:
Merci, monsieur le président.
L'Institut Broadbent est une organisation indépendante et non partisane qui fait la promotion de changements progressifs axés sur les valeurs et les idées sociales-démocrates. Nous préconisons une intervention énergique du gouvernement fédéral pour empêcher que ne s'accentue l'inégalité économique et sociale, et une transition planifiée vers une économie novatrice et un environnement durable.
Le gouvernement envisage la mise en place de mesures sociales progressives. Parmi ces mesures que nous appuyons, mentionnons l'Allocation canadienne aux enfants, qui offrira des prestations substantielles à toutes les familles ayant des enfants, à l'exception des familles riches; et une bonification du Supplément de revenu garanti ou SRG, pour lutter contre l'augmentation de la pauvreté chez les aînés. Cependant, comme cette bonification du SRG exclut les couples, il resterait encore 634 000 aînés vivant dans la pauvreté. Une récente étude publiée hier souligne l'importance d'élargir le RPC et de bonifier le SRG.
Nous estimons que le programme du gouvernement n'est pas adéquat ou pas assez ambitieux en ce qui concerne des questions importantes comme la garde d'enfants, la réforme de l'assurance-emploi et le financement des collectivités des Premières Nations. Selon nous, il y a une contradiction entre la mise en place d'un programme social progressif et les promesses du nouveau gouvernement de réduire la dette publique par rapport au PIB. Pour respecter ses engagements, le gouvernement sera contraint de faire de nouvelles dépenses, particulièrement dans un contexte de forte stagnation de la croissance économique.
Nous accueillons favorablement le nouveau taux d'imposition visant la tranche de 1 % des Canadiens les plus fortunés et l'élimination du fractionnement du revenu familial, mais le grand problème vient du fait que le gouvernement ne propose pas d'augmenter la capacité fiscale fédérale globale. En fait, la réduction d'impôt consentie aux Canadiens de la classe moyenne coûtera 3 milliards de dollars par année, alors qu'elle bénéficiera surtout aux travailleurs à revenu élevé et qu'elle n'aura qu'un effet de stimulation économique très limité.
Or, de nouvelles sources de revenu sont nécessaires pour augmenter de façon durable les dépenses sociales et l'amélioration des services publics. Nous exhortons le gouvernement à envisager des augmentations modestes de l'impôt des sociétés et à éliminer les échappatoires fiscales pour la tranche de 1 % des Canadiens les mieux nantis, notamment le traitement trop favorable des options d'achat d'actions. Le gouvernement devrait modifier ou annuler la réduction d'impôt peu judicieuse consentie aux contribuables considérés comme faisant partie de la classe moyenne. Pour favoriser une économie plus novatrice et plus productive, les programmes ciblés sont nettement plus efficaces que les allégements fiscaux visant les mieux nantis. L'influente économiste Mariana Mazzucato soutient qu'un leadership gouvernemental stratégique, des investissements publics et des recherches qui devancent substantiellement les possibilités commerciales immédiates et un appui direct pour les investissements stratégiques des entreprises sont essentiels pour bâtir des économies novatrices.
Nous estimons également qu'il est vital que le gouvernement fédéral joue une rôle de premier plan pour assurer la durabilité de l'économie sur le plan environnemental. Un rapport conjoint récent auquel a participé le Mowat Centre recommandait la création d'une banque verte du Canada et la prise de mesures concrètes pour promouvoir l'efficacité énergétique et l'utilisation de sources d'énergie renouvelables.
Nous appuyons la proposition du gouvernement d'augmenter les investissements dans l'infrastructure physique et environnementale, notamment pour le transport en commun et le transport de base. Cette initiative stimulera à court terme la croissance et la création d'emplois, ce qui est fort nécessaire actuellement, et elle contribuera à accroître à long terme les investissements et la productivité des entreprises.
Une étude indépendante commandée par l'Institut Broadbent l'an dernier auprès du renommé Centre For Spatial Economics révèle que les investissements dans l'infrastructure de base se traduisent par des avantages globaux pour les Canadiens de l'ordre de 2,46 $ à 3,83 $ par dollar investi. L'étude conclut également que les répercussions à long terme de ces investissements sur les finances gouvernementales seraient, au pire, légèrement négatives, et au mieux, positives, à cause d'une augmentation des revenus attribuable à une économie plus forte et plus productive.
Les perspectives économiques pour 2016 sont plutôt sombres: on prévoit que la croissance chutera nettement en deçà de 2 % et que le chômage restera au-dessus de 7 %. Toutefois, un programme d'investissement public judicieux jumelé à des augmentations substantielles des transferts de revenu aux Canadiens à faible revenu, notamment une bonification des prestations d'assurance-emploi, pourraient stimuler considérablement la croissance et la création d'emplois.
Nous espérons que le gouvernement envisagera des modifications fiscales plus progressives pour financer une expansion et une bonification durables des programmes sociaux.
Merci.
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Effectivement. Il m'a prié de vous transmettre ses regrets. Il a essayé de venir de Sault Ste. Marie aujourd'hui, mais le mauvais temps l'en a empêché.
J'aimerais dans un premier temps présenter la Fédération canadienne de l'agriculture. La FCA est un organisme-cadre qui représente des organisations agricoles provinciales et des groupes nationaux de producteurs; elle compte plus de 200 000 membres d'un océan à l'autre. L'industrie agricole constitue le coeur du secteur agricole et alimentaire canadien et génère plus de 6,7 % du PIB du Canada, emploie un Canadien sur huit, et les quelque 200 000 entreprises qui la composent versent plus de 50 milliards de dollars en rémunération et salaires.
Je parlerai aujourd'hui de quatre éléments clés que nous avons présentés dans le mémoire que nous vous avons fait parvenir à l'avance. Ces quatre éléments sont essentiels pour créer un cadre stratégique susceptible d'assurer le succès et la croissance continus de l'industrie agricole canadienne.
Je me penche d'abord sur la question de la succession dans l'industrie agricole. À l'heure actuelle, comme l'âge moyen des agriculteurs est de plus de 54 ans et que nombre d'entre eux envisagent de prendre leur retraite au cours de la prochaine décennie, on prévoit qu'approximativement 70 milliards de dollars d'actifs agricoles changeront de mains au cours des 10 prochaines années. Selon certaines estimations, 75 % des agriculteurs canadiens envisagent de prendre leur retraite au cours de cette période. Cette éventualité risque fort de perturber l'industrie.
Depuis quelques années, la FCA collabore avec divers cabinets d'expertise comptable à l'échelle du Canada qui ont des intérêts agricoles, afin d'élaborer une série de formules entraînant de faibles coûts ou pas de coûts, pour faciliter le transfert intergénérationnel des fermes familiales tout en créant des possibilités pour les nouveaux venus dans l'industrie. Les fermes familiales représentent encore aujourd'hui 98 % de l'ensemble des exploitations agricoles au Canada. Ce modèle opérationnel comporte de nombreux aspects positifs que la FCA souhaiterait voir demeurer dans l'industrie agricole.
Nos demandes se résument essentiellement à deux grandes mesures. La première consisterait à élargir la définition du terme « membre de la famille » dans la Loi de l'impôt sur le revenu, pour reconnaître que les familles agricoles sont unies par des liens qui ne se limitent pas au lien parent-enfant.
La deuxième mesure porte sur les mesures législatives pour contrer l'évitement fiscal qui, selon nous, continuent d'avoir des répercussions imprévues sur les activités agricoles à cause des changements structurels survenus dans l'industrie. Nous avons noté une augmentation des sociétés agricoles, en l'occurrence de grandes exploitations qui résultent de fusions et d'économies d'échelle, qui assurent la subsistance de plusieurs familles. Compte tenu de cette nouvelle donne, de nouveaux obstacles compliquent le transfert des fermes familiales d'une génération à l'autre.
En particulier, le paragraphe 55(2) et l'article 84.1 de la Loi de l'impôt sur le revenu posent problème en ce qui concerne la copropriété des enfants d'une même famille et le recours à une société de portefeuille lorsque les familles agricoles envisagent un transfert intergénérationnel. L'année dernière, nous avons fort bien accueilli une mesure législative d'initiative parlementaire, en l'occurrence le projet de loi , qui a été présenté par , aujourd'hui secrétaire parlementaire de la ministre du Revenu national. Le projet de loi en question visait à solutionner le problème lié à l'article 84.1 et celui qui concerne le recours aux sociétés de portefeuille pour les exploitations de petite et de moyenne tailles. Nous préconisons que ce projet de loi soit présenté de nouveau.
Ces mesures ne visent pas à ajouter de nouveaux avantages ou de nouvelles dispositions à la Loi de l'impôt sur le revenu, mais plutôt à reconnaître que, suite aux changements structurels dans l'industrie, certaines dispositions sont dorénavant moins utiles pour les familles agricoles en ce qui concerne les transferts intergénérationnels. On ne s'attend plus nécessairement à ce que les enfants d'une famille agricole prennent la relève. Aujourd'hui, comme des sociétés agricoles assurent le gagne-pain de plusieurs familles à la fois, il faut tenir compte de liens familiaux plus larges pour ce qui est de la gestion de l'entreprise agricole au cours de la prochaine génération.
J'aimerais maintenant parler d'un deuxième problème: celui de la pénurie de main-d'oeuvre qui continue à nuire à l'industrie. L'industrie agricole offre d'innombrables possibilités d'emploi et de carrière de haute qualité, assorties de salaires et d'avantages concurrentiels. Elle offre également de nombreux avantages en termes de style de vie et une souplesse qu'on ne retrouve pas dans d'autres industries. Les employeurs déploient de grands efforts pour embaucher et retenir des travailleurs canadiens. Cependant, l'industrie continue de signaler que de graves pénuries de main-d'oeuvre constituent une contrainte de taille et un des plus grands risques auxquels sont confrontées les exploitations agricoles.
Pour solutionner ce problème, nous faisons trois demandes clés. Premièrement, il faudrait augmenter le financement pour la collecte d'information sur l'offre et la demande de main-d'oeuvre à l'échelle des régions. Cette collecte pourrait être basée sur l'enquête sur les salaires et sur le travail soutenu du Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture et permettrait d'élaborer des modèles prévisionnels d'offre et de demande sur le marché du travail.
Troisièmement, nous souhaitons la conclusion d'un partenariat entre l'industrie et le gouvernement pour mettre en oeuvre le plan d'action du Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture pour le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Pour ce faire, il faudrait créer un programme international spécial pour les travailleurs du secteur agricole et agroalimentaire et promouvoir les possibilités de résidence permanente pour ces travailleurs.
Les deux dernières questions que j'aimerais aborder concernent les investissements agricoles. Cela m'amène à parler de l'augmentation constante des exigences auxquelles sont confrontés les producteurs à cause des changements climatiques et des tendances du marché alimentaire de détail qui exigent des investissements croissants de la part des entreprises agricoles, sans pour autant leur assurer un meilleur prix sur le marché.
Par conséquent, dans le mémoire que nous vous avons présenté, nous proposons des modifications au programme Agri-investissement pour faciliter les investissements à la ferme et permettre au nouveau gouvernement de dépenser davantage pour l'infrastructure rurale.
Enfin, j'aimerais parler du programme d'exonération et de drawback des droits. Ce programme qui relève de l'ASFC n'a pas été conçu pour les produits agricoles et n'offre pas de mesures de protection adéquates en cas de distorsion sur le marché intérieur à cause de l'importation de produits laitiers, de volaille ou d'oeufs pour une transformation plus poussée avant l'exportation.
Nous souhaiterions que les produits laitiers, la volaille et les oeufs soient exclus du programme d'exonération et de drawback des droits au moyen d'une exception similaire à celle qui s'applique à l'essence et aux équipements d'usine. Cette exclusion devrait être prévue dans le budget pour en assurer la mise en oeuvre en temps opportun. Elle permettrait d'éviter des incongruités, comme le rejet par Affaires mondiales Canada de certains participants au programme d’importation pour la réexportation pour non-respect des règles alors qu'il leur est permis de présenter une demande dans le cadre du programme d'exonération et de drawback des droits.
Merci.
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Bonsoir. Je m'appelle Bilan Arte et je suis présidente nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants.
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants ou FCEE est la plus grande et la plus ancienne association étudiante nationale au Canada; elle représente plus de 650 000 étudiants à l'échelle du pays. La FCEE prône la mise en place au Canada d'un système public d'éducation postsecondaire qui soit accessible, abordable et de haute qualité.
Nos recommandations budgétaires visent principalement à rendre l'éducation plus abordable pour les étudiants et à trouver une solution à l'augmentation croissante de la dette étudiante au Canada. Pour assurer une relance vigoureuse, stable et durable de l'économie, il faut nécessairement élaborer une stratégie permettant à tous les Canadiens de faire des études supérieures. L'OCDE a souligné que les taux de participation doivent augmenter substantiellement si le Canada souhaite s'adapter à l'évolution de la demande sur le marché du travail et au vieillissement de la population active.
Dans son dernier rapport sur la compétitivité économique à l’échelle mondiale, le Forum économique mondial a placé le Canada au 13e rang en matière de capacité à rivaliser économiquement avec les autres pays du monde, alors que nous occupions la 10e place en 2009. Le forum explique que le système éducatif postsecondaire du Canada, à la fois hétérogène et inefficace, est l'une des principales raisons de ce recul. Au cours de la même période, le Canada est passé de la 9e à la 19e place au chapitre de l'éducation supérieure et de la formation.
Malheureusement, on continue de se décharger du coût des études postsecondaires sur les étudiants et sur leur famille, et cela en dépit du taux important de retour sur investissement pour la collectivité que représente l’éducation postsecondaire. En 2013, l'économiste Hugh Mackenzie a constaté que le taux annuel du retour sur les investissements publics en éducation variait de 3,6 % en Saskatchewan à 6,2 % en Ontario.
Les étudiants, qui doivent acquitter des frais de scolarité élevés, ont vu leur endettement augmenter de façon substantielle. À l’heure actuelle, l’endettement moyen d’un étudiant du secteur public est de plus de 29 000 $, rien que pour le premier cycle d’études supérieures. Étant donné que les frais de scolarité continuent d’augmenter, on comprendra aisément comment nous en sommes arrivés à une situation où, collectivement, les jeunes Canadiens doivent 19 milliards de dollars au gouvernement fédéral, sans parler des milliards supplémentaires qui sont dus au titre des prêts consentis par les provinces et par le secteur privé. En fait, le montant dû au Programme canadien de prêts aux étudiants augmente chaque jour de près de 1 million de dollars.
L’incidence à long terme d’une telle situation entraîne des conséquences telles que le retard de la participation à l’activité économique, l’incapacité à investir ou à épargner pour la retraite, le démarrage tardif d’une famille et la répugnance à prendre des risques financiers supplémentaires tels que le lancement d’une entreprise.
Les agences de crédit et les principales banques lancent aujourd’hui un avertissement: l’endettement des étudiants a atteint des niveaux fauteurs d’instabilité. Au mois de septembre 2014, plus de 200 000 Canadiens ont été incapables de faire un paiement pour rembourser le prêt étudiant que le gouvernement leur avait consenti.
Nous reconnaissons également que la hausse vertigineuse des frais de scolarité et que le fardeau de la dette étudiante affectent d'une façon disproportionnée les collectivités déjà considérablement marginalisées à cause de leur situation socioéconomique dans la société actuelle, notamment les collectivités autochtones et les minorités raciales. Certaines collectivités ressentent plus profondément les pressions des obstacles financiers et sont souvent tellement réfractaires à l'endettement qu'elles peuvent même renoncer aux études postsecondaires.
Dans un tel contexte, comment peut-on s'attendre à ce que les étudiants et les diplômés participent pleinement à l'économie?
Les étudiants proposent d'aller à la racine du problème en s’attaquant à la dette elle-même.
En premier lieu, le gouvernement devrait adopter une loi fédérale sur l’éducation postsecondaire prenant pour modèle la Loi canadienne sur la santé. Cette loi devrait être dotée d'un mécanisme spécifique de transfert de fonds de 3,3 milliards de dollars au titre de l’éducation postsecondaire. Pour ce faire, il faudrait rediriger les mesures de financement actuelles qui sont inefficaces, notamment les crédits d'impôt pour l'éducation postsecondaire et les régimes d'épargne-études.
Par ailleurs, l’absence d’une vision d’envergure nationale a entraîné, d’une province à l’autre, d’importantes disparités entre les frais de scolarité de même qu’entre les niveaux de financement par étudiant; ainsi, les étudiants ontariens doivent affronter des frais de scolarité qui représentent pratiquement le triple de ceux que paient les étudiants de Terre-Neuve-et-Labrador. Les étudiants exhortent le gouvernement à veiller à ce que ce soit le mérite, et non la géographie, qui détermine la possibilité d’accéder à l’enseignement supérieur.
Cette loi devrait être jumelée à un modèle de partage à parts égales des coûts, pour éliminer les frais de scolarité au premier cycle universitaire. De plus, elle devrait exiger que les gouvernements provinciaux rendent des comptes, non seulement pour assurer que les transferts reçus du gouvernement fédéral au titre de l'éducation postsecondaire sont bien utilisés à cette fin, mais aussi pour récompenser les provinces qui offrent un financement adéquat pour soutenir l'accès universel à l'éducation postsecondaire.
Nous recommandons également que, pour endiguer l’augmentation de l’endettement des étudiants, le gouvernement intervienne immédiatement pour améliorer l'accessibilité à l'éducation postsecondaire en redirigeant les 750 millions de dollars actuellement alloués à des programmes de crédits d’impôt pour l'éducation et d’épargne-études inefficaces, pour en faire bénéficier le Programme canadien des bourses aux étudiants. Cette solution simple permettrait de doubler le financement déjà limité alloué au Programme canadien des bourses aux étudiants. En outre, une telle mesure améliorerait considérablement la capacité des étudiants à obtenir dans le court terme la formation souhaitée, et, à long terme, à contribuer de façon véritable à l’économie et à la société canadiennes.
Nous estimons que l'accès à l'éducation postsecondaire constitue le plus grand égalisateur social à la disposition de l'actuel gouvernement. L'éducation contribuera à mettre fin à des cycles de pauvreté dans des collectivités déjà pauvres qui ne sont pas en mesure aujourd'hui de commencer à épargner pour la prochaine génération de Canadiens.
En outre, l'accès à l'éducation postsecondaire doit être reconnu comme un droit conféré par traité pour les collectivités autochtones au Canada. Il faut hausser sans tarder le financement du Programme d'aide aux étudiants de niveau postsecondaire et l'adapter en fonction des inscriptions.
En mettant en oeuvre ces recommandations, le gouvernement peut faire en sorte qu'il soit plus facile pour les jeunes Canadiens de jouir de sécurité financière et de se rendre aux étapes importantes de la vie. Les Canadiens pourront stimuler notre économie si on donne à un plus grand nombre de personnes de tous âges la possibilité de se perfectionner ou de se recycler dans des domaines émergents.
L'éducation publique est un bien public et elle doit être financée en conséquence.
Je vous sais gré de m'avoir permis de m'adresser au Comité aujourd'hui. Je serai plus que ravie de répondre à des questions sur tous les points que j'ai soulevés ou que j'ai mentionnés dans le mémoire qui se trouve devant vous.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Merci aussi au Comité de m'avoir invité aujourd'hui.
Mes remarques porteront sur trois messages clés: premièrement, que le premier budget du nouveau gouvernement devrait commencer par établir sa crédibilité financière; deuxièmement, qu'il devrait offrir un soutien économique à court terme; et, finalement, qu'il devrait miser sur le potentiel économique à long terme du Canada de façon qui soit viable au plan financier. Retournons brièvement en arrière pour nous mettre en contexte.
