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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité. Je m'appelle Jay Thomson. Je suis le directeur général de la Canadian Communication Systems Alliance. Je tiens à remercier tous les membres du Comité de m'avoir invité ici, à Saint John, pour présenter nos recommandations.
Même si je travaille à Ottawa, à Wakefield, en fait, notre siège social est situé tout près d'ici, près de Quispamsis. La CCSA représente plus de 110 entreprises indépendantes qui fournissent des services d'accès Internet, de télévision et de téléphone partout au Canada. Nos membres servent des centaines de milliers de Canadiens dans des collectivités situées généralement à l'extérieur des marchés urbains, et ce, partout au pays. Dans les régions rurales, les membres de la CCSA sont parfois l'unique source de services de communication essentiels.
Je suis ici aujourd'hui pour formuler trois recommandations qui, selon nos membres, permettraient de soutenir l'engagement du Canada à assurer la croissance de l'économie, la création d'emplois et une prospérité globale.
Notre message aujourd'hui est essentiellement le même qu'au moment de notre comparution devant le Comité l'année dernière. Dans le monde connecté d'aujourd'hui, le perfectionnement continu de notre infrastructure à large bande est crucial à la compétitivité internationale et la réussite économique du Canada. Par conséquent, la politique budgétaire canadienne devrait soutenir l'objectif du gouvernement d'améliorer la prestation de services à large bande à tous les Canadiens.
À cette fin, nous demandons premièrement au gouvernement canadien d'augmenter les investissements dans l'infrastructure à large bande du pays. La CCSA est heureuse de voir que le gouvernement a fait d'importants progrès à cet égard, grâce au programme Brancher pour innover, mais d'autres investissements sont nécessaires. Nous recommandons au gouvernement de continuer à travailler en collaboration avec nos membres pour cerner les endroits où les investissements liés au service à large bande auront l'incidence la plus positive sur la vie des Canadiens.
Deuxièmement, nous demandons que le gouvernement, lorsqu'il prépare ses politiques budgétaires, reconnaisse le rôle crucial que peuvent jouer les entrepreneurs locaux au moyen des réseaux et de l'expertise actuels pour atteindre les objectifs canadiens en matière d'accès à large bande. En fournissant des fonds aux entreprises locales, le gouvernement peut renforcer les capacités à large bande de façon plus efficiente tout en augmentant le potentiel de croissance économique et de diversification, en créant des emplois et en générant d'autres possibilités. Il en est ainsi, parce que les petites entreprises locales savent vraiment comment utiliser chaque dollar de la façon la plus efficace au service de leur collectivité.
Troisièmement, nous mettons en garde le gouvernement contre la possibilité de taxer les fournisseurs de service Internet à l'appui de la production d'émissions de télévision canadiennes comme le souhaitent certains partis. Nous croyons que toute nouvelle taxe visant les fournisseurs de services à large bande serait néfaste à l'atteinte de l'objectif du gouvernement de stimuler la prospérité économique, grâce à l'élargissement des services à large bande dans des régions du pays actuellement mal servies. Par conséquent, nous exhortons le gouvernement à ne pas imposer de nouvelles taxes aux fournisseurs de services Internet du Canada.
En conclusion, nous croyons que le gouvernement canadien est sur la bonne voie pour assurer la croissance de l'économie en veillant à ce que tous les Canadiens, peu importe où ils vivent, aient accès à une connectivité à large bande afin qu'ils puissent profiter eux aussi de l'économie numérique. En augmentant les investissements liés à l'accès à large bande, en finançant directement des fournisseurs de services locaux et en n'augmentant pas le fardeau fiscal de ces entreprises, le gouvernement réussira à atteindre ses objectifs de façon plus efficiente et plus rapidement.
La CCSA et nos membres ont hâte de continuer à travailler en collaboration avec le Comité des finances et le gouvernement pour s'assurer que les politiques élaborées permettent d'assurer la croissance de l'économie canadienne. Je vous remercie encore une fois du temps que vous m'avez accordé et je serai heureux de répondre à vos questions.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs, merci de nous avoir invités à participer à la séance d'aujourd'hui.
La Fédération canadienne des métiers d'art représente un vaste secteur d'artisans d'une diversité de disciplines. L'artisanat est une composante dynamique et active de l'ensemble du secteur culturel au Canada et contribue de façon importante à l'économie culturelle. Le Compte satellite de la culture a révélé que le secteur de l'artisanat a contribué pour 2,8 milliards de dollars au PIB culturel en 2010. C'est plus que les arts de la scène, à 1,7 milliard de dollars, que l'architecture, à 1,2 milliard de dollars, que les livres, à 1,1 milliard de dollars et que la photographie, à 1 milliard de dollars.
Nos recommandations auront une incidence sur les efforts du secteur pour accroître la création d'emplois durables ici même pour les Canadiens. Plutôt que de demander des investissements financiers importants, nous voulons surtout plus de clarté et une réduction des obstacles qui minent la croissance du secteur de l'artisanat.
Pour commencer, nous demandons que le gouvernement adopte un cadre fiscal équitable en ce qui concerne les revenus tirés de subventions. Pendant des années, les artistes ont été confrontés à des lignes directrices obscures et à de la confusion en ce qui concerne ce type de revenus. Cette situation difficile a été portée à l'attention du public plus tôt cette année lorsque le sculpteur Steve Higgins a reçu une facture d'impôt de 14 000 $ après avoir reçu seulement 20 000 $ de subventions dans le cadre d'un projet précis. Ce financement a ensuite été reclassé comme étant lié à une entreprise personnelle plutôt que comme une source de revenus d'entreprise et a été jugé inadmissible en tant que dépenses connexes. C'est là un exemple de gaspillage de productivité, tant pour le personnel de l'Agence du revenu du Canada que pour les artistes qui sont confrontés à de telles vérifications. Ces problèmes pourraient être corrigés par de légères modifications des politiques et un peu de formation au sein de l'ARC.
La FCMA recommande aussi au gouvernement de se réengager relativement aux augmentations budgétaires déjà confirmées pour le Conseil des arts du Canada jusqu'en 2021 et qu'il mette la dernière main au processus connexe. Depuis 2017, la FCMA a bénéficié directement de cette augmentation, tout comme nombre de nos organisations partenaires et membres individuels à l'échelle du pays. Nous savons que ces fonds ont permis d'augmenter le nombre d'emplois et de droits payés à des artistes dans tout le secteur. Nous avons vu nous-mêmes l'incidence que ce financement accru a déjà eue durant la première étape de mise en oeuvre, et nous sommes reconnaissants de cette injection de fonds qui se faisait attendre depuis longtemps et qui permet de soutenir encore mieux notre secteur.
Des fonds pour des programmes de mentorat et d'apprentissage et un accès accru aux mesures incitatives financières et programmes de crédit d'impôt par l'intermédiaire du système des métiers désignés Sceau rouge pourraient beaucoup aider les artisans qui visent à passer de la formation à la pratique professionnelle. En août 2017, la Fédération canadienne des métiers d'art a cerné 36 collèges offrant 84 programmes d'artisanat. La demande pour des occasions liées au programme du Sceau rouge dans le secteur de l'artisanat existe bel et bien. En encourageant Emploi et Développement social Canada et le Conseil canadien des directeurs de l'apprentissage, le gouvernement fédéral peut jouer un rôle en ouvrant cette porte.
Afin de créer de nouveaux revenus imposables pour les artistes canadiens, le gouvernement devrait modifier la Loi canadienne sur le droit d'auteur pour inclure un droit de suite pour les artistes. Une telle redevance concernant les droits d'auteur augmenterait les revenus des artisans dont les oeuvres sont revendues, souvent à un prix plus élevé lorsque leur carrière progresse. Une telle mesure ne coûterait rien au gouvernement fédéral. Ce type de programme existe actuellement dans 93 autres pays à l'échelle internationale. Comme les revenus moyens des artistes sont inférieurs au seuil de la pauvreté, une telle modification de la Loi sur le droit d'auteur aurait une incidence directe sur ces personnes.
Enfin, la Fédération canadienne des métiers d'art recommande que le gouvernement modernise la Politique nationale des musées et cerne de nouveaux soutiens financiers en matière de programmes pour promouvoir la réconciliation autochtone, l'inclusion de la diversité, la numérisation et l'infrastructure. Comme on a pu le voir durant le récent examen et la récente transformation du modèle du Conseil des arts du Canada, les musées canadiens ont besoin de soutien alors qu'ils tentent de se renouveler et de revoir leurs structures, leur contenu et leurs relations avec les publics canadiens et internationaux modernes.
L'artisanat est un secteur qui a une incidence sur toutes les régions du Canada, de lieux communautaires, comme le Eptek Art and Culture Centre de l'Île-du-Prince-Édouard, le Shadbolt Centre for the Arts, à Burnaby, et le Woodland Cultural Centre, à Brantford, jusqu'aux excellents programmes de formation en artisanat comme ceux offerts à l'Alberta College of Art and Design, à Calgary en passant par les collections de renommée dans des galeries publiques et privées comme le Musée canadien de l'histoire de Hull, la Jonathon Bancroft-Snell Gallery, à London et la Collection McMichael d'art canadien. L'artisanat et la culture se portent bien.
