:
Merci beaucoup, monsieur le président et honorables collègues.
[Français]
C'est pour moi un grand plaisir de vous parler aujourd'hui du projet de loi .
[Traduction]
L'adoption de ce projet de loi préparera la voie à l'étape suivante du plan que le gouvernement a mis au point pour renforcer et développer la classe moyenne ainsi que tous ceux qui s'efforcent d'en faire partie. Il permettra au gouvernement de continuer à faire des investissements judicieux qui créeront des emplois, feront croître notre économie et ouvriront davantage de perspectives à la classe moyenne.
Les mesures que nous avons prises jusqu'ici ont des effets positifs concrets sur notre économie et sur les Canadiens. Au cours de la dernière année, l'économie a créé plus d'un quart de million de nouveaux emplois, en grande majorité à plein temps et dans le secteur privé. Les prévisionnistes s'attendent à ce que l'économie canadienne croisse encore plus rapidement dans les deux prochaines années.
Nous comprenons que, malgré ces indices positifs, les gens demeurent inquiets au sujet de l'avenir. Les Canadiens veulent avoir l'assurance que leur dur labeur se traduira par un meilleur avenir pour leurs enfants et leurs petits-enfants.
[Français]
Nous devons montrer par l'action que leurs préoccupations sont réelles et que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour les aider à réussir. C'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui, pour examiner et discuter des mesures importantes prévues dans le projet de loi et pour parvenir à un consensus sur les questions qui comptent le plus — ce à quoi les Canadiennes et les Canadiens s'attendent.
[Traduction]
Même si je sais que les membres du Comité sont très renseignés sur le contenu du projet de loi, je voudrais commencer par mettre en évidence quelques mesures qui, je le sais, comptent parmi celles qui intéressent le plus le Comité.
Tout d'abord, nous avons pris des mesures pour renforcer le bureau du directeur parlementaire du budget afin qu'il soit vraiment indépendant. Le projet de loi fait du DPB un agent du Parlement et lui confère le pouvoir de présenter directement ses rapports au Parlement et de se faire appuyer par une équipe distincte de la Bibliothèque du Parlement. Notre plan donnera au DPB un droit d'accès élargi aux données du gouvernement et un nouveau mandat le chargeant d'évaluer le coût des plates-formes électorales proposées.
Collègues, nous devons bien faire les choses.
[Français]
Le travail du directeur parlementaire du budget est essentiel à la capacité du Parlement de débattre et d'examiner les questions économiques et financières qui se posent actuellement. Ces travaux nous aident en nous obligeant à respecter des normes plus élevées et à nous permettre de mettre l'accent sur les faits.
[Traduction]
Je suis venu aujourd'hui pour répondre à vos questions. Je sais que certains d'entre vous ont exprimé des préoccupations. Nous sommes désireux d'écouter votre point de vue. En fait, nous en dépendons.
Je vais maintenant passer à l'un des meilleurs moyens de rétablir la confiance de la classe moyenne: investir dans l'infrastructure publique afin de bâtir des collectivités plus fortes. Notre gouvernement a établi un plan historique destiné à investir plus de 180 milliards de dollars dans l'infrastructure au cours des 12 prochaines années, mais aucun ordre de gouvernement ne peut atteindre seul d'ambitieux objectifs en matière d'infrastructure. Les investisseurs nous ont dit qu'ils souhaitent investir au Canada.
[Français]
Comme vous le savez bien, notre pays a d'énormes besoins en matière d'infrastructure et un potentiel infini au chapitre de la création d'installations de calibre mondial. Voilà pourquoi le projet de loi édicte la Loi constituant la Banque de l'infrastructure du Canada, qui établit la nouvelle Banque de l'infrastructure du Canada sous forme de société d'État.
[Traduction]
Grâce à cette nouvelle banque, nous travaillerons avec nos partenaires pour bâtir des infrastructures de calibre mondial qui transformeront les collectivités, créeront de bons emplois et assureront une économie plus forte et plus verte. Nous veillerons ainsi à ce que davantage des infrastructures dont les Canadiens ont besoin sont effectivement construites. Les Canadiens profitent profiteront aujourd'hui de bons emplois bien rémunérés et tireront parti demain des avantages de bonnes infrastructures, c'est-à-dire de routes, de ponts, de transports publics et d'infrastructures sociales construites pour répondre à leurs besoins et aider leurs collectivités à s'épanouir.