Avec la lenteur de la reprise économique, la croissance au Canada et à l’étranger a été décevante. La chute du cours des matières premières depuis le milieu de 2014 a été le plus récent revers. C’est un choc important pour le Canada. Il se manifeste surtout par une baisse des échanges commerciaux, la faiblesse du dollar canadien, la réduction du revenu intérieur et un ralentissement des activités du secteur des ressources. L’économie canadienne avait déjà une capacité excédentaire avant ce choc, et cela retardera son retour à son plein potentiel.
Autrement dit, sans nouvelles mesures stratégiques au cours des prochaines années, l’économie canadienne n’aura pas le rendement qu’elle pourrait avoir.
Pendant que ce rajustement lent et douloureux s’opère, les décideurs cherchent la meilleure solution pour stimuler l’économie. Pour ce faire, il leur faudra évaluer soigneusement les avantages et les risques de mesures supplémentaires contre le statu quo.
Une politique d’accompagnement monétaire a déjà aidé, mais une baisse supplémentaire des taux d’intérêt stimulera peu l’économie et risque de surchauffer les marchés immobiliers, de mener à un endettement excessif des ménages et de soulever des préoccupations au plan de la stabilité financière. Au lieu de réduire les taux d’intérêt encore une fois ou de s’attendre à ce que la situation économique se règle d’elle-même, il est préférable d’opter pour des mesures fiscales bien conçues à bien des égards. Premièrement, le gouvernement fédéral dispose d’une marge de manoeuvre financière. Deuxièmement, il semble qu’une politique monétaire pourrait contenir de nouvelles mesures fiscales. Troisièmement, le coût de renonciation des emprunts gouvernementaux à long terme est l’un de plus bas de notre histoire. Enfin, la restriction constante des dépenses à l’échelon fédéral au cours des cinq dernières années signifie qu’il y a probablement des dépenses nécessaires à faire dans certains secteurs.
Bien qu’il faut reconnaître que ces mesures fiscales comportent un certain nombre de risques, notamment le fait que les programmes et les déficits budgétaires soient plus faciles à créer qu’à stopper, que les preuves de multiplicateurs budgétaires robustes à court terme sont mixtes, et qu’une hausse des déficits augmentera inévitablement le service de la dette, je pense que ces risques peuvent être gérés. Cependant, il faudra gérer les attentes.
L’économie et le rendement économique du Canada dépendent de développements à l’échelle mondiale dont nous ne sommes pas entièrement maîtres. En conséquence, le budget 2016 devrait être clair sur ce que la politique budgétaire peut offrir à court terme, particulièrement en ce qui touche les dépenses à frais partagés liées à l’infrastructure. La dernière série de mesures de relance fiscales a montré que nous ne devrions pas surestimer la vitesse à laquelle ces projets peuvent être mis en chantier. On fera probablement de nouvelles annonces après la saison de construction 2016, et c’est très bien ainsi. À cet égard, les projets qui valent la peine d’être mis en chantier devraient avoir préséance sur ceux qui sont prêts à l’être. Après tout, la principale justification pour lancer des projets d’infrastructure n’est pas de stimuler l’économie à court terme, mais bien d’améliorer le potentiel économique à long terme du Canada, et pour cela, il faut du temps.
Six des sept derniers budgets ont revu à la baisse les prévisions du PIB de Consensus Economics. Il serait prudent que le budget 2016 examine en détail ces risques les plus courants à la baisse. À titre d’exemple, prenez un scénario dans lequel le cours du pétrole reste stable à environ 30 $ le baril pendant le mandat du gouvernement. Quelle incidence cela aurait-il sur les finances gouvernementales et l’économie? Le rapport que l’on rédigerait si pareil scénario survenait pourrait illustrer les défis auxquels nous sommes confrontés, l’incidence du cours du pétrole sur les finances fédérales et des simulations de politique de rechange.
Il est aussi important de faire preuve de transparence dans le premier budget; l’inclusion d’une analyse interne plus poussée et d’un surcroît de détails techniques contribuera à renforcer la crédibilité fiscale. Finances Canada pourrait rehausser sa capacité d’analyse en publiant les documents de travail du personnel ministériel et en encourageant les chercheurs à présenter leurs conclusions à l’extérieur du ministère.
Le gouvernement a énoncé deux cibles en matière de politique budgétaire, notamment celle de réduire le ratio dette fédérale-PIB chaque année — cible importante. Ce faisant, il détourne son attention de l’objectif annuel de rétablir l’équilibre budgétaire nominal. Cependant, au lieu d’exiger des réductions annuelles, il pourrait être plus pratique de fixer une fourchette cible à moyen terme pour le ratio d’endettement — semblable à la façon dont nous ciblons l’inflation, c’est-à-dire en restant dans une fourchette au cours des cinq prochaines années.
Toute cible à moyen terme utilisée devrait s’accompagner d’une cible financière à long terme fondée sur une analyse de la soutenabilité et tenir compte des prochaines décennies.
Lorsqu’on regarde au-delà du budget 2016, on constate que de nombreuses questions complexes requerront de l’attention. Permettez-moi d’en souligner une en particulier. La fédération canadienne finira probablement par devoir augmenter la part du PIB attribuable aux revenus. Le cas échéant, elle devra le faire soigneusement pour éviter de limiter indûment la croissance. Le gouvernement s’est déjà montré intéressé à examiner les dépenses fiscales. C’est un exercice profitable, mais je pense que sa portée devrait être élargie pour englober le système fiscal en entier afin de le rendre plus efficace et plus équitable.
En terminant, après de nombreuses déceptions, l’économie canadienne s’ajuste à un choc important. Les perspectives sont faibles et très incertaines. Les risques à la baisse dominent, et l’économie fonctionnera probablement en deçà de sa capacité de production au cours des prochaines années.
Pour gérer ces risques, il faudrait tempérer les attentes et rajuster l’approche à l’égard des politiques macroéconomiques au Canada. La politique budgétaire doit être plus active et être assortie de mesures budgétaires bien conçues qui aideraient à atténuer le rajustement et allégerait le fardeau qui pèse sur la politique monétaire.
À court terme, on devrait permettre à des stabilisateurs automatiques ciblés et ponctuels de fonctionner, comme les prestations d’assurance-chômage et les paiements de stabilisation fédéraux aux provinces riches en ressources naturelles, tandis que d’autres devraient être renforcés temporairement.
Toutes les nouvelles mesures discrétionnaires devraient viser à améliorer le potentiel économique du Canada à moyen terme. Elles devraient être financées dans le cadre d’un plan à long terme qui préserve sa viabilité financière.
Merci beaucoup, Monsieur le président.
Merci beaucoup, tout le monde, pour le temps que vous m’accordez aujourd’hui et votre temps en général. Je vous sais gré du travail que vous faites.
Dans le contexte des discussions prébudgétaires, nous avons assisté à des réunions prébudgétaires avec le ministre vendredi dernier — conformément à la règle de Chatham House, je peux seulement vous révéler ce que moi j’ai dit et pas les autres — et, honnêtement, pour des raisons de cohérence, j’ai décidé de vous répéter le message que j’ai livré au ministre vendredi dernier.
Nous nous intéressons depuis un certain temps aux perspectives économiques canadiennes, et nous sommes d’avis qu’il s’agit d’une reprise incertaine, inégale et décevante et qu’elle le sera pendant un bon moment.
L’incertitude nous est rappelée quotidiennement. Nous observons presque tous les jours dans les marchés des mouvements qui avaient coutume d’être de grands changements pour un mois ou un trimestre. Je pense que la peur l’emporte sur les fondamentaux. Nous pensons que ceux-ci finiront par s’imposer, mais il est évident que la peur pourrait devenir un fondamental qui compte des perspectives de croissance.
Nous nous penchons sur certaines questions plus préoccupantes comme la Chine, la reprise économique aux États-Unis et le cours du pétrole — qui est un peu moins inquiétant que les prix fixés pour le marché. Nous pensons que la Chine réussira à contenir la crise. La croissance mondiale se situera entre 3 et 3,5 %. Elle devrait favoriser le commerce mondial ainsi que le cours mondial des matières premières.
Nous voyons la situation des États-Unis comme un exemple de croissance. Dans ce pays, le taux de croissance est de 2,5 %. Fait important pour le Canada, nous n’exportons pas au PIB des États-Unis; nous exportons dans des secteurs de l’économie américaine, et ces secteurs sont ceux qui se portent bien: ceux de l’automobile, du logement, de l’équipement et des logiciels. Nous voyons la force de notre principal partenaire commercial dans le contexte d’un dollar canadien plus concurrentiel. Nous pensons que le dollar canadien cessera de baisser, mais nous le voyons toujours osciller entre 70 et 75 ¢ au cours de l’année, ce qui stimulera les exportations.
Le choc économique est manifestement survenu dans le secteur de l’énergie. Les provinces qui dépendent de l’énergie sont celles dont la croissance est la moins élevée et, dans celles qui dépendent des exportations, nous observons une transition avec l’aide des États-Unis et de la devise. Les exportations ont augmenté de près de 10 % année après année. Cette transition fait son chemin. Selon nous, la consommation augmentera avec le revenu. La dette nous donnera un avantage supplémentaire, car le ratio dette-revenu est à un niveau élevé, et nous avons un signet. Lorsque vous prenez nos prévisions de croissance pour le Canada cette année, nous la plaçons à 1,8 % tandis que la Banque du Canada la place à 1,4 %. Je pense que celui de Consensus Economics est probablement un peu inférieur à cela, mais nous avons placé un signet pour le plan de relance fiscale. Les déficits ne sont pas tous égaux. Nous en sommes conscients et nous gardons une place. Nous réévaluerons les perspectives de croissance lorsque nous obtiendrons les détails du budget, probablement en mars, je suppose.
Pour ce qui est du plan de relance fiscale, comme Stephen l’a laissé entendre, la politique monétaire a fait une bonne partie du travail. La politique monétaire vise à faciliter les cycles, mais pas à les inverser. Nous en sommes rendus au point où nous avons besoin d’une meilleure politique économique, d’une politique budgétaire en général, ce qui permettra de relancer l’économie à long terme et d’assurer la croissance économique.
Tous nos investissements devraient viser à rehausser la productivité. L’infrastructure comble l’écart à court terme, mais augure bien pour la productivité à long terme. Son multiplicateur est généralement plus élevé, donc elle est plus rentable que d’autres programmes. La notion de projet qui vaut la peine d’être mis en chantier est évidemment problématique. Quand le fait-on entrer dans l’économie? Nous préférons une bonne décision à une décision hâtive. Nous croyons que nous verrons une relance fiscale. Nous espérons qu’elle s’attachera à la question de l’infrastructure.
En ce qui concerne le plan financier, nous nous sommes habitués à un plan d’assainissement budgétaire à moyen terme avec un zéro à un moment donné. Il semble que ce zéro paraît moins probable, mais nous espérons qu’il fait toujours partie du plan.
Cibler un ratio dette-PIB est loin d’être idéal. Si on peut exercer un certain contrôle sur la dette, ce n’est pas le cas pour le PIB. Ce n’est pas idéal, mais cela semble être le nouvel engagement ou le nouvel ancrage pour la politique budgétaire. Lorsque vous avez un ratio dette-PIB à 31 %, si vous avez une croissance nominale à 4 %, cela laisse entendre que vous pouvez accumuler des déficits de 25 à 30 milliards de dollars tout en réussissant à faire graduellement baisser le ratio dette-PIB. Nous recommanderions vivement quelque chose de moins élevé. Comme Stephen l’a suggéré, une politique budgétaire réussie est ponctuelle, ciblée et temporaire. Je m’attacherais à l’élément temporaire.
Merci.
L’Union nationale des fermiers tient à vous remercier de lui donner la possibilité de contribuer aux consultations prébudgétaires du gouvernement.
L’UNF est une organisation agricole nationale, bénévole, à adhésion directe et non partisane qui regroupe des milliers de fermes familiales de partout au Canada; ces fermes produisent une variété de denrées agricoles. L’UNF travaille en vue de favoriser l’élaboration de politiques économiques et sociales qui permettront de maintenir les petites et moyennes fermes familiales en tant que principaux producteurs de denrées alimentaires au Canada. Quand nous regardons la situation dans laquelle nous a laissé le gouvernement précédent, nous voulons faire écho aux commentaires du qui affirme qu’il est temps d’apporter de véritables changements.
Pour le budget 2016, nous aimerions formuler les recommandations suivantes. Nous devrions mettre la table pour le cadre « Cultivons l’avenir 3 ». Nous recommandons la mise en place d’un véritable changement par rapport à la précédente politique, notamment en harmonisant la vision de l’agriculture avec les principes de la souveraineté alimentaire et en appuyant les efforts du secteur de l’agriculture en vue de nous adapter et de faire face aux changements climatiques. Le budget devrait appuyer la prochaine génération d’exploitants de fermes familiales en mettant en place un régime universel d’assurance-médicaments.
Dans l’intérêt du public, le budget 2016 devrait rediriger tout le financement destiné à la recherche agricole vers la recherche réalisée par des tiers publics et indépendants, et il devrait rétablir le financement accordé aux institutions publiques de recherche agricole afin de leur permettre de se rétablir et de rebâtir leur capacité avec une nouvelle génération de scientifiques.
Du financement devrait être accordé aux institutions publiques pour la sélection des plantes en vue de mettre au point des variétés adaptées aux climats régionaux canadiens. Nous devons aider les agriculteurs canadiens à faire face aux changements climatiques afin de d’obtenir de bons résultats dans le cadre de pratiques de production biologique, écologique et utilisant peu d’intrants. Le budget devrait appuyer les initiatives participatives de sélection des plantes, et il devrait permettre la mise en marché de nouvelles variétés sans paiement de redevances.
Le budget devrait aussi financer la recherche et l’évaluation portant sur les pesticides, incluant des essais menés au champ pour évaluer les rendements, la surveillance de la qualité du sol et de la contamination de l’eau de surface, ainsi que les répercussions sur les populations de pollinisateurs. Du financement devrait aussi être accordé aux fins d’évaluation et de mise en oeuvre de pratiques agricoles visant à améliorer la biodiversité et de programmes de lutte antiparasitaire intégrée visant à aider les agriculteurs ainsi que les écosystèmes naturels et agricoles.
Le budget 2016 devrait prendre des mesures concrètes pour corriger les dommages causés par l’abolition, sur ordre du gouvernement précédent, du guichet unique de la Commission canadienne du blé. Un mécanisme doit être mis en place et financé en vue de réguler le système de production céréalière pour veiller à ce que tous les agriculteurs aient une possibilité égale d’expédier leurs céréales et de contrecarrer le pouvoir des grandes entreprises céréalières, et pour accorder la priorité en termes d’expédition aux petites entreprises céréalières, aux wagons de producteurs et aux chemins de fer d’intérêt local.
Nous demandons que le prochain budget mette en place un mécanisme pour établir des sites de chargement additionnels pour les wagons des producteurs, lorsque de tels sites sont demandés par les agriculteurs, et veille à ce que l’Office des transports du Canada ait accès au financement et aux ressources nécessaires pour faire respecter les obligations statutaires de transporteur public des compagnies canadiennes de chemins de fer en application de la Loi sur les transports au Canada.
L’UNF recommande que le prochain budget offre du soutien aux nouveaux et aux jeunes agriculteurs en abaissant le plafond des programmes de soutien gouvernementaux, en offrant des programmes de financement efficaces et abordables aux nouveaux agriculteurs, y compris des microprêts et de petites subventions, en offrant du financement pour les programmes d’apprentissage et de formation agricoles et en appliquant des sanctions fiscales en vue d’interdire effectivement les terres détenues par des investisseurs étrangers et des propriétaires absents.
La gestion de l’offre procure aux agriculteurs canadiens un revenu stable fondé sur le coût de production. Par conséquent, le gouvernement devrait rejeter les clauses de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne et du Partenariat transpacifique qui permettent aux importations d’avoir accès à des parts de marché des productions sous gestion de l’offre. De plus, le gouvernement devrait supprimer les échappatoires afin d’arrêter le dumping des produits de protéines laitières sur le marché canadien.
Le fait de mettre l’accent sur la mondialisation et les échanges commerciaux signifie qu’une plus grande partie des aliments consommés chaque jour par les Canadiens est issue d’importations; or, ces aliments sont assujettis aux fluctuations du taux de change, aux événements politiques extérieurs et aux problèmes liés au transport.
Aujourd’hui, nous assistons à une augmentation du prix des denrées alimentaires, parce que les épiciers doivent acheter des produits importés en utilisant des dollars américains, dont la valeur est plus élevée. Les agriculteurs, les travailleurs agricoles, les entreprises de transformation des aliments et les consommateurs du Canada bénéficieraient tous d’un réinvestissement sur le plan de la capacité de production et de transformation des fruits, des légumes, de la viande et du bétail canadiens, et ce, dans l’ensemble du pays.
Si vous voulez que le prochain budget comprenne des mesures visant à assurer le marché de la production alimentaire nationale à long terme, le budget doit...
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Je peux vous répondre en premier. Merci.
J’ai mentionné qu’à mon avis les projets prêts à démarrer ont maintenant une connotation négative. Comme je l’ai mentionné au début, lorsqu’il est question de l’infrastructure, nous devons viser l’amélioration de la productivité à long terme. Le défi concernant les stimulants budgétaires dans le domaine de l’infrastructure, c’est de mettre le tout en oeuvre lorsque l’économie en a besoin au lieu de le faire plus tard au moment où l’économie reprend du poil de la bête.
D’après moi, compte tenu de nos prévisions de croissance, nous ne sommes pas très inquiets qu’une telle pression se fasse sentir à long terme sur le secteur privé.
Je ne pense pas que les projets prêts à démarrer seront un problème. Nous avons accumulé un tel déficit en matière d’infrastructure au fil des décennies que je crois qu’il y a beaucoup de projets en attente qui méritent d’être mis de l’avant plutôt que prêts à démarrer. Ce sont de bons projets qui sont prêts à être mis de l’avant, mais il faudra tout de même du temps pour ce faire.
Je m’inquiète des projets prêts à démarrer, parce que ce ne sont peut-être pas les projets dont l’économie a besoin, et voilà l’origine de la connotation négative de l’expression « prêts à démarrer ». Par contre, je crois que nous avons probablement de bons projets prêts à démarrer et à être financés. Je suis persuadé que le ministre reçoit plus de conseils qu’il en a besoin.
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Pour revenir sur le point de Craig concernant les projets qui méritent d’être mis de l’avant par rapport aux projets prêts à démarrer, je tiens notamment à vous mentionner qu’à mon avis c’était généralement une erreur d’associer l’infrastructure aux stimulants budgétaires.
Il existe deux types de projets d’infrastructure. Il y a des projets qui peuvent se faire durant la saison de construction de 2016. Ce sont notamment des projets d’entretien régulier. Ensuite, il y a aussi les travaux qui doivent être faits à plus long terme en 2017 ou en 2018, par exemple, durant le mandat du gouvernement. Nous pouvons qualifier ces travaux de projets qui méritent d’être mis de l’avant.
