:
Merci, monsieur le président, et bonjour. Je salue également les distingués membres du Comité. La première sous-gouverneure Wilkins et moi sommes heureux d'être de retour devant vous pour présenter le Rapport sur la politique monétaire (RPM) que la Banque du Canada a publié la semaine dernière.
Lors de notre dernier témoignage en avril, nous célébrions le fait que nous avions revu nos prévisions économiques à la hausse, au terme d’une longue période de déceptions successives. Je suis heureux de pouvoir dire que bon nombre des tendances positives que nous observions alors se sont maintenues. Les sources de croissance économique se sont généralisées dans l'ensemble des secteurs et des régions, et le processus d’ajustement au choc des prix du pétrole est essentiellement terminé.
[Français]
La Banque a relevé son taux directeur deux fois depuis notre dernière rencontre, soit en juillet et en septembre. Ces décisions ont été prises dans le contexte d'une très vive croissance économique au premier semestre de l'année et d'une nette progression du marché du travail.
Pendant l'été, nous avons noté des signes de raffermissement de l'inflation et de résorption rapide de l'écart de production au sein de l'économie. Avec ces deux hausses de taux, nous avons inversé les baisses opérées en 2015, qui étaient indispensables pour aider l'économie à s'ajuster au choc pétrolier.
[Traduction]
La croissance au premier semestre de l’année a légèrement dépassé en moyenne les 4 % en rythme annuel. Ce résultat tient à la vigueur des dépenses de consommation, renforcée par une hausse de l’emploi et des revenus, ainsi que par une augmentation des investissements des entreprises et un bond des exportations d’énergie. On commence à déceler des signes de modération au second semestre, comme nous l’avions prévu en juillet. L’expansion de la consommation et des investissements devrait diminuer, et la croissance du secteur du logement ralentir davantage, en raison notamment des mesures instaurées par le gouvernement ontarien en avril.
Tout compte fait, nous prévoyons que l’expansion de l’économie s’établira à 3,1 % cette année, avant de redescendre à 2,1 % en 2018. Ce dernier chiffre reste néanmoins supérieur au taux de croissance de la production potentielle. Nous estimons que l’économie fonctionne désormais près des limites de sa capacité. L’inflation devrait atteindre notre cible de 2 % au deuxième semestre de l’an prochain, soit un peu plus tard que nous l’avions d’abord escompté, en raison de l’incidence passagère de l’appréciation qu’a connue le dollar cette année.
Nous nous trouvons à un moment crucial du cycle économique, et d’importantes incertitudes viennent embrouiller les perspectives. Dans notre RPM, nous avons mis en exergue les quatre principales sources d’incertitude. Les voici en bref.
La première source d'incertitude est l’inflation elle-même. Plusieurs hypothèses ont été formulées au sujet de la faiblesse apparente de l’inflation au Canada et dans de nombreuses autres économies avancées. Certains ont soutenu que la mondialisation bride l’inflation. Ce phénomène pourrait être dû à la hausse des importations en provenance de pays où les coûts sont plus bas, par exemple, ou à l’effet de la participation d’entreprises canadiennes aux chaînes d’approvisionnement mondiales. D’autres mettent en avant l’incidence de la numérisation sur l’économie. Ils sont d’avis que les technologies numériques pourraient réduire les barrières à l’entrée de certains secteurs et ouvrir la voie à une concurrence accrue. II se peut que l’essor du commerce électronique soit en train de modifier les pratiques en matière d’établissement des prix, et les technologies numériques pourraient favoriser l’innovation et une augmentation de la productivité, ce qui pourrait provoquer des pressions désinflationnistes.
La deuxième source d'incertitude est la marge de capacités excédentaires au sein de l’économie. Plusieurs signes donnent à penser qu’il subsiste des ressources inutilisées sur le marché du travail. Par exemple, le taux d’activité des jeunes reste en deçà du taux tendanciel et le nombre moyen d’heures travaillées est inférieur à ce à quoi on pourrait s’attendre. Comme l’économie tourne presque à plein régime en ce moment, nous nous attendons à des investissements de la part des entreprises ainsi qu’à la création d’emplois par les nouvelles entreprises et les entreprises existantes et à une hausse de la productivité. Cette évolution devrait contribuer à faire augmenter la production potentielle de l’économie, et ainsi à accroître le niveau de croissance non inflationniste possible. Ce processus est toutefois empreint d’une grande incertitude et n’est pas du tout mécanique, et c’est pourquoi nous l’avons incorporé dans notre projection avec prudence.
[Français]
Le troisième enjeu est la faiblesse continue de la croissance des salaires. L'emploi a connu une croissance vigoureuse au Canada, mais les salaires n'ont pas affiché le même rythme. Cet effet est dû, certainement en partie, aux ressources inutilisées sur le marché du travail. De plus, il y a un décalage entre le moment où ces ressources inutilisées sont résorbées et celui où on constate une plus forte croissance des salaires. Toutefois, il se peut que d'autres facteurs, dont la mondialisation, agissent sur la dynamique des salaires.
[Traduction]
Enfin, le quatrième enjeu concerne le niveau élevé d’endettement des ménages et la façon dont il est susceptible d’influer sur la sensibilité de l’économie à une augmentation des taux d’intérêt.
Le personnel de la Banque a recalibré le principal modèle économique servant à établir les projections de l’institution, afin de rendre compte de renseignements importants au sujet du marché de l’habitation et de l’endettement. Il ressort de ces travaux que l’économie est susceptible de réagir plus fortement à une hausse de taux d’intérêt que par le passé. Nous allons toutefois examiner de près les nouvelles données économiques à la recherche d’indications qui confortent cette idée. Nous allons aussi surveiller la réaction du secteur des ménages aux nouvelles règles de souscription de prêts hypothécaires.
Nous mettons également en lumière plusieurs autres risques dans le RPM. Pris dans leur ensemble, ceux-ci offrent des perspectives d’évolution de l’inflation équilibrées. Nous n’avons pas incorporé dans notre projection la possibilité d’une montée notable du protectionnisme aux États-Unis, compte tenu de l’éventail des résultats potentiels et de l’incertitude quant au moment où ce risque pourrait se matérialiser. Nous reconnaissons toutefois que l’incertitude entourant la politique de commerce extérieur des États-Unis a un certain effet sur la confiance et les investissements des entreprises, et nous en avons tenu compte dans les perspectives.
Dans ce contexte, le Conseil de direction a jugé que la politique monétaire actuelle est appropriée. Nous avons convenu qu’un degré moindre de détente monétaire sera probablement nécessaire avec le temps, mais nous ferons preuve de circonspection au moment de procéder à de futurs ajustements de notre taux directeur. En particulier, la Banque sera guidée par les nouvelles données sur lesquelles elle se fonde pour évaluer la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt, l’évolution des capacités économiques et la dynamique de la croissance des salaires et de l’inflation.
[Français]
Comme c'est un message très important, permettez-moi de le répéter en français.