Je souligne ces institutions culturelles précises non seulement parce que vous les connaissez, mais parce que ce sont d'excellents exemples d'une industrie culturelle diversifiée. Ce sont des employeurs, des promoteurs communautaires, des gardiens de notre histoire et des lieux de création pour notre époque moderne. Tous ces organismes bénéficieraient directement des recommandations que nous avons présentées aujourd'hui.
Le soutien qu'assure le gouvernement aux artistes et au secteur culturel est un coup de pouce, pas la charité. Le soutien accordé aux industries créatives au pays crée des emplois, soutient les petites entreprises et offre des possibilités aux enfants, jeunes, aînés ainsi qu'à tous les autres, peu importe leurs antécédents. Statistique Canada a confirmé que le secteur culturel a généré environ 25 milliards de dollars en impôt pour tous les ordres de gouvernement en 2007, soit plus de trois fois plus que les 7,9 milliards de dollars qui ont été consacrés à la culture par tous les ordres de gouvernement la même année.
L'investissement culturel offre un excellent rendement.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
L'équité entre les soins de santé mentale et les soins de santé physique est fondamentale pour assurer la productivité et la compétitivité économique au Canada. La Commission de la santé mentale du Canada et l'Association canadienne pour la santé mentale se sont beaucoup exprimé au sujet de l'urgence d'agir.
Le Forum provincial en santé mentale de 2015, qui s'est tenu au Nouveau-Brunswick et auquel plus de 350 participants des communautés ont participé, a établi l'importance de tenir un débat de société sur tous les enjeux relatifs à la santé mentale tels que la nécessité de surmonter la stigmatisation et les barrières juridiques ainsi que de promouvoir l'équité quant à l'accès aux services.
Une telle transformation des services passe par l'implication des familles et des proches, et par la participation communautaire. Il est important d'intervenir tôt tout en respectant la sécurité et la compétence culturelle des Premières Nations, des immigrants, des réfugiés et des minorités linguistiques. La transformation des services en santé mentale repose sur les valeurs que sont le respect, la transparence, la collaboration ainsi que sur les données probantes, les meilleures pratiques et la recherche.
Selon la Commission de la santé mentale du Canada, les pertes économiques découlant des maladies mentales et de l'abus de substances sont estimées à 51 milliards de dollars. Quant aux Canadiens souffrant de dépression, la perte de productivité est estimée à 8 milliards de dollars.
Les problèmes de santé mentale sont la première cause des réclamations de prestations d'invalidité. Soixante-quinze pour cent des réclamations de courte durée aboutissent à des coûts importants. Seulement 50 % des employés retourneront au travail après une période d'invalidité de six mois. Les coûts associés aux problèmes de santé mentale représentent de 4 à 12 % de la masse salariale. Cinquante-sept pour cent des employeurs canadiens en ont fait leur priorité absolue.
Selon une enquête menée par l'Association canadienne pour la santé mentale, dont le rapport vient d'être publié, l'accès aux soins de santé mentale, l'indisponibilité des services appropriés et la stigmatisation constituent les barrières principales à une bonne santé mentale.
Les besoins en santé mentale de 1,6 million de citoyens canadiens ne sont pas satisfaits. La crise des opioïdes est le résultat de la souffrance et des douleurs physiques, spirituelles et psychologiques liées, entre autres, à l'inégalité sociale, au colonialisme, aux traumas intergénérationnels, à la stigmatisation et à l'inaccessibilité de services appropriés et efficaces, de même qu'à la discontinuité dans les services de traitement.
Au Canada, 7,2 % du budget de la santé cible la santé mentale, comparativement à 13 % en Angleterre, alors que le fardeau économique de la santé mentale, estimé par l'OCDE, est de l'ordre de 23 %. Historiquement, les services communautaires en santé mentale sont sous-financés. Le gouvernement canadien a démontré un leadership sans précédent en reconnaissant les lacunes importantes en santé mentale et a engagé des fonds additionnels de 5 milliards de dollars sur 10 ans.
Les problèmes de santé mentale sont évitables et gérables avec un accès ponctuel, équitable et efficace aux services et au soutien appropriés. Quatre-vingts pour cent des citoyens dépendent de leur médecin de famille pour des services qui se limitent habituellement aux médicaments et aux références.
Les services de thérapie psychologique sont inaccessibles dans le système public, car la majorité des citoyens n'ont pas accès à des régimes d'assurance privés pour couvrir une partie des coûts.
Nous recommandons les stratégies suivantes: offrir des thérapies fondées sur des données probantes à même les fonds publics; améliorer la qualité des soins; investir dans la promotion, la prévention, l'intervention précoce, la résolution des problèmes de stigmatisation et de discrimination; assurer un accès équitable; augmenter les fonds destinés à la recherche en santé mentale et à l'évaluation d'impact. Chaque dollar déboursé représente une économie de deux dollars pour le système de santé.
Nous proposons la tenue d'un forum atlantique regroupant tous les participants communautaires et les décideurs du système formel, pour faire suite au forum provincial qui a eu lieu en 2015. Le but d'un tel forum est d'engager des personnes aux prises avec des défis en santé mentale dans leur établissement, d'engager leur réseau naturel de soutien comme les proches et les familles, d'engager les employeurs, les professionnels, les chercheurs et les décideurs.
C'est également l'occasion de démystifier la santé mentale, les maladies mentales et les dépendances, de communiquer les données probantes et les meilleures pratiques, mais c'est surtout l'occasion de surmonter la stigmatisation. La collaboration avec des partenaires est essentielle pour mettre en place des stratégies innovatrices, déployer des services appropriés et efficaces, intervenir tôt et bâtir une économie saine et dynamique.
Les problèmes suivants coûtent cher à la société: le taux d'itinérance liée aux maladies mentales; le taux de dépendance liée aux problèmes de santé mentale; les taux de chronicité et de dépendance économique des personnes qui n'ont pas accès à des services appropriés et efficaces; l'inaccessibilité des soins et services pour ceux aux prises avec une maladie mentale, ainsi que pour leurs familles et leurs proches. Le statu quo a des répercussions sur la santé économique et la productivité des communautés.
Un forum réunissant tous les acteurs des systèmes formels des services publics, les institutions de formation et d'éducation, les organisations communautaires, les communautés immigrantes, les Premières Nations et la minorité linguistique, dans un esprit de collaboration, d'échange d'information à partir des données probantes, ouvre la voie à la démystification des maladies mentales, fait la promotion des meilleures pratiques et assure la continuité des soins.
Un forum est une intervention sociétale qui informe, sensibilise et mobilise les gens. Il vient surmonter la stigmatisation et engager nos communautés dans un partenariat avec les systèmes formels et les décideurs.
L'Association canadienne pour la santé mentale recommande l'adoption d'une loi sur la parité entre la santé mentale et la santé physique, qui préciserait que l'accès aux services en santé mentale n'est pas un privilège, mais un droit.
La Coalition aura pour objectif de représenter les intérêts des communautés, des individus et des services formels dans la transformation des services en santé mentale.
Merci.
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Merci, monsieur le président et merci aux membres du Comité permanent des finances de me donner l'occasion de comparaître aujourd'hui. Je suis très heureux que le Comité ait choisi le thème de la croissance économique pour assurer la compétitivité du Canada, puisqu'il s'agit d'un enjeu crucial pour notre merveilleux pays. Comme la personne de la Colombie-Britannique l'a mentionné ce matin lorsqu'il était question de l'oléoduc qui a été sanctionné ou qui ira de l'avant parce que les propriétaires ont donné leur accord, c'est justement de ça que nous avons besoin au pays. C'est excellent.
À titre d'information, notre organisation emploie environ 18 000 personnes au Canada et aux États-Unis, la plupart oeuvrant au Canada. L'année dernière, nous avons acheté des biens et services à plus de 4 600 entreprises, ici même, au Nouveau-Brunswick seulement, ce qui représente des achats locaux d'une valeur de 1,3 milliard de dollars en 2017. La grande majorité de ces entreprises sont des petites entreprises, une composante essentielle du tissu social et économique du pays. Afin de rester en affaires et de continuer d'acheter auprès des petits fournisseurs locaux, notre entreprise a besoin d'être concurrentielle à l'échelle mondiale. C'est absolument essentiel.
Les exportations sont cruciales. Nos scieries du Nouveau-Brunswick produisent assez de bois en sept jours pour répondre aux besoins de toute la construction résidentielle du Nouveau-Brunswick pendant un an. En ce qui concerne les papiers sanitaires, on parle d'environ 50 jours, et pour les revues, environ 12 jours.
J'ai participé à la table de la stratégie économique future du secteur des ressources du , et on a eu accès durant les travaux à un certain nombre de statistiques intéressantes, des données que je ne connaissais pas. Je ne veux pas être négatif, mais je vais les lire parce que, selon moi, elles mettent des choses en contexte et illustrent bien là où on s'en va au chapitre de la compétitivité.