J’essaie de faire valoir que ce n’est pas parce qu’un projet est prêt à démarrer qu’il doit se retrouver au sommet de la liste de priorités. Je crois que nous devrions nous appliquer à stimuler la croissance et que nous devrions définir les attentes de manière à ce que les gens ne pensent pas... Par exemple, lorsque je pense au plan d’action économique et aux affectations initiales dans le budget de 2009, le gouvernement prévoyait dépenser une moitié des fonds la première année et l’autre moitié la deuxième année. L’attente est que durant la première saison de construction il y aura beaucoup de travaux. Si je prends seulement les projets à frais partagés, soit les projets qui incluent les autorités municipales, territoriales et fédérales, 17 % des fonds du plan de relance ont été dépensés la première année, 69 % l’ont été la deuxième année et 14 % l’ont été la troisième année, étant donné que le gouvernement avait prolongé le programme.
Je fais valoir que nous avons appris quelque chose de cet épisode. Je ne suis pas en train de dire que ce plan de relance a été mal fait, mais il a été fait aussi rapidement que les gens l’avaient prévu. Les attentes étaient que le programme donnerait rapidement des résultats. D’après moi, il faut définir les attentes du public, à savoir que certains projets doivent être réalisés rapidement — et c’est possible, et ces projets stimuleront l’économie —, mais nous devons nous affairer principalement à stimuler la croissance économique. Je crois que c’est la manière la plus sûre de le faire.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Wright, j’ai l’impression que je vous poserai beaucoup de questions aujourd’hui, étant donné que vous avez parlé de certains sujets qui m’intéressent énormément.
Vous avez notamment parlé du ratio dette-PIB, et mon collègue d’en face en a également parlé. Je m’inquiète un peu d’utiliser cela comme objectif financier, en partie parce qu’il manque une partie de l’équation, et c’est la dette des provinces. Nous n’avons pas l’habitude d’en parler, mais la réalité demeure que la dette des provinces est un élément important de la viabilité économique globale du pays. Voici un exemple. Si l’Ontario dépense actuellement 5 milliards de dollars par année pour le service de la dette, ce sont 5 milliards de dollars que la province n’a pas pour les services sociaux et ce sont 5 milliards de dollars qui vont dans le cadre pour la péréquation et cette catégorie.
Selon vous, quelle est l’importance des provinces dans le ratio dette-PIB? J’ai mentionné hier certaines données; vous ne les avez peut-être pas. Il est vrai que ces données datent un peu, mais c’est toujours le même cadre. Je ne crois pas que les données se sont vraiment améliorées. Voilà ce que je voulais dire au sujet des données que je vais vous présenter.
L’Alberta a un ratio dette-PIB d’environ 35 %. En Saskatchewan, c’est de 42 %; en Colombie-Britannique, c’est de 54 %; en Ontario, c’est de 76 %; au Québec, c’est de 87 %. Ce sont des données importantes qui influent sur ce qui se passe du côté du gouvernement fédéral.
J’aimerais vous entendre au sujet de la politique financière — vous en parlez —, de l’objectif du ratio dette-PIB et du rôle des provinces. Je considère que les provinces sont en fait importantes lorsqu’il est question du ratio dette-PIB, et c’est un aspect dont il n’a pas encore été question dans les discussions.
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C’est peut-être la dette brute et non la dette nette. À titre de précision, je parlais du ratio dette nette-PIB.
J’ai mentionné que je préférerais que l’objectif financier soit l’équilibre budgétaire. Ce serait l’idéal de l’atteindre dans le cadre du plan financier ou un peu plus tard. Je crois que la réalité de ce que nous entendons plus récemment est que l’objectif financier a été modifié et que c’est maintenant le ratio dette-PIB. Je répète que ce n’est pas ma préférence, mais cela semble être la direction dans laquelle nous nous dirigeons. Par ailleurs, pour ce qui est du ratio dette-PIB, il y en a certains qui affirment qu’il ne faut même pas s’en soucier et qu’il est préférable de le laisser s’accroître que de le diminuer. Je préférais continuer de le voir diminuer pour certaines des raisons que vous avez mentionnées, à savoir que nous tenons seulement compte du ratio dette-PIB du gouvernement fédéral qui est de 31 % et qui est, espérons-le, en baisse. Le gouvernement fédéral se trouve dans une meilleure situation que la majorité des provinces sur le plan de la dette nette, et la capacité de stimuler l’économie alors que nous en avons besoin... L’Alberta est en bonne posture, compte tenu de ses actifs nets, et semble aller aussi dans cette direction, mais la majorité des provinces, notamment l’Ontario et les provinces de l’Est canadien, doivent composer avec des contraintes financières. Le Manitoba fait peut-être aussi partie de cette liste, mais sa situation n’est pas aussi grave.
Je crois que les autorités fédérales voient d’un bon oeil la diminution du ratio dette-PIB. Le premier choix serait l’équilibre budgétaire. Pour ce qui est du ratio dette-PIB, comme je l’ai mentionné, les autorités ont un certain contrôle quant à la dette, mais elles n’ont aucun contrôle pour ce qui est du PIB.
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Voilà pourquoi il serait préférable que l’objectif soit l’équilibre budgétaire. Le gouvernement a un plus grand contrôle sur cet aspect.
Si les engagements continuent de diminuer, le gouvernement pourra engranger un déficit de 25 à 30 milliards de dollars, si le pays connaît une croissance nominale de 4 %. Cela ne lui laisse pas une grande marge de manoeuvre si les données sur le PIB sont moins bonnes que prévu. Je ne voudrais pas que nous allions trop loin en fixant un nouvel objectif.
Par ailleurs, à plus long terme, j’aimerais que les ratios dette-PIB diminuent en raison du vieillissement de la population, ce qui signifie une économie plus lente et des recettes plus faibles alors que les coûts en santé augmentent. Compte tenu de la situation financière du gouvernement fédéral et dans de nombreuses provinces où les dépenses en santé représentent déjà 40 % du budget, il y aura des changements concernant la dette.
Bref, en tenant compte des défis financiers des provinces, si les autorités veulent faire du ratio dette-PIB leur nouvel objectif, je crois que cet objectif devrait être plus bas au lieu de plus haut.
Le choc actuel sur les prix des produits de base se déroule du côté des investissements, et nous assistons à une chute des investissements en énergie. L’an dernier, c’était de 35 %, et la majorité des prévisionnistes s’attendent cette année à une autre baisse de 25 %. C’est un coup dur. Les gens espèrent que des choses viendront contrebalancer le tout de l’autre côté. Lorsque nous connaissons un choc négatif sur les prix des produits de base, il y a des choses qui viennent contrebalancer le tout, notamment la devise. La valeur de la devise a chuté en même temps que les prix des produits de base, et cela se veut un allégement fiscal efficace pour une nation ou une province importatrice. En fait, cela devrait se solder par une croissance mondiale nette positive, et nous devrions le constater particulièrement aux États-Unis. Les Américains profitent de certains allégements fiscaux grâce à la diminution du prix de l’essence. Leur taux d’épargne augmente d’une année à l’autre d’environ 100 milliards de dollars. Les Américains épargnent ce qu’ils économisent. Je crois que c’est lié à l’incertitude, et que cet argent finira par être dépensé. Cependant, la croissance américaine se chiffre à 2,5 %, comme je l’ai mentionné dans mon exposé. C’est le cas dans les secteurs dans lesquels nous exportons grâce à une devise concurrentielle. Nous commençons à voir nos exportations rebondir. Nous avons terminé l’année sur une bonne note, et je crois que cela va servir de soutien.
Nous avons tout de même besoin des dépenses de consommation. Cela représente 60 % de l’économie. Il n’est pas possible de connaître une croissance sans le secteur de la consommation. Je crois que les dépenses de consommation sont tout simplement plus modérées que par le passé, parce que nous n’avons pas l’élan additionnel espéré provenant de la collecte de données.
J’aimerais dire d’emblée que je ne suis pas expert en la matière. Je sais, d’après les conversations que j’ai eues avec mes collègues et nos membres, que le rôle de l’agence en matière de sécurité alimentaire a gagné en importance ces dernières années, surtout parce que, chez les consommateurs et les experts, on porte beaucoup plus attention à l’origine des aliments. Nos membres ont certainement constaté les répercussions de ces réductions à l’agence et le système a davantage de difficultés à répondre à l’augmentation des demandes que suscite l’intérêt des consommateurs.
Nous n’en avons pas fait une priorité dans le présent budget, mais nous souhaitons voir la poursuite des investissements dans l’Agence canadienne d’inspection des aliments, qui a un rôle à jouer pour maintenir sa réputation de fournisseur mondial d’aliments de haute qualité, et de système sûr et efficace. Nous ne croyons pas que le récent déclin des investissements a remis en question le système, par rapport à son aptitude à fournir des aliments sûrs pour les Canadiens et pour l’exportation. En même temps, l’importance accrue que le public accorde à l’acceptabilité sociale et à la salubrité des aliments nécessitera à l’avenir d’autres investissements.
Ma prochaine question s'adresse à vous, monsieur Jackson.
Dans votre mémoire, vous avez abordé brièvement la question des pensions. Deux éléments principaux se trouvaient dans le programme des libéraux lors de la campagne électorale, à savoir une augmentation immédiate de 10 % du Supplément de revenu garanti ainsi que la bonification du Régime de pensions du Canada et, par extension, du Régime des rentes du Québec.
Je suis un peu préoccupé présentement de ne pas voir d'engagement ferme à cet égard dans le prochain budget. On verra ce qu'il en est dans le budget. Il semble qu'il y ait un refus de répondre à la question de savoir si ces mesures seront dans le prochain budget.
En ce qui a trait au Régime de pensions du Canada, il y a eu la conférence des ministres des Finances qui, en fin de compte, reporte encore la décision pour une période d'un an afin de faire d'avantage d'études, alors qu'on étudie la question depuis 10 ou 12 ans.
Quelle est selon vous l'urgence d'agir sur la question des pensions?
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S’agissant du régime de pensions du Canada, je suis optimiste. Nous pourrions pouvoir avancer, mais il faut vraiment qu’il y ait une proposition concrète de la part du gouvernement fédéral, peut-être en collaboration avec l’Ontario.
Je remarque qu’on a annoncé hier que la question sera discutée à la réunion des ministres des Finances en juin. Étant donné les travaux qui ont déjà été menés par le gouvernement fédéral et les provinces, j’ai pensé qu’il aurait été possible d’avoir une proposition concrète à la rencontre de juin, plutôt que d’attendre jusqu’en décembre.
L’étude que nous avons publiée hier fait ressortir que les économies que font les Canadiens qui n’ont pas de régime de pensions au titre du REER sont pour la plupart gravement insuffisantes, ce qui peut accroître les risques de pauvreté. Je pense que l’engagement qu’a pris le gouvernement d’augmenter la prestation de Sécurité de la vieillesse est bien accueilli et devrait se concrétiser dans le prochain budget. Le gros problème que je vois dans cette proposition, d’après ce que j’ai compris, est qu’elle s’applique uniquement aux aînés célibataires. Or, au moins un aîné sur trois à faible revenu vit en couple. Reste à savoir si une augmentation de 10 % est convenable; une telle mesure laisse encore pas mal d’aînés dans la pauvreté, mais c’est certainement un pas dans la bonne direction.
La conception technique du Supplément de revenu garanti pose problème. L’accroître pour tous coûte cher, mais le cibler de façon trop étroite risque d’aboutir à un super supplément et à un supplément qui n’est pas si intéressant et qui finira par ressembler au bon vieux supplément. Il y a de vrais problèmes de conception en jeu.
C’est agréable d’avoir trois économistes, puis un quatrième, qui s’entendent tous sur la nécessité d’investissements stratégiques dans les infrastructures afin de faire redémarrer l’économie.
Monsieur Jackson, il faut souligner que dans notre plateforme nous proposons une prestation canadienne pour enfants qui profitera à neuf familles sur dix. Cette prestation est exempte de taxes, fondée sur les moyens à disposition ou sur le revenu. Selon l’Institut Caledon, elle permettra de sortir 300 000 enfants de la pauvreté. Je crois qu’il fallait le souligner. C’est une étape majeure vers l’égalité et, de façon générale, cette prestation aide les familles à revenus inférieurs et moyens.
À propos du supplément de revenu garanti, du niveau de ce supplément et des dispositions de récupération, nous proposons dans notre plateforme un grand projet d’un milliard de dollars comprenant 920 $ pour les aînés célibataires, soit une augmentation de 10 % qui profitera à 1,3 million de retraités canadiens, dont un million de femmes, et sortira de la pauvreté 85 000 de ces 100 000 personnes.
Je crois que nous devons déterminer les deux grandes mesures que le gouvernement entreprendra pour améliorer le sort d’un grand nombre de Canadiens. Je pense que c’est un premier grand pas en avant.
Je pense qu’à propos des réductions fiscales, vous avez fait valoir quelques arguments à propos desquels vous êtes favorables ou défavorables. Que réviseriez-vous sur les dépenses fiscales, sur les 100 milliards proposés?
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C'est cela. Et l'Institut C.D. Howe a fini par dire qu'il y avait un manque à gagner d'environ 1,4 milliard de dollars pour qu'il n'y ait aucune incidence sur les recettes. Je tenais à le préciser à la lumière de votre observation sur la crédibilité financière.
Il y a un autre terme qui n'a pas été mentionné ici, et j'aimerais savoir ce que vous en pensez; s'il nous reste du temps, j'aimerais aussi connaître l'avis de M. Wright.
Les dépenses d'infrastructure bien ciblées sont une bonne chose, personne n'en disconvient, surtout lorsque nous en avons les moyens et que les taux d'intérêt sont faibles. Nous comprenons cela. Mais ce qui nous inquiète, ce sont les déficits structurels.
Par conséquent, en présence de lacunes dans les niveaux d'imposition pour les prestations que le gouvernement a décidé d'accorder, même s'il a brisé la promesse qu'il a faite aux Canadiens, à quel moment les déficits structurels entrent-ils en ligne de compte, selon vous? Quand le gouvernement s'engage-t-il dans cette voie? Parmi les derniers témoins que nous avons entendus, certaines organisations ont présenté des demandes de financement d'une valeur de 3,3, de 4 ou de 7 milliards de dollars pour des programmes de dépenses courantes, au lieu de programmes d'infrastructure. À quel moment faut-il s'en inquiéter, à votre avis?
Monsieur Wright, vous avez dit que les dépenses d'infrastructure constituent, en gros, une solution à court terme pour stimuler l'économie.
Le gouvernement s'est engagé à financer des projets d'infrastructure publique partout au pays pour assurer des investissements dans les infrastructures. On a souligné que, la première année, il s'agira de mener des projets de rénovation, comme la réparation de logements abordables, des travaux qui n'ont pas été effectués depuis 10 ans, et de collaborer avec les provinces et les municipalités pour sélectionner des projets et les faire démarrer.
Ma question va un peu plus loin. N'y aura-t-il pas une incidence à l'échelle provinciale? Nous avons beaucoup parlé du ratio dette-PIB, tant au niveau fédéral que provincial. Si le gouvernement fédéral parvient à stimuler l'économie grâce à ces projets d'infrastructure, ne verrons-nous pas une amélioration du ratio dette-PIB à l'échelon provincial?
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de vos exposés.
Ma première question s'adresse à vous, monsieur Tapp. La distinction entre les projets qui méritent d'être mis en chantier et les projets prêts à démarrer m'embête un peu, si je me fie à mon expérience dans l'administration municipale. Je m'occupais des budgets de financement pour ma région, dont le budget de fonctionnement annuel s'élevait à environ 1 milliard de dollars. Ce n'est pas le plus gros des budgets, mais ce n'est certainement pas un montant négligeable.
Pour les municipalités, un projet prêt à démarrer signifie vraiment qu'on est prêt à faire des appels d'offres. Lorsqu'il s'agit de financer des infrastructures et de construire des infrastructures intelligentes, nous convenons tous, je crois, que les investissements à long terme sont une bonne chose. Mais si une municipalité doit dépenser entre 200 000 $ et 1 million de dollars pour les évaluations environnementales, les travaux de conception et de génie en vue de la construction d'un pont, pour ensuite voir ce projet ramasser de la poussière sur une tablette, faute de financement, quel conseiller municipal accepterait d'investir de telles sommes dans un projet qui ne verra jamais le jour?
Un partie du problème concernant le programme d'investissements en infrastructures de l'ancien gouvernement, c'est qu'on ne pouvait pas utiliser ces fonds pour faire démarrer un projet. On se contentait donc de remplir des nids-de-poule, de réparer des trottoirs ou de réaménager des parcs parce qu'on ne pouvait pas s'occuper des travaux de génie ni des études à l'interne.
Pour revenir à ce que vous disiez sur la nécessité de gérer les attentes au cours de la première année, cette approche ne permettrait-elle pas de libérer des fonds pour investir dans ces grands projets de transport en commun, de lignes ferroviaires ou peu importe, de sorte qu'on puisse faire des dessins industriels, des évaluations environnementales et tout le reste, pour que les projets soient réellement prêts à démarrer? Ne serait-ce pas là un meilleur investissement pendant, disons, la première année?
Assurément, les municipalités vont demander un financement stable et à long terme plutôt qu'un financement temporaire pour les infrastructures. En fait, vous pourriez probablement aller dans n'importe quelle municipalité... Je sais que la mienne a un plan d'infrastructure de 15 ans, mais qu'elle ne mettra pas l'argent sur des études si l'argent n'est pas vraiment dépensé durant cette année financière.
Rapidement, car il ne me reste plus beaucoup de temps, je vais me tourner vers M. Ross.
Ma circonscription est située en périphérie du Grand Toronto, à cheval entre la ville et la campagne.
L'un des plus grands problèmes associés à l'agriculture est le fait que la valeur des terres est tellement élevée que la plupart des agriculteurs choisissent de les vendre à des entrepreneurs — même quand ces terres sont protégées — parce que cela leur rapporte tellement plus de procéder de la sorte. La situation est si grave que la province doit parfois intervenir avec, par exemple, une législation sur la ceinture de verdure. Comment pouvons-nous rendre l'agriculture suffisamment profitable pour inciter les familles ou les agriculteurs à rester sur leurs terres? C'est ma première question.
Deuxièmement, une bonne partie des terres sont louées aux agriculteurs par le gouvernement de l'Ontario — par l'intermédiaire de sa législation sur la ceinture de verdure, par exemple —, ce qui fait qu'ils ne peuvent pas vendre ces terres à des entrepreneurs. Quelle est la durée du bail à partir de laquelle il devient profitable pour un agriculteur d'investir dans la propriété? Votre organisme a-t-il déjà examiné la durée des baux? C'est l'enjeu le plus important. Avec des baux d'un ou deux ans, les agriculteurs ne sont pas enclins à investir dans la terre. On se retrouve donc avec des fermes qui produisent autre chose que des aliments destinés à la consommation humaine.
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Oui, c'est un sujet d'actualité pour notre organisme.
Nous venons d'entreprendre une étude exhaustive des politiques d'utilisation du territoire, de la planification de l'utilisation du territoire et de certains règlements provinciaux sur la propriété des terres agricoles afin de tenter de répondre à des questions comme les vôtres.
En ce qui concerne la rentabilité des exploitations agricoles, la situation est complexe. Bien entendu, les sommes d'argent promises par les entrepreneurs seront toujours une préoccupation pour l'agriculture. Comme vous l'avez dit, la durée des baux est un enjeu important pour les agriculteurs.
En ce qui concerne les arrangements en matière de propriété et de location, l'idéal est toujours d'avoir une combinaison des deux, puisque cela facilite la gestion du risque et la planification des opérations agricoles. Bien entendu, des baux de longue durée sont essentiels. Nous n'avons pas de chiffre à proposer, mais je crois que les baux de longue durée sont un aspect important de la capacité d'investir et de la viabilité à long terme des opérations.