Dans ce contexte, le Conseil de direction a jugé que la politique monétaire actuelle était appropriée. Nous avons convenu qu'un degré moindre de détente monétaire sera probablement nécessaire avec le temps, mais nous ferons preuve de circonspection au moment de procéder à de futurs ajustements de notre taux directeur. De façon plus particulière, la Banque sera guidée par les nouvelles données sur lesquelles elle se fonde pour évaluer la sensibilité de l'économie aux taux d'intérêt, l'évolution des capacités économiques et la dynamique de la croissance des salaires et de l'inflation.
[Traduction]
Sur ce, monsieur le président, la première sous-gouverneure Wilkins et moi nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
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Je crois que Statistique Canada essaie d'avoir un panier qui représente les biens et services consommés par les Canadiens. Statistique Canada essaie de pondérer ces biens et services de façon dynamique, puisque cela change au fil du temps, mais pas chaque jour, selon leur enquête pour établir de quelle façon les normes de consommation changent. Voilà pour ce qui est de Statistique Canada.
De notre côté, notre tâche est d'expliquer le processus de l'inflation, qui pourrait bien être influencé par la mondialisation ainsi que par les technologies numériques. En effet, beaucoup plus de biens et de services sont vendus par Internet, grâce au commerce en ligne. Plusieurs biens sont importés de pays qui ont un taux de productivité différent du nôtre, ce qui pourrait influencer la dynamique de l'inflation.
Dans notre Rapport sur la politique monétaire, nous essayons d'étudier cela en profondeur. En ce moment, nous constatons qu'il y a peu de preuves indiquant que la dynamique de l'inflation a beaucoup changé au Canada. Nous pouvons bien l'expliquer avec nos outils standards, mais nous gardons l'esprit ouvert, parce qu'un plus grand nombre de données et une plus grande expérience nous permettraient peut-être de trouver davantage de facteurs.
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Chose certaine, ce risque nous préoccupe au plus haut point depuis un certain temps. Le niveau élevé d'endettement non seulement présente un défi pour rajuster les taux d'intérêt, mais, bien sûr, il représente aussi un point de vulnérabilité constant de l'économie à d'autres chocs, comme une nouvelle récession mondiale. En effet, les niveaux élevés d'endettement sont un amplificateur. Ils renforcent le choc sur l'économie.
Par exemple, supposons une récession aux États-Unis. Le chômage augmenterait au Canada, nous éprouverions de la difficulté à faire nos paiements hypothécaires, ce qui nous forcerait à réduire nos dépenses plus que nous le voudrions.
Nous avons toujours su que cela serait, si vous voulez, une conséquence secondaire de l'objectif premier, qui est de relancer l'économie, de revenir à notre cible d'inflation de 2 %, qui correspond au plein emploi. C'est la meilleure contribution que la politique monétaire puisse faire pour faire en sorte que ces dettes soient viables et que nous gardions la capacité d'en faire le service à long terme. Vu les chocs que nous avons connus depuis 2007...
En 2008, je me rappelle, tous les pays du G20 ont ramené les taux d'intérêt à leur plus bas et ont décrété une importante expansion financière pour faire contrepoids aux conséquences de la récession mondiale. Je pense, aussi, que cela a été un succès retentissant. Cela a certainement écarté ce que nous appellerions aujourd'hui « la deuxième grande crise ». Tous les ingrédients étaient réunis.
En 2010, nous pensions bien que la plupart des mauvaises nouvelles étaient chose du passé, et la consolidation des finances a commencé à devenir la priorité de nombreux pays, mais il s'est trouvé que le monde a connu un petit ralentissement, qui a progressé, et que les taux d'intérêt ont dû rester bas longtemps, avec les conséquences à prévoir sur l'alourdissement de la dette.
Je peux vous assurer que nous tenons pleinement compte de la situation et que nous suivrons de près la réaction des ménages aux niveaux d'endettement et aux taux d'intérêt. Ce n'est pas un simple calcul arithmétique de ce qu'ils peuvent absorber. L'économie va ralentir, par rapport aux niveaux que nous avons vus, au fur et à mesure du déroulement de ce processus.
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C'est justement l'un des scénarios que nous avons étudiés minutieusement et que nous avons analysés en profondeur.
Dans notre RSF, notre Revue du système financier, où nous faisons la majeure partie de cette évaluation des risques, nous étudions les risques d'effondrement des prix de l'habitation, d'un effondrement beaucoup plus considérable que l'on pourrait prévoir avec une récession. Autrement dit, la récession fait chuter les prix de l'habitation, si bien que l'économie encaisse un double choc. Dans les scénarios aussi graves que celui-là, le système financier demeure très robuste.
Il est vrai que la valeur des garanties d'emprunt est diminuée, mais le système financier même est très bien provisionné pour les chocs de cette nature. Bien sûr, le nouvel accord de Bâle nous amène dans cette zone. Le Canada n'a pas eu à beaucoup s'adapter à ces nouveaux accords parce que nous avons toujours eu un système de provisionnement plus robuste que celui de nombreux autres pays. Par conséquent, nous avons confiance que le système financier lui-même n'est pas une source de risque, mais nous considérons qu'il s'agit de vulnérabilités qui sont plus susceptibles, comme je disais tantôt, d'aggraver l'impact des chocs sur l'économie.
Carolyn, aviez-vous quelque chose à ajouter?
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C'est très apprécié, monsieur le président.
Madame la vice-gouverneure, vous avez mentionné les mesures macroprudentielles que le BSIF a instaurées pour les faibles ratios prêt-valeur, c'est-à-dire ceux où le paiement initial à l'achat dépasse 20 %.
J'ai rencontré aujourd'hui des courtiers hypothécaires qui m'ont fait valoir — dans le même sens que le rapport sur les affaires du Globe and Mail en début de semaine — que ces mesures, combinées à la nature non assurée des hypothèques lorsque la mise de fonds est plus élevée, entraînent souvent des taux d'intérêt plus élevés pour ceux qui font une grosse mise de fonds que pour ceux qui en font une plus modeste. Cela crée un étrange incitatif pervers à limiter sa mise de fonds.
Je pense que nous conviendrions tous de la nécessité de promouvoir des mises de fonds plus élevées parce qu'elles présentent moins de risques pour le système et pour l'emprunteur.
Les incitatifs pervers qui pourraient découler de la réglementation récente du BSIF vous inquiètent-ils?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie de leur présence M. le gouverneur et Mme a première sous-gouverneure.
Je pensais aussi m'attarder à la question de l'endettement des ménages, mais je crois que cela a été amplement couvert.
J'aimerais donc revenir sur la relation entre deux courbes qui, selon moi, peuvent être liées, c'est-à-dire l'augmentation des salaires au Canada, ou plutôt, comme vous l'avez dit, la presque stagnation des salaires, et l'inflation. On peut faire un lien entre ces deux éléments du fait que les Canadiens voient augmenter le taux d'inflation et le prix des produits de base, mais ils constatent que les salaires n'augmentent pas au même rythme.
Considérez-vous que c'est un problème à long terme pour l'économie canadienne? Avez-vous des données sur ces deux questions et sur la relation qui existe entre elles?
:
C'est une question très intéressante parce que nous nous attardons beaucoup aux salaires. C'est l'un des indices que nous examinons pour déterminer si les pressions sur l'inflation sont à la hausse ou à la baisse.