Le Canada se classe au 34e rang des 35 pays de l'OCDE pour ce qui est de la période d'obtention d'un permis destiné à un nouveau projet de construction. La croissance des exportations du Canada a diminué de façon importante au cours des 15 dernières années. L'écart de productivité entre le Canada et les États-Unis a plus que doublé depuis la fin des années 1980. Le Canada se classe au dernier rang de toutes les économies avancées en ce qui concerne le fardeau de la réglementation gouvernementale et l'efficacité des dépenses gouvernementales.
Dans un récent sondage mené auprès de grandes entreprises, le Conseil canadien des affaires a constaté que 64 % des PDG affirmaient que le climat d'investissement canadien s'était détérioré au cours des cinq dernières années. Ces répondants soulignaient l'augmentation du fardeau fiscal et réglementaire, l'augmentation de la bureaucratie, qui peut décourager des entreprises de faire de grands investissements au Canada. Pendant ce temps, la confiance parmi les petites entreprises a chuté selon les rapports de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Les investissements étrangers directs au Canada ont chuté l'année dernière pour atteindre leur niveau le plus bas depuis 2010.
Tandis que vous réalisez vos consultations prébudgétaires, je veux vous proposer quelques nouvelles idées. Je n'ai pas voulu être négatif en formulant mes commentaires précédents, mais c'est la situation actuelle. Notre pays est merveilleux. Nous avons d'immenses quantités de ressources naturelles. Notre travail, c'est de savoir de quelle façon aller de l'avant afin que nous puissions être plus concurrentiels.
Les questions fiscales, la question de la déduction pour amortissement accéléré... Je suis sûr que différents intervenants du secteur manufacturier de partout au pays vous suggéreront l'accélération de la déduction pour amortissement sur les machines et le matériel. Les États-Unis permettent actuellement un amortissement total durant la première année. C'est donc un besoin criant lorsqu'on pense que le taux d'amortissement actuel au Canada s'échelonne sur environ sept ans. À une époque, nous pouvions acheter de l'équipement pour nos usines de fabrication, et ces pièces d'équipement duraient. On les conservait jusqu'à la fin de leur vie utile. Aujourd'hui, en raison des changements technologiques, bien souvent, les pièces d'équipement ont une durée de vie utile, mais elles ne sont plus techniquement concurrentielles en raison du rythme rapide des changements dans le secteur manufacturier mondial. C'est un fait très important.
Nous pourrions même envisager de modifier les règles du « prêt-à-servir ». Actuellement, l’immobilisation doit servir avant qu'il soit possible de l’amortir. Au Nouveau-Brunswick, à une certaine époque, le gouvernement fédéral avait autorisé l’utilisation de règles du « prêt-à-servir », ce qui signifiait qu’il pouvait y avoir une exemption. Une fois qu'on s'engageait à l'égard d'un projet, on pouvait réclamer l’amortissement pendant les travaux de construction. Cette mesure avait permis d'accroître encore plus le taux d’investissement dans les régions particulièrement mal en point du pays.
Selon nous, la question de l'amortissement est très importante, et nous demandons que l'on en tienne dûment compte pour l'ensemble du pays, et ce, pour toutes sortes de raisons.
En ce qui concerne la tarification du carbone et la réglementation environnementale, nous soutenons les efforts du gouvernement fédéral pour réduire les émissions de carbone. Au sein de notre organisation du secteur des pâtes et papiers, nous avons réduit nos émissions de carbone d'environ 50 % au cours des 15 dernières années. C'est là un coût d'exploitation qui s'autofinance rarement, mais c'est quelque chose que nous devons faire. Nous ne le contestons pas. Une façon d'atténuer l'incidence de la taxe sur le carbone sur les entreprises serait de créer une autre catégorie d'amortissement.
Où investir...? Le gouvernement fédéral est en train de réécrire les règles environnementales sur l'eau, l'air et ainsi de suite, et ce, dans un certain nombre de secteurs différents. On peut seulement dépenser un dollar une fois. Une fois qu'on le dépense pour réduire l'empreinte environnementale, on ne l'a plus pour moderniser l'usine.
Il faudrait peut-être prévoir une catégorie différente d'amortissement, peut-être un double amortissement, pour les mesures qui visent précisément des améliorations environnementales au pays. Il faut les faire, c'est parfait, et le gouvernement fédéral finira par obtenir tous ces revenus imposables. Ce sera peut-être un an ou deux ans plus tard, mais, alors, on est entièrement exposé du point de vue de l'amortissement, et on paye le plein impôt. Selon nous, ce serait peut-être la façon de communiquer le bon message au reste du milieu.
En ce qui a trait à la capacité analytique, les gouvernements présentent souvent... et lorsque je parle des gouvernements, je parle du fédéral et des gouvernements provinciaux. Je sais que nous sommes ici pour parler du gouvernement fédéral aujourd'hui, mais il y a des chevauchements. Les gouvernements procèdent souvent à des modifications stratégiques et législatives pouvant avoir une incidence négative sur les entreprises, même si ce n'est pas une incidence directe. Ils sont peut-être animés des meilleures intentions, mais ils sont peut-être parfois mal avisés. Il peut s'agir de modifications de la réglementation environnementale, des lois du travail ou concernant un certain nombre d'autres initiatives gouvernementales.
Il faut apporter ces changements, mais le gouvernement doit en comprendre l'incidence — en quoi on influe sur le résultat — parce qu'on en revient toujours à la question de la compétitivité. On voit souvent des provinces mettre en place des règlements sans avoir analysé leur incidence. C'est particulièrement vrai dans le secteur des ressources.
C'est la raison pour laquelle je suis heureux de voir le projet d'oléoduc aller de l'avant. Le a fait la bonne chose. Il a acheté Kinder Morgan, et il va passer à l'action. C'est la bonne chose à faire. Il faut que les choses bougent.
Nous recommandons que le gouvernement fédéral crée un groupe de travail interne sur la compétitivité bénéficiant d'une capacité analytique afin de bien comprendre l'incidence de toute modification stratégique ou législative sur la compétitivité à l'échelle internationale. Lorsque les tarifs d'électricité ou le prix de l'essence augmentent ou encore lorsqu'on modifie la réglementation sur les transports, tout cela a une incidence sur les coûts de nos intrants. Toutes ces choses s'additionnent et ont une incidence sur notre compétitivité à l'échelle internationale, et c'est très important.
Le groupe de travail concernerait un secteur précis. On ne parle pas ici de milliers de personnes. Ce serait des gens qui connaissent très bien le milieu minier, le secteur forestier et les industries du pétrole et du gaz et qui comprennent vraiment les intrants mondiaux et ce qu'il faut pour que des investissements en capitaux ici, au Canada, soient attrayants. Comme on l'a souvent dit aux premiers ministres du Nouveau-Brunswick au cours des 10 dernières années, environ — lorsque le Nouveau-Brunswick a perdu environ la moitié de ses usines de pâtes et papiers —, ces personnes n'ont pas quitté l'industrie, elles ont quitté le Nouveau-Brunswick. Elles sont parties dépenser leur argent ailleurs, peut-être dans un endroit où il est plus facile de faire des affaires.
C'est quelque chose qui se produit partout au Canada dans ces secteurs très concurrentiels. Aujourd'hui, le Canada a le Bureau de la concurrence. Selon nous, on a besoin d'un bureau de la compétitivité. Nous croyons que c'est très important de bien comprendre tout cela. Évidemment, le fait d'être concurrentiel permet de maintenir un bon niveau de vie, au pays. C'est ce que nous avons réussi à faire. Il faut pouvoir compter sur les recettes fiscales nécessaires pour financer tous les programmes sociaux et aider les gens qui en ont besoin.
Nous avons entendu un certain nombre de jeunes ici, ce matin, qui ont parlé très bien du fait que nous avons l'obligation d'être de bons intendants. La seule façon d'y arriver, c'est de générer de l'argent, des revenus pour le pays. Et la seule façon dont on pourrait le faire à long terme, c'est en étant concurrentiel. Nous sommes chanceux de compter sur toutes les ressources du monde, et c'est donc à nous, en tant que pays, à passer à l'action.
La compétitivité devrait être le mot d'ordre pour bien des choses que nous faisons actuellement.
Merci.
Monsieur le président Easter, bonjour à vous, aux membres du Comité et à mes collègues témoins.
Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité pour discuter des considérations qu'il convient d'inclure dans le prochain budget fédéral selon la Chambre de commerce de la région de Saint John.
Durant les récentes élections provinciales, les bureaux de commerce, les chambres de commerce et d'autres associations du Nouveau-Brunswick ont créé une plateforme intitulée « Nous choisissons la croissance », qui repose sur cinq piliers définissant ce dont nos membres, la province et le pays ont besoin pour réussir. Ces cinq piliers sont une économie axée sur le secteur privé, l'exploitation responsable des ressources, une gestion financière responsable, une amélioration des résultats à l'exportation et le perfectionnement de la main-d'oeuvre. Je vais essayer de me concentrer sur la plupart de ces piliers ce matin.
Je parlerai en premier d'une économie axée sur le secteur privé.
