réduire les gaz à effet de serre.
J'apprécie aussi votre appui au service de transport de voyageurs à forte fréquence de VIA Rail.
Pouvons-nous discuter de ce sujet, monsieur Bourque? Vous avez dit que les producteurs ou les manufacturiers voulaient investir dans le domaine ferroviaire. Pouvez-vous parler plus longuement non seulement de ce qui se fait dans l'industrie forestière du Québec à cet égard, mais aussi ailleurs au Canada? Est-ce que cela peut toucher les coopératives et les fermiers de l'Ouest canadien?
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Je vous remercie beaucoup.
[Traduction]
Certainement; en effet, il y a probablement davantage de lignes sur courte distance en Saskatchewan, par exemple, que n'importe où ailleurs au pays. Et toutes ces lignes sur courte distance, vous le savez peut-être, appartenaient à une époque aux transporteurs de catégorie I, presque toutes. Et quand ces derniers ont été autorisés à se lancer dans des activités commerciales, ils les ont abandonnées. Et si ces grandes compagnies de chemin de fer les ont abandonnées, c'est qu'il n'y avait pas beaucoup de circulation. Au fil des ans, peu d'investissements ont été consacrés à ces lignes de chemin de fer. Par définition, elles sont pour la plupart moins solides et plus âgées, et n'ont fait l'objet que de peu d'investissements. Les sociétés qui exploitent des lignes sur courte distance, au Canada, investissent en général environ 12 % de leurs revenus dans l'entretien des voies et de l'équipement, chaque année; les transporteurs de catégorie I sont arrivés à investir près de 20 % de leurs revenus, au cours des 10 dernières années. Ils ont maintenu ce niveau d'investissement même pendant la grande récession de 2008.
Il est évident que les compagnies de chemin de fer qui exploitent des lignes sur courte distance, partout au pays, profiteraient de mesures de ce type. Et les clients des compagnies de chemin de fer, en conséquence, profiteraient de l'accès à l'infrastructure des transporteurs de catégorie I. Bien sûr, il y a des avantages sociétaux, et c'est pourquoi je mets ici l'accent sur le débat sur la politique publique. Il y aura une réduction des émissions de gaz à effet de serre, des émissions de toutes sortes, et une réduction de l'usure des routes; en outre, le transport par rail est plus sûr que le transport par camion.
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VIA Rail, en fait, a vu son achalandage augmenter ces dernières années. Je crois que l'entreprise a fait de l'excellent travail, puisqu'elle a augmenté son achalandage malgré le fait que son produit, fondamentalement, est âgé.
Le chiffre qui me frappe le plus, dans tout ce débat, c'est 82 %. À l'heure actuelle, 82 % des déplacements entre Ottawa, Montréal et Toronto se font en automobile. Je parie avec tous ceux d'entre vous qui vous promenez occasionnellement en voiture sur la route que vous avez remarqué que la plupart des automobiles n'ont qu'un occupant. À Ottawa, il y a une voie réservée aux véhicules multioccupants; c'est-à-dire les véhicules où il y a au moins deux personnes, et cette voie est la plupart du temps libre. Et pourtant, ce serait une des mesures les plus faciles à prendre, faire en sorte que les gens délaissent l'automobile pour adopter le train.
Pourquoi ne prenons-nous pas ces mesures? Parce que, pour le moment, les trains ne circulent pas à une fréquence suffisante pour que l'on puisse convaincre les gens de prendre le train, sachant que, lorsqu'ils auront fini ce qu'ils ont à faire, à la fin de la journée, ils pourront revenir chez eux en train. En outre, le train est un peu lent.
Un des membres du Comité a dit aujourd'hui être venu de Montréal en train. C'est un beau voyage. Pour aller à Toronto, c'est un peu plus long, et, en comparaison, c'est plus rapide en automobile. Si on arrivait plus rapidement à destination en train qu'en automobile, on grugerait petit à petit ce chiffre de 82 % et on recueillerait rapidement de magnifiques bénéfices.
Je crois que VIA Rail a très bien réussi à vendre son produit.
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En ce qui concerne l'efficience, nous sommes comblés, au Canada, parce que nous avons des chemins de fer de catégorie I: nous avons vraiment les chemins de fer les plus efficients de toute l'Amérique du Nord, et les chemins de fer de l'Amérique du Nord sont considérés comme les chemins de fer de transport de marchandises les plus efficients du monde. Ils se sont transformés, ils n'étaient pas du tout efficients, ils sont devenus très efficients. Ils ont réussi cela, entre autres, en faisant les trains plus longs, ce qui a eu des répercussions, par exemple, sur les passages à niveau. Un membre du Comité a parlé un peu plus tôt des passages à niveau.
C'est un intéressant morceau de ce casse-tête, puisque le fait est que, ces 10 dernières années, 85 % des blessures graves et 91 % des accidents mortels impliquant les chemins de fer ont eu lieu à un passage à niveau ou dans le cadre d'une intrusion sur une propriété du chemin de fer. Cette année, tous les accidents mortels impliquant le chemin de fer se sont produits à un passage à niveau ou dans le cadre d'une intrusion; il ne faut donc pas s'étonner que les chemins de fer — pour des raisons liées à leur modèle d'affaires, mais aussi pour des raisons de sécurité — ne sont pas disposés à ajouter des passages à niveau.