En ce qui concerne les salaires, on constate que les augmentations, selon plusieurs sources, sont assez faibles, comme vous l'avez dit. De plus, comme vous pouvez le voir dans la figure 2 du Rapport sur la politique monétaire, nous avons essayé de creuser un peu la question. Ce que nous avons constaté, c'est que nous pourrions expliquer une partie de la faiblesse des salaires par le choc de la baisse du prix du pétrole que nous avons connue. Cela a entraîné un changement dans un secteur où les emplois étaient à salaires élevés, comparativement à d'autres secteurs, comme les services, où les salaires sont plus bas.
De plus, l'ajustement dans le secteur énergétique lui-même a nécessité une augmentation moindre des salaires, et cela se poursuit toujours. Si on combine cela aux indicateurs du marché du travail, qui affiche un excédent d'offres, on constate que, en ce moment, les salaires sont plus faibles. Toutefois, nous nous attendons à ce que, tant que l'économie continuera de croître, les salaires continueront à monter. Il devrait alors y avoir une augmentation de ces taux au fil du temps. Cependant, les pressions sur l'inflation qui proviennent du marché du travail font que le prix des biens et services est plus bas que ce qu'il serait autrement.
:
Les données que j'ai en tête concernent davantage la distribution régionale de l'endettement. Au total, on sait qu'à peu près 80 % de la dette des ménages canadiens est dédiée à une hypothèque ou à une marge de crédit hypothécaire.
C'est donc très important. Partout au pays, on voit que les ménages les plus endettés, c'est-à-dire ceux dont la dette s'élève à plus de 450 % du revenu, ce qui est très élevé, sont concentrés dans des régions où le prix des maisons est encore très élevé, comme Toronto ou Vancouver et les régions environnantes, ce qui n'est pas surprenant. C'est aussi le cas en Alberta parce qu'avant, le prix des maisons étaient élevé là aussi. Cela s'applique à plusieurs régions où les prix des maisons sont très élevés et ce n'est pas surprenant.
C'est sûr que, dans ces régions, le revenu pourrait être plus élevé aussi, parce qu'il correspond au coût de la la vie, mais quand on examine l'endettement comparativement au revenu, c'est vraiment concentré dans ces régions.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous deux de votre présence encore une fois.
Plusieurs de mes questions sont inspirées de l'énoncé économique de l'automne, qui n'est pas votre rapport, je sais, sauf que la Banque du Canada y est citée à propos de son enquête sur les perspectives des entreprises. C'est dans ce contexte que s'inscrivent certaines de mes questions.
Je veux parler plus particulièrement des investissements. L'énoncé économique de l'automne traite de l'enquête de la Banque du Canada sur les perspectives des entreprises, qui met en lumière une solide amélioration des investissements des entreprises au niveau des intentions dans la dernière année et révèle que les intentions demeurent en territoire positif solide, avec des taux d'utilisation de capacité dans plusieurs industries qui sont actuellement voisins de leur sommet d'avant la récession.
Je ne dis pas que c'est ce que la Banque a dit, mais je suppose que c'est fondé sur... Eh bien, on dit que c'est fondé sur votre enquête. Pouvez-vous nous en dire un mot et nous parler du fait... L'énoncé ici est que l'amélioration des investissements des entreprises pourrait se révéler être à plus long terme et plus durable.
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Oui, la situation que j'ai décrite tantôt est que le rendement de notre économie, aujourd'hui, pour la première fois depuis de nombreuses années, est proche de son potentiel. À ce stade-ci du cycle, on s'attend donc de voir les entreprises fonctionner à plein rendement. De fait, dans certains cas, environ 75 % des répondants dans le secteur manufacturier disent qu'ils sont au-dessus de leur niveau de capacité normale. Ils recourent aux heures supplémentaires, et ainsi de suite.
À ce stade, les sociétés commencent généralement à investir davantage, non seulement pour remplacer l'équipement, mais aussi pour accroître leur capacité. Ce pourrait être pour une mise à niveau leur technologie, auquel cas elles pourraient accroître leur capacité sans ajouter de main-d'oeuvre, mais c'est très rare. De fait, elles embauchent aussi plus de travailleurs.
C'est un point très important du cycle économique pour nous. Il y a un certain temps que nous ne sommes pas là. Dans la plupart des cycles économiques, lorsqu'on a cette remontée, on atteint cette étape de la capacité. Les prévisionnistes, nous-mêmes compris, ont une courbe de tendance qui représente le potentiel de l'économie. Nous disons que nous en sommes à peu près sur cette courbe de tendance aujourd'hui.
Par contre, à ce stade tardif, les sociétés se donnent davantage de capacité et la courbe de tendance remonte pendant un certain temps et procure plus de capacité. Lorsque nous parlons de capacité excédentaire sur le marché du travail, c'est là que l'économie a plus de marge de croissance. Cela signifie que ces gens-là, les travailleurs découragés, comme ceux qui travaillent à temps partiel, peuvent décrocher un emploi à temps plein et ce genre de choses. Cela ajoute à la capacité de l'économie.
D'après nos enquêtes, l'économie est fin prête pour cette phase. Nous avons cru en voir les premiers signes au premier semestre de cette année, et c'est très rassurant. Malgré les inquiétudes exprimées presque universellement au sujet de l'incertitude future concernant les accords commerciaux, malgré ce niveau d'incertitude, les sociétés sont quand même disposées à investir. Nous en déduisons que leurs intentions seraient encore plus élevées sans cette incertitude.
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Merci. Cela tombe bien, car le commerce est justement ma prochaine question.
Bien sûr, il y a de l'incertitude commerciale et des attitudes protectionnistes, aux États-Unis en tout cas. Ce n'est pas seulement aux États-Unis, mais dans ce pays, cela se répercute certainement sur le Canada.
Ceci n'est pas votre graphique. Il est de l'OCDE. Il y est question de la croissance de la productivité du travail. Chose certaine, en ce qui concerne le vieillissement de la population et la démographie, le Canada a des inquiétudes, dont nous avons parlé ici. Au Royaume-Uni, par contre, c'est moins de 0,5 %. C'est probablement 0,3 %, mais je ne sais pas parce que ce graphique ne montre pas tous les chiffres. L'AECG ne présente-t-il pas d'énormes possibilités. Je le vois bien avec le Brexit au Royaume-Uni en particulier. Mais s'il y avait un accord commercial à part entre le Canada et le Royaume-Uni?
Je vois que sa croissance de la productivité du travail est extrême. Si j'étais au Royaume-Uni, je serais très inquiet. Malgré l'incertitude, n'y a-t-il pas un très haut niveau de possibilités et d'optimisme, vu que le Canada a changé entre 2000 et 2007 et que ce n'est plus aussi important de nos jours si l'on prend l'exemple du Royaume-Uni?
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Exact. Cette question est plus complexe qu'elle en a l'air parce que la productivité, telle que mesurée dans ce rapport, prend en compte de nombreux facteurs économiques. Que se passerait-il, par exemple, si le Royaume-Uni créait beaucoup de nouveaux emplois, mais que l'emploi moyen créé se trouvait dans le secteur des services, un secteur à productivité plus faible que celle du secteur financier ou du secteur manufacturier, qui sont des secteurs à forte productivité? Les chiffres peuvent donc varier grandement en fonction de la combinaison des emplois.