En ce qui concerne la rentabilité, nous nous sommes intéressés de près à la structure de la recherche en agriculture et à ce qui pouvait être fait dans ce domaine. Je reprendrai certains des propos de M. Slomp concernant la nécessité d'investir dans la recherche de variétés pour les produits canadiens et de renforcer le prochain cadre stratégique pour l'agriculture en prévoyant un accès à du capital pour les nouveaux agriculteurs.
Je crois qu'il est essentiel de soutenir le fonctionnement des exploitations agricoles et de l'agriculture, pas seulement pour assurer la rentabilité des exploitations, mais aussi pour veiller à la présence de capitaux et d'une politique souple en matière de transfert intergénérationnel. C'est grâce à cela que nous pourrons prêter main-forte aux familles qui croient en l'agriculture et qui souhaitent y rester, et leur permettre de réussir.
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Une minute pour expliquer la réforme du régime fiscal au Canada. Je ne sais pas comment nous allons pouvoir être à la hauteur.
Je crois que ce que je voulais faire valoir au Comité, c'est qu'un simple coup d'oeil à l'examen des dépenses fiscales annoncé suffit pour comprendre qu'il n'est pas assez ambitieux. Le régime comprend certains avantages fiscaux, comme le Crédit d'impôt pour la condition physique des enfants, et d'autres avantages qui vont des pensions et des options d’achat d’actions à maints autres enjeux.
Je crois que le régime fiscal doit regarder l'imposition du revenu des particuliers plus en détail, et vérifier si l'imposition se fait de manière suffisamment progressive et si elle permet d'engranger suffisamment de revenus.
La même question se pose pour les entreprises. Le régime devrait-il appliquer des taux moins élevés et prévoir des assiettes plus généreuses. Je crois que c'est ce que la plupart des économistes préconiseraient.
Ce que j'essaie de dire, c'est qu'il faut éviter de limiter notre examen à des avantages fiscaux particuliers, et regarder le régime dans sa totalité; il faut s'intéresser à la façon dont le gouvernement fédéral et les provinces travaillent ensemble, et essayer de rendre ce processus plus efficace et plus équitable.
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Je vous remercie de l'occasion que vous me donnez de m'adresser à vous.
En tant que représentant du dynamique secteur du pétrole et du gaz naturel au Canada, je souhaite focaliser mes commentaires d'aujourd'hui sur la question générale de l'environnement de l'investissement au Canada.
Nous croyons que la création de richesses pour les Canadiens passe par des investissements importants et soutenus dans divers secteurs de notre économie, dont le nôtre, bien entendu. Cela comprend autant les investissements dans la production manufacturière que ceux qui vont vers le développement technologique, les gens et les collectivités. Les investissements sont, en termes généraux, un engagement pour l'avenir, un critère fondamental de création de richesses pour l'ensemble des Canadiens et pour toute l'économie.
Il ne fait aucun doute que le contexte économique actuel de notre secteur a un effet dévastateur sur de nombreux particuliers et de nombreuses familles, tant en Alberta que dans tout le reste du pays. Nous ressentons les effets du cycle actuel des matières premières dans tout le Canada, et nous sommes assurément heureux de voir que les gouvernements — je dis bien « les gouvernements » — reconnaissent ces effets dévastateurs et souhaitent trouver des solutions et des façons de les atténuer.
Je vais aussi brosser un portrait plutôt sombre de ce qui nous attend: le redressement de la situation n'est pas pour bientôt. Nous voyons clairement que les choses vont continuer à empirer avant de se mettre à aller mieux.
Mais il y a une chose que je voudrais dire au sujet de l'environnement de l'investissement dans notre secteur particulier. C'est un fait notoire que chaque dollar que notre industrie a généré au Canada au cours des huit ou dix dernières années a été réinvesti au Canada. C'est un détail qui mérite d'être souligné. En plus de ce réinvestissement — ce cycle qui a été passablement constant durant cette période —, il y a eu d'importants investissements directs dans l'économie canadienne en provenance de l'extérieur, et ce, par l'intermédiaire de notre secteur. Nous aimerions que ce cycle se poursuive. Nous aimerions être prêts à revenir lorsque le prix des matières premières remontera, à revenir mieux préparés pour bien fonctionner dans un monde qui sera différent.
Nous sommes d'avis que le gouvernement doit de toute urgence aller de l'avant avec une variété d'initiatives qui aideront à créer un environnement propice à l'apport soutenu d'investissements au Canada. Je vais vous donner quelques exemples précis et, bien entendu, je pourrai répondre à vos questions par la suite.
L'un des domaines qui nous intéressent le plus à l'heure actuelle est la question du capital sous-utilisé au Canada. Je vais vous donner quelques exemples de choses que nous examinons et auxquelles nous nous intéressons dans nos recherches. Ce sont des aspects sur lesquels nous sommes impatients de travailler avec le gouvernement dans le cadre de ce processus budgétaire.
Nous croyons qu'il y a là une occasion de moderniser la règle fiscale des grandes entreprises afin d'être mieux à même de déployer dans l'ensemble de l'économie ce qui semble être des milliards en capitaux. Je souligne que cela est important pour notre secteur, certes, mais que c'est aussi très important pour de nombreux autres secteurs de l'économie. Voilà une occasion que le Canada devrait selon nous prendre en considération.
Le climat étant ce qu'il est ou ce qu'il pourrait devenir, nous croyons également qu'il est temps de moderniser la déduction pour amortissement aux fins d'impôt pour l'imposante quantité de ressources pétrolières et gazières non conventionnelles que le pays possède. Les dispositions actuelles sur la déduction pour amortissement ont été conçues et mises en oeuvre de nombreuses années avant la conception des nouvelles technologies et de la découverte de la nature non conventionnelle de certaines de nos ressources. Il est temps de réexaminer ces dispositions et de trouver de meilleures façons d'affecter les capitaux de manière à tirer le maximum de bénéfices de nos ressources.
Voici un autre exemple de ce que peut être le capital sous-utilisé. La semaine dernière, un rapport de la CIBC indiquait que les Canadiens retenaient 75 milliards de dollars en argent liquide en raison des craintes qu'ils nourrissent quant à la volatilité des marchés boursiers. Le rapport avait ceci d'intéressant qu'il soulignait que les Canadiens, au cours des cycles baissiers précédents, avaient mis du temps avant de se remettre à faire des placements et qu'ils ont par conséquent perdu d'excellentes occasions de rendement. En gros, nous croyons que le Canada recèle une grande quantité de capital sous-utilisé. Étant donné la situation actuelle de notre monnaie, nous croyons qu'il y a une occasion de renforcer la confiance de ces investisseurs et de faire en sorte que cet argent se remette à travailler au Canada pour les Canadiens. Assurément, nous accueillerions favorablement une augmentation des investissements dans n'importe laquelle des composantes de notre secteur.
Évidemment, nous croyons aussi qu'il faut prendre des mesures pour attirer davantage l'investissement en exploitation des ressources canadiennes, et vous serez peut-être étonnés que je ne l'aie pas mentionné d'entrée de jeu. C'est une autre façon pour moi de souligner la nécessité d'assurer l'accès aux marchés, de diversifier notre accès. Je dirais que c'est vrai pour le secteur du pétrole et du gaz au Canada, mais aussi pour les ressources naturelles en général du Canada: nous devons pouvoir les offrir dans le plus grand nombre de marchés possible afin d'optimiser notre potentiel d'enrichissement.
Je sais, de par mon expérience antérieure, que le secteur forestier veut lui aussi élargir son accès aux marchés. Rien n'a changé, le problème reste entier. Nous devons nous y attaquer, de manière générale, au Canada.
Nous croyons aussi qu'il faut investir directement au Canada, et l'intention du gouvernement en ce sens nous encourage. Bien sûr, toutes les questions qui touchent les Autochtones et l'investissement dans les collectivités sont très importantes pour notre secteur, et ces investissements sont essentiels pour la croissance à long terme de nos entreprises. Nous sommes conscients des débouchés économiques que présente le développement des infrastructures au Canada, qu'il s'agisse de renforcer l'infrastructure maritime ou les organismes qui assurent la sécurité ou la protection de l'environnement au Canada, entre autres. Nous fondons beaucoup d'espoir dans l'investissement en technologie et en innovation dans notre secteur. Il y a d'excellents exemples à faire connaître, notamment ceux de l'Alliance pour l'innovation dans les sables bitumineux du Canada ou du partenariat qui vient d'être établi avec le fonds de la technologie, en Alberta, et TDDC, qui est un organisme fédéral.
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Merci, monsieur le président.
Au nom de l'Association médicale canadienne, je suis heureuse de venir témoigner devant le Comité dans le contexte de ses consultations prébudgétaires. Permettez-moi de commencer par souligner qu'en tant qu'organisation nationale qui représente les médecins du Canada, l'AMC appuie solidement les engagements pris par le gouvernement fédéral envers la santé et les soins de santé. Les recommandations de l'AMC au sujet du budget fédéral portent avant tout sur des interventions concrètes et réelles qui aideront le gouvernement à tenir ses promesses.
Je résumerai brièvement nos recommandations principales. Globalement, ces mesures feront beaucoup pour aider la population canadienne, les provinces et les territoires à remplir la difficile mission de répondre aux besoins de notre population vieillissante.
Tout d'abord, l'AMC recommande d'accorder aux provinces et aux territoires du financement frais pour appuyer les soins aux aînés sous forme d'un paiement d'appoint du Transfert canadien en matière de santé (TCS) basé sur les statistiques démographiques. Ce financement fondé sur les besoins s'ajouterait au TCS, qui désavantage actuellement les provinces dont la population est la plus âgée. Au lieu d'ouvrir la formule de financement, le gouvernement fédéral peut offrir sans tarder ce financement des plus nécessaires.
Notre deuxième thème porte sur l'expansion de l'offre de soins à domicile et de longue durée. L'AMC recommande que le gouvernement établisse un nouveau fonds ciblé d'innovation en matière de soins à domicile. Sans compter qu'il stimulerait la créativité, ce fonds aiderait à étendre les innovations et les pratiques exemplaires.
Afin d'appuyer l'accès aux soins de longue durée, secteur où les temps d'attente peuvent atteindre des centaines de jours au Canada, l'AMC recommande d'inclure les immobilisations dans le secteur des soins continus comme élément de l'engagement envers l'infrastructure sociale.
Notre troisième thème porte sur l'appui aux aidants naturels du Canada. Actuellement, 8,1 millions de proches jouent ce rôle crucial. Or, seuls quelques-uns d'entre eux reçoivent de l'aide. Comme première mesure afin d'appuyer davantage les aidants naturels, l'AMC recommande que le gouvernement fédéral modifie les crédits d'impôt aux aidants naturels et aux aidants familiaux afin de rendre ces crédits remboursables.
Notre quatrième thème est celui de l'amélioration de l'accès aux médicaments d'ordonnance. L'AMC s'est réjouie d'entendre dire le mois dernier qu'Ottawa se joindra à l'Alliance pancanadienne pharmaceutique afin de négocier des économies pour tous les régimes publics d'assurance-médicaments. Outre cette mesure importante, le gouvernement fédéral peut réduire encore davantage le prix des médicaments en établissant un nouveau programme d'aide financière couvrant les médicaments d'ordonnance à coûts prohibitifs. Comme nous le savons, beaucoup trop de Canadiens ne peuvent se payer les médicaments qui leur sont prescrits. Cette situation est tout simplement inacceptable. Nous devons et pouvons faire mieux.
Je me permets d'aborder une dernière question dans le contexte des consultations prébudgétaires. L'AMC appuie fermement l'engagement pris par le gouvernement fédéral de réduire le taux d'impôt sur le revenu des petites entreprises, mais des déclarations au sujet des sociétés privées sous contrôle canadien nous préoccupent. Certains ne le savent peut-être pas étant donné notre régime public, mais les médecins du Canada sont en majorité de petits entrepreneurs indépendants.
Les médecins apportent une contribution hautement qualifiée à l'économie du savoir, investissent dans nos communautés et créent des centaines de milliers d'emplois. Pour un pourcentage important de médecins, la constitution en société représente un élément du modèle d'exercice. Les modifications de ce cadre pourraient avoir des conséquences inattendues sur le secteur de la santé. Compte tenu du rôle crucial que joue ce cadre, l'AMC demande au gouvernement d'affirmer sa détermination à maintenir le cadre actuel qui régit les sociétés privées sous contrôle canadien. Je serai heureuse de fournir davantage d'information sur la question, si vous le souhaitez.
En résumé, les recommandations prébudgétaires de l'AMC proposent des moyens concrets et pratiques de tenir un grand nombre des engagements qu'a pris le gouvernement fédéral en matière de santé. Chacune de ces recommandations vise un effet immédiat dans les secteurs où la population éprouve le plus de difficultés.
Je vous remercie.
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Bonjour. J'aimerais remercier le Comité permanent des finances de la Chambre des communes de permettre à l'Association des infirmières et infirmiers du Canada de lui présenter ses recommandations. Notre association est l'ordre professionnel national qui représente les infirmières et les infirmières praticiennes, elle représente 139 000 personnes au Canada.
Les infirmiers et infirmières sont bien placés pour voir concrètement comment on peut mieux appuyer les Canadiens grâce à des modèles plus accessibles, mettant davantage l'accent sur les soins communautaires que les politiques et les modèles de financement actuels, qui favorisent des soins de courte durée, épisodiques et hospitaliers. Les nouveaux modèles intégrant les soins communautaires mettraient l'accent sur la promotion de la santé, la prévention et la prise en charge des maladies chroniques, la prestation de soins accessibles axés sur les clients et l'utilisation d'une gamme de technologies.
Notre mémoire officiel en vue du budget fédéral de 2016 met de l'avant trois recommandations à votre intention.
Premièrement: allouer du financement fédéral en santé à chaque province et territoire par une prestation complémentaire fondée sur les besoins, en plus du TSC, selon les facteurs démographiques et les priorités en matière de santé de la population. Cette nouvelle formule tiendrait compte des préoccupations exprimées par plusieurs provinces et territoires quant aux différences démographiques et aux exigences uniques de leurs populations respectives, particulièrement pour les personnes vivant en milieu rural ou éloigné.
De plus, pour accroître la transparence à l'égard de l'argent des contribuables, nous recommandons que tous les accords bilatéraux comprennent un cadre de responsabilisation solide, qui prendrait en considération la relation entre le financement fédéral et les résultats mesurables à atteindre pour les Canadiens et prévoirait le dépôt d'un rapport sur une série détaillée d'indicateurs et de mesure des résultats provenant des sources de données nationales actuelles, en plus d'établir des mesures des résultats évaluées selon les données accessibles publiques, afin de faire rapport du financement fédéral en matière de santé et des résultats mesurables associés sur le plan de la santé et sur le plan social, pour tous les Canadiens.
Notre deuxième recommandation est d'améliorer l'accès à des soins à domicile et communautaires équitables, nationaux et financés publiquement qui comprennent la télésanté, les soins en santé mentale et les soins palliatifs. Nous saluons l'engagement du gouvernement fédéral d'investir 3 milliards de dollars sur quatre ans dans les soins à domicile. Ce financement favorisera des soins optimaux axés sur le client, qui appuient les patients comme les aidants et favorisent la santé et le bien-être des Canadiens. L'AIIC travaillera avec le gouvernement fédéral et les autres intervenants à l'élaboration et à la mise en oeuvre de politiques en ce sens et à la reproduction à plus grande échelle de nouveaux modèles prometteurs en soins communautaires.
Notre dernière recommandation consiste à investir dans les études primaires, secondaires et postsecondaires des étudiants autochtones et dans le perfectionnement professionnel continu des fournisseurs de la santé au service des collectivités nordiques, rurales et éloignées du Canada. Nous sommes prêts à travailler avec le gouvernement fédéral à la mise en oeuvre des recommandations de la Commission de vérité et de réconciliation et appuyons vivement l'engagement du gouvernement à faire de nouveaux investissements importants dans l'éducation autochtone, à améliorer l'infrastructure physique essentielle dans les collectivités autochtones et à créer des emplois pour les Autochtones.
L'atteinte de cet objectif serait rendue possible par un investissement annuel de 100 millions de dollars sur quatre ans pour améliorer l'infrastructure dans les collectivités rurales et éloignées, principalement par la construction d'établissements d'enseignement et de centres d'apprentissage satellites et l'élargissement de la bande passante pour favoriser les études à distance.
Nous favorisons également un investissement annuel de 25 millions de dollars sur quatre ans afin de créer une infrastructure plus accessible localement et d'offrir aux étudiants inscrits à des programmes de formation en santé ainsi qu'aux professionnels de la santé qui travaillent déjà dans des communautés rurales et éloignées d'avoir accès à des occasions d'apprentissage. L'accès à une éducation postsecondaire de qualité dans le domaine de la santé et à des programmes de perfectionnement professionnel pour les fournisseurs de soins de santé permet, selon les études, de créer une main-d'oeuvre plus stable et mieux qualifiée dans le domaine de la santé pour offrir des services dans les collectivités rurales et éloignées.
Je vous remercie infiniment de votre attention.
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Merci beaucoup. Je suis l'économiste du Syndicat canadien de la fonction publique. Notre nouveau président national, Mark Hancock, se trouve hors de la ville et s'excuse de ne pouvoir être présent aujourd'hui.
Le SCFP représente 635 000 membres, ce qui en fait le plus grand syndicat canadien. Nous fournissons des services de première ligne dans les secteurs des municipalités, des soins de santé, des services sociaux, de l'éducation et bien d'autres, partout au Canada. Nos membres tirent une grande fierté des services publics de qualité qu'ils fournissent. De plus, étant donné qu'ils gagnent des revenus près de la moyenne canadienne, soit entre 40 000 et 50 000 $, ils dépendent eux aussi de services publics de qualité pour maintenir leur niveau de vie, comme tous les Canadiens.
Comme nous le savons, Ottawa a enregistré des précipitations de neige record hier. Comme bien d'autres personnes, j'ai passé des heures à pelleter la neige pour des voisins et à pousser des voitures sur la route. J'ai offert mon aide avec plaisir, mais j'étais aussi content de voir arriver les déneigeuses conduites par des membres du SCFP. C'est le propre des Canadiens, nous pelletons la neige, mais nous nous entraidons aussi. Nous nous entraidons dans nos communautés et comme pays aussi. Nous nous entraidons parce que c'est dans notre nature, et s'il y a une voiture prise sur la route ou une personne dans la pauvreté, malade ou sans éducation décente, nous en souffrons tous collectivement.
Au Canada, nous sommes limités dans nos progrès par les inégalités et une économie de moins en moins équilibrée. Nous avons besoin de dépenses de relance et d'investissements en infrastructure, mais nous avons aussi besoin d'une restructuration fondamentale. Nous ne réussirons pas à atteindre une croissance durable si nous ne travaillons pas ensemble à diversifier et à développer notre économie, à améliorer nos services publics, à créer des emplois de qualité, à réduire les inégalités et à réussir la transition vers une économie plus durable.
Ainsi, nous recommandons au gouvernement fédéral, en vue du prochain budget, d'augmenter le financement des infrastructures, particulièrement pour l'infrastructure des transports en commun, l'infrastructure verte ainsi que l'infrastructure sociale et communautaire. Je pense particulièrement aux personnes les plus démunies, qui ont besoin de logements abordables, de maisons de transition, de garderies, de résidences pour personnes âgées et d'établissements communautaires et culturels.