Le Nouveau-Brunswick est le meilleur endroit où vivre au Canada. Cependant, un environnement fiscal et réglementaire concurrentiel est nécessaire pour attirer de nouvelles entreprises et permettre aux entreprises actuelles d'assurer leur croissance dans l'actuel marché mondial où tous les joueurs se livrent concurrence pour les capitaux et les talents, peu importe la taille des organisations. Nos taux réduits d'imposition des petites entreprises sont concurrentiels lorsqu'on regarde seulement le niveau d'imposition des sociétés. Cependant, lorsqu'on tient compte aussi des taux d'imposition des particuliers et du taux d'imposition marginal le plus élevé dépassant les 50 %, cela peut décourager les propriétaires d'entreprise d'atteindre leur plein potentiel lorsque 50 % de ce qu'ils gagnent seront versés en impôts. C'est assez dissuasif. C'est grave lorsque l'entreprise est assujettie au taux général d'imposition de 29 % au Nouveau-Brunswick.
Les changements apportés récemment aux règles relatives à la déduction accordée aux petites entreprises en ce qui concerne le montant de revenu passif touché par une personne peuvent avoir pour effet de doubler le fardeau fiscal de nombreuses petites entreprises et leur enlever tout capital de croissance. De plus, les changements de grande envergure qui ont été apportés au fil des dernières années ont eu pour effet d'accroître les frais de comptabilité et les frais juridiques de tous les propriétaires d'entreprise seulement pour qu'ils puissent demeurer conformes. Par conséquent, nous recommandons que tous les récents changements fiscaux soient mis en veilleuse et qu'on procède à un examen solide et complet du régime fiscal, y compris les taux d'imposition, pour s'assurer qu'il est juste et équitable pour tous. Tout examen prendra, comme il se doit, du temps.
Cependant, le Nouveau-Brunswick et le Canada ont besoin d'actions immédiates pour encourager les investissements, mettre fin à l'exode des capitaux et encourager la croissance. Pour commencer, nous suggérons une radiation immédiate des dépenses en capital. Cette mesure peut être améliorée grâce à une super déduction de 125 % des dépenses afin de favoriser davantage les investissements et la croissance. Pour tous, une réduction du taux d'impôt marginal le plus élevé en deçà de 50 % serait une mesure positive. En outre, on pourrait apporter une modification positive relativement au récent changement des règles de l'impôt sur le revenu fractionné en prévoyant une exemption pour un époux. En outre, on pourrait aussi augmenter l'âge des personnes visées pour exclure celles qui ont moins de 25 ans et revenir aux règles qui fonctionnaient très bien depuis le début des années 1990. On éliminerait ainsi la complexité et réduirait les risques pour les propriétaires d'entreprise qui veulent bien faire les choses, mais qui n'ont aucune idée de la façon d'appliquer les nouvelles règles trop complexes.
Puisque la population du Nouveau-Brunswick vieillit, les propriétaires d'entreprise actuels sont confrontés à des problèmes de relève. Bon nombre aimeraient transférer leur entreprise à des membres de leur famille, mais les règles actuelles font en sorte que c'est quasiment impossible, puisque la plupart des propriétaires d'entreprise ne peuvent pas transférer de façon efficiente leur entreprise à la prochaine génération sans s'exposer à de lourds coûts fiscaux. Nous suggérons la mise en place d'un mécanisme pour permettre le transfert d'une entreprise familiale à la prochaine génération qui permettrait au propriétaire actuel de profiter des mêmes avantages que s'il vendait son entreprise à une personne sans lien de dépendance.
Vient ensuite la question de l'exploitation responsable des ressources.
Le Nouveau-Brunswick s'est construit sur les richesses que la terre et la mer nous fournissaient, et le dur labeur de tous ceux qui ont pris des risques sans garantie de réussite. Le cadre réglementaire actuel semble changer constamment et causer d'importants problèmes à quiconque tente de lancer une nouvelle entreprise ou d'assurer la croissance d'une entreprise qui mise sur ces ressources naturelles. La construction de tout élément d'infrastructure majeur, comme un pipeline, ouvrirait de nouvelles perspectives commerciales et donnerait aux entreprises locales l'occasion d'acquérir une expérience utile qu'elles pourraient ensuite utiliser ailleurs. Ce serait aussi une façon d'augmenter l'assiette fiscale du Nouveau-Brunswick.
Vu l'incertitude, il n'est pas surprenant qu'il n'y ait pas de nouveaux projets privés à même d'attirer de nouvelles entreprises au Nouveau-Brunswick, des projets qui non seulement permettraient de créer des emplois immédiats, mais fourniraient à la province une infrastructure durable pouvant attirer encore plus de nouveaux investissements. Les règles appliquées devraient être raisonnables et réalistes, et il faudrait les définir en collaboration avec l'industrie et les intervenants. En outre, les règles ne doivent pas monter les parties opposées les unes contre les autres; il convient plutôt de prendre en considération le bien commun national. Ces règles devraient ensuite être appliquées de façon uniforme dans le cadre de tout examen de projet en cours d'élaboration afin qu'il soit possible de construire quelque chose au Canada.
Faire face au changement climatique en offrant des traitements fiscaux bénéfiques, des radiations immédiates, des super déductions ou de meilleurs crédits d'impôt remboursables pour la modernisation de l'équipement antipollution, la mise à niveau et le passage à de nouvelles pièces d'équipement efficientes ou l'installation de sources d'énergie renouvelable, plutôt que d'imposer des taxes sur le carbone, permettrait d'obtenir de meilleurs résultats. Tout le monde au Canada est déjà taxé jusqu'aux oreilles, et il n'est pas possible d'ajouter de nouvelles taxes. Il faut encourager les comportements voulus. Il ne faut pas punir les gens lorsqu'il n'y a pas d'autre solution.
Nous allons maintenant passer à la gestion financière responsable.
Un gouvernement fédéral stable et solide sur le plan budgétaire aiderait le Canada à se vendre comme étant un bon endroit où investir. Il n'est pas viable d'accumuler des déficits extrêmes et d'accumuler une dette importante sans avoir de plan clair pour revenir à un budget équilibré, tout comme il n'est pas viable d'essayer d'équilibrer le budget grâce à des augmentations des impôts, puisque nous avons passé le point où l'augmentation de l'impôt permet de générer plus de revenus.
Par conséquent, nous recommandons au gouvernement de vivre avec moins, de se concentrer sur le volet des dépenses de l'état des résultats et de ne pas équilibrer le budget grâce à des augmentations des impôts. Chaque année qui passe sans qu'on ne règle le problème rend, justement, la situation plus difficile à corriger et expose le Canada au risque de ne plus pouvoir surmonter le prochain ralentissement économique inévitable.
Pour ce qui est de l'amélioration des résultats à l'exportation, nous sommes une économie axée sur l'exportation, principalement par l'intermédiaire des États-Unis. Nous devons élargir nos activités à d'autres marchés. Le gouvernement fédéral devrait fournir un meilleur filet de sécurité financier aux entreprises qui tentent de pénétrer de nouveaux marchés.
Cependant, il faudra des années pour créer de nouveaux marchés. Les problèmes commerciaux entre le Canada et les États-Unis doivent être stabilisés pour assurer la libre circulation des marchandises vers les États-Unis. La survie de nombreuses entreprises au Nouveau-Brunswick qui emploient actuellement des milliers de personnes dépend du marché américain. Toute perturbation du commerce transfrontalier serait dévastatrice.
Au cours des cinq minutes qu'on nous a accordées, j'ai seulement abordé quatre des cinq piliers de la croissance. Il y a tellement d'autres choses dont il faut parler.
Merci de m'avoir donné l'occasion de comparaître aujourd'hui. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup de m'avoir invité à comparaître. Je vous en suis très reconnaissant.
Vous nous consultez sur des enjeux liés à la croissance économique, et je veux vous parler de ce qui est selon moi le rôle d'importance cruciale des universités et des collèges du pays pour soutenir la croissance économique. Plus particulièrement, je vais me concentrer sur le Nouveau-Brunswick et mon université et sur le rôle que nous tentons de jouer pour que le Nouveau-Brunswick retrouve la voie vers une croissance économique durable.
Selon moi, la réalisation minimale pour notre province serait, justement, de « devenir une province nantie ». La barre est à mon avis assez basse, mais il faut reconnaître que 36 ¢ de chaque dollar public dépensé dans notre pays proviennent de paiement de péréquation. Je crois qu'une partie de nos discussions politiques devraient porter sur la façon dont nous nous affranchirons de cette dépendance envers nos concitoyens du reste du pays.
Notre université compte environ 10 000 étudiants, dont 2 000, ici, dans notre campus de Saint John, et 8 000 à Fredericton. L'université a 233 ans; c'est la plus vieille université anglophone du pays, et Startup Canada a déterminé que nous étions l'université possédant le meilleur esprit entrepreneurial du pays en 2014. Ce concours n'a plus jamais été tenu, alors c'est un titre que, je l'espère, nous porterons pour toujours.