Au-delà des ouvrages qui seront bâtis, ce sont les gens qui occupent la première place dans notre plan. Je voudrais aborder quelques mesures prévues dans le projet de loi qui visent notre plus grande priorité, la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour y accéder.
[Français]
Le gouvernement s'est fermement engagé à aider les Canadiens de tous les âges à recevoir la formation dont ils ont besoin et à acquérir les compétences nécessaires pour réussir dans la conjoncture économique d'aujourd'hui et de demain. C'est pourquoi, au fil des pages de ce projet de loi, vous trouverez des mesures qui ont pour but d'aider les Canadiens à suivre une formation, peu importe la période de la vie où ils se trouvent.
[Traduction]
Nous voulons aider les Canadiens à obtenir la formation dont ils ont besoin pour que leur premier emploi soit satisfaisant et que le suivant le soit encore plus. C'est la raison pour laquelle nous prenons des mesures pour aider les parents qui travaillent en s'efforçant de maintenir un certain équilibre entre les responsabilités familiales et la gestion de leur propre carrière dans cette période de transition.
Le projet de loi permettrait aux parents de recevoir des prestations parentales d'assurance-emploi pendant une période étendue pouvant aller jusqu'à 18 mois à un taux moindre de 33 % des gains hebdomadaires moyens. Il propose en outre d'assurer plus de souplesse aux travailleuses enceintes en leur permettant, si elles le souhaitent, de demander des prestations de maternité pour une période allant jusqu'à 12 semaines avant la date prévue d'accouchement, au lieu des huit semaines actuelles.
Le budget 2017 prévoit aussi des mesures de soutien à ceux et celles qui risquent leur vie pour assurer la sécurité du Canada. Après s'être exposés au service de notre pays, nos hommes et nos femmes en uniforme méritent d'être soutenus pour faire une bonne transition à la vie civile. Afin de les aider, nous créerons une nouvelle allocation pour études et formation dont ils pourront se servir pour étudier dans un collège, une université ou une école technique au terme de leur période de service.
Nous savons, je tiens à le souligner, que le travail à faire à cet égard n'est pas terminé. Les anciens combattants et les intervenants nous ont dit que l'ensemble actuel de programmes est complexe et qu'il est difficile de s'y retrouver. Au cours des prochains mois, nous avons l'intention de prendre d'autres mesures pour rationaliser et simplifier les programmes de soutien financier actuellement offerts aux anciens combattants. Cela comprendra le rétablissement promis des pensions à vie, comme option que pourront choisir les vétérans blessés, de concert avec leurs familles, selon la forme d'indemnisation qui leur convient le mieux.
Je dirai pour conclure que le projet de loi C-44 contient des mesures concrètes qui feront progresser le Canada, à titre de nation éclairée et bienveillante, mais que nous pouvons certainement faire mieux.
[Français]
Nous continuons de mettre l'accent sur la croissance, mais nous ne le ferons pas au détriment d'autres questions essentielles. Nous veillerons à ce que l'ensemble des Canadiens bénéficient de la croissance, pas seulement les plus fortunés, et nous aiderons les familles à voir l'avenir de leurs enfants et de leurs petits-enfants avec plus d'optimisme.
[Traduction]
J'exhorte les membres du Comité à appuyer le projet de loi et à travailler avec nous sur les aspects qui peuvent être améliorés grâce à vos points de vue et à vos idées pour que nous ayons en fin de compte une mesure répondant aux normes élevées que les Canadiens attendent de nous.