Le financement fédéral des infrastructures doit s'inscrire dans le cadre d'un plan à long terme visant à réduire nos émissions de gaz à effet de serre et à créer des emplois de qualité. Le gouvernement fédéral et les autres ordres de gouvernement doivent faire preuve de leadership en faisant en sorte que l'ensemble de leurs bâtiments et installations soit construit ou rénové selon des normes environnementales élevées.
Tout financement fédéral de l'infrastructure doit être lié à des exigences environnementales, climatiques et sociales. À court terme, nous sommes favorables à ce que le gouvernement consacre plus du tiers de son financement aux investissements de ce type, s'il les lie à des objectifs environnementaux et sociaux plus vastes, comme d'assurer des salaires décents, les droits des travailleurs, l'équité salariale, l'offre de possibilités pour apprentis et groupes en quête d'équité.
Le gouvernement fédéral doit établir un fonds réservé aux investissements dans l'infrastructure publique pour les eaux usées dans l'optique de respecter la nouvelle réglementation nationale sur les eaux usées. Il doit également augmenter le financement des infrastructures d'eau potable et d'eaux usées des Premières Nations.
Nous félicitons le gouvernement de ne plus exiger que les projets financés par des fonds publics fédéraux soient menés en mode PPP ou que ce mode soit envisagé, mais nous l'enjoignons à faire un pas de plus et à fermer PPP Canada pour réaffecter les fonds à des projets d'infrastructure publique. Il aurait d'ailleurs tout intérêt à déposer un projet de loi détaillé sur la transparence et l'imputabilité dans les PPP.
La Banque de l'infrastructure du Canada ne devrait pas servir à subventionner le financement privé plus coûteux.
Étant donné que le taux de chômage augmente rapidement, nous incitons le gouvernement à donner suite sans plus tarder, dans son budget, aux modifications qu'il a promises à l'AE.
Pour ce qui est de la formation et du développement de la main-d'oeuvre, il faut rétablir le financement, en mettant l'accent sur l'alphabétisation et l'acquisition des compétences essentielles. Nous convenons aussi que le gouvernement fédéral doit en priorité travailler avec les provinces et les territoires à établir et à financer des services de garde et d'éducation à l'enfance publics, nationaux, abordables et à but non lucratif, de même qu'un système distinct pour les communautés autochtones. Nous sommes également favorables à la réduction des frais de scolarité au premier cycle universitaire et au niveau collégial, avec l'objectif ultime de les éliminer.
Nous sommes favorables à l'engagement de bonifier le Régime de pensions du Canada et nous incitons le gouvernement fédéral à faire preuve de leadership pour élargir le RPC de façon universelle au lieu de se rabattre sur une mosaïque disparate de mesures ou de pelleter cette responsabilité dans la cour des provinces.
Par ailleurs, le nouvel accord sur la santé devrait prévoir des augmentations annuelles considérables du financement strictement lié à l'application de la Loi canadienne sur la santé, de même qu'une amélioration et une expansion considérables de l'offre de soins publique, qui comprendrait un régime national d'assurance-médicaments.
Nous sommons aussi le gouvernement fédéral d'accroître son aide au développement sur une période de 10 ans et de réserver au moins la moitié des montants affectés aux pays les moins développés. Nous nous opposons à la ratification du Partenariat transpacifique, de l'AECG et d'autres accords commerciaux qui accordent plus de pouvoir aux entreprises au détriment des emplois et des salaires, de l'environnement et de notre souveraineté démocratique.
Enfin, il faut rendre le régime fiscal plus équitable. Dans le prochain budget, la priorité devrait être accordée à un élargissement de l'assiette fiscale par l'élimination des dépenses fiscales régressives comme la déduction pour options d'achat d'actions, la lutte contre l'évasion fiscale, puis l'application d'une imposition plus élevée des capitaux et des revenus des sociétés. Après de nombreuses années perdues, nous nous réjouissons à l'idée de travailler avec le nouveau gouvernement et les nouveaux parlementaires pour reconstruire un Canada plus prospère, diversifié, équitable et durable.
Merci.
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Bonjour. Je vous remercie de votre invitation à comparaître aujourd'hui au nom de YWCA Canada.
YWCA Canada travaille depuis près de 150 ans à améliorer la vie de dizaines de milliers de femmes et de filles qui utilisent nos services chaque année. Mon plaidoyer d'aujourd'hui s'inspire directement de leurs expériences de vie.
YWCA Canada et ses 32 associations membres au pays, dans neuf provinces et deux territoires, sont déterminés à bâtir un pays qui fonctionne pour toutes les femmes et les filles, dont les membres des Premières Nations, les Métisses, les Inuites, les jeunes femmes, les nouvelles arrivées, les réfugiées et les immigrantes. Nous nous réjouissons de la mise en branle rapide d'une enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées et nous avons hâte de voir le gouvernement honorer ses engagements financiers dans les budgets fédéraux de 2016 et de 2017.
L'analyse comparative entre les genres est essentielle à tous les ministères et devrait déjà être intégrée à l'élaboration du budget fédéral de cette année. Elle joue un rôle particulièrement important dans l'allocation de financement des infrastructures sociales au logement abordable ainsi qu'à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants, pour que ces dépenses répondent équitablement aux besoins des femmes et des filles. Le vérificateur général a constaté qu'au cours des 20 années depuis que le gouvernement s'est engagé à appliquer l'analyse basée sur le genre à ses décisions politiques, un cadre de travail basé sur le genre n'a été mis en oeuvre que dans certains ministères et organismes fédéraux. Or, la solution passe nécessairement par l'augmentation de la capacité du personnel de Condition féminine Canada.
YWCA Canada salue l'appui du gouvernement à la motion au sujet de l'équité salariale adoptée au début du mois. Les femmes travaillant à temps plein toute l'année gagnent 20 % de moins que les hommes pour un travail comparable, ce qui alimente la pauvreté et l'inégalité des femmes. Nous avons hâte de voir le financement prévu dans le budget fédéral de 2016 reconnaître l'équité salariale comme un droit, mettre en oeuvre les recommandations du rapport de 2004 du Groupe de travail sur l'équité salariale et restaurer le droit à l'équité salariale dans la fonction publique.
La nouvelle Prestation universelle pour la garde d'enfants, ou PUGE, est une occasion d'augmenter les revenus des mères monoparentales et de toutes les familles vivant dans la pauvreté. Pour cela, le gouvernement fédéral doit faire en sorte que les gouvernements provinciaux et territoriaux s'abstiennent de déduire la PUGE des prestations d'aide sociale ou de la compter comme un revenu pour l'accès à tous les minima sociaux. Tant que les femmes et les enfants vivant de l'aide sociale ne conservent pas la totalité de cette prestation, la PUGE ne pourra pas sortir 300 000 enfants de la pauvreté.
La a la responsabilité de s'assurer qu'aucune personne fuyant la violence conjugale ne soit laissée sans refuge. Les survivantes de la violence sont souvent incapables de quitter les refuges, car elles ne peuvent pas se payer un logement. Les refuges sont donc à pleine capacité et refusent d'autres femmes dans le besoin. La PUGE assurerait à une mère monoparentale d'un enfant de moins de six ans une prestation de 580 $ par mois. Avec deux enfants de moins de six ans, elle recevrait 1 160 $ par mois. Ces paiements pourraient suffire pour assurer à ces femmes un logement dans la collectivité et réduire ce goulot d'étranglement du système si les femmes pouvaient les conserver en entier.
En tant que principal fournisseur de refuges au Canada pour les femmes et les enfants fuyant la violence, nous travaillons à mettre un terme aux problèmes interreliés de la violence contre les femmes et de l'itinérance chez les femmes. Le budget fédéral de 2016 doit consacrer au moins 5 millions de dollars à Condition féminine Canada pour soutenir la participation du secteur de la lutte contre la violence faite aux femmes dans l'élaboration d'un plan d'action national de lutte contre la violence faite aux femmes. Le budget fédéral de 2016 doit rétablir le Programme d'amélioration des refuges à hauteur de 10 millions de dollars par année si le gouvernement veut respecter sa promesse de ne refuser personne.
La Stratégie nationale du logement promise exige une perspective et une analyse tenant compte du genre. Les perceptions de qui est sans-abri sont empreintes d'un biais favorisant le genre masculin, alors que près de la moitié des 235 000 personnes sans-abri au Canada seraient des femmes et des filles. L'itinérance touche les gens différemment: la violence et la pauvreté sont les principaux moteurs de l'itinérance des femmes. Quarante pour cent des femmes quittant les refuges ne savent pas où aller. Les femmes et les filles cachent leur itinérance parce que les rues ne sont pas sécuritaires.
« Logement d'abord » ne constitue pas une panacée pour les femmes. Le passage du Secrétariat des partenariats de lutte contre l'itinérance au financement entièrement axé sur le modèle « Logement d'abord« ne s'est pas accompagné d'une analyse comparative entre les genres. C'est absolument crucial avant d'envisager toute expansion. Le logement transitionnel est indispensable pour les survivantes de la violence. Il ne correspond toutefois pas au modèle fédéral « Logement d'abord » actuellement en vigueur. Une approche réelle « Logement d'abord » pour les femmes et les enfants vivant dans la violence les garderait dans leur maison et en éloignerait l'auteur de la violence pour leur sécurité.
La Stratégie nationale du logement doit répondre aux besoins de logement des femmes et des familles dans les territoires du Nord. Les femmes avec enfants essayant de fuir la violence sont profondément touchées par la crise du logement dans les territoires nordiques et sont très désavantagées par le manque de financement fédéral du logement social depuis des années.
YWCA Canada salue les propos du indiquant « des progrès rapides par les autorités fédérale, provinciales et territoriales sur un cadre national d'un programme d'éducation préscolaire et de garde d'enfants ». Le budget fédéral de 2016 doit consacrer des fonds d'infrastructure sociale à un fonds d'urgence à court terme pour les paiements de transferts aux provinces, aux territoires et aux communautés autochtones pendant les négociations pour le financement à long terme de l'apprentissage et de la garde des enfants.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier le comité permanent de me donner l'occasion de prendre la parole au nom de l'Association canadienne de pipelines d'énergie (ACPE) et de vous présenter un mémoire en prévision du prochain budget.
Je vais résumer le contenu de notre mémoire en vous parlant du climat d'investissement au Canada pour les grands projets de pipelines, des processus de l'Office national de l'énergie (ONE) et de la modernisation de cet office.
L'ACPE représente 12 grandes entreprises canadiennes exploitant quelque 117 000 kilomètres de canalisations principales assurant chaque année le transport de quelque 1,2 milliard de barils de pétrole et de près de 3 billions de pieds cubes de gaz.
Depuis maintenant plus de 60 ans, nos pipelines permettent le transport sûr, fiable et efficient de l'énergie un peu partout au pays. Au cours de la dernière décennie, les membres de l'ACPE ont présenté un bilan de sécurité de 99,999 % — ce qui frôle la perfection. Ce bilan de sécurité a même atteint 100 % en 2015 alors qu'aucun incident n'a été signalé tout au long du réseau des canalisations de transport principales.
Notre industrie est sans aucun doute l'un des piliers de l'économie canadienne, mais cela ne l'a pas empêchée de connaître récemment certaines difficultés. La chute du cours du pétrole a fait en sorte que les projets d'énergie ont été reportés ou annulés, et que les pertes d'emploi se sont multipliées. En 2015 seulement, plus de 100 000 emplois directs et indirects ont ainsi été perdus, et on s'attend à ce que l'érosion se poursuive.
Nos difficultés sont grandement exacerbées par notre dépendance à l'égard des États-Unis, notre seul client important sur le marché des exportations. Nous sommes de ce fait obligés de vendre notre pétrole à un prix extrêmement bas, faute de pouvoir compter sur les infrastructures de transport par pipeline qui nous donneraient accès à d'autres marchés étrangers. Il en résulte des pertes de revenus se chiffrant en milliards de dollars pour le Canada.
Les membres de l'ACPE prévoient des investissements totalisant plus de 68 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années dans des projets de pipeline qui nous ouvriront de nouveaux marchés et nous offriront un meilleur accès aux marchés existants. Tous ces projets seront financés par des capitaux privés. Pour que ces importants projets puissent aller de l'avant, nous devons offrir un climat d'investissement concurrentiel. Les entreprises concernées choisiront d'investir leurs capitaux ailleurs dans le monde si elles constatent que nos contraintes réglementaires et fiscales les exposent à de l'incertitude, des risques supplémentaires, des coûts additionnels et des délais plus considérables, par rapport aux pays leur offrant de meilleures conditions.
Nous sommes conscients que la responsabilité de gagner la confiance des investisseurs va de pair avec la nécessité de renforcer la confiance de la population. Pour que l'on parvienne à créer ce climat général de confiance, il faut que les décisions quant à la pertinence de construire ou non de nouveaux pipelines soient prises en s'appuyant sur des processus quasi judiciaires prévisibles et rigoureux qui sont fondés sur les faits et les données scientifiques, et font suite à des consultations suffisantes.
Malheureusement, la prolongation de l'examen de deux projets de pipeline récemment annoncée par le gouvernement, de même que l'exigence de produire de nouveaux rapports et de prendre d'autres mesures à l'issue du processus complet déjà mené par l'ONE, ne font qu'accroître l'ambiguïté, les retards, le double emploi et les risques de politisation. Si l'on veut instaurer un climat de confiance au sein de la population, il faut que l'industrie, les instances réglementaires et les gouvernements conjuguent leurs efforts.
Voici les recommandations de l'ACPE à cette fin.
Nous devons éviter de politiser l'ONE. Nous craignons une possible politisation du processus d'examen et nous jugeons un processus fondé sur les faits préférable à une décision du cabinet, laquelle pouvant être basée sur des considérations politiques.
L'Office national de l'énergie a été créé en 1959 afin de dépolitiser les décisions touchant l'infrastructure énergétique. Voilà toutefois que nous nous retrouvons à la case départ. Les modifications législatives apportées par le projet de loi en 2012 ont changé le rôle de l'ONE qui ne prend plus désormais de décisions, mais formule une recommandation au Cabinet qui prend la décision finale. Nous avons ainsi un processus décisionnel qui est politisé.
L'ACPE recommande que l'on annule la modification apportée en 2012 pour rétablir l'équilibre en confiant à l'ONE, plutôt qu'au cabinet, les pouvoirs qui en font une instance réglementaire quasi judiciaire dont les décisions sont fondées sur les données scientifiques et sur les faits.
Par ailleurs, le gouvernement s'est aussi engagé à moderniser l'ONE. Il nous faut toutefois reconnaître qu'il n'y a pas lieu de tout chambarder. Il serait notamment bon de veiller à ce que la composition de l'Office reflète les points de vue régionaux et qu'il puisse compter sur une expertise suffisante. Il faudrait tout particulièrement s'assurer que les Autochtones sont mieux représentés. Le processus de modernisation devrait aussi inclure un examen de la gouvernance et des pratiques en usage ainsi qu'une restructuration des systèmes de gestion de l'information.
Le rôle joué par l'ONE dans la réglementation des réseaux existants couvre tout le cycle de vie d'un pipeline, de l'approbation de conception jusqu'à sa fermeture, en passant par toutes ses années d'exploitation. C'est un travail que l'Office accomplit depuis 60 ans, généralement sans trop attirer l'attention.
On ne doit jamais tourner le dos aux possibilités d'amélioration, mais il ne faut pas non plus oublier que l'ONE est un chef de file reconnu à l'échelle planétaire dans la réglementation des pipelines tout au long de leur cycle de vie.
Nous estimons que la modernisation de l'ONE peut se faire en renforçant la confiance de la population grâce à une approche équilibrée. On doit ainsi prendre appui sur ce qui fonctionne bien, apporter les correctifs nécessaires et fournir à l'autorité réglementaire les outils et les ressources dont elle a besoin pour veiller au bon fonctionnement des pipelines pendant tout leur cycle de vie.
L'ACPE est donc d'avis que l'efficacité et la crédibilité de notre instance réglementaire doivent passer par un accès aux ressources et aux outils dont elle a besoin pour s'acquitter de son mandat. C'est ce que confirmait d'ailleurs récemment le rapport de la commissaire à l'environnement et au développement durable. Pour faciliter les choses à cet égard, l'ACPE recommande que le Conseil du Trésor accorde à l'ONE une plus grande marge de manoeuvre dans l'application du modèle de recouvrement des coûts, ce qui permettra à l'Office d'attirer et de maintenir en poste plus facilement des travailleurs hautement qualifiés et de continuer à atteindre ses grands objectifs stratégiques.
En résumé, si l'on parvient à instaurer un plus grand climat de confiance au sein de la population, on sera mieux à même de progresser vers l'obtention des approbations requises pour les projets de pipeline et de développement des infrastructures.
Merci de m'avoir donné l'occasion de vous adresser la parole aujourd'hui.
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Étrangement, je vais poursuivre dans la même direction avec M. Sanger.
Dans votre mémoire, vous avez dit que: a privatisation compromet ces valeurs partagées dans les communautés. La sous-traitance et les partenariats public-privé sont risqués et coûteux pour les municipalités et les citoyens. Les coûts augmentent, la qualité diminue et la gestion locale s’affaiblit. Les services sont moins accessibles et les délais de projets ne cessent de croître. Les fonds publics sont détournés des services essentiels au profit de grandes sociétés.
Par ailleurs, mes collègues, plusieurs députés et gens d'affaires répètent souvent que les PPP sont un grand moyen pour permettre au gouvernement d'épargner et de partager le risque. Toutefois, vous nous dites finalement que ce n'est pas le cas. Cela semble un peu contre-intuitif. Avez-vous d'autres éléments à nous apporter à cet égard?
L'exemple de l'Ontario était frappant, mais avez-vous d'autres exemples pour nous expliquer comment on peut avoir l'intuition que les PPP aident les gouvernements alors que, finalement, ils nuisent à la capacité de fournir des services de manière moins dispendieuse?
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En ce qui concerne le transfert des risques, le vérificateur général de l'Ontario a notamment constaté que 6 des 8 milliards correspondaient en fait à une double comptabilisation du risque et que ce n'était pas approprié. Il s'agissait d'un montant considérable, et le vérificateur général n'a trouvé absolument aucune preuve, aucune preuve empirique de ce transfert de risques.
Revenons sur l'affirmation de M. Liepert selon laquelle plus de concurrence, c'est mieux. Je serais absolument d'accord, mais dans tout l'univers des partenariats public-privé... Une autre constatation ressort du rapport du vérificateur général. On compte quelques grosses firmes, et, essentiellement, elles forment comme un club fermé. Les petites entreprises, l'Association canadienne de la construction, les ingénieurs, les architectes et d'autres ont critiqué les partenariats public-privé, fermés à la concurrence. La concurrence se fait entre quelques grosses entreprises qui, essentiellement, se réservent à elles-mêmes les contrats. C'est un facteur explicatif.
Beaucoup de petites collectivités ne profitent pas de ce système, pas même de l'impôt sur les bénéfices, parce que, en fait, certaines sociétés sont fondamentalement des paradis fiscaux.
Monsieur Bloomer, votre présentation était intéressante. J'ai été, pendant un certain de temps, porte-parole de l'opposition officielle en matière de ressources naturelles. Je connais donc le dossier des oléoducs de façon assez poussée. J'ai aussi siégé au Comité permanent des finances quand on a adopté les modifications relatives à la façon dont l'Office national de l'énergie fonctionnait. Je suis d'accord avec vous. Il nous faut une confiance renouvelée envers un organisme régulateur comme l'Office national de l'énergie. Malheureusement, ce n'est pas parce qu'on le souhaite que cela arrivera. Les modifications apportées en 2012 et en 2013 ont fait en sorte que l'Office national de l'énergie ne dispose que de 15 mois pour étudier des projets très complexes qui peuvent souvent comporter des dizaines de milliers de pages de documents.