C'est difficile pour nous de continuer à mener les activités qui nous ont permis d'obtenir ce titre. Plus particulièrement, je veux vous parler de la mise en place de grappes en génie et en sciences informatiques et, en fait, dans notre faculté des arts, où nous avons établi des alliances avec des représentants de l'industrie, à l'échelle tant internationale que locale.
Par exemple, dans le cas du réseau intelligent, nous misons sur une collaboration avec Siemens Canada, Énergie Nouveau-Brunswick, Emera — la société de portefeuille d'électricité de la Nouvelle-Écosse — et IBM. Le réseau intelligent est axé sur l'utilisation efficiente et optimale de l'électricité alors que nous construisons des installations de microgénération qui alimentent le réseau. Une telle initiative pose des problèmes intellectuels et techniques très complexes. Le président de Siemens Canada, Robert Hardt, a énoncé la vision du groupe, soit de bâtir le système d'exploitation des services publics mondiaux de l'avenir, ici même, au Nouveau-Brunswick.
C'est le genre d'ambition que nous avons. Nous croyons posséder déjà beaucoup de solutions. Nous travaillons en collaboration avec une entreprise de JDI pour mettre sur pied une grappe de fabrication de pointe. Nous voulons attirer le secteur manufacturier ici, au Nouveau-Brunswick, afin d'être concurrentiels à l'échelle mondiale. Comme Jim l'a laissé entendre précédemment, il ne faut pas oublier l'objectif: être concurrentiel à l'échelle internationale. Cela signifie que nos fabricants doivent avoir accès aux technologies, aux matériaux et aux techniques de fabrication les plus récents et les plus perfectionnés.
Notre corps professoral possède l'expertise nécessaire, et on peut l'utiliser pour répondre à leurs besoins. Nous croyons avoir les solutions à portée de main. Notre défi, c'est d'en augmenter l'échelle.
Selon moi, la croissance économique et la compétitivité du pays exigent des investissements durables du gouvernement fédéral dans la recherche et développement. Vous comptez sur de nombreux programmes pour y arriver, des programmes qui fonctionnent très bien. Je crois qu'il faut y porter attention et qu'il est toujours possible de les rajuster afin de les améliorer.
Je pense en particulier à l'Agence de promotion économique du Canada atlantique. L'organisation existe depuis longtemps. Dans notre coin du pays, on considère que c'est une grande réussite, au point où le gouvernement précédent, en fait, a reproduit de telles agences de promotion économique dans d'autres régions du pays. Je vous dirais que ce serait une très bonne idée pour le gouvernement fédéral d'augmenter les investissements dans l'APECA.
Ces gens savent ce qu'ils font. Ils connaissent les intervenants. Ils ont des systèmes établis et bien compris de diligence raisonnable et ils réussissent de mieux en mieux à choisir les bons investissements à faire dans les bonnes personnes et les bonnes institutions, particulièrement depuis — je dois le souligner — la nomination de Francis McGuire au poste de président. Du point de vue du développement économique, c'est quelqu'un qui fait, en ce moment, du très bon travail au nom du gouvernement fédéral.
Pour terminer, à l'Université du Nouveau-Brunswick, nous comptons sur un économiste, Herb Emery. Il a fait certains travaux sur ce qu'il appelle le déficit d'innovation. Il y a environ 100 millions de dollars d'investissements supplémentaires destinés à la Nouvelle-Écosse, une province d'une taille similaire à celle du Nouveau-Brunswick. Nous affichons un retard de 100 millions de dollars en matière d'investissement en recherche et développement dans notre province, et c'est ce que nous appelons le déficit de financement en innovation. Encore une fois, c'est quelque chose dont pourrait s'occuper efficacement l'APECA.
Il existe tout un système de soutien à l'innovation, ici, dans le Canada atlantique, et les gouvernements fédéral et provinciaux coopèrent très bien à cet égard.
Je serai heureux de répondre à vos questions. Merci de votre temps et de votre attention.
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Merci de la question, Greg.
Comme vous le savez bien, ce sont des enjeux importants pour Universités Canada. Selon moi, le gouvernement fédéral a fait des investissements particulièrement utiles en ce qui concerne les partenariats et les alliances entre l'université et l'industrie. J'inclus aussi les collèges. Le pouvoir sur lequel nous pouvons compter lorsque notre corps professoral, notre personnel et nos étudiants interagissent avec des entreprises comme celle de Jim, des entreprises qui s'efforcent vraiment d'être concurrentielles à l'échelle internationale, donne lieu à une alliance très puissante.
Lorsque nos étudiants bénéficient d'un apprentissage par l'expérience, d'un apprentissage intégré au travail, ils deviennent de meilleurs étudiants. Ils comprennent mieux les besoins de l'industrie. Nos professeurs comprennent les besoins de l'industrie, et nous nous améliorons constamment à cet égard.
Plus particulièrement, de tels investissements à l'interface entre les universités et les collèges et l'industrie font en sorte que nous sommes beaucoup plus réceptifs. Nous comprenons mieux les besoins des entreprises, même si ce n'est pas toujours facile. Il y a des cultures et des idées différentes de ce qu'est une date limite.
Rapidement, je veux aussi dire que des programmes comme MITACS, dans lequel le gouvernement fédéral a investi beaucoup d'argent récemment, ainsi que de nouveaux investissements dans le Conseil national de recherches et son PARI, sont de très bons programmes qui fonctionnent très bien.
Selon moi, si on les bonifiait, nous serions beaucoup plus à même de saisir les genres d'occasions qui s'offrent à nous, et ce, beaucoup plus rapidement. C'est ce que je pense.
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C'est à la limite. C'est en marge.
Des voix: Ha, ha!
M. Jim Irving: Ça s'en vient. Nous effectuons nos changements avec le gouvernement. Nous accordons un crédit particulier à la province du Nouveau-Brunswick à cet égard, ainsi qu'à la Nouvelle-Écosse et au gouvernement fédéral. Nous avons eu un bon partenariat. Nous faisons venir beaucoup de monde. Je vous dirai cependant qu'il manque un peu d'effectif ici. Nous faisons des tentatives à cet égard. Nous participons à l'initiative appelée « Nouvelles bottes », qui vise à favoriser la participation des femmes dans les métiers.
Sans vouloir manquer de respect à Eddy, nous croyons fermement que nous devons amener les collèges communautaires à jouer un rôle plus important dans notre économie. J'accorderais la gratuité scolaire aux gens qui veulent aller dans un collège communautaire pour apprendre une compétence dont nous avons besoin. Je pense que c'est très important.
En Nouvelle-Écosse, nous avons le chantier naval. Nous avons des Afro-Néo-Écossais. Nous avons un programme avec la collectivité autochtone. Nous avons un effectif inexploité. Demain, à Ottawa, nous obtiendrons une reconnaissance relativement à notre équipage de remorqueurs composé de femmes.
Nous devons miser sur ces éléments de la société. Beaucoup de personnes sont au chômage ou sous-employées et gagnent 12 $ l'heure chez Tim Hortons. Ça ne fonctionne pas. Elles ne peuvent pas se permettre d'aller au collège communautaire et de suivre une formation. Depuis un certain temps, nous plaidons auprès du gouvernement fédéral concernant l'assurance-emploi — je peux vous laisser un exemplaire à ce sujet. Le fonds de l'employeur à Ottawa renferme environ 2,6 ou 2,7 milliards de dollars. Nous avons préconisé de faire du Nouveau-Brunswick un modèle pour le Canada. Si vous allez au collège communautaire pour acquérir une compétence dont nous avons besoin, vous obtiendrez votre assurance-emploi au complet. Il est difficile d'être admissible aux prestations d'assurance-emploi et de fréquenter un collège communautaire; vous devez donc toucher vos prestations d'assurance-emploi à 525 $ par semaine, obtenir le montant total de l'assurance-emploi et faire en sorte que vos frais de scolarité soient payés.
À l'heure actuelle, la province du Nouveau-Brunswick paie les deux tiers des frais de scolarité pour les collèges communautaires. L'autre tiers, environ 3 000 $ par année, est payé par la personne. Retirez une partie de l'argent du fonds de l'employeur et ajoutez un montant supplémentaire. Maintenant, vous avez la gratuité scolaire. Vous avez un revenu de base. Le fardeau n'incombe pas entièrement au gouvernement. L'employeur devrait s'inscrire pour le stage. Qui s'inscrit? Nous nous sommes inscrits pour les chauffeurs de camion, les soudeurs ou toute autre formation éventuelle.
Lorsqu'une personne est exposée au marché du travail, elle se lève. Nous devons donner aux gens une chance de se lever. Nous devons leur donner un coup de main. Je pense que nous avons ce qu'il faut ici. Je parlais de ce qu'il faut pour être compétitif. Si nous obtenons ces éléments, je pense que vous verrez des employeurs canadiens intensifier leurs efforts. Ils ne veulent pas s'attaquer à tout le bourbier de ce problème-ci et de cet autre problème. Ils veulent de la clarté. Ils veulent aller vite. Ils veulent que les choses se fassent.
Je digresse un peu ici.