Je suis heureux d'annoncer qu'au Canada, la productivité du travail connaît une croissance soutenue depuis un an et demi ou deux ans. De toute évidence, il s'agit d'un phénomène partiellement cyclique attribuable à la relance de l'économie après la chute des prix du pétrole et à la croissance observée dans divers secteurs, mais cette reprise est probablement liée, comme je viens de dire en réponse à votre question précédente, à la croissance de l'investissement. Si une compagnie n'a pas fait d'investissement au cours des cinq, six ou sept dernières années, en puisant dans son capital, chaque dollar qu'elle investit aujourd'hui peut avoir d'importantes retombées parce qu'elle utilise la nouvelle technologie ou procède à des mises à niveau.
De plus, nous savons que certaines compagnies investissent, mais leur investissement demeure invisible. Elles font des affaires dans le nuage. Elles achètent un service dans le nuage au lieu d'investir directement dans le matériel. Cela donne l'impression que l'investissement n'a pas augmenté, mais l'effet est le même que si elles avaient investi. Il sera de plus en plus difficile d'interpréter les données. Statistique Canada examine cette question pour nous aider à comprendre ce phénomène. Tout ce que je veux dire, c'est que l'avenir semble encourageant ici au Canada.
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Merci. J'ai une autre petite question.
Vous n'en avez pas parlé dans votre allocution, mais dans l'énoncé économique de l'automne, il est question des taux d'intérêt, un sujet dont nous avons déjà discuté ici. On peut y lire que même si les taux d'intérêt comportent un risque — et nous en avons également parlé ici —, ce risque pourrait facilement être absorbé puisque la plupart des emprunteurs ont des hypothèques à taux fixe.
Je suis curieuse de savoir si la Banque du Canada cherche à obtenir de l'information auprès de toutes les banques pour savoir combien de clients ont accepté, en 2017, un taux hypothécaire sur cinq ans et combien l'ont fait en 2016, afin que vous sachiez combien de personnes seraient touchées, au cours de l'année en question, par cette augmentation?
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Monsieur le gouverneur, madame la sous-gouverneure, je vous remercie d'être venus aujourd'hui nous présenter vos exposés.
Permettez-moi de commencer par les parties de votre rapport qui portent sur les perspectives de croissance, surtout aux États-Unis, et de l'incidence qu'elles auront sur la politique économique et monétaire en général du Canada.
Monsieur le gouverneur, en décembre, vous avez brandi le spectre de la divergence. Vous étiez prêts à utiliser divers dispositifs, à des moments différents, afin de faire la distinction entre les différents effets de l'économie américaine sur l'économie canadienne et d'y faire face. Vous avez également parlé de l'instinct animal qui se manifeste actuellement aux États-Unis, que ce soit l'augmentation des prix du pétrole — ils connaissent une plus grande stabilité en matière de sécurité énergétique — ou l'évocation d'une éventuelle réforme fiscale. Il semble que l'économie américaine montre des signes de rétablissement.
D'après vous, les taux d'intérêt américains demeureront-ils stables ou augmenteront-ils à court et moyen terme?
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Les banques centrales ne se prononcent jamais sur les politiques de leurs homologues. Cela ne se fait pas.
La Réserve fédérale a toutefois annoncé son intention de hausser éventuellement les taux d'intérêt; elle a des repères, qui sont essentiellement les prévisions des membres du comité, portant à croire que les taux d'intérêt finiront par augmenter, mais à un rythme non déterminé.
Nous avons parlé de divergence dans le passé justement en raison des grandes différences conjoncturelles qui existaient entre le Canada et les États-Unis. Par exemple, l'effondrement des prix du pétrole a été perçu comme négatif pour le Canada, mais positif pour les États-Unis, puisque ce pays, même s'il produit du pétrole, il est un importateur net, tandis que nous sommes un pays exportateur. Dans ce contexte, la Banque du Canada a baissé les taux deux fois en 2015, tandis que la Réserve fédérale les a relevés au cours de la même année.
Le point de divergence se résume donc à cela. C'est justement pour cette raison que nous avons des taux de change flottants, pour faire face à ce genre de chocs.
Je dirais donc, en gros, que le Canada vient de revenir au même point qu'avant la chute des prix du pétrole, il y a bientôt trois ans. C'est à la fin de 2014 que les prix du pétrole ont vraiment commencé à dégringoler.
Au cours de ces deux années et demie, l'économie américaine nous a devancés, tandis que nous sommes restés à peu près au même point qu'avant la chute des prix. Nous accusons quelques années de retard dans ce cycle, comparativement à notre voisin. C'est pourquoi j'ai exprimé l'espoir qu'il se produise ici la même chose qu'aux États-Unis. La croissance américaine a dépassé la capacité limite que la plupart des observateurs lui donnaient en remettant des gens au travail. C'est exactement ce qui se passera ici, selon moi. C'est très difficile de quantifier. Nous n'avons plus qu'à continuer à observer ce phénomène se produire en temps réel.
:
C'est un risque que nous avons souligné dans notre rapport sur la politique monétaire de janvier, peu de temps après l'élection aux États-Unis. À l'époque, il était question d'une réforme en profondeur des politiques fiscales américaines et le marché avait absorbé cette éventualité comme un fait accompli. Au cours des six ou huit mois qui ont suivi, la réaction du marché s'est graduellement calmée à mesure que le processus politique se mettait en place.
Nous reconnaissons évidemment le risque potentiel qu'une réforme fiscale fasse en sorte qu'il devienne plus intéressant pour une entreprise canadienne de prendre de l'expansion ou de lancer une nouvelle activité aux États-Unis. C'est une stratégie similaire à celle évoquée aujourd'hui par certaines compagnies face au risque de l'éventuelle disparition ou modification en profondeur de l'ALENA; pour se protéger contre ce risque, étant donné qu'il ne se matérialisera probablement pas avant longtemps, elles pourraient décider d'étendre leurs activités aux États-Unis plutôt qu'au Canada.
C'est le risque auquel nous sommes exposés aujourd'hui. Dans nos prévisions, les investissements sont moins élevés pour tenir compte de cette incertitude, comme je l'ai déjà dit, mais malgré cela, la volonté d'investir semble encore forte, ce que les données réelles confirment.
C'est un portrait plutôt hétéroclite. C'est tout ce que je peux vous dire.
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Monsieur le gouverneur, nous savons tous combien il est difficile de choisir le bon moment pour lancer une politique fiscale ou monétaire. La politique monétaire a tendance a fonctionner en décalage, mais une politique fiscale, si elle appliquée judicieusement, est ponctuelle. Je pense que l'ACE est une mesure introduite au bon moment par notre gouvernement.