Dans le cas du projet de TransCanada, on parle déjà de plus de 30 000 pages et d'un processus de consultations qui, jusqu'ici, excluent beaucoup de gens. En ce qui a trait au projet de l'Oléoduc Énergie Est, au Québec, environ 90 % des gens qui voulaient se présenter aux audiences se sont vu refuser le droit de le faire.
Il y a aussi un élément plus problématique par rapport à l'évaluation environnementale. Auparavant, les ministères de l'Environnement s'occupaient des évaluations environnementales pour ces projets. Maintenant, l'Office national de l'énergie est responsable de faire l'évaluation environnementale, comme si l'Office n'en avait pas assez d'étudier le projet lui-même.
On veut obtenir l'acceptabilité sociale pour ces projets et on veut obtenir une confiance renouvelée envers l'Office national de l'énergie. Je pense que les modifications apportées en 2012 et en 2013 ont été néfastes à cet égard. Vous parlez de revenir sur un élément de la législation qui, en fait, donne le droit au gouvernement de prendre une décision qui pourrait être contraire aux recommandations de l'Office national de l'énergie. Cette modification a été proposée par le gouvernement conservateur. Je crois que si on recule par rapport à cet élément, on devrait reculer par rapport à l'ensemble des modifications qui ont été apportées et peut-être revoir le rôle de l'Office national de l'énergie pour lui donner les outils nécessaires pour faire un travail adéquat afin de donner au gouvernement toute l'information dont il a besoin pour prendre une décision en toute connaissance de cause.
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Je serai heureux d'y répondre; je fais quelques vérifications.
L'une des conditions essentielles, des deux côtés, pour restaurer la confiance mutuelle et la confiance dans le système... Les modifications apportées à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012, je crois, découlaient des projets intelligents de règlement des libéraux. La prolongation du processus ne l'améliore pas. Modifier les exigences en matière de consultation, en se chargeant de consulter directement les Premières Nations, je pense que c'est le rôle qui appartient au gouvernement fédéral.
L'Office national de l'énergie fait une évaluation technique et une évaluation des processus rigoureuses, et je pense que c'est possible dans ces délais. Il est juste de dire que l'analyse de ces projets de pipelines ont pris bien plus que le temps initialement prévu. Vous avez raison de dire qu'il existe des dizaines de milliers de pages de documentation sur la consultation, la communication et les aspects techniques.
Je pense que beaucoup de modifications apportées en 2012 étaient appropriées. Nous devons clarifier le processus. Actuellement, cette clarté n'existe pas, c'est des plus évidents. Nous ignorons comment la question des gaz à effet de serre entrera en ligne de compte dans la prise de décision, comment la consultation parviendra à franchir ce processus intérimaire. Nous avons besoin de clarté sur cet aspect aussi. Nous avons dorénavant besoin de certitude dans tout le processus.
Je pense que des réglages infrastructurels à l'Office national de l'énergie, dans le cadre de sa mission, sont importants. Il faudrait les financer, mais en partant du constat que l'organisme a fait de l'excellent travail, particulièrement sur les réseaux actuels d'oléoducs, un travail tenu en haute estime à l'étranger. Inutile de tout réviser, mais certains changements sont nécessaires, notamment en matière de gouvernance. Il importe aussi que l'Office s'ouvre aux Autochtones.
J'espère que ma réponse vous sera utile.
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Merci, monsieur le président.
Moi aussi, j'ose croire qu'on peut atteindre cet objectif.
Tout d'abord, je remercie tous ceux qui se sont présentés ici devant nous aujourd'hui.
J'aimerais aborder à un autre domaine mais, auparavant, j'aimerais remercier M. Ferguson et M. Bloomer de leur contribution constructive. Je sais à quel point la chute des prix du pétrole a pu avoir un impact sur l'industrie. Soyez assurés que nous sommes pleinement conscients de la nécessité que le gouvernement agisse, et ce, non seulement dans l'intérêt de tous les Canadiens, mais aussi dans l'intérêt de ceux qui travaillent dans le secteur de l'énergie.
Nous avons une bonne proportion de représentants du secteur de la santé au Canada devant nous, c'est-à-dire des employés ou des praticiens et des praticiennes. En 2005, lorsque l'accord sur la santé a été négocié par le premier ministre Martin, il y avait une forte demande de la part des provinces pour que le fédéral exerce un leadership non seulement en investissant dans le domaine de la santé, mais en jouant aussi un rôle de coordination ou autre et en ayant un leadership accru dans le domaine de la santé, et ce, dans le respect des compétences provinciales.
Compte tenu du temps dont je dispose, j'aimerais vous demander, madame Forbes, madame Sutherland Boal et monsieur Sanger quelles recommandations voudriez-vous faire à ce comité relativement au leadership du gouvernement fédéral en matière de santé, mis à part les investissements que vous avez recommandés?
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Je vais fouiller un peu plus.
L'un des sujets de discussion, en 2005, je crois, était notamment les dossiers de santé électroniques ou la cybersanté. Certains d'entre vous ont fait allusion à l'achat des médicaments d'ordonnance et à d'autres mesures dans lesquelles le gouvernement fédéral, par une coordination nationale ou une sorte de leadership national, pourrait aider les provinces.
Certains ont appelé cela du délestage vers le haut et, manifestement, nous voulons toujours être prudents quand il s'agit de compétences des provinces, mais en plus de ce que vous venez tout juste de dire, qui fait en partie appel à des investissements accrus, le gouvernement fédéral pourrait-il exercer un leadership plus constructif?
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Très bien. Et je crois que votre organisation, si j'ai bonne mémoire, était aussi opposée à l'ALENA.
Passons à la prochaine question, sur les soins à domicile. Je connais très bien le domaine, ayant travaillé 29 ans avec des membres de la société qui sont parmi les plus vulnérables, les personnes handicapées.
Souvent, dans les circonstances des plus déchirantes, les parents doivent pourvoir aux besoins de leurs enfants dont on a diagnostiqué le cancer. Ç'a été ma situation quand mon fils avait deux ans. Ma femme et moi avions une petite entreprise. L'un de nous a quitté son emploi pour rester avec notre enfant.
Dans ces années-là, nous avons trouvé que l'appui des organisations locales — la société civile, si vous préférez — comme la Société canadienne du cancer et d'autres était adéquat. En fait, il était parfois un peu trop généreux, compte tenu de notre situation. D'autres familles fréquentaient le service d'oncologie — nous étions environ 16 — de l'hôpital McMaster. D'autres, qui se trouvaient dans des situations socioéconomiques différentes ont reçu de l'aide d'organismes de la société civile, par exemple, des organismes confessionnels et autres qui oeuvrent dans ce domaine.
Est-ce que ça ne pourrait pas être dorénavant un modèle ailleurs dans la société canadienne? Nous sommes sortis plus forts de l'épreuve. Nous ne mangions pas du « Kraft Dinner » tous les soirs; nous vivions, pas richement, mais... Je m'arrête ici, mais vous savez ce que je veux dire, n'est-ce pas?
J'entends tout cela et je pense que c'est admirable, mais je suis conservateur et, d'après moi, l'État ne peut pas tout faire pour tous.
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Si je pose la question, c'est que nous avons présenté une mesure législative visant à examiner le processus de l'Office national de l'énergie. Il nous faut un processus qui inspire confiance aux Canadiens et aux intervenants. C'est la bonne mesure à prendre. Que cela nous prenne deux ou trois mois de plus, ou de moins, nous devons faire les choses correctement et mettre le système d'approbation en place de la bonne façon.
En fait, j'ai travaillé avec des employés de l'ONE, et ils sont très bons; j'en conviens totalement. Il nous faut cependant améliorer les choses pour que la réduction soit moins importante et pour l'éliminer et pour que nous puissions en retirer les revenus. Cette réduction fait perdre de l'argent à l'économie canadienne. Voilà pourquoi, à mon avis et comme l'estime notre gouvernement, il est très important que le processus de l'ONE inspire confiance à tous les Canadiens.
Pour ce qui est de ma deuxième question... Nous faisons face à un choc d'offre dans le secteur pétrolier. La demande est toujours en hausse, en fait. On n'en parle pas autant, mais la demande continue d'augmenter. Toutefois, nous sommes frappés par un choc d'offre, par rapport au pétrole et au gaz de schiste au Moyen-Orient... en Arabie saoudite, en Iran et en Irak. Selon vos organismes, s'agit-il d'un phénomène temporaire ou permanent?
En ce qui concerne les soins à domicile et les médicaments sur ordonnance, le Canada a un excellent système de soins de santé. Nous connaissons tous sa valeur, mais il manque quelque chose sur le plan des coûts des médicaments sur ordonnance.
Il y a un coût d'un milliard de dollars, et les changements aux programmes, dont vous avez donné un aperçu. Avez-vous fait une estimation des bénéfices à cet égard? Il y a des familles qui n'ont pas les moyens d'acheter des médicaments sur ordonnance et qui se retrouvent à l'urgence après.
Une voix: C'est exact.
M. Francesco Sorbara: J'aimerais également connaître votre point de vue général sur la question du crédit d'impôt, remboursable ou non remboursable. Il est honteux que le système soit structuré de cette façon, car les personnes qui se trouvent dans la tranche de revenu inférieure n'en profitent pas. C'est honteux et c'est en fait une tragédie.
Pourriez-vous nous donner votre point de vue, sur la question des médicaments sur ordonnance surtout?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais poser des questions à MM. Ferguson et Bloomer.
J'ai le plaisir de représenter la circonscription de Sherwood Park—Fort Saskatchewan, qui est vraiment une plaque tournante de la fabrication liée au secteur de l'énergie au Canada. Nous avons le centre industriel, et je suis très fier de notre région et des emplois qui sont créés non seulement là-bas, mais partout au pays.
Je voulais parler de la déduction pour amortissement accéléré, car certaines observations du député libéral me préoccupent un peu. Je crois que c'est l'occasion pour nous de parler plus longuement de ce qu'est la déduction pour amortissement accéléré et de son importance pour la création d'emplois dans ma région et dans l'ensemble du pays. Il y a tellement de produits que nous utilisons de façon régulière qui proviennent du développement de l'énergie. Même les affiches électorales que nous utilisons sont des produits fabriqués à partir du pétrole; je parle du plastique. Même les affiches électorales du Parti libéral et du NPD proviennent du secteur énergétique d'une certaine façon.
La déduction pour amortissement accéléré ne coûte rien au gouvernement. En fait, il s'agit d'un stimulant économique qui crée des occasions pour le gouvernement de générer des revenus, car elle permet aux entreprises qui font des investissements importants dans la fabrication liée au secteur de l'énergie d'amortir les coûts plus tôt. Cela crée non seulement des emplois, mais possiblement des revenus.
Compte tenu de la situation actuelle en Alberta, où le taux de chômage est plus élevé qu'il l'était auparavant, il me semble qu'il est très pertinent de créer des incitatifs pour ce type de projets à ce moment-ci. Ce serait un très bon moment pour accroître les activités d'aval. Je sais que vous, messieurs, représentez le secteur amont et le volet du transport de notre secteur des ressources énergétiques, mais je me demande si vous pourriez nous en dire un peu plus sur l'importance de la déduction pour amortissement accéléré et peut-être sur le type de choses que nous pourrions intégrer au budget qui créeraient des incitatifs dans le secteur aval pour la fabrication liée au secteur énergétique.
Bonsoir, mesdames et messieurs. Je m'appelle Alex Scholten et je suis président de l'Association canadienne des dépanneurs en alimentation. Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler au nom des propriétaires de dépanneurs du Canada.
Notre association représente les plus de 26 000 exploitants de dépanneurs au Canada ainsi que les 230 000 personnes qu'ils emploient dans les collectivités rurales et urbaines d'un océan à l'autre. Quoique bon nombre de ces magasins soient de petites entreprises, leur contribution au bien-être économique du Canada est importante. Nous sommes au coeur de nombreuses collectivités.
Pour vous donner un aperçu de notre empreinte économique, l'année dernière seulement, les Canadiens ont acheté dans nos commerces des biens et services d'une valeur de plus de 51 milliards de dollars. Ces ventes ont également permis de percevoir 18 milliards de dollars en taxes au nom des gouvernements fédéral et provinciaux.
Nous sommes également d'importants employeurs de nouveaux Canadiens, car nous donnons à ces entrepreneurs la possibilité de posséder et d'exploiter leur propre entreprise.
Un certain nombre de mesures pour les petites entreprises annoncées dans la dernière plateforme électorale sont encourageantes pour notre association, notamment la réduction de deux points de pourcentage des impôts des petites entreprises. Comme les membres du Comité l'entendront probablement au cours des consultations, les petites entreprises sont les premières à être touchées positivement par ce genre d'initiatives. Nous en sommes donc reconnaissants.
Les répercussions des frais de transaction excessifs de carte de crédit imposés aux marchands et la persistance au Canada de la vente illicite de tabac non taxé sont deux de nos principales priorités dans le cadre de notre collaboration avec le ministère des Finances.
Pour s'attaquer au premier problème, les frais de transaction de carte de crédit imposés aux marchands, l'Association canadienne des dépanneurs en alimentation s'est jointe à Small Business Matters, une coalition de 24 autres associations professionnelles. L'objectif de cette coalition est d'offrir au gouvernement une orientation sur les préoccupations de plus de 98 000 petites entreprises exploitées au Canada. Tout le monde sait que les frais de transaction de carte de crédit imposés aux marchands canadiens sont parmi les plus élevés au monde et qu'ils ont considérablement augmenté au cours des dernières années.
L'année dernière, un taux moyen de frais de transaction de carte de crédit imposés aux marchands de 1,5 % a été introduit à la suite d'une entente volontaire entre le gouvernement du Canada et les fournisseurs de cartes de crédit. Ce n'est malheureusement pas suffisant pour vraiment changer les choses dans l'intérêt des petites entreprises du Canada. Dans le but de soutenir leurs exploitants de petites entreprises, plusieurs autres pays ont abaissé leur taux à 0,3 ou à 0,5 %, ou au cinquième ou au tiers du taux moyen imposé en vertu du code de conduite volontaire. Nous sommes d'avis que ces pays constituent un excellent modèle dont le Canada devrait s'inspirer.
Nous devons faire plus pour les petites entreprises afin que les économies réalisées puissent servir à l'embauche d'autres employés, à la réalisation d'investissements en immobilisations et à la réduction des prix à la consommation. Nous souhaitons également que le Comité recommande que le code de conduite concernant les frais de transaction de carte de crédit, qui demeure volontaire, soit mieux appliqué.
En ce qui concerne la vente illicite de tabac non taxé, l'Association des dépanneurs en alimentation et ses quatre pendants régionaux demandent régulièrement au gouvernement de s'opposer à des hausses de taxes supplémentaires sur les produits du tabac. Notre position s'explique par les répercussions que ces hausses ont sur la vente illicite de tabac au Canada. La contrebande du tabac a toujours eu une incidence sur notre secteur, et nous nous considérons comme un partenaire du gouvernement dans la vente contrôlée des produits légitimes du tabac. Nos membres gardent le tabac hors de la portée des jeunes, mais ils perçoivent aussi des taxes au nom des gouvernements fédéral et provinciaux. En 2014, le montant prélevé a atteint plus de 4,7 milliards de dollars.
L'augmentation des taxes sur le tabac est souvent défendue comme étant un moyen de réduire le taux de tabagisme, notamment chez les jeunes. La réalité est cependant toute autre: lorsque les taxes sont trop élevées et que les prix montent en flèche, les consommateurs se procurent tout simplement leurs produits ailleurs. Autrement dit, ils se tournent vers des milieux interlopes et non contrôlés.
En décembre dernier, dans le cadre de discussions sur une éventuelle taxation de la marijuana, le a lui-même reconnu le risque d'activités illégales si les taxes augmentent trop. Il a déclaré que trop taxer un produit alimentait par inadvertance le marché noir. Le développement du marché interlope nuit aussi à l'effet des mesures antitabac.
Notre association préconise depuis longtemps des mesures de dissuasion plus rigoureuses pour lutter contre le marché interlope, notamment l'octroi de ressources supplémentaires à la GRC, à l'Agence des services frontaliers du Canada et à d'autres organismes d'enquête.
En outre, il est important de noter que les amendes imposées aux trafiquants de tabac ne sont souvent pas payées. Il s'agit d'une énorme source de pertes de revenus, et le Comité devrait s'attaquer sérieusement au problème en comblant ce manque à gagner du gouvernement, car les amendes permettent de contrer la criminalité.
Merci aux membres du Comité.
Je suis ravie d'être ici aujourd'hui pour parler des occasions diversifiées et réelles, d'un point de vue économique et environnemental, que peuvent offrir au Canada des sources d'énergie variées, notamment à l'aide de ce que nous considérons comme étant essentiel, à savoir un recours accru aux biocarburants.
Depuis plus de 30 ans, l'Association canadienne des carburants renouvelables est le principal défenseur au pays de l'industrie des biocarburants. Cette industrie rapporte 3,5 milliards de dollars par année grâce à ses activités économiques; elle a créé plus de 14 000 emplois canadiens de qualité; et elle remet chaque année au gouvernement plus de 3,7 milliards de dollars sous forme d'investissements. Les biocarburants, comme l'éthanol et le biodiesel, réduisent les gaz à effet de serre dans une proportion pouvant atteindre 99 % comparativement aux combustibles fossiles et, en fonction du cycle de vie, ils réduisent déjà les émissions de carbone de 4,2 mégatonnes par année, ce qui équivaut à retirer de la circulation un million de voitures chaque année.
En gardant en tête les travaux du Comité, qui visent à trouver des façons stratégiques d'investir dans notre économie, et les objectifs ambitieux énoncés par le gouvernement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada et lutter contre les changements climatiques, nous souhaitons vous faire part brièvement de certaines idées de notre industrie visant à tirer parti des fructueux mandats liés aux biocarburants que nous avons déjà en place au Canada pour renforcer l'économie, tout en favorisant l'atteinte des objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre.
Premièrement, il faut augmenter la production déjà profitable de biocarburants en la faisant passer de 2 à 5 % d'ici 2020. Vingt-cinq pour cent des émissions de gaz à effet de serre au Canada sont attribuables au secteur du transport. On en entend souvent parler. Cela représente à peu près le tiers des émissions globales de gaz à effet de serre au Canada. Chaque année, l'objectif de 2 % du Canada pour la production de biodiesel permet de réduire ces niveaux d'émissions annuelles de 910 000 tonnes. Une augmentation graduelle de 1 % de la production année après année réduirait de plus du double ces émissions. L'incorporation accrue de biocarburants correspond également à ce que les consommateurs nous ont dit qu'ils voulaient. Nous avons effectué récemment un sondage auprès de 17 000 Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Lorsque nous leur avons posé la question, 88 % d'entre eux ont dit qu'ils voulaient plus de carburants renouvelables et qu'ils pensaient que le gouvernement devrait en faire davantage pour promouvoir l'industrie canadienne des carburants renouvelables.
Pour ce qui est de renforcer le mandat fédéral, dont je viens tout juste de parler, la majorité des Canadiens, plus de 65 %, sont déjà favorables à l'ajout accru de biodiesel au mélange de combustibles. Fait intéressant, moins de 10 % semblaient vraiment s'y opposer.