M. Peter Fragiskatos: Non, pas du tout.
M. Jim Irving: Nous pensons que ce sont tous des éléments du chômage et de la question des femmes. Dès le premier jour, tout ne réussit pas, mais il faut essayer. Nous y travaillons en tant qu'entreprise du Nouveau-Brunswick.
Nos aéroports du Canada atlantique transportent près de huit millions de passagers chaque année. Nous transportons non seulement un nombre important de passagers et un important volume de fret à destination et en partance du Canada atlantique, mais nous déplaçons aussi la main-d’œuvre « aérotransportée » et favorisons la croissance de l’économie régionale. Les aéroports de l'Atlantique génèrent plus de 4 milliards de dollars d'activité économique chaque année et soutiennent 46 000 années-personnes d'emploi.
Bien que le transport aérien et les aéroports aient fait beaucoup de chemin, il reste des défis à relever. La création de la Politique nationale des aéroports en 1994 a mené au transfert de la responsabilité financière de nos aéroports du gouvernement du Canada à la collectivité. Ce modèle financier s'est soldé par un transfert net de fonds du secteur de l'aviation au gouvernement du Canada. Par exemple, en 2017, 368 millions de dollars ont été transférés sous forme de loyer des aéroports.
Cependant, seulement une petite fraction des fonds transférés au gouvernement sont réinvestis dans le système d'aviation. En fait, en 2017, approximativement 10 %, ou 38 millions de dollars, ont été investis dans le cadre du Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires, le PAIA.
Depuis 2000, le financement de ce programme n'a pas changé, tandis que les coûts des affaires durant cette période ont beaucoup augmenté. Il faut augmenter beaucoup le financement du Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires pour soutenir les petits aéroports partout au pays, dont beaucoup ont besoin d'une remise en état des pistes.
Comme je l'ai mentionné, les aéroports canadiens versent 368 millions de dollars par année au gouvernement fédéral sous forme de loyer des aéroports. Les aéroports canadiens recommandent d'éliminer le loyer de tous les aéroports transportant moins de 3 millions de passagers, ce qui représenterait environ 10 millions de dollars des 368 millions de dollars versés au gouvernement fédéral l'année dernière. En outre, nous souhaiterions qu'un loyer plafond soit établi pour les autres aéroports, de façon à ce que les montants n'augmentent pas continuellement.
Les aéroports sont des systèmes en circuit fermé, et toute réduction du loyer se traduira par des redevances d'aéroport inférieures, et les besoins d'emprunt seront moindres.
Pour situer les loyers des aéroports en contexte, en 2017, au Canada atlantique, l'Aéroport international Stanfield d'Halifax a versé plus de 7 millions de dollars, et l'aéroport international de St. John's, plus de 2,6 millions de dollars. De plus, en 2016, cinq autres aéroports du Canada atlantique ont commencé à payer des loyers, ce qui a créé un fardeau financier supplémentaire qui continuera d'augmenter avec le temps pour ces petits aéroports. Par exemple, l'aéroport international du Grand Moncton a versé un loyer fédéral de 450 000 $ en 2017, montant qui devrait passer à 540 000 $ en 2018.
Parallèlement à l'adoption d'un nouveau règlement qui oblige chaque aéroport transportant plus de 325 000 passagers à ajouter des aires de sécurité d'extrémité de piste (RESA) de 150 mètres, l'aéroport international du Grand Moncton devra emprunter plus de 4 millions de dollars pour satisfaire à cette nouvelle exigence.
Bien que nos aéroports appuient pleinement les initiatives visant à améliorer la sécurité, le fardeau des coûts réglementaires devient exorbitant pour les petits aéroports. Pour les aéroports de cette taille, le loyer versé au gouvernement fédéral pourrait être mieux investi dans la sécurité et l'infrastructure aéroportuaire, comme les RESA.
En ce qui concerne l'amélioration du commerce et des exportations dans les aéroports, de nombreux aéroports du pays et du Canada atlantique ont présenté une demande au Fonds national des corridors commerciaux, proposant des projets visant à réduire les goulots d'étranglement et à régler les problèmes de capacité pour le commerce national. Toutefois, le FNCC est très utilisé. Avec un budget de 2 milliards de dollars sur 11 ans, le gouvernement a reçu des demandes se chiffrant à 27 milliards de dollars dès le premier appel de propositions, et seulement 37 projets au pays ont été approuvés au cours de cette première phase. L'enveloppe budgétaire du programme devrait être augmentée pour aider les projets intéressants à améliorer le commerce au Canada.
Encore une fois, merci de votre soutien aux aéroports dans le budget de 2018. Nous sommes impatients de travailler ensemble pour favoriser la prospérité économique de notre région et de notre pays.
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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité et aux autres témoins. Je vous remercie d'avoir invité la Fondation pour la conservation du saumon atlantique à comparaître devant vous aujourd'hui pour aborder votre thème prébudgétaire: « La croissance économique, le gage de la compétitivité du Canada ».
Je suis Robert Bishop, vice-président de la Fondation. Stephen Chase, notre directeur exécutif, m'accompagne. Nous sommes heureux de souligner en quoi notre fondation est un investissement gouvernemental prudent et rentable qui réussit à contribuer de façon permanente à l'amélioration de l'environnement.
Nous sommes une organisation sans but lucratif dirigée par des bénévoles et indépendante du gouvernement. Nous fonctionnons selon un modèle d'affaires très solide afin de fournir une source de financement permanente destinée aux projets de conservation du saumon réalisés au Québec et au Canada atlantique. Nous le faisons grâce au revenu tiré d'un fonds en fiducie de 30 millions de dollars créé par le gouvernement du Canada en 2007.
Depuis, notre fondation a octroyé 7 millions de dollars à 475 projets de conservation de rivière distincts. Notre fonds a également permis de tirer profit d'autres sources de financement, pour des projets d'une valeur de projet globale de 36 millions de dollars, ce qui donne un impressionnant ratio de levier financier de 4:1. Des millions de mètres carrés ont été améliorés, et plusieurs milliers de personnes ont été mobilisées dans les cinq provinces. Les projets que nous avons financés ont permis de maintenir près de 2 000 postes d'équivalents temps plein. Des travailleurs à temps plein et saisonniers ont trouvé un emploi, et des milliers d'étudiants ont acquis une précieuse expérience de travail.
Même si le saumon de l'Atlantique est notre cible, nous savons, d'après nos 12 années d'expérience, qu'il n'y a pas que cette espèce qui profite de notre programme. Les travaux effectués par les groupes communautaires et autochtones que nous avons appuyés ont amélioré l'environnement. La propreté des rivières est importante pour les Canadiens et les personnes qui visitent le pays. L'habitat est restauré, et la présence de saumon et d'autres espèces sauvages est maintenue, ce qui renforce l'industrie de l'écotourisme, un facteur économique clé dans les régions rurales.
Plus tôt cette année, nous avons évalué la valeur de l'écotourisme associé aux rivières à saumon dans les cinq provinces. Nous avons appris que l'écotourisme lié aux rivières apporte plusieurs centaines de millions de dollars par année aux économies régionales. Une grande part de cette activité économique est générée par le travail de nos groupes bénéficiaires ou est liée à leur travail.
La Fondation offre une source de financement permanente et bien gérée aux collectivités et aux bénévoles participant à l'amélioration environnementale. Notre processus prudent d'un point de vue budgétaire est encadré par un accord de financement détaillé qui est approuvé par le Conseil du Trésor. Chaque année, nous devons rendre des comptes au . Nous sommes tenus de rajuster la valeur comptable de notre fonds en fiducie en fonction de l'inflation. Nous ne pouvons pas toucher au capital, et les loyers et activités sont financés uniquement grâce au revenu de placement. Le fonds en fiducie doit être remis au gouvernement si la fondation cesse de mener ses activités.
Nous travaillons avec nos bénéficiaires afin de nous entendre sur les résultats, les mesures du rendement et les dates du projet. Le processus est rigoureux. Le financement est octroyé rapidement, et les projets font l'objet d'une surveillance par la fondation. C'est un modèle d'affaires efficace qui fonctionne très bien.
Notre fonds en fiducie a ses limites. Chaque année, nous recevons presque 200 propositions de financement de grande qualité. Toutefois, selon les fonds accessibles, nous ne pouvons offrir des subventions qu’à l’égard d’environ la moitié de ces excellentes propositions. C’est regrettable, car de nombreux bons projets restent sans financement, et d’autres sont sous-financés. Nous encourageons les groupes que nous ne pouvons pas financer durant une année particulière à ne pas aller voir ailleurs, car nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ces bonnes demandes.
Laissez-moi insister sur la nature essentielle du travail des bénévoles pour ce qui est de répondre aux besoins d’amélioration environnementale des Canadiens en matière de poisson et de faune, ainsi que de maintenir et d’accroître l’écotourisme. Ce travail ne peut pas être fait sans la communauté de bénévoles. Nous travaillons en étroite collaboration avec les groupes bénéficiaires qui se composent principalement de bénévoles afin de les aider à réussir. Nous aimons aider nos bénéficiaires à faire du bon travail. Nous voulons qu'ils réussissent, et nous avons la réputation de les aider à cet égard.