Je vais regrouper deux questions pour obtenir les réponses avant que mon temps soit écoulé. Premièrement, on donne d'une main et on reprend de l'autre, comme le dit l'adage. Vos mesures ont supprimé certaines dispositions de la politique monétaire. Je suis curieux de savoir quel est le mécanisme de transmission monétaire et dans combien de temps on saura si les hausses de taux ont une incidence ou un effet bénéfique sur l'économie. Dans votre allocution d'ouverture, vous avez également parlé d'élasticité. Pour mesurer l'élasticité liée à un changement de prix, il faut connaître les niveaux d'endettement des ménages et observer si un rajustement structurel a permis à ces derniers de réagir à la fluctuation des taux, est-ce exact?
Pouvez-vous répondre d'abord à la deuxième partie de ma question, plutôt qu'à la première, parce que c'est important. Une petite variation dans les taux peut avoir un impact plus important aujourd'hui qu'avant.
Deuxièmement, vous avez dit que l'économie roulait pratiquement à plein régime, mais votre indicateur préféré du marché du travail démontre qu'il y a encore des ressources inutilisées. Pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par « pratiquement à plein régime », parce que je pense que l'économie canadienne a accru sa capacité ou son potentiel de production. Pouvez-vous nous donner plus de détails à ce sujet?
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D'accord, je vais d'abord répondre à la deuxième question, puis céder le micro à Mme Wilkins.
Quand nous parlons de l'écart de production ou de la capacité de l'économie, un concept est plus large que l'autre. L'écart de production fait référence au rendement, à la production, et nous croyons avoir plus ou moins atteint ce niveau à ce stade-ci. Le potentiel économique est une notion plus large qui prend en compte la totalité de l'offre de main-d'oeuvre existante.
Nous constatons — et notre indicateur du marché du travail le confirme — que l'offre est encore supérieure d'un point de pourcentage à celle de 2007, tandis que le taux de chômage est resté au même niveau qu'en 2007. Cela indique que ces paramètres secondaires de mesure de la capacité et du marché du travail tiennent compte des ressources inutilisées et que l'économie ne tournera pas à plein régime tant que ces ressources inutilisées ne seront pas retournées sur le marché du travail à la faveur d'un investissement plus soutenu. Voilà ce que je voulais dire.
Pendant un certain temps, il y aura un écart entre ces deux mesures. C'est aussi simple que ça.
Concernant l'élasticité des taux d'intérêt, j'inviterais Mme Wilkins à répondre.
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Nous avons modifié notre modèle pour être certains de tenir compte des principaux effets. La raison pour laquelle les taux d'intérêt ont une incidence plus forte lorsque nous sommes très endettés est assez claire. Si vous avez une hypothèque de 500 000 $, 25 points de base correspondent à environ 60 $ par mois, un montant que vous ne pourrez pas dépenser ailleurs. Toutes choses étant par ailleurs égales, la consommation diminuera un peu ou sera moins soutenue qu'avant. Si vous aviez une hypothèque de 100 000 $, cela équivaudrait à 12 $. C'est une très grosse différence.
Il se peut que les gens soient touchés de différentes manières avec le temps, selon qu'ils ont une hypothèque à taux variable ou à taux fixe, mais cette transmission finira par être absorbée par le système. En général, ce processus s'échelonne sur 6, 18 ou 24 mois, et se répercute non seulement sur les prix à la consommation, mais aussi sur les prix des maisons parce que, là encore, si vous dépensez une plus grande part de votre revenu ailleurs, par exemple pour rembourser les intérêts, nous serez peut-être moins enclins à acheter une plus grosse maison. Certains consommateurs doivent parfois reporter l'achat d'une maison. Tous ces effets se rejoignent donc et nous font comprendre que lorsque plus les gens sont endettés, plus le contrecoup est fort.
Avec notre nouveau modèle, nous sommes plus confiants que par le passé d'avoir tenu compte de ces effets.
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Les changements apportés aux règles du BSIF et les autres changements ne sont pas des éléments qui figurent habituellement dans les modèles macroéconomiques, contrairement aux taux d'intérêt. Cela exige une analyse supplémentaire plus innovatrice. Nous avons des microdonnées, comme on l'a mentionné plus tôt.
Nous savons, par exemple, combien de personnes qui répondaient aux exigences pour obtenir un prêt hypothécaire en 2016 n'y répondront plus avec les nouvelles règles, et de quel montant cela réduira leur crédit. Nous avons pratiquement pu faire une simulation comme si les règles avaient été mises en place plus tôt. Cela nous permet de voir que l'impact économique approximatif sera de l'ordre de 0,2 ou 0,3 % du PIB au cours de l'année ou des deux années suivantes. Si nous enregistrons une croissance, l'effet pourrait être moitié moindre sur deux ans ou s'il est plus rapide, il se produira entièrement à l'intérieur d'une année.
N'oublions pas que chacun réagit à sa façon. Voilà les nouvelles règles; qu'allez-vous faire? Vous vouliez acheter cette maison, mais vous ne répondez plus aux conditions. Allez-vous décider de différer votre achat pendant un an? Peut-être. Allez-vous plutôt dire: « Je pense que la maison d'à-côté, qui est un peu plus petite, répond également à mes besoins et je vais donc prendre celle-là à la place », auquel cas, vous ferez quand même votre achat.
Il est très difficile de savoir quel sera l'impact sur le PIB. C'est précisément pourquoi que les taux d'intérêt n'étant plus les mêmes aujourd'hui qu'il y a six mois, nous devons surveiller de très près comment les gens vont vraiment se comporter. Nous ne pouvons pas compter exclusivement sur nos modèles pour le faire.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je crois que vous avez fait allusion plus tôt au commerce électronique et à l'ampleur qu'il prend sur le plan économique. À l'ère numérique, cela va de soi. Le commerce électronique est profitable pour les entreprises canadiennes, mais il l'est aussi pour les entreprises étrangères qui inondent le marché de produits de piètre qualité et à faible coût.
Disposez-vous de données sur le commerce électronique, notamment dans le domaine du commerce de détail, mais aussi dans le domaine culturel, ainsi que sur l'ampleur que cela prend dans notre économie, aujourd'hui?
Y a-t-il des prévisions ou des inquiétudes dont vous aimeriez nous faire part concernant l'importance que cela prend et le fait que nos entreprises canadiennes doivent concurrencer ces entreprises?
On peut penser ici à la Chine, qui fait parvenir au Canada des produits à petit prix et à un très faible coût postal.
S'agit-il de situations que vous allez suivre sur votre écran radar?
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Nous suivrons certainement ce type de situation de près.
Étant donné notre mandat, ce n'est pas surprenant que nous nous penchions plutôt sur les effets et sur le processus de l'inflation, mais aussi sur la possibilité d'avoir des coûts de transition dans un marché du travail où la nature de l'emploi avec l'utilisation ou encore sur les effets sur les revenus des gens.
En ce qui concerne l'inflation, nous avons fait plusieurs études qui sont publiées depuis une semaine. Elles sont intéressantes parce qu'elles démontrent que l'effet du commerce électronique sur l'inflation au Canada ne semble pas très notable en ce moment, et ce, même si plusieurs anecdotes pourraient nous faire croire le contraire. La proportion de Canadiens ayant adopté le commerce électronique est moins élevée que dans d'autres pays, comme la Suède ou d'autres pays d'Europe. Cependant, cela pourrait changer, et c'est vrai que c'est un autre genre de concurrence pour les compagnies canadiennes.