Deuxièmement, il faut reconnaître la juste valeur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Beaucoup de provinces ont travaillé ou travaillent à la conception d'un système de tarification du carbone. Nous soutenons ces travaux et collaborons entièrement avec les provinces pour appuyer leur leadership dans ce dossier. On ne peut toutefois pas ignorer qu'il est nécessaire que le gouvernement fédéral prenne des mesures complémentaires, car elles constituent réellement un bon élément de la solution globale pour lutter contre les changements climatiques au pays. Ces mesures peuvent comprendre diverses choses, dont des normes concernant l'efficience des véhicules, le renforcement du mandat fédéral ainsi que l'examen d'exigences relatives aux GES superposées à ce mandat.
Enfin, nous pensons que les technologies propres et la bioéconomie au Canada devraient bénéficier d'un soutien accru. Nous devrions tous être très fiers d'avoir l'une des économies les plus fortes au sein du G8, mais notre prospérité à long terme dépend de la priorité que nous accordons au développement durable, à l'innovation et aux technologies propres. Que ce soit attribuable à des programmes gouvernementaux, à des incitatifs fiscaux ou à la création d'une bioéconomie nationale semblable à celle dont disposent déjà des pays comme les États-Unis et la Croatie, ainsi que l'Union européenne, les politiques publiques du Canada doivent continuer de proposer des moyens de s'adapter aux besoins et au rythme des entreprises.
Voilà les idées que nous proposons. Notre exposé était délibérément court pour tenir compte du programme ambitieux du Comité, mais je serai évidemment heureuse de répondre à vos questions plus tard.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président. Je suis heureux d'être ici.
L'ACTS représente les fournisseurs de services sans fil ainsi que des entreprises qui conçoivent et proposent des produits et services pour le secteur du sans-fil, notamment des fabricants de combinés et de matériel, des créateurs de contenu et d'applications, et des fournisseurs de services interentreprises.
Mes observations porteront principalement sur la question suivante des consultations prébudgétaires: quelles infrastructures sont les plus susceptibles de favoriser la croissance de l'économie?
La technologie sans fil contribue à pratiquement tous les aspects de l'économie canadienne, car les appareils sans fil sont maintenant des outils indispensables pour les entreprises et les consommateurs, et la préférence que les Canadiens accordent au sans-fil est manifeste. Il y a seulement sept pays dans le monde où l'utilisateur moyen de technologies mobiles utilise plus de 1 gigaoctet de données par mois. Le Canada est l'un de ces pays, et les Canadiens occupent actuellement le quatrième rang des utilisateurs de données sans fil au monde, leur consommation étant de 1,5 gigaoctet par mois.
L'effet cumulatif du nombre croissant de Canadiens qui utilisent de plus en plus souvent un téléphone intelligent et des dispositifs connectés se traduit par une augmentation considérable de l'utilisation globale de données. Selon les dernières projections, le trafic des données mobiles augmentera de 600 % au Canada d'ici 2020. Aucun autre secteur de notre économie ne doit continuellement composer avec des niveaux de croissance de la demande semblables à ceux que connaît chaque année le secteur du sans-fil.
Des investissements considérables dans l'infrastructure permettent de répondre à la demande. Depuis 2009, le secteur canadien du sans-fil investit chaque année plus de 2,5 milliards de dollars dans des immobilisations. La multiplication par deux des données utilisées qui a lieu tous les deux ans maintient le secteur dans un cycle perpétuel d'investissements. Le secteur a également investi 8 milliards de dollars supplémentaires depuis 2014 pour faire l'acquisition du spectre nécessaire à l'élargissement et à l'amélioration des réseaux afin de tenir compte des volumes de trafic actuels et projetés. Par conséquent, le gouvernement comptabilise des revenus tirés de la vente aux enchères du spectre se chiffrant à plus de 830 millions de dollars par année. Ces investissements créent des emplois qui sont directement liés à l'élargissement et à l'amélioration des réseaux ainsi qu'à la prestation continue de services sans fil évolués par les fournisseurs du Canada.
En 2014, le secteur canadien du sans-fil a été à l'origine de 134 000 emplois à temps plein et de retombées économiques de 23,5 milliards de dollars. Les fournisseurs de services canadiens continueront de faire des investissements sans précédent pour répondre à la demande exponentielle d'utilisation des données et pour offrir un niveau de service uniforme à tous les Canadiens.
La formulation de politiques gouvernementales stratégiques peut favoriser des investissements supplémentaires dans l'infrastructure de réseau sans fil ainsi que soutenir l'innovation et le développement économique partout au Canada. Pour qu'il y ait davantage d'investissements dans l'infrastructure de réseau sans fil, l'ACTS soutient que le budget de 2016 devrait prévoir une déduction pour amortissement accéléré afin de faire passer les taux actuels à 50 % pour les catégories de biens amortissables liées à l'équipement des réseaux de télécommunications, y compris les réseaux à large bande. Cela comprend les catégories 8, 42 et 46.
Apporter un changement de cette ampleur au régime fiscal se traduirait par des avantages considérables pour les Canadiens et l'économie nationale. Selon les prévisions, faire passer les taux de DPA à 50 % pour la catégorie 46 augmenterait les investissements dans les télécommunications de 122 millions de dollars par année à court terme. Si le taux passe à 50 % de manière permanente, l'augmentation des investissements pourrait atteindre 225 millions de dollars par année, créer 1 660 emplois à temps plein supplémentaires et ajouter 163 millions de dollars au PIB.
L'ACTS a également toujours soutenu que la réduction des droits de licence de spectre, qui sont actuellement 37 fois plus élevés que ceux que payent par abonné les fournisseurs de services américains, se traduirait par de nouveaux capitaux disponibles pour investir dans les infrastructures.
Enfin, l'ACTS estime que le gouvernement devrait revoir la recherche scientifique et le programme de développement expérimental dans le but de rétablir les crédits d'impôt concurrentiels que le budget fédéral de 2012 a réduits ou éliminés.
L'innovation ainsi que la recherche et développement dans le domaine de la technologie sans fil évoluent rapidement alors que les entreprises se livrent concurrence pour être aux avant-postes de la technologie des réseaux 5G et faire progresser l'économie numérique. Une grande partie de cette innovation se fera au Canada si le pays offre un environnement concurrentiel pour favoriser l'innovation et l'investissement dans le domaine des télécommunications.
L'élargissement et l'amélioration de l'infrastructure de réseau sans fil offrent aux Canadiens des avantages commerciaux et sociaux sans précédent, notamment en créant des emplois, en contribuant au PIB, et en favorisant le développement de la main-d'oeuvre mobile et virtuelle, ce qui permet aux entreprises et aux collectivités rurales de participer pleinement à l'économie canadienne grâce à l'élimination de contraintes géographiques.
Les services sans fil rapprochent également tous les Canadiens, favorisant ainsi leur participation collective au sein de la société et le renforcement de notre identité nationale commune.
Le gouvernement doit donc contribuer directement à l'innovation et au développement économique d'un bout à l'autre du Canada en facilitant des investissements supplémentaires dans l'infrastructure de réseau sans fil.
Merci.
Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour à toutes et à tous. Je vous remercie de l'invitation de comparaître devant vous.
Le Centre d'excellence en efficacité énergétique, ou C3E,est un fonds qui se consacre principalement à l'investissement pour aider les entreprises canadiennes à traverser ce qu'on appelle, dans le monde du marketing, la « vallée de la mort ». On investit beaucoup d'argent dans la recherche-développement et l'agrandissement des usines pour obtenir la signature de contrats, mais entre les deux, c'est la « vallée de la mort ». C'est là où le C3E veut se positionner davantage et se concentrer sur ce qu'il fait depuis 2009. Pour le Centre d'excellence en efficacité énergétique, la seule façon de faire de l'argent est d'exporter des produits et d'importer de l'argent.
On constate que, à la suite de la COP21, le gouvernement du Canada a manifesté un fort intérêt à décarboniser l'économie du pays et à investir davantage pour réduire l'empreinte du carbone. On a vu aussi que le secteur du transport est responsable de plus de 23 % des émissions de gaz à effet de serre au pays. Dans certaines provinces, comme le Québec, on parle de 45 %. Dans le monde, on parle de 13 %. Il faut donc s'attarder à cette question, mais pas seulement à l'aspect « transport ». Si certaines provinces veulent retirer le pétrole de leurs plans et qu'on achète les BMS, les véhicules et les batteries à l'extérieur du pays, la perte commerciale sera simplement transférée à un autre secteur. Il est donc important d'investir dans les innovations canadiennes pour qu'on puisse exporter nos produits et importer de l'argent. C'est ainsi qu'on crée de la richesse chez nous.
Abordons un deuxième constat. On a parlé de transport. Quelqu'un est-il venu aujourd'hui ici sans utiliser de moyen de transport? Certains ont utilisé l'avion et d'autres ont pris le train. Quant à moi, je suis venu en voiture. Que peuvent faire les Canadiens pour encourager les innovations qui se trouvent chez nous et passer les premières étapes de la commercialisation? C'est là que le bât blesse. On investit en recherche-développement, mais il n'y a plus d'argent pour la commercialisation. Il faut alors le petit coup de pouce pour nous amener à nos premières ventes et être ainsi vus par tout le monde.
À l'heure actuelle, les financements de projets se font en silos. On a des budgets en transport, des budgets en industrie, en ressources naturelles, en environnement et on veut investir dans tous ces secteurs. Dans notre cas, on investit dans l'efficacité énergétique des transports ferroviaires, maritimes, routiers et aériens. On sait que la majorité des projets se font dans le secteur routier, mais il y a aussi beaucoup d'applications pour l'allégement des matériaux ainsi que pour la gestion de la puissance, de l'énergie et de la force motrice.
Selon une étude de l'Agence internationale de l'énergie, en 2035, on utilisera encore du pétrole dans certaines applications mobiles. Nous pensons qu'il est encore possible d'améliorer et d'augmenter l'efficacité énergétique des moteurs à combustion interne traditionnels. Il faut donc investir dans nos innovations. Qu'on parle entre autres d'allégement, d'hydrogène et de véhicules électriques, je suis convaincu que le Canada dans son entier aurait intérêt à regrouper le ministère des Transports, le ministère de l'Environnement et du Changement climatique, le ministère de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique et le ministère des Ressources naturelles afin d'investir dans un programme favorisant la commercialisation de nos retombées.
Par exemple, TDDC, soit Technologies du développement durable Canada, a un budget assez impressionnant pour faire de la démonstration technologique. On montre aux Canadiens que cela fonctionne. C'est là que le C3E veut intervenir et avoir un fonds pour aider à commercialiser les meilleurs chevaux, les meilleurs positionnements et ces innovations. Encore une fois, il s'agit d'exporter des produits, d'importer de l'argent et de créer de la richesse chez nous. C'est ce qu'on veut faire.
Il faut des initiatives de la part du gouvernement ainsi que des politiques de retombées industrielles technologiques. Dans le cas du ministère de la Défense nationale, par exemple, celui-ci achète des technologies de l'étranger. On les utilise chez nous pour réduire notre empreinte carbone. Imaginez combien le portrait financier serait beau si on faisait la même chose avec nos innovations canadiennes.
Je vous remercie.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonsoir.
[Français]
Bonsoir à toutes et à tous. Je vous remercie de m'avoir invitée à participer à cette consultation.
[Traduction]
L'AITC est très heureuse de pouvoir participer à cet important dialogue.
L'industrie touristique canadienne génère des retombées économiques de l'ordre de 88,5 milliards de dollars. Les recettes d'exportation du tourisme atteignent les 17 milliards de dollars par année, ce qui fait de cette industrie le plus important secteur d'exportation de services du Canada. Elle est un moteur économique et un excellent créateur d'emplois dans toutes les circonscriptions du pays. Plus de 600 000 emplois sont attribuables au tourisme, et nous sommes le plus grand employeur de Canadiens de moins de 25 ans.
Il y a toutefois un certain nombre de facteurs qui minent notre compétitivité à l'échelle internationale. Dans le mémoire que nous vous avons remis, il est question de ces facteurs qui contribuent au sous-rendement du tourisme.
Ce soir, je veux surtout parler de la nécessité d'intensifier nos efforts de commercialisation du tourisme sur la scène internationale par l'intermédiaire de Destination Canada.
Vous pouvez penser que le tourisme est l'un de ces secteurs qui se portent bien, que le faible dollar lui donnera un bon coup de pouce, et qu'il n'y a rien à faire de plus. En réalité, en raison de la faiblesse du huard, de nombreux Canadiens choisiront de passer leurs vacances à la maison. Alors que le tourisme national est d'une importance vitale pour l'économie canadienne, nous sommes devenus trop dépendants de ce segment. À l'heure actuelle, 80 % des recettes du tourisme au pays proviennent des Canadiens voyageant à l'intérieur du Canada. C'est une augmentation de 65 % par rapport à il y a 10 ans.
Même si la faiblesse du dollar canadien est bénéfique pour les exportations, nous rivalisons avec des pays qui investissent beaucoup plus que nous dans la commercialisation, et cela paraît. À l'échelle mondiale, l'industrie du voyage et du tourisme est l'un des secteurs économiques qui croît le plus rapidement, avec des recettes dépassant les 1,5 billion de dollars. Notre part ne représente que 1,5 %.
Nous devons attirer davantage de visiteurs étrangers. C'est ce qui générera les recettes d'exportation qui stimuleront l'investissement, l'économie et la création d'emplois dans ce secteur.
Notre plus grand marché est les États-Unis, alors nous devons nous concentrer là-dessus pour l'instant. Les Canadiens connaissent très bien la valeur de leur dollar. C'est un sujet aussi présent dans nos conversations au Tim Hortons que la météo. Toutefois, la grande majorité des Américains ne sont pas au courant des taux de change. Leurs décisions en matière de voyages reposent sur la valeur. On fait la promotion des options de voyage en dollars américains. Une campagne publicitaire efficace et une proposition de valeur clairement définie sont réellement ce qui les attire.
Ces cinq dernières années, le Canada n’a pas mené beaucoup d’activités de marketing ciblant le marché touristique américain. L'an dernier, l'AITC a demandé que le gouvernement investisse la somme de 35 millions de dollars annuellement afin de cibler de nouveau le marché américain des voyages d'agrément, et on nous a versé 10 millions de dollars par année pendant trois ans. Nous sommes très reconnaissants de cet investissement, mais c'est nettement insuffisant. La situation est aussi aggravée par le fait que nous avons une perte de pouvoir d'achat de 30 % aux États-Unis en raison du taux de change.
Depuis 2002, le Canada est tombé du 8e au 17e rang pour ce qui est du nombre de visiteurs. Notre budget de marketing est passé de 98 à 58 millions de dollars, avec une perte d'environ quatre millions de visiteurs étrangers par année.
Les conditions du marché sont maintenant optimales pour faire augmenter la demande.
La commercialisation d'une image de marque nationale est non seulement un moyen efficace de promouvoir le tourisme, mais aussi un puissant véhicule pour exposer les valeurs d'un pays, y compris sa qualité de vie, sa diversité culturelle et sa gestion de l'environnement. Des publicités qui mettent en valeur la magnifique géographie du Canada, sa diversité culturelle et ses villes modernes attireront des touristes au Canada et permettront de redorer notre image de nation progressiste aux yeux du monde.
Le secteur du voyage et du tourisme profite de conditions optimales alors que d'autres secteurs doivent composer avec les cours mondiaux des produits de base. Une publicité ciblée permettrait de générer des retombées importantes au cours du même exercice à un moment où les recettes et les liquidités du gouvernement sont d'une importance cruciale.
Par conséquent, l'AITC demande d'augmenter le budget de marketing de Destination Canada à 150 millions de dollars. En 2001, le budget s'élevait à 98 millions de dollars, et le nombre de visiteurs au Canada n'avait jamais été aussi élevé. En dollars courants, cela représente 127 millions de dollars. Nous estimons que cette somme devrait être augmentée à 150 millions de dollars pour compenser la perte de pouvoir d'achat dans les marchés clés attribuable au taux de change.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, il ne faut pas voir la faiblesse du dollar comme une solution pour l'industrie du tourisme. C'est plutôt une occasion d'investissement qu'il ne faut pas rater.
Au nom des entreprises de voyage et de tourisme du Canada, je tiens à vous remercier de nous avoir donné l'occasion de participer aux consultations prébudgétaires, et je serai heureuse de répondre à vos questions.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le comité de donner la parole à notre organisme, qui est sans but lucratif et qui se consacre au développement des technologies de l'information dans le monde rural québécois.
Aujourd'hui, nous prenons la parole au nom des communautés touchées par cette situation problématique. Il s'agit ici d'un demi-million de Canadiens et de Canadiennes, qui, aujourd'hui en 2016, n'ont toujours pas accès à la technologie de la téléphonie cellulaire et à l'Internet mobile. Or on sait que d'ici 2018, cette technologie, par l'entremise des téléphones intelligents et des tablettes, dominera le secteur de l'Internet à l'échelle mondiale.
Les services satellitaires couvrent déjà assez bien le Canada. Par contre, en ce qui a trait à la performance et au coût, nous sommes d'avis que cette technologie passera rapidement. Ainsi, l'évolution du Nord, notamment au Canada, sera défavorisée. En effet, d'ici 2019, les vitesses moyennes atteindront rapidement de 20 à 43 mégabits, ce qui dépasse les capacités actuelles.
Comme vous le savez, la géomorphologie et l'étendue du territoire canadien font en sorte que l'Internet, par l'entremise de la technologie cellulaire, est difficile à développer à un coût abordable. Le partage des infrastructures aura donc permis de diminuer les coûts pour les usagers. En contrepartie, elle aura eu un effet néfaste sur les communautés rurales privées de services en décourageant légèrement les télécommunicateurs d'entreprendre des développements dans les nouveaux sites.
Nous voulons occuper de façon dynamique le territoire canadien et assurer la sécurité, la rétention, le développement des ressources ainsi que le maintien de la compétitivité des entreprises. Les élus nous disent et nous confirment de vive voix qu'ils priorisent une technologie pour les prochains développements. Or il va devoir s'agir de téléphonie cellulaire, parce qu'elle est et demeure la seule technologie durable à offrir une solution combinée et collatérale de diffusion de l'Internet à large bande et de la voix, ce qui représente un élément très important pour certaines communautés.
Pour le secteur du Nord, on ne saurait assez insister sur l'importance du développement de la fibre optique et ses dorsales. Celles-ci deviendront l’ossature de toutes les communications futures dans le Nord canadien.
Les infrastructures de télécommunication sont maintenant tout aussi stratégiques que nos routes ou nos ponts, particulièrement pour nos municipalités rurales, éloignées des grands centres, dévitalisées, souvent mono-industrielles et peu diversifiées.
Ainsi, pour soutenir l'initiative de nos municipalités et leurs citoyens, qui sont même prêts, en collaboration avec les télécommunicateurs, à développer des solutions novatrices, voire à participer financièrement aux services dont ils doivent se doter, l'AIDE-TIC croit que le gouvernement actuel pourrait, dans le cadre d'un prochain budget, inclure les trois mesures suivantes visant à soutenir l'initiative du milieu.
D'abord, dans le cadre du Fonds Chantiers Canada, la définition même des infrastructures à large bande devrait être modifiée pour y intégrer l'Internet fixe et mobile ainsi que la diffusion de la voix. Il s'agit de permettre l'accessibilité aux projets de développement de nos municipalités. Je parle ici de technologies cellulaires.