Avant de terminer, je voudrais vous donner un aperçu de quelques-unes des questions auxquelles nous envisageons de nous attaquer dans les prochains mois. Notre gouvernement croit que chaque Canadien devrait payer sa juste part d'impôts. Dans les prochaines semaines et les prochains mois, je rendrai public notre plan destiné à assurer une plus grande équité fiscale. Par exemple, la comptabilité axée sur la facturation figurera dans la prochaine loi d'exécution du budget, ce qui permettra au Comité d'examiner les détails des propositions législatives qui lui sont soumises. Je sais que c'est un sujet qui a suscité beaucoup de discussions. J'attends donc avec intérêt votre point de vue.
Nous examinons aussi la possibilité d'adopter des stratégies de planification fiscale faisant intervenir des sociétés privées. Comme nous l'avons annoncé dans le budget 2017, nous publierons un document qui exposera cette question en détail et proposera les politiques nécessaires pour y faire face.
J'ajouterai, pendant que je parle de fiscalité, que je sais que les députés s'interrogent sur nos projets concernant l'imposition des prochaines ventes légales de cannabis. Des travaux ont été entrepris en vue de la conception de ce régime d'imposition. La question figurera aussi à l'ordre du jour de la prochaine réunion des ministres provinciaux et territoriaux des Finances, qui aura lieu en juin. L'objectif est de s'entendre sur quelques principes de base afin d'être en mesure d'agir rapidement sur les propositions législatives qui en découleront.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Je serai maintenant heureux de répondre à vos questions
Merci, monsieur le président.
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Je vous souhaite la bienvenue, monsieur le ministre. Bon retour, après votre voyage à l'étranger.
Je vous remercie pour votre exposé préliminaire.
Monsieur le ministre, j'ai dit de notre budget, tant de l'année dernière que de 2016-2017, qu'il se fonde sur une approche à trois piliers dans laquelle nous investissons dans l'innovation, l'acquisition de compétences et l'éducation permanente, développons l'infrastructure et, en même temps, faisons croître l'économie et renforçons la classe moyenne.
Le Canada a cependant un problème démographique. Notre population active vieillit et beaucoup de gens partent à leur retraite. Nous devons trouver des moyens d'accroître les taux de participation de certaines catégories de travailleurs. Je crois essentiellement que pour augmenter à long terme le taux de croissance de l'économie, il faut recourir à des groupes de travailleurs sous-représentés, qui ne sont peut-être pas au niveau de compétences voulu, et prendre certaines mesures.
Étant père de deux filles, je veux que les femmes soient aussi bien représentées dans la population active que les hommes. Notre gouvernement a pris un certain nombre de mesures, mais j'aimerais que vous nous confirmiez l'importance que cet objectif a pour vous. Plus particulièrement, au chapitre 5 du budget, on trouve pour la première fois un énoncé relatif aux sexes dans lequel le gouvernement favorise une augmentation des taux de participation à la population active et souligne l'importance de cet objectif pour la croissance économique.
:
Francesco, je commencerai par dire que c'est un enjeu extrêmement important pour notre pays. Les réactions que nous avons eues à cet égard, aussi bien dans ce comité que dans l'ensemble de la Chambre des communes, montrent bien que la question est au premier rang des préoccupations de tous. Nous savons que le défi démographique constituera l'un des plus grands problèmes qu'aura à affronter la prochaine génération. Nous savons aussi que la participation de nos filles et toutes les autres jeunes femmes du pays aura des incidences critiques sur notre succès.
En pensant à cette question précise, nous savons que le taux de participation des femmes en âge de travailler est de 9 % inférieur à celui des hommes. Tandis que nous cherchons des moyens d'assurer le succès de notre économie, nous devons penser à des façons d'encourager la participation à la population active pour les gens qui souhaitent en faire partie. C'est parce que nous avons pensé à cet objectif que toutes les mesures qui figurent dans nos deux premiers budgets visent à augmenter les chances que les femmes réussissent dans la population active.