Nous voudrions présenter trois recommandations au Comité.
Premièrement, un fonds en fiducie plus important renforcerait la capacité de la fondation à financer davantage des demandes de grande qualité qu'elle reçoit chaque année d'organisations communautaires œuvrant pour le saumon de l'Atlantique partout au Canada atlantique et au Québec.
Deuxièmement, au lieu de créer de nouveaux mécanismes de prestation de financement pour les projets de conservation du saumon sauvage de l'Atlantique, le gouvernement devrait travailler avec les responsables de programmes établis, comme la Fondation pour la conservation du saumon atlantique, afin d'éviter les chevauchements et le double emploi. Je peux vous assurer que ces situations se produisent.
Troisièmement, les responsables de la Stratégie de croissance pour l'Atlantique devraient appuyer les projets de conservation de rivière contribuant à l'amélioration des possibilités d'écotourisme en travaillant en partenariat avec la Fondation pour la conservation du saumon atlantique. Je parle ici d'un partenariat dans le cadre de certains des projets que nous finançons.
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Bonjour. Je vous remercie de la possibilité de comparaître aujourd'hui.
Je m'appelle Steve Beerman, et je suis coprésident du Plan canadien de prévention de la noyade. Je suis accompagné de M. Bobby White, membre de notre conseil d'administration. Nous sommes là pour demander au gouvernement d'effectuer un nouvel investissement stratégique dans le Plan canadien de prévention de la noyade afin de réduire les risques de noyade et d'améliorer la prévention de la noyade.
Le Plan canadien de prévention de la noyade demande respectueusement au gouvernement du Canada d'investir 25 millions de dollars sur 5 ans pour appuyer la réduction des risques de noyade au pays. Cet investissement améliorerait la recherche et la collecte de données ce qui permettrait d'accroître l'efficacité au chapitre de la prévention, de l'élaboration de politiques, de la reddition de comptes et de la gouvernance.
Le Plan canadien de prévention de la noyade est une nouvelle organisation non gouvernementale qui rassemble de nombreux intervenants multisectoriels, établit des cibles précises et favorise l'inclusion et le leadership partagé. Le plan a été créé dans le but d'améliorer la précision et l'incidence de cet effort après la publication du Rapport mondial sur la noyade de l'Organisation mondiale de la Santé. Ce rapport désignait la noyade comme un problème de santé publique multisectoriel présent dans tous les pays et recommandait que chaque pays crée une stratégie et un plan nationaux pour la réduction des risques de mortalité par noyade et des risques de noyade non fatale.
Au Canada, des données sur la mortalité sont recueillies et analysées par la Croix-Rouge canadienne et la Société de sauvetage depuis plus de 20 ans. Ces activités sont axées sur la mortalité par noyade.
Les données et les rapports sur les noyades non fatales présentent un plus grand défi et c'est d'eux qu'on a le plus besoin. Ils ont une incidence sur les services de sauvetage, les services de santé, les systèmes de soutien social ainsi que l'emploi et les capacités économiques des familles et des collectivités au Canada. L'évaluation du fardeau associée à la noyade est actuellement incomplète. Nous devons améliorer les données et les rapports et accroître l'apprentissage. Une pleine compréhension de ce fardeau éclairera les lois, les politiques ainsi que les mesures prises par les collectivités et les comportements qu'elles adoptent.
Nous savons que plus de 400 Canadiens meurent de noyade chaque année. Cela équivaut à plus de 8 000 noyades fatales et à plus de 40 000 noyades non fatales au Canada au cours des 20 dernières années. Il ne s’agit pas du tableau complet. Des noyades sont exclues de ces données, notamment celles qui sont liées à des suicides et à des homicides et les décès par noyade survenus dans des circonstances complexes. Nous devons comprendre pleinement le fardeau de la noyade ainsi que toutes ses conséquences afin d’accélérer la réduction et d’apporter des améliorations au chapitre des iniquités.
Le fardeau de la mortalité par noyade touche de façon disproportionnée les Canadiens autochtones — c'est-à-dire les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis —, les nouveaux Canadiens, les habitants des régions rurales et nordiques, les enfants et les jeunes hommes. Ces cibles clés correspondent à un grand nombre des objectifs prioritaires du gouvernement du Canada.
Un investissement gouvernemental améliorerait notre compréhension de la situation et favoriserait la réduction du nombre de noyades tragiques et évitables. Cet investissement serait mis à contribution dans le but d'améliorer la collecte des données, la recherche et les services de soutien.
Nous voudrions que vous mettiez en oeuvre un cours de survie en natation destiné à tous les Canadiens et très particulièrement aux nouveaux Canadiens. Ce cours réduirait le risque de noyade.
Nous voudrions également que vous apportiez une modification au Règlement sur les petits bâtiments concernant les bâtiments de moins de neuf mètres afin qu'il exige que chaque personne se trouvant à bord de la petite embarcation porte un VFI ou un gilet de sauvetage. Cette disposition rendrait l'utilisation récréative de petits bateaux plus sécuritaire.
Nous voudrions que vous mettiez en oeuvre une formation en RCR comme condition préalable à l'obtention d'un permis de conduire au Canada. On apprendrait ainsi aux Canadiens à sauver des vies.
Nous voudrions également que le gouvernement du Canada facilite la création et l'établissement d'un comité d'examen des noyades qui se pencherait sur les cas de mortalité par noyade survenus dans des milieux supervisés et sur des événements isolés lors desquels plus de cinq décès ont eu lieu. Les Canadiens seraient ainsi mieux informés et mieux protégés.
En outre, nous voudrions que vous mettiez en oeuvre partout au Canada des lois uniformes et fondées sur des données probantes relativement aux clôtures entourant les piscines et que vous en assuriez l'application. Cette mesure rendrait nos maisons, nos écoles et nos institutions plus sécuritaires et protégerait nos citoyens.
Plusieurs ministères et organismes canadiens ont pour mandat de s'intéresser à cet enjeu. Le Canada devrait être un chef de file en matière de prévention multisectorielle des noyades et collaborer avec d'autres intervenants pour diriger ces initiatives. Ce partenariat axé sur la collaboration accélérerait la réduction des risques de noyade et du fardeau que représentent les noyades.
Le Canada peut améliorer sa façon de réduire les risques de noyade et de décès et d'alléger le fardeau qui pèse sur notre système de santé, notre économie, nos familles et nos collectivités. Les investissements du gouvernement dans la recherche, la collecte de données et la prévention proactive sont des demandes raisonnables qui faciliteraient grandement la réduction du nombre de noyades chez les Canadiens qui sont les plus à risque.
Merci. Nous avons hâte de répondre aux questions au moment qui conviendra.
Merci de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui. Je serai heureux de répondre à toutes les questions dont je connais la réponse.
Je suis le président-directeur général de l'entreprise en démarrage Maritime Launch Services Ltd., située en Nouvelle-Écosse. Mon expérience de près de 30 ans dans l'industrie aérospatiale comprend 16 années de travail au centre d'essai de la NASA située à White Sands, au Nouveau-Mexique, où je mettais à l'essai des moteurs-fusées pour la navette spatiale, ce qui est assez chouette. Durant cette période, j'ai eu l'honneur de recevoir plusieurs prix de sécurité dans le cadre du travail que je faisais là-bas, notamment le prix Silver Snoopy décerné par les astronautes.
Depuis 14 ans, je suis consultant indépendant; je travaille directement dans l'industrie spatiale commerciale américaine sur la construction et l'homologation de ports spatiaux, et je collabore avec des opérateurs de véhicule de lancement de partout dans le monde.
En 2016, en partenariat avec deux autres petites entreprises, nous avons démarré Maritime Launch Services Ltd. afin de fournir des services de lancement au marché croissant des satellites commerciaux. Je vis maintenant en Nouvelle-Écosse avec mon épouse, mes deux filles, cinq chats et un chien. Nous venons tout récemment de déménager dans la région d'Halifax.
Notre objectif est de nous doter de la toute première capacité de lancement orbital du Canada.
Une nouvelle course à l'espace se dispute à l'échelle de la planète. Depuis le retrait de la navette spatiale, en 2011, et comme des changements importants sont survenus dans le domaine de la technologie qui ont miniaturisé le satellite typique, l'industrie privée a commencé à utiliser l'orbite basse terrestre aux fins d'une foule d'activités de communication et d'initiatives scientifiques, dans le but d'étudier notre terre et son environnement changeant.
De nombreuses nouvelles entreprises en démarrage sont en train de créer et de peaufiner leurs plateformes de lancement afin de servir ce marché croissant. Ces entreprises en démarrage reconnaissent que l'industrie spatiale mondiale est sur le point de connaître un changement majeur, qui se caractérisera par des lancements plus fréquents de satellites plus petits ayant une courte durée de vie, dont un grand nombre seront placés sur ce qu'on appelle des orbites polaires héliosynchrones.