En ce qui concerne l'emploi, nous ne voyons pas, en ce moment, les effets de la numérisation sur la productivité. C'est encore à venir, mais nous pourrions imaginer que la nature de l'emploi changera beaucoup et qu'il faudra préparé à cela, à la fois pour les gens qui entrent sur le marché du travail et pour ceux qui y sont déjà. La formation et l'éducation sont des facteurs très importants. Toutefois, ces aspects ne font pas partie du mandat de la Banque du Canada. Nous ne faisons que des études pour essayer de mieux comprendre tout cela.
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Ce sont, bien sûr, les questions qui empêchent de dormir les responsables des banques centrales, il faut bien l'avouer. Dans pratiquement toute l'histoire des progrès technologiques — ou si vous voulez, la mondialisation ou la chaîne d'approvisionnement ont eu pour effet de réduire le taux d'inflation tendanciel. C'est ce que nous appelons une désinflation positive. Cela veut dire que les gens obtiennent des choses pour moins d'argent.
Une banque centrale pourrait difficilement essayer d'augmenter l'inflation dans d'autres secteurs de l'économie dans le but d'obtenir un taux moyen de 2 %. C'est une évidence pour cette simple raison et parce que c'est imprévisible, comme vous l'avez dit. C'est un peu comme l'effet du taux de change sur l'inflation qui est transitoire, dans un sens ou dans l'autre. C'est une évidence.
Nous nous soucions davantage du fait que nous opérons actuellement plus ou moins à capacité — car il s'agit d'équilibrer les risques. Nous croyons qu'il existe une capacité supplémentaire, mais elle doit se matérialiser pour être pertinente. Si elle n'est pas là, nous aurons une demande excédentaire et l'inflation commencera à remonter. Elle sera d'abord visible dans le marché du travail. C'est pourquoi nous suivons de près chacun de ces éléments.
Nous nous situons dans la zone où les risques concernant l'inflation existent vraiment d'un côté comme de l'autre, à la hausse comme à la baisse et nous exerçons donc une surveillance des deux côtés. Néanmoins, compte tenu de la situation de ces dernières années, nous nous préoccupons beaucoup plus des risques à la baisse.
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Nous reprenons la séance. Avant de commencer l'audition du directeur parlementaire du budget, nous devons nous occuper de quelques travaux du comité du comité. Vous avez reçu un rapport du sous-comité sur les travaux futurs du Comité. Je vais simplement le passer en revue et nous verrons si cela soulève des questions.
Pour ce qui est de la première recommandation, nous en avons parlé ce matin. Nous avions un peu de mal à voir comment traiter les rapports sous embargo. Nous avons convenu que lorsqu'une copie sous embargo d'un rapport du directeur parlementaire du budget, 24 heures avant qu'il soit rendu public, le rapport soit distribué aux membres du Comité, et le rapport demeure confidentiel jusqu'à ce qu'il soit rendu public par le DPB.
En deuxième lieu, le rapport fournit des explications au sujet des consultations prébudgétaires. Il y a peut-être une ou deux choses que les gens ne savent pas. Nous avons convenu que le projet de rapport contiendra un résumé décrivant les principaux thèmes du rapport et que le Comité inclura une déclaration sur le voyage à Washington et à New York dans le rapport; que les partis soumettront leurs propositions de recommandations à la greffière dans les deux langues officielles, au plus tard à 17 heures le jeudi 30 novembre 2017; que le Comité se réunira le lundi 4 décembre 2017 et le mardi 5 décembre 2017 de 15 h 30 à 17 h 30 pour examiner le projet de rapport et que le Comité se réunira le mercredi 6 décembre 2017 de 15 h 30 à 17 h 30, si nécessaire, pour poursuivre l'examen du projet de rapport; tout cela figure sur le calendrier et est marqué en jaune.
En troisième lieu, nous avons convenu que la greffière procédera à la planification du voyage du comité à Washington et à New York selon le projet d'itinéraire dont le sous-comité a discuté.
En quatrième lieu, en ce qui concerne le projet de loi , la loi d'exécution du budget, je crois préférable d'expliquer cela au moyen du calendrier plutôt qu'en lisant les recommandations. Vous l'avez sous les yeux. Le jeudi 2 novembre, le Comité rencontrera les fonctionnaires du ministère et les membres du Comité auront jusqu'à 17 heures pour présenter à la greffière leurs listes de témoins pour le projet de loi .
Le mardi 7 novembre, le Comité se réunira pour entendre environ 12 témoins. Le mercredi 8 novembre, et cela nous amène, Pierre, à la motion que vous avez déposée, nous rencontrerons le ministre de 15 h 15 à 16 h 15 au sujet du Budget supplémentaire des dépenses; le ministre comparaîtra devant nous de 16 h 15 à 17 h 15 a sujet du projet de loi comme tel, le projet de loi ; et si nécessaire, de 17 h 15 à 17 h 45, nous ferons comparaître les autres représentants des ministères.
Le jeudi 9 novembre, nous entendrons de nouveau les témoins de 15 h 30 à 18 h 30 au sujet du projet de loi . Nous aurons deux groupes de six témoins chacun. Nous aurons jusqu'au 16 novembre, à minuit, pour soumettre nos amendements au projet de loi . Ensuite, le mardi 21 novembre, nous procéderons à l'étude article par article du projet de loi et nous serons en mesure d'en faire rapport à la Chambre. Voilà pour la Loi portant exécution du budget.
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Nous devrons terminer avant l'heure fixée ici, dans la motion, soit 9 heures du soir. Je vais le lire afin que ce soit bien clair:
dans l'éventualité où le Comité n'aurait pas terminé l'étude article par article du projet de loi le mardi 21 novembre 2017 à 21 heures, les amendements qui lui ont été soumis et qui restent soient réputés proposés, que le président mette aux voix immédiatement et successivement, sans plus ample débat, les articles et les amendements proposés qui restent, ainsi que toute question nécessaire pour disposer de I'étude article par article du projet de loi, et toute question nécessaire pour faire rapport du projet de loi à Ia Chambre et ordonner au président de faire rapport du projet de loi à la Chambre le plus tôt possible;
Cela mettra fin à l'étude du projet de loi.
J'ai mentionné la cinquième recommandation. Il s'agit de l'examen du budget supplémentaire B. Comme je l'ai mentionné, le ministre des Finances comparaîtra devant le Comité au sujet du budget supplémentaire le vendredi. Le ministre du Revenu national et les fonctionnaires du ministère comparaîtront également devant le Comité le jeudi 23 novembre au sujet des prévisions budgétaires de ce ministère.
Voilà pour le rapport.
(La motion est adoptée.)
Le président: Je remercie les fonctionnaires du Bureau du DPB d'avoir patiemment attendu que nous réglions ces questions.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous étudions les perspectives économiques et financières. Au cours de cette séance, nous allons maintenant entendre le témoignage de Jean-Denis Fréchette, directeur parlementaire du budget, Bureau du directeur parlementaire du budget .
Je vais vous laisser présenter votre équipe. La parole est à vous. Je sais que vous désirez faire une déclaration préliminaire. Bienvenue.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Bonjour, messieurs les vice-présidents, mesdames et messieurs membres du Comité.