Cela commence avec la façon dont nous avons envisagé les allocations aux enfants. Bien sûr, c'est une première étape très importante dans le cadre de laquelle nous avons décidé de donner des allocations sensiblement plus importantes aux familles à faible et moyen revenu parce que nous savons que cela aide les femmes en particulier, et surtout les mères seules. Dans ce budget, il y a différentes mesures qui auront d'importants effets. L'importance accordée au financement de la formation préscolaire et de la garde d'enfants sera certainement appréciée par les familles. Le plus souvent, la plus grande partie du fardeau de la garde d'enfants incombe aux femmes qui, dans bien des cas, sont celles qui s'occupent le plus des enfants. En leur permettant d'avoir accès à de meilleures possibilités de garde d'enfants, nous les aiderons à participer davantage à la population active.
Nous avons également avancé dans plusieurs autres domaines. Vous m'avez entendu parler des moyens d'assouplir le congé parental afin de reconnaître que les familles ont des besoins différents et de leur permettre de faire le choix qui leur convient le mieux. En examinant les moyens d'aider les femmes entrepreneurs à mieux réussir, nous les aidons concrètement à mieux cerner les occasions qui s'offrent à elles dans la population active. Tout cela fait partie d'un grand plan visant un objectif d'une importance extrême: permettre aux femmes de réussir et, en même temps, d'avoir des effets vraiment positifs sur l'économie.
Je vous remercie encore pour votre question. C'est un enjeu central dans les efforts déployés par le gouvernement.
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Merci beaucoup, honorables députés.
Je m'appelle Eric Advokaat. Je suis directeur principal de la Division de la santé et de la sécurité au travail à Emploi et Développement social Canada. Je suis accompagné de mon collègue Charles Philippe Rochon, analyste principal.
Mon domaine de compétence, c'est la partie II du Code canadien du travail, qui traite de la santé et de la sécurité au travail. Charles Philippe vous parlera en détail des modifications proposées de la partie III du Code sur les conditions de travail.
Comme l'a noté le président, la section 17 de la partie 4 constitue une importante part du .
Tout d'abord, elle propose de modifier le Code canadien du travail afin d'actualiser la série d'outils de conformité et d'exécution destinée à dissuader la non-conformité aux exigences relatives à la santé et la sécurité au travail ainsi qu'aux normes du travail. Les modifications ont pour but de réduire les accidents et les blessures au travail dans les secteurs sous réglementation fédérale et de veiller à ce que les travailleurs reçoivent la rémunération et les avantages auxquels ils ont droit. Les modifications regroupent en outre les différentes fonctions arbitrales prévues dans le Code sous la bannière du Conseil canadien des relations industrielles.
Je vais vous parler de trois grands changements avant de céder la parole à Charles Philippe. Les changements s'appliquent tant à la partie II qui, encore une fois, traite de la santé et de la sécurité au travail, qu'à la partie III portant sur les normes du travail.
Les trois modifications visent à établir, en vertu de la nouvelle partie IV proposée du Code, un régime de sanctions administratives pécuniaires destiné à favoriser la conformité aux exigences relatives à la santé et à la sécurité au travail ainsi qu'aux normes du travail. Cela comprendrait le pouvoir conféré au gouverneur en conseil de prendre des règlements pour désigner les violations et déterminer les sanctions pécuniaires correspondantes, qui peuvent atteindre un maximum de 250 000 $ par violation, et pour établir des processus de délivrance, d'examen et d'appel relatifs aux procès-verbaux de violation.
La deuxième modification autorise la publication de renseignements sur les employeurs déclarés coupables d'une infraction ou qui ont manqué aux exigences relatives à la santé et à la sécurité au travail ainsi qu'aux normes du travail. Le genre de renseignements à publier serait précisé dans les règlements après consultation des intervenants, mais pourrait comprendre, par exemple, le nom de l'employeur, la nature de l'infraction ou de la violation et les sanctions correspondantes. Ces renseignements ne seraient publiés qu'après la fin de tous les processus d'examen et d'appel.
La troisième modification vise, comme je l'ai dit, à regrouper au sein du Conseil canadien des relations industrielles les fonctions des agents d'appel aux termes de la partie II, des arbitres chargés des dossiers de recouvrement de salaire et de congédiement injuste aux termes de la partie III du Code ainsi que les fonctions des arbitres prévus dans la Loi sur le Programme de protection des salariés. Cela entraîne quelques modifications de la partie I du Code traitant des relations du travail, qui seraient nécessaires pour préciser les pouvoirs, attributions et fonctions du Conseil. Nous croyons que cette mesure rationaliserait le processus d'appel, assurerait une meilleure utilisation des compétences existantes et favoriserait la cohérence des décisions prises ainsi que des règlements plus rapides.