Ce que nous devrions plutôt faire, en tant que société, c'est réfléchir aux moyens par lesquels nous pouvons renforcer les passages à niveau et les protéger davantage en construisant plus de ponts et de tunnels. Un excellent exemple est celui de la porte d'entrée de Vancouver, projet fondé sur une collaboration entre la province de la Colombie-Britannique, le gouvernement du Canada et les collectivités locales et visant à régler le problème de la congestion dans les ports. Le projet est allé de l'aval à l'amont en faisant participer le trafic ferroviaire et le trafic routier. Nous avons construit d'autres ponts. Nous avons modifié les ports. Nous avons investi dans les chemins de fer.
Résultat? Une plus grande fluidité de l'économie nationale, une plus grande fluidité à l'échelle locale, puisqu'il n'était plus nécessaire d'attendre que le train arrive. Désormais, les gens pouvaient passer par un pont ou un tunnel, la circulation était plus fluide aussi dans les ports. Mais ce n'est pas tout! La circulation était bien plus sécuritaire. Cette approche axée sur le concept de corridor est celle dont nous avons besoin, au Canada, et cela veut dire que nous devons investir davantage dans les infrastructures des passages à niveau, que les parties intéressées doivent collaborer davantage et que nous devons fermer des passages à niveau plutôt que d'en créer de nouveaux.
[Français]
Après l'accident à Lac-Mégantic, tout le monde a été sensibilisé au fait que la sécurité ferroviaire est importante. Ainsi, nous sommes contre l'installation d'autres passages à niveau.
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En fait, monsieur, cela permet à une entreprise d'investir davantage et d'économiser. C'est une caractéristique de ce système. Si vous appelez ça une échappatoire, je crois que nous serons en désaccord.
Je le répète, si nous faisions les choses exactement comme vous le voulez, nous verrions la capitalisation diminuer, ce qui veut dire que les entreprises ne réussiraient plus à obtenir un prêt ou à assurer leur survie pendant une période de ralentissement économique. Je voulais tout simplement souligner que c'est une caractéristique du système parce que les petites entreprises n'ont pas les mêmes avantages que les grandes. Nous devons en tenir compte.
Merci.
J'aimerais maintenant m'adresser à M. Prouse.
Je viens de l'Okanagan, et j'ai été témoin de bien des changements. Par exemple, pendant une longue période, les gens abandonnaient la culture des pommes pour planter des raisins et produire du vin. Bien sûr, les attentes des consommateurs changent, leurs préférences aussi, en matière de vin, et des vignes étaient remplacées par d'autres, de façon que les cultivateurs puissent suivre les tendances.
Aujourd'hui, je constate qu'on abandonne la culture du raisin pour faire pousser plutôt de nouvelles espèces de cerises et aménager de nouveaux types de vergers de pommiers à forte densité. Il me semble qu'il y a au Canada des régions vraiment très propices à la culture de fruits et d'autres produits, mais nous devons cultiver les nouveaux produits et les nouveaux végétaux qui poussent bien, ici, ce qui nous donnerait un avantage compétitif. Est-ce que j'ai mis le doigt sur ce que vous vouliez vraiment dire, que nous devons avoir les produits de prochaine génération?
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Merci, monsieur le président.
Je crois que j'ai perdu un peu de temps.
Ma question s'adresse au représentant de Grands Frères Grandes Soeurs du Canada. J'aime vraiment beaucoup votre programme. Il y a tellement de choses que nous devrions faire avec les jeunes, à mon avis, j'ai travaillé auprès des jeunes dans différentes situations et à différents titres, au fil des ans. La capacité d'attirer des mentors posait toujours problème. J'aimerais que vous nous parliez un peu des mesures incitatives qui nous aideraient, à ce chapitre.
Il pourrait s'agir de mesures d'allégement fiscal, de mesures qui feraient en sorte que, sur le plan financier, il serait un peu plus intéressant pour les gens de venir travailler auprès des jeunes. Je travaille beaucoup auprès des Autochtones. Bon nombre des Aînés qui touchent un revenu fixe, à savoir les prestations de la Sécurité de la vieillesse, disent que, chaque fois qu'ils sont rémunérés pour avoir donné de leur temps, ils doivent payer de l'impôt. C'est un petit montant.
Y a-t-il moyen de changer ça? Je crois que cela concerne les autres organismes, les autres mentors, et en particulier, les Aînés.
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Envoyez ça à la greffière; Michael pourra ensuite l'avoir.
J'ai une petite question, monsieur Prouse.
Votre proposition au sujet de l'ACIA et de l'ARLA a piqué ma curiosité. Je fais affaire avec ces deux organismes depuis de nombreuses années, et je crois que c'est une excellente idée, puisque vous affirmez, en somme, que nous pouvons atteindre nos cibles en matière de productivité et de concurrence, dans le secteur agricole. Nous pouvons mettre en oeuvre les recommandations du rapport Barton.
Il y a toutefois un problème. La théorie et les règles qui ont cours à Ottawa sont tout simplement impossibles à conjuguer avec la réalité du travail sur le terrain dans ces secteurs. Alors, comment allez-vous les harmoniser? Vous ne demandez pas d'argent, mais je sais à quel point il est difficile de changer le système. Comment allez-vous vous y prendre de façon que les choses s'accélèrent, à l'ACIA et à l'ARLA?