Mes collègues Mostafa Askari, sous-directeur parlementaire du budget, Chris Matier, directeur principal de l'Analyse économique et financière, Trevor Shaw, conseiller, analyste économique de l'équipe d'Analyse économique et financière également, et moi-même vous remercions de nous avoir invités à comparaître pour discuter de nos perspectives économiques et financières d'octobre 2017. Celles-ci font partie du mandat législatif du DPB, qui vise, comme vous le savez, à promouvoir une plus grande transparence et responsabilité en matière financière.
[Traduction]
Comme les membres du Comité le savent peut-être, nous avons préparé ce rapport en réponse à la motion que le Comité a adoptée le 4 février 2016. Néanmoins, les dispositions de la Loi sur le Parlement du Canada régissant le BDPB ont été modifiées depuis. C'est donc conformément à cette loi que nous avons fourni, hier, une copie du rapport au président et à la greffière. Nous avons rendu le rapport public un jour ouvrable plus tard, c'est-à-dire ce matin.
Pour revenir au rapport, en ce qui concerne les perspectives économiques, l'économie canadienne a progressé à un rythme soutenu au premier semestre de 2017. Cependant, à partir du second semestre, nous prévoyons que la croissance des dépenses de consommation sera plus modérée et que les investissements dans l'immobilier résidentiel continueront de diminuer à mesure que les taux d'emprunt augmentent et que le revenu disponible diminue.
Nous prévoyons un ralentissement de la croissance du PIB réel, qui passera de 3,1 % en 2017 à 1,9 % en 2018 et qui s'établira à une moyenne de 1,7 % de 2019 à 2022. Le PIB nominal, la mesure la plus large de l'assiette fiscale, devrait s'établir en moyenne à 4,1 % annuellement de 2017 à 2022. Par rapport à nos perspectives d’avril, le niveau du PIB nominal prévu demeure pratiquement inchangé.
[Français]
Nous prévoyons que la Banque du Canada va maintenir son taux directeur à 1 % jusqu'en janvier 2018. À mesure que l'inflation continuera d'augmenter, en 2018, nous prévoyons que la Banque du Canada augmentera graduellement son taux directeur de 25 points de base par trimestre, jusqu'à ce qu'il atteigne son taux neutre de 3 % d'ici la fin de 2019.
Nos perspectives économiques reflètent l'idée que la probabilité d'avoir des résultats à la hausse est, en général, la même que celle d'avoir des résultats à la baisse. Sur le plan des risques à la baisse, nous maintenons que le risque le plus important est l'affaiblissement de l'investissement des entreprises. Sur le plan des risques à la hausse, nous réaffirmons que le risque le plus important est l'augmentation des dépenses des ménages.
[Traduction]
En ce qui concerne les perspectives financières, le déficit budgétaire était de 17,8 milliards de dollars en 2016-2017, soit 2,8 milliards de dollars de moins que ce qui était prévu en avril. Cela est attribuable à des charges de programmes directes moins élevées que prévu, notamment en raison d’un montant estimatif de 2 milliards de dollars non dépensé en financement des infrastructures.
Pour l’exercice en cours, soit l’exercice 2017-2018, nous nous attendons à ce que le solde budgétaire montre un déficit de 20,2 milliards de dollars, soit 0,9 % du PIB. Nous prévoyons que les déficits budgétaires diminueront graduellement pour s’établir à 9,9 milliards de dollars, soit 0,4 % du PIB en 2022-2023. La baisse des charges de programmes directes explique la majeure partie de la réduction du déficit budgétaire à l’horizon des projections.
Comparativement à nos prévisions d’avril, nous prévoyons que pour les exercices allant de 2017-2018 à 2021-2022, les déficits budgétaires seront, en moyenne, inférieurs de 2,2 milliards de dollars.
Dans le budget de 2016, le gouvernement s’est engagé à réduire le ratio de la dette fédérale par rapport au PIB pour le ramener à un niveau inférieur sur une période de cinq ans se terminant en 2020-2021. L’objectif budgétaire pour le ratio de la dette fédérale par rapport au PIB en 2020-2021 se situerait à 31 % ou moins. Compte tenu des programmes de dépenses et des mesures fiscales actuelles, nous prévoyons que le ratio de la dette fédérale au PIB sera de 29 % en 2020-2021, donc 2 % sous la cible gouvernementale.
[Français]
Compte tenu des diverses hypothèses comprises dans notre perspective économique, et selon l’hypothèse du statu quo, il est peu probable que le budget soit équilibré ou excédentaire à moyen terme. Toutefois, il se peut que le ratio de la dette fédérale par rapport au PIB soit inférieur au niveau visé de 31 % au cours de la période allant jusqu'à 2022-2023. Nous estimons à environ 70 % les probabilités que le ratio de la dette fédérale par rapport au PIB soit inférieur au niveau visé.
Finalement, dans notre rapport publié aujourd’hui, nous avons fourni des tableaux comparant nos projections économiques et budgétaires à celles que le gouvernement a présentées dans l’énoncé économique de l’automne. Conformément au mandat législatif du DPB, nous comptons publier une analyse de l’énoncé économique de l’automne un peu plus tard au cours des prochaines semaines.
De nouveau, mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions sur nos perspectives économiques et financières ou sur toute autre analyse.
[Traduction]
Merci, monsieur le président.
:
Merci pour cette question.
Pour ce qui est des investissements commerciaux, nos perspectives pour les trois premières années sont un peu plus optimistes que celles de la Banque du Canada. Nous voyons une reprise plus importante de la croissance de ces investissements. En même temps, nous envisageons des perspectives disons plus négatives pour le secteur résidentiel et donc un déclin plus important de ces investissements au cours de cette période. Comme le gouverneur l'a mentionné — j'ai entendu la fin de son discours — c'est en partie parce que cet investissement aide à accroître la capacité de production de l'économie et à stimuler la croissance potentielle. Nos perspectives en tiennent donc compte.
Les risques que nous avons mentionnés sont certainement ceux que nous considérons les plus importants à la hausse comme à la baisse. Je ne suis pas sûr de pouvoir vous citer les trois principaux risques dans un sens ou dans l'autre, mais les autres risques dont il faut tenir compte sont certainement reliés aux politiques commerciales américaines. C'est une chose que plusieurs autres prévisionnistes ont soulignée, compte tenu de l'incertitude qui règne au sujet de l'ALENA, bien entendu. Par opposition à cela, il y a la politique fiscale des États-Unis et les rumeurs de réforme fiscale et de réductions d'impôts que nous voyons comme des éléments positifs éventuels. Pour nos prévisions, nous avons simplement supposé que l'un compenserait l'autre. C'est certainement une question d'appréciation et nous sommes prêts à le reconnaître.
Il y a d'autres risques tant internationaux que nationaux. Du côté national, nous pourrions assister à une correction plus marquée que ce n'est le cas actuellement dans le secteur résidentiel. Nous estimons qu'elle est considérable, mais étant donné certains des changements récemment apportés aux règles de souscription des prêts hypothécaires et peut-être l'impact plus important de la hausse prévue des taux d'intérêt, cela pourrait avoir des répercussions plus négatives sur le secteur du logement.