Ce sont les trois principaux changements qui s'appliquent à tous les aspects du Code canadien du travail. Le projet de loi propose plusieurs autres modifications de la partie III du Code, dont Charles Philippe va vous parler.
Le projet de loi propose plusieurs autres modifications touchant la partie III du Code canadien du travail concernant les normes du travail. Elles ont pour objet de permettre aux employés de se prévaloir des droits et protections prévus par le Code et de faciliter le recouvrement des salaires impayés.
Plus particulièrement, le projet de loi prévoit un certain nombre de changements. Premièrement, il met en place un nouveau mécanisme de recours en cas de représailles de l'employeur. Cela permettra aux employés de présenter une plainte écrite au Conseil canadien des relations industrielles si leur employeur prend des mesures de représailles parce qu'ils ont essayé d'exercer des droits garantis par les normes du travail ou ont aidé un inspecteur du ministère du Travail.
Deuxièmement, le projet de loi confère au ministre du Travail ou à son délégué le pouvoir d'ordonner à un employeur de procéder à une vérification interne et d'en faire rapport dans un délai prescrit pour préciser s'il y a ou non conformité avec une ou plusieurs dispositions de la partie III. L'employeur serait également tenu de déclarer, dans son rapport, les mesures qu'il a prises pour remédier à des cas de non-conformité.
[Français]
En outre, de nouveaux pouvoirs seront conférés aux inspecteurs, notamment celui de signifier aux employeurs des ordres de conformité précisant le délai imparti pour mettre fin à une situation qui contrevient aux normes du travail ainsi que les mesures à prendre, le cas échéant, pour éviter que la situation se reproduise.
Il sera aussi possible de préciser des aspects de la procédure de recouvrement du salaire et de confirmer que les inspecteurs ont effectivement le pouvoir de rendre des décisions concernant le salaire dû, notamment lorsqu'un employeur omet de tenir ou de fournir des registres de salaire.
De plus, une modification importante consistera à prolonger la période pouvant être visée par les ordres de paiement donnés par des inspecteurs. Cela permettra de recouvrer des salaires impayés et d'autres montants qui sont dus à un employé au cours d'une période pouvant aller jusqu'à deux ans avant la date de dépôt d'une plainte, la date de cessation d'emploi d'un employé ou la date de début d'une inspection. Cela est une modification par rapport à la norme actuelle, qui permet de retourner jusqu'à un an en arrière. Nous doublons donc la période pouvant être visée.
[Traduction]
En vertu d'autres modifications proposées de la partie III, un avis de conformité volontaire est émis si un employeur verse volontairement à un employé les montants qu'un inspecteur croit lui être dus après enquête. Cela se ferait sans recourir à un ordre de paiement. Cette disposition ouvrirait le mécanisme actuel d'examen et d'appel aux employés qui croient que l'employeur leur doit des montants supérieurs à ceux que l'inspecteur a fixés.
D'autres changements permettraient le recouvrement des salaires impayés mentionnés dans un ordre de paiement auprès de quiconque détient des fonds appartenant à l'administrateur d'une société, par exemple la banque de l'administrateur, qui pourrait donc recevoir l'ordre de verser les montants dus directement au ministre du Travail, qui les transmettrait aux employés en cause. Cela élargirait un pouvoir existant qui permet aux débiteurs d'un employeur de verser les montants dus.
De nouveaux frais administratifs seraient imposés sur les ordres de paiement, à raison de 15 % du salaire dû ou de 200 $, selon le montant le plus élevé. Ces frais s'appliqueraient aux ordres de paiement donnés à un employeur, mais non à un administrateur. De plus, les frais administratifs seraient remboursés à l'employeur si l'ordre de paiement est annulé par la suite après un examen ou un appel.