L'intérêt à l'égard des services spatiaux et de l'information connexe s'accroît d'une façon asymptotique. C'est particulièrement vrai dans le cas des avancées liées à Internet, et on a besoin de renseignements plus précis au sujet de localités particulières, y compris des données agronomiques, économiques, météorologiques et hydrologiques.
Fait peut-être encore plus important: la télédétection spatiale est maintenant beaucoup plus dynamique, étant donné que l'information devient plus périssable et que la demande de rééchantillonnage fréquent s'accroît de façon exponentielle. La capacité de répondre aux nouvelles exigences du marché nécessitera des solutions à faible coût qui pourront être adaptées rapidement aux préférences de chaque client; autrement dit, nous aurons besoin d'une aire de lancement axée sur la clientèle qui répond aux besoins des clients propriétaires de satellites commerciaux et permet d'envoyer les satellites là où on en a besoin dans l'espace pour remplacer la pratique qui consiste à greffer des initiatives sur des missions gouvernementales.
Il est essentiel d'agir rapidement pour tirer profit de ce marché — dans les domaines de la conception et de la construction de véhicules de lancement, des services de lancement et de l'ingénierie — et d'étendre les programmes qui existent déjà au Canada, y compris en Nouvelle-Écosse. L'établissement rapide d'une marque/réputation, au départ au Canada, en tant que premier port spatial et, ensuite, dans le monde entier, cimentera la place qu'occupe la Nouvelle-Écosse en tant que précurseur dans les nouvelles relations scientifiques, économiques, commerciales et stratégiques mondiales.
L'économie spatiale mondiale a atteint 340 milliards de dollars américains par année en 2016 et s'accroît à un rythme de 2 à 3 % par année. Le segment de cette économie qu'est l'industrie du lancement — c'est là que sont lancées les fusées et que les satellites sont intégrés à des charges utiles, et c'est au coeur même de l'industrie— n'équivaut qu'à environ 5 milliards de dollars américains par année, et c'est une entrave pour l'industrie.
MLS reconnaît que le marché commercial mondial des satellites a besoin de capacité de lancement supplémentaire fiable sur une trajectoire que la côte Est de la Nouvelle-Écosse peut fournir. Nous reconnaissons que les nombreuses entreprises en démarrage qui conçoivent des fusées aujourd'hui prendront du temps pour arriver à maturité et que le travail en partenariat avec des fabricants chevronnés et fiables de véhicules de lancement de calibre mondial affichant un bon rapport coût-efficacité — Yuzhnoye et Yuzhmash, en Ukraine — renforcera la situation de notre port spatial et nous permettra de livrer la marchandise rapidement à notre liste croissante de clients propriétaires de satellites. Si nous peaufinons le service de lancement que nous offrons en nous fondant d'abord sur la technologie ukrainienne, nous pourrons ensuite donner la possibilité à d'autres véhicules de lancement, notamment ceux de Laboratoire Reaction Dynamics Inc, situé à Montréal, de faire partie de notre offre mondiale.
Une fois l’offre de véhicules de lancement définie et planifiée, il reste l’autre élément essentiel: trouver le meilleur site de lancement, car tous les sites ne conviennent pas. Les atouts majeurs de celui que nous avons trouvé près de Canso, en Nouvelle-Écosse, sont les suivants: une trajectoire de lancement dans la direction souhaitée par nos clients du secteur des satellites, plusieurs milliers de kilomètres de haute mer au-dessous de la trajectoire, un terrain disponible qui est éloigné du grand public tout en étant situé à proximité de ports maritimes, d’aéroports, de routes et d’autres infrastructures électriques ou hydrauliques, etc., mais surtout, le choix du site a l’appui de la collectivité locale.
Un bon site est situé de préférence en Amérique du Nord, qui abrite le plus grand secteur de fabrication de satellites au monde, dans un pays qui possède un secteur aérospatial évolué et qui a établi de robustes partenariats mondiaux. Le site de Canso possède toutes les caractéristiques essentielles susmentionnées, et nous avons étudié plus d’une douzaine de sites du continent nord-américain avant de le retenir.
Nous pensons que ce projet de port spatial commercial est un ajout novateur et il est arrivé à point nommé pour la Nouvelle-Écosse et l’ensemble du Canada; en outre il est directement lié à de nombreuses initiatives du gouvernement fédéral. Les progrès que vous réalisez grâce au Programme d’innovation du Canada, à la Stratégie de croissance pour l’Atlantique, au programme Brancher pour innover, au Fonds stratégique pour l’innovation, à la mise sur pied de la Banque de l’infrastructure du Canada et à la nouvelle version de la politique spatiale, par le truchement d'Innovation, Sciences et Développement économique, cadrent tous parfaitement avec les buts que nous nous sommes fixés, à savoir créer une nouvelle industrie dans le Canada atlantique et générer des retombées pour l’économie rurale et pour la municipalité de Guysborough.
Dans la même municipalité où nous nous installons, les collectivités de Canso, de Hazel Hill et de Little Dover ont joué, il y a une centaine d’années, un rôle décisif dans la communication transatlantique par câble et elles sont de nouveau aujourd’hui à un carrefour névralgique pour le Canada. Nous serons un élément déterminant de la solution de prestation des services à large bande partout au Canada et dans le monde grâce à la constellation de plateformes que l’industrie, y compris des sociétés canadiennes, développe actuellement. Nous accordons naturellement la priorité aux lancements d'appareils canadiens effectués au Canada, en partie du fait de notre emplacement et en partie du fait de notre capacité de lancement qui répond aux besoins des clients.
Avec notre lanceur de catégorie moyenne, conçu selon une technologie ancienne, éprouvée et fabriquée en Ukraine, et avec une capacité utile par satellite de plus de trois tonnes, nous sommes en mesure de répondre aux demandes du marché mondial. Notre vision recoupe celle des initiatives clés menées au Canada en intégrant les réseaux à large bande mondiaux et les emplois haut de gamme au sein d’une collectivité rurale du Canada atlantique, en appuyant le rôle croissant du pays dans le secteur commercial aérospatial et en mettant en évidence les liens solides qui existent entre le Canada et l’Ukraine.
L’autre aspect à souligner en ce qui a trait au projet collectif de construction et de lancement de fusées, c’est l’influence qu’il a sur notre jeunesse. Le programme spatial canadien a toujours passionné les jeunes, ce qui explique qu’ils soient nombreux à chercher des débouchés en science et en génie. Malheureusement, jusqu’ici, beaucoup ont dû quitter le Canada pour poursuivre leur carrière.
Imaginez une base opérationnelle au Canada qui offre des stages et des emplois, lance des Cubesats canadiens et des satellites canadiens à large bande, des fusées canadiennes qui les transporteront jusque dans l’espace, des programmes de fuséologie dont les étudiants organisent des compétitions annuelles, et plus encore.
Une fois que la base sera en service, des clients de toutes les régions du monde apporteront leurs satellites au Canada. Puis, autour des locataires clés de ce port spatial, d’autres débouchés économiques et d’autres emplois pour nos jeunes verront le jour. Il y aura des débouchés dans les domaines de la conception, de la mise au point, de l’essai et de la fabrication de satellites, qui s’ajouteront aux emplois actuels permettant à nos étudiants de se préparer un avenir.
Nous demandons collectivement au gouvernement fédéral d’axer activement son soutien sur l’industrie naissante, afin que le Canada obtienne la part du marché qui, de toute évidence, est à notre portée. Des projets de création de port spatial et de mise au point de lanceurs viennent d'être amorcés dans d’autres pays, notamment la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, l’Australie et le Mexique et ces gouvernements trouvent les moyens de soutenir la construction d’infrastructures et la mise au point des véhicules de lancement. Tous les actifs sont bien en place, ici, mais il manque le soutien actif et rationalisé du gouvernement à ce débouché d'envergure mondiale.
Dans les autres pays et au regard des programmes que nous venons de citer, bon nombre d’investisseurs sont prêts à participer à la matérialisation de ce projet, maintenant que leurs gouvernements l’ont ouvertement soutenu et ont accordé des fonds de démarrage. Les responsables de Maritime Launch Services, et pour faire écho au programme Brancher pour innover, se voient eux-mêmes comme faisant partie de la nouvelle infrastructure de base des collectivités rurales et éloignées de toutes les régions du Canada, en ce qui a trait à la construction de notre base de lancement et à notre mission, qui est de soutenir les priorités en matière de connexion à large bande dans le monde.
La construction de cette infrastructure est l’équivalent moderne de la construction de routes ou de lignes de chemin de fer, pour les régions rurales et éloignées, puisqu'elles seront ainsi reliées à l’économie mondiale.
Cette infrastructure de base est indispensable pour les véhicules de lancement et les satellites dont le monde connecté d’aujourd’hui a besoin. Pour nos projets naissants de mise au point de lanceurs, il nous faut simplifier les possibilités de leur développement en s'appuyant sur le CRSNG, le Fonds stratégique pour l’innovation et d'autres mécanismes.
Jusqu’à présent, à tous les égards, MLS ne peut que se réjouir de la manière dont son projet a été accueilli, partout au pays, et nous avons hâte de collaborer avec le gouvernement et avec l’industrie afin de concrétiser cette vision.
Merci.