D'autre part, nos prévisions à l'égard des exportations sont, je ne dirais pas, très optimistes, mais nous prévoyons une croissance plus importante du volume des exportations, du moins par rapport aux perspectives de la Banque du Canada. Sur le plan des résultats à la baisse, si les problèmes de compétitivité des exportateurs canadiens persistent encore, nous pourrions ne pas enregistrer cette croissance.
Ce sont probablement les deux principaux risques à la hausse et à la baisse.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence.
J'ai vu une image de mon ami Jason, sur Facebook, qui mettait en perspective la différence entre un million et un milliard. Quand on parle de milliards, comme dans le cas des frais de la dette publique à laquelle mon collègue faisait référence, mon ami faisait la comparaison entre ce que représente un million de secondes comparativement à un milliard de secondes, un million de secondes étant 11 jours et un milliard de secondes étant 31 années. Cela met donc en perspective l'échelle des chiffres dont on parle ici et l'augmentation des frais de la dette publique de 24 milliards à 38 milliards de dollars.
Ma première question porte sur le tableau 5 sur les revenus, et particulièrement des revenus provenant de l'impôt sur les sociétés. Avez-vous pris en compte la récente annonce qui réduisait l'impôt des petites et moyennes entreprises de 10,5 à 9 %.
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Nous effectuons cette analyse chaque année pour prévoir à long terme ce qui se passerait si l'on maintenait la structure budgétaire actuelle pendant la très longue période de 75 ans. Nous y tenons compte des projections démographiques qui soulignent le vieillissement de la population canadienne de tout le pays et de chaque province. Nous examinons donc la structure financière, puis nous l'avançons de 75 ans pour voir comment évoluera la dette ainsi que la part du PIB qu'elle représente. C'est ainsi que nous en sommes arrivés à 1,2 %.
La structure financière actuelle du Canada évolue de manière à créer cette marge de manoeuvre de 1,2 %. Autrement dit, cette projection effectuée sur une longue période indique que le ratio de la dette au PIB continuera à diminuer. Pour maintenir la dette nette à ce niveau, le gouvernement peut dépenser jusqu'à la somme de 24,5 milliards de dollars, soit 1,2 % du PIB, ou réduire les impôts de ce montant. Cette mesure maintiendra le ratio de la dette au PIB à ce niveau pendant 75 ans.
Si, au contraire, le gouvernement laisse la structure actuelle évoluer, le ratio de la dette au PIB continuera à diminuer, et comme nous l'indiquons dans notre rapport, cette politique éliminera la dette.
Ma question vous paraîtra un peu bête, mais notre ratio de la dette au PIB m'intéresse. Nous utilisons toujours cette mesure. Le Canada est très bien placé par rapport à d'autres pays. Il est cependant difficile d'expliquer ce scénario aux Canadiens moyens et de leur faire comprendre pourquoi le Canada est très bien placé face à ce résultat mesurable.
Ma question un peu bête est donc la suivante: comment expliquer le ratio de la dette au PIB aux Canadiens moyens, qui considèrent généralement une dette comme une somme à rembourser? Nous visons à la rembourser. Les gouvernements aussi visent à rembourser leur dette, mais un ratio de la dette au PIB peu élevé est en fait excellent pour l'économie.
Existe-t-il une façon simple d'expliquer cela aux Canadiens en leur décrivant la position du Canada? Comment leur expliquer que ce ratio est bon, qu'il constitue un élément positif?
Voilà donc ma question. Je dis qu'elle est un peu bête, parce que nous en parlons ici avec beaucoup de clarté, mais quand je retourne dans ma circonscription et que j'y présente ces statistiques, eh bien, que signifient-elles réellement?
Je tiens à consigner dans le compte rendu un commentaire sur ce que M. Grewal a dit tout à l'heure. En indiquant que l'on s'attend peut-être à ce que le ratio de la dette au PIB chute de 31 à 29 %, il a sous-entendu que le gouvernement avait promis de produire ce résultat. Je tiens à rappeler au Comité que pendant la campagne électorale, le gouvernement n'a pas promis de ramener le ratio de la dette au PIB à 31 %. Il a promis de ramener le déficit à 10 milliards de dollars, puis de produire un excédent d'ici à 2019.
Maintenant je vais poser mes questions. Je vais reprendre un thème tiré de la réponse aux toutes premières questions que mon collègue, M. Sorbara, a posées sur les effets néfastes de l'augmentation prévue des taux d'intérêt sur le marché du logement et sur les ménages canadiens.
Les témoins d'aujourd'hui et des séances précédentes ont souligné à quel point il est difficile de prévoir l'évolution des divers facteurs. On nous a continuellement dit que tout cela dépend d'une multitude de variables et qu'il est extrêmement difficile de prévoir avec assurance ce que l'avenir nous réserve.
Dans quelle mesure les projections sur la diminution du ratio de la dette au PIB risquent-elles de ne pas se réaliser? À quel point les déficits que, comme l'a souligné mon collègue, M. Poilievre, les ménages canadiens doivent assumer, risquent-ils d'augmenter continuellement? Dans quelle mesure ces projections risquent-elles de ne pas se réaliser si, par exemple, les taux d'intérêt augmentaient légèrement plus que ce que vous avez calculé dans vos projections?
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur Fréchette, ainsi que votre équipe, de votre travail toujours rigoureux. Il est grandement apprécié. J'aimais bien le travail du directeur parlementaire du budget avant de devenir député et je l'apprécie davantage en tant que député.
J'aimerais revenir à votre rapport sur les perspectives économiques et financières. Je fais référence à la figure 6. Mon collègue M. Dusseault en a parlé un peu et j'aimerais vous poser quelques questions additionnelles.
L'intervalle de confiance étant à 70 % — je sais qu'il s'agit de l'intervalle le moins précis —, on peut entrevoir la possibilité de cumuler un déficit d'environ 30 milliards de dollars ou d'avoir un budget excédentaire d'un peu plus de 10 milliards de dollars vers la fin de l'exercice 2021-2022.
Cela vous semblera peut-être un peu grossier, mais pouvez-vous m'expliquer comment il se fait vos prévisions nous présentent à la fois la pire et la plus optimiste des situations?
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais aussi avoir ces données, qui démontrent clairement que les revenus du gouvernement proviennent de plus en plus des particuliers plutôt que des entreprises.
Je reviens au tableau 6, où il est question des prestations aux aînés. Ma question concerne ce que je considère comme un problème démographique, auquel nous ferons face plus tard. Selon ce tableau, les prestations aux aînés ont été de 48,2 milliards de dollars en 2016-2017 et passeront à 66,9 milliards de dollars en 2022-2023, ce qui représente une augmentation considérable. Pour ma part, je me demande à quel point c'est considérable si on met le tout en perspective.
Selon vous, la démographie et l'augmentation continue des prestations aux aînés sont-ils des problèmes qui se poseront éventuellement au Canada? Quel pourcentage du budget total du gouvernement les prestations aux aînés représentent-elles? Y a-t-il une croissance de ces prestations par rapport au budget total du gouvernement? Si oui, s'agit-il d'un problème?