De plus, avec le consentement du ministre du Travail, les employeurs et les administrateurs d'une société auraient la possibilité de fournir une garantie à la place d'un paiement en espèces, s'ils recourent au mécanisme d'examen et d'appel pour contester un ordre de paiement. Cela donnerait plus de latitude aux employeurs qui pourraient avoir de la difficulté à trouver la somme demandée.
Tous les moyens d'exécution proposés en vertu du Code sont prévus dans la législation d'autres administrations canadiennes ou d'autres pays. Par conséquent, nous ne réinventons pas la roue.
Les modifications proposées entreraient en vigueur aux moments fixés par décret. Il est prévu d'échelonner la mise en vigueur de ces mesures sur la période de 36 mois qui suivra la sanction royale. Ce délai laissera suffisamment de temps pour consulter les intervenants avant de modifier les règlements applicables. Nous savons, par exemple, que dans le cas des sanctions administratives pécuniaires, nous devrons inscrire les dispositions voulues dans la réglementation. Le délai laissera également assez de temps pour élaborer le nouveau régime de conformité et d'exécution et l'expliquer aux employeurs, aux employés et à d'autres.
Merci, monsieur le président.
:
Merci. C'est une bonne question.
Il y a eu deux grandes consultations, et la plus récente a eu lieu en janvier. Nous avons discuté avec plusieurs intervenants clés, surtout des représentants des employés ainsi que des représentants d'employeurs. Nous discutons souvent avec les gens du
[Traduction]
Congrès du travail du Canada et de l'ETCOF. Cette dernière organisation représente les employés des transports et des communications qui relèvent de la réglementation fédérale.
[Français]
Nous avons discuté avec eux en janvier. Entre les mois de mai et de juin 2016, il y a eu d'autres discussions, qui portaient principalement sur les changements proposés à la partie III.
[Traduction]
Pour l'essentiel, les commentaires que nous avons reçus des intervenants étaient centrés sur le régime des sanctions administratives pécuniaires. Les intervenants veulent être sûrs que nous ne nous en servirons pas tout de suite dans des cas accidentels de non-conformité. Nous utilisons un régime qui commence par l'éducation et la sensibilisation, puis passe par la conformité volontaire et les conseils avant d'aboutir aux instructions et aux ordres qui peuvent ou non être accompagnés de sanctions pécuniaires.
Les intervenants souhaitent que nous continuions à utiliser ce genre de régime pour que les employeurs qui manquent involontairement à leurs obligations ne soient pas immédiatement sanctionnés. C'est l'essentiel des observations que nous avons reçues jusqu'ici.
:
Je vous remercie de la question.
Comme vous le savez, chaque administration au Canada a son propre régime. Les lois sont assez différentes les unes des autres, mais elles ont tendance à avoir certains points en commun. Selon notre analyse, toutes les mesures proposées à la section 17 du projet de loi existent ailleurs au Canada. Comme je le disais un peu plus tôt, dans cette perspective, ce n'est pas particulièrement innovateur. En effet, nous avons vraiment des exemples à suivre.
Les mesures ne se retrouvent pas toutes dans chacune des administrations. Cependant, en matière de sanctions administratives d'ordre pécuniaire, il y a des mesures semblables dans la législation en matière de santé et de sécurité au travail ou en matière de normes du travail, ou les deux, et ce, aussi bien en Alberta qu'en Colombie-Britannique, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, en Ontario, au Québec et au Yukon. Plusieurs administrations ont donc adopté des régimes de ce genre.
Pour ce qui est du pouvoir de désigner les employeurs contrevenants, il existe dans la majorité des administrations. En ce qui a trait à la protection contre les représailles, l'administration fédérale était l'une des seules à ne pas avoir adopté de régime en cette matière. Nous allons donc maintenant rattraper plusieurs autres administrations.
Je ne vous donnerai pas tous les exemples, mais disons que notre analyse nous a permis de voir un peu ce qui se faisait ailleurs. Il fallait s'assurer d'inclure des protections qui soient au moins comparables à celles offertes aux employés assujettis aux lois provinciales.