Ensuite, compte tenu de l'étendue du territoire canadien et de la faible capacité de nos municipalités, nous pensons qu'une augmentation de la quote-part du gouvernement, qui passerait de 33 % à 50 %, pourrait permettre de réduire en conséquence la participation des municipalités et inciter la création de telles initiatives.
Enfin, même si les services sont peu achalandés, il est nécessaire d'assurer que nos routes demeurent sûres et praticables. Dans le monde rural et le Nord canadien, c'est important. Nous sommes d'avis qu'un incitatif fiscal ou une déduction pour amortissement accéléré de 55 % pourrait être accordé aux télécommunicateurs qui seraient prêts à desservir les accès routiers interrégionaux. Du même coup, le service 911 pourrait être établi. La sécurité et les services de géolocalisation pour les usagers en péril sur nos routes pourraient être assurés.
Monsieur le président, je vous remercie encore une fois de nous avoir invités.
Si les membres du comité ont des questions qui complètent le mémoire que nous avons déposé, nous serons très heureux d'y répondre.
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C'est exact. Je suis le porte-parole de l'opposition officielle en matière de tourisme, alors vous pouvez probablement vous imaginer sur quoi porteront la majorité de mes questions.
Ma circonscription est au coeur des magnifiques Rocheuses. Il y a aussi les villes de Banff et de Canmore et tout ce qu'elles ont à offrir, alors pas besoin de vous dire que le tourisme est ma priorité numéro un. J'ai quelques questions pour vous, madame Bell, mais pour ce qui est des autres témoins, n'ayez crainte, mes collègues se chargeront de vous poser d'excellentes questions, j'en suis certain.
J'aimerais vous interroger sur deux ou trois éléments. Dans votre déclaration, vous avez parlé de la campagne Accueillir l'Amérique. Je vais vous lire rapidement un extrait du communiqué de presse que vous avez émis après le budget de l'an dernier. Je vous cite: « Le budget fédéral d'aujourd'hui promet d'améliorer la compétitivité du Canada à l'échelle mondiale en attirant des visiteurs des États-Unis, et de renforcer la capacité de l'industrie touristique de créer des emplois et de la richesse pour les Canadiens dans toutes les régions. » Vous dites ensuite: « Le budget fédéral prévoit des mesures importantes pour l'industrie du voyage et du tourisme du Canada, en particulier un engagement visant à investir dans la campagne de marketing Accueillir l'Amérique de l'AITC. »
Cela dit, j'ai été heureux d'apprendre, à la dernière réunion du conseil des ministres fédéraux et provinciaux responsables du tourisme, que le gouvernement, qui n'en est qu'à ses débuts, envisage de donner suite à cet investissement que nous avions annoncé dans le cadre de notre budget, l'an dernier. J'espère qu'il fera de même en ce qui a trait à la responsabilité financière et à l'équilibre budgétaire, mais c'est une autre histoire.
J'aimerais que vous m'en parliez un peu. Évidemment, les conditions sont favorables à l'heure actuelle. La faiblesse du dollar, comme vous l'avez mentionné, donne un bon coup de pouce, mais il y a visiblement d'autres facteurs qui entrent en ligne de compte, notamment le fait que nous investissons dans le marketing. Vous avez indiqué que vous souhaiteriez qu'on investisse davantage à ce chapitre par l'intermédiaire de Destination Canada. Comment le gouvernement peut-il tirer parti de l'augmentation du nombre de visiteurs en provenance des États-Unis à laquelle nous assistons? C'est ce que m'ont dit des entreprises touristiques de ma circonscription et de partout au pays. En fait, tout juste avant mon arrivée, j'ai parlé au téléphone avec l'exploitant d'une station de ski qui m'a dit qu'ils avaient enregistré une augmentation de 15 % cette année par rapport à l'an dernier, et qu'environ la moitié des touristes venaient des États-Unis.
Pourriez-vous nous donner d'autres idées ou suggestions sur la façon de miser sur les possibilités qui s'offrent à nous actuellement?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai trouvé intéressant que M. Nepton et M. Eby aient, lors de leurs présentations, dit la même chose. On avait vu au préalable la présentation de M. Nepton, mais pas celle de M. Eby. La différence est que M. Nepton, d'AIDE-TIC suggère l'amortissement accéléré des coûts en...
Est-ce que l'interprétation simultanée fonctionne?
Une voix: Oui.
M. Guy Caron: Je n'étais pas sûr si cela fonctionnait.
Je disais que vous êtes tous les deux du même avis en ce qui a trait à l'amortissement accéléré des coûts en capital et l'accélération de l'amortissement. Toutefois, M. Nepton dit que cela devrait être conditionnel au fait que les compagnies desservent les régions rurales, les régions plus éloignées.
En regardant autour de la table, je constate que parmi les députés présents, quatre d'entre nous représentons des régions rurales: M. Richards, qui représente une région plutôt rurale, M. Champagne, M. Easter et moi-même. C'est probablement la même chose dans le cas de M. Champagne car je connais aussi un peu sa région, mais au moins 8 ou 9 des 39 municipalités de ma circonscription n'ont pas accès aux systèmes cellulaires. Ils ne peuvent compter que sur la réception par satellite. Le problème est que les entreprises qui veulent s'installer dans ces régions ne sont pas concurrentielles parce que le satellite n'offre pas de services haute vitesse.
Je comprends la raison pour laquelle vous n'investissez pas dans les régions rurales. C'est compréhensible. Le dernier 5 % est ce qui est le plus dispendieux et je le comprends.
Cependant, à l'époque où le téléphone par fil était la norme, Bell Canada avait un monopole en échange de l'obligation de desservir tout le monde. Depuis, on a permis la concurrence et on cherche à avoir des prix moins élevés. Malheureusement, cela se fait au détriment des régions qui, elles, ne sont pas desservies et qui ne le seront pas davantage. Plus les réseaux progressent, plus les régions éloignées deviennent marginalisées parce qu'elles ne peuvent pas obtenir ce service qui leur permettrait d'entrer de plain-pied dans l'économie.
Monsieur Nepton, je vais vous poser la première question parce que j'ai étudié votre modèle. En définitive, vous travaillez avec les régions, les MRC et les municipalités pour obtenir le capital nécessaire pour bâtir les tours cellulaires que vous offrez ensuite et mettez à la disposition des différentes compagnies qui pourront desservir le réseau par la suite. Est-ce exact?
[Traduction]
Il est difficile de rendre justice à toutes vos propositions. Manifestement, lorsque nous sommes allés — dans mon cas, par exemple — de Moncton à Yellowknife, nous avons entendu de nombreux enjeux que vous avez mentionnés.
[Français]
J'aimerais revenir à l'enjeu dont vous avez parlé, monsieur Nepton, à savoir la connectivité.
Ce que j'ai appelé l'infrastructure numérique est un enjeu dont on a entendu parler dans toutes les régions du Canada. Je peux vous assurer qu'avec nos partenaires et nos différents collègues, nous examinons cette question.
Quand on parle d'un programme d'infrastructures en milieu urbain, on parle de ponts et de routes, mais en milieu rural, on parle d'infrastructure numérique. Vous allez certainement trouver des gens de notre côté qui sont très au fait de cela. Comme le disait M. Caron, plusieurs de nos collègues viennent des régions.
Je peux vous dire que l'Internet haute vitesse et la téléphonie cellulaire sont une façon de participer à l'économie d'aujourd'hui. Dans ce que nous proposons, il est souvent question d'investir dans la productivité, l'innovation et l'exportation. Toutefois, pour ce faire, la plupart des régions doivent avoir accès à la téléphonie cellulaire ou à l'Internet.
J'adresse ma question plus précisément à M. Scholten.
[Traduction]
Nous avons entendu des représentants de sociétés émettrices de cartes de crédit et de plusieurs banques, et j'aimerais vraiment savoir comment sont utilisés ces frais de 1,5 %? Chaque industrie a fourni une réponse différente lorsque j'ai voulu savoir qui impose ces frais de 1,5 % et à quoi sert cet argent. Pourriez-vous expliquer aux membres du Comité à quoi servent ces frais de 1,5 %?
:
De façon proactive, depuis quelque temps, nous faisons la promotion de l'approche adoptée par le gouvernement australien pour déterminer un taux raisonnable.
En tant que commerçants, nous comprenons l'importance d'avoir un système de cartes de crédit dynamique et nous voulons veiller à ce que ce soit le cas. Le gouvernement australien, lorsqu'il s'est penché sur la question, a étudié les coûts liés à tous les éléments du système de cartes de crédit pour comprendre ceux qui étaient nécessaires et ceux qui étaient trop élevés.
Nous aimerions donc recommander la tenue d'une étude complète sur tous les éléments du réseau de cartes de crédit, afin de comprendre où les frais sont trop élevés et où il serait possible d'accorder certaines réductions aux commerçants. En tenant compte de ces éléments, le gouvernement australien a initialement créé un taux de 0,55 %. Actuellement, au Canada, ce taux est de 1,5 %. Depuis, l'Australie l'a réduit à 0,5 %, et d'après ce que je comprends, ce pays envisage maintenant de le réduire à 0,3 %.
Pendant l'examen de leur système, les Australiens ont découvert qu'un taux de 0,5 % — ou même plus bas — était suffisant pour garantir des profits à tous les membres de l'industrie des cartes de crédit. Nous pouvons donc appliquer ce renseignement au taux de 1,5 % en vigueur au Canada. Notre système n'est pas différent, c'est exactement le même. Nous affirmons simplement que c'est trop élevé. Nous suggérons donc de mener d'abord une étude pour comprendre le système et s'assurer que le taux en vigueur est raisonnable.
L'autre point que nous avons fait valoir, c'est que dans certains États américains, par exemple, on a étudié la possibilité de ne pas imposer de frais de cartes de crédit sur la partie taxée des achats. Dans notre industrie, comme je l'ai mentionné plus tôt, nous percevons 18 milliards de dollars en taxes pour le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux. On nous remercie en nous imposant des taux de 1,5 à 4,5 % lorsque ces achats sont payés par carte de crédit.
Nous sommes donc d'avis que c'est un enjeu sur lequel les membres du Comité des finances devraient se pencher s'ils souhaitent étudier la question.
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C'est un énorme problème qui pose toutes sortes de dilemmes et, malheureusement, entraîne la politisation de la situation. En passant, ce fabricant paie la taxe d'accise. Il ne paie aucune autre taxe, aucune taxe foncière, aucun impôt sur le revenu ou sur les sociétés, seulement la taxe d'accise, ce qui lui confère un énorme avantage.
L'autre fait intéressant, c'est que lors de ma visite, il y a six ans, les représentants de GRE m'ont parlé de 11 usines de fabrication illégales connues sur le territoire des Six Nations; mes renseignements ne sont donc pas à jour.
Ce problème est très difficile à résoudre. En fait, certaines des personnes les plus riches au Canada vivent sur le territoire des Six Nations en raison de ce commerce.
Je vous suis reconnaissant d'encourager le nouveau gouvernement à s'attaquer à ce problème de façon concrète, mais c'est un problème très difficile à résoudre. Je tenais seulement à vous donner un peu de contexte, car c'est une bataille que vous menez depuis longtemps.
Selon les estimations que vous avez mentionnées et qui remontent à quatre ans, vos gens d'affaires, c'est-à-dire les propriétaires des magasins, ont perdu 2,5 milliards de dollars en revenus. Le gouvernement aurait perdu 2 milliards de dollars en recettes fiscales selon ces estimations qui remontent à quatre ans. Ces données sont-elles exactes?
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Je vous remercie de la question.
Le Parti libéral a dit vouloir s'attaquer à la question du carbone. On sait aussi que le transport est responsable de 23 % des émissions de gaz à effet de serre au pays. On veut donc investir dans la commercialisation des innovations dédiées à l'efficacité énergétique des transports. Par exemple, on peut avoir une entreprise en Colombie-Britannique dans le secteur de l'hydrogène. Au Québec, il y a un institut de recherche en hydrogène. Ils ont tous les deux développé de belles applications qui peuvent trouver preneur dans tout le Grand Nord du Canada.
Cependant, les Allemands ont des brevets et leurs produits peuvent coûter moins cher parce que nos entreprises n'ont pas l'argent pour commercialiser et vendre leurs produits. Il leur est difficile de faire face à la concurrence qui prend le dessus sur les Canadiens au pays. Nous voulons investir ces sommes dans ces entreprises. Nous les aidons à commercialiser leurs produits à l'extérieur du pays et le rendement de nos investissements provient des profits qu'elles font.
C'est ce que fait le C3E. Puisqu'il s'agit d'un OBNL, il redonne ses profits au suivant pour créer cette roue qui nous permet de commercialiser davantage partout au pays.
Nous aimerions mettre en oeuvre une stratégie, c'est-à-dire créer une communauté pancanadienne du transport efficace. Tous les projets des universités feront partie de cette plateforme et toutes nos promotions y seront aussi. Les grandes entités verront les innovations canadiennes sur cette plateforme et pourront les acquérir. De cette façon, nos entreprises canadiennes exporteront des produits et importeront de l'argent.
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Je vous remercie d'avoir posé la question. Si cela ne vous dérange pas, je vais répondre en anglais.
Cela a certainement des répercussions sur notre industrie, car notre situation est similaire à celle d'autres industries fondées sur les matières premières. Ici, le prix du pétrole est exceptionnellement bas et le dollar canadien est en chute libre. Ce prix crée un climat d'instabilité dont nous subissons les effets, tout comme n'importe quel autre secteur de l'économie, surtout lorsqu'on a la combinaison des bas prix dans ce milieu.
Il est important de reconnaître que nous ne sommes pas seulement liés au pétrole, mais également à l'essence. Lorsqu'on tient compte de la demande pour l'essence, on voit l'autre côté de la médaille. Par exemple, dans ce cas, la baisse des prix entraîne l'augmentation de la demande.
Étant donné que la demande pour l'essence est demeurée relativement très élevée et qu'elle continue d'augmenter, la demande pour l'éthanol a également été élevée, en comparaison, pendant cette période. Le biodiesel n'est pas lié au pétrole de la même façon. Notre secteur se porte donc bien. Cela ne signifie pas que des éléments comme les exigences ont perdu leur importance. En effet, la certitude politique est l'un des éléments qui nous permettent de survivre à ces fluctuations de prix.
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La réponse courte, c'est que ce n'est pas vrai. Au début de l'industrie — il y a 30 ou 35 ans —, les répercussions sur l'agriculture auraient suscité davantage de préoccupations. L'éthanol est fabriqué à partir du maïs. Nous utilisons aussi le soya.
Pensez aux plateformes traditionnelles et à leur fondement. Comme dans n'importe quelle autre industrie fondée sur les ressources, on tenait certainement à utiliser les éléments environnementaux et agricoles de façon responsable.
Nous avons accompli beaucoup de progrès, mais les renseignements diffusés au sujet de notre industrie ne sont pas à jour. Il y a encore des gens qui pensent qu'il existe une corrélation entre l'industrie des biocarburants et le prix des aliments ou que nous exploitons peut-être trop de terres. Mais certaines de nos usines situées en Ontario, par exemple GreenField Ethanol et IGPC Ethanol — cette dernière est une coopérative appartenant à des agriculteurs —, ont réinvesti dans l'agriculture pour en améliorer l'efficacité. Nous n'utilisons aucune ressource qui serait autrement envoyée sur le marché des aliments. La fabrication de l'éthanol crée même des sous-produits qui se retrouvent sur le marché des aliments pour animaux.
Cet enjeu, qui opposait au départ le combustible aux aliments, rassemble maintenant ces deux notions, car ces deux produits sont fabriqués. L'innovation est très importante dans ce domaine. L'industrie a fait des pas de géant, mais il y a encore des gens qui n'ont pas suivi nos progrès.
Dans un sondage que nous avons mené en avril dernier, 10 à 12 % des Canadiens croyaient toujours qu'il y avait une corrélation entre l'industrie des biocarburants et le prix des aliments au Canada. En comparaison, dans le même groupe, 37 % des gens croyaient qu'il y avait une corrélation entre le changement climatique et l'augmentation du prix des aliments. C'est une minorité vocale, mais il y a maintenant plus de gens qui pensent que le changement climatique a davantage de répercussions sur le prix des aliments et sur l'agriculture que notre industrie.
Comme il me reste un peu de temps, j'aimerais m'adresser à MM. Nepton et Eby. Je vais reprendre le thème qu'a abordé mon collègue M. Caron, soit le service en milieu rural.
Les compagnies de télécommunications cherchent à amortir plus rapidement leurs coûts en capital. Si j'ai bien compris ce qu'a dit M. Nepton, il nous a mentionné, tout comme M. Caron, qu'il y avait un manque de services en milieu rural.
Monsieur Eby, favoriseriez-vous une sorte d'échange si le gouvernement était en mesure de vous offrir une dépréciation plus accélérée? Les compagnies que vous représentez seraient-elles alors enclines à investir davantage en milieu rural?
Monsieur Nepton, est-ce quelque chose que vous verriez d'un bon oeil?
Dans un premier temps, la question s'adresse à M. Eby.
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Ce que nous avons demandé donnerait lieu à des investissements accrus dans les zones urbaines afin de répondre à la demande, bien évidemment, au prolongement des réseaux dans des régions qui n'offrent pas de service actuellement, et à l'amélioration des services insuffisants ou inférieurs à la norme dans les régions rurales.
Je ne sais pas exactement quelle concession, comme une déduction d'impôt, pourrait être prévue dans une telle situation. J'ignore comment on pourrait la structurer.
Il reste aussi que je représente divers membres, dont certains qui en sont encore à établir des réseaux dans les zones urbaines afin de rattraper les entreprises qui les concurrencent et qui ont des réseaux en place depuis longtemps déjà. C'est clair qu'ils voudraient profiter des centres urbains. Mais vous avez constaté à partir des données que tous nos membres doivent pouvoir améliorer ces réseaux afin de répondre à la demande partout.
D'après ce que nous avons entendu aujourd'hui, une stratégie rurale est très attirante et logique. Nous avons entendu d'autres membres qui prennent des mesures semblables, c'est-à-dire réunir les acteurs, trouver les lacunes et tenter de collaborer avec l'industrie pour régler les problèmes.
Je crois que ce que nous avons demandé, c'est-à-dire la déduction pour amortissement accéléré, aidera certainement. Elle permettra de libérer des capitaux. Je ne sais pas si c'est la solution pour le problème en milieu rural.
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Nous ne pouvons nous permettre de continuer à traîner la patte dans le secteur du tourisme international comme nous le faisons.
Je suis natif de l'Île-du-Prince-Édouard, et je connais bien l'importance des touristes japonais à cause du roman Anne... La maison aux pignons verts.
J'ai un seul commentaire à faire avant que nous n'arrêtions.
Demain, la réunion aura lieu à 11 heures, plutôt qu'à l'heure indiquée à l'origine. Nous nous réunirons dans la salle C-110, parce qu'il y aura une vidéoconférence, et c'est la seule salle qui permet d'avoir une vidéoconférence et d'être télévisé.
L'un de nos témoins ne pourra comparaître demain, et une autre organisation sera ajoutée à l'ordre du jour de la réunion qui aura lieu demain à 11 heures. Ce sera l'Association des pharmaciens du Canada.
Sur ce, j'aimerais remercier les témoins de leurs exposés. Nous avons reçu énormément d'information cet après-midi et ce soir.
Merci beaucoup. Nous nous retrouvons demain a 11 heures. La séance